Match Point (Woody Allen, 2005)

[bronski]

Découvert le film sur F2 et c'est un film remarquable.

Spoiler (cliquez pour afficher)

Pour les remarques sur l'enquête des flics soi-disant bâclée, dans la mesure ou le thème du film est la chance, on peut dire que le meurtrier en a tout simplement eu un peu plus. On va aussi dire que le flic prend en compte ses demandes de rester discret parce qu'il a de l'argent. Le fait que Allen prenne le bouc émissaire du drogué n'est pas anodin.

Par contre, je trouve moins réussis tous les passages, et ils sont nombreux quand même, ou le futur meurtrier s'éloigne de sa belle-famille pour répondre au téléphone à son amante: ils ne se posent pas trop de questions à ce sujet, je ne trouve pas ça très plausible.

Mais donc, le thème de la chance est très bien exploité. Et le personnage de Rhys-Meyers est un être torturé, pessimiste. Il cite un philosophe grec quand il parle aux fantômes dans le rêve du flic, quand ils l'interpellent au sujet du bébé sacrifié: "La chance, c'est de ne pas être né". C'est un être lâche, certes, mais profondément pessimiste.

Sinon la construction, les acteurs, la photographie, bref tout le film, sont excellents. Comme le dit Allen à propos de tout ça: "J'ai eu de la chance"...

9/10

[Colqhoun]

Tout comme Vicky Cristina Barcelona vu au cinéma il y a quelques semaines, ce film m'a laissé totalement indifférent.
Je lui accorde certes une belle écriture et une dernière partie inattendue, mais dans l'ensemble je ne me suis jamais préoccupé du moindre protagoniste, me moquant totalement de leurs histoires respectives. Le cinéma de Allen, pour ce que j'en connais, ne m'a jamais retourné plus que cela, même si l'un ou l'autre de ses films avait pu me plaire. Mais là c'est, pour moi, un cinéma de l'ennui, du vide, du rien.

[angel with dirty face]

Mais là c'est, pour moi, un cinéma de l'ennui, du vide, du rien.

Je ne suis pas loin de penser la même chose non seulement pour Match Point mais aussi pour Scoop... Je préfère de loin quand Woody tourne aux States, je le trouve plus inspiré...

[Watkinssien]

Tout comme Vicky Cristina Barcelona vu au cinéma il y a quelques semaines, ce film m'a laissé totalement indifférent.
Je lui accorde certes une belle écriture et une dernière partie inattendue, mais dans l'ensemble je ne me suis jamais préoccupé du moindre protagoniste, me moquant totalement de leurs histoires respectives. Le cinéma de Allen, pour ce que j'en connais, ne m'a jamais retourné plus que cela, même si l'un ou l'autre de ses films avait pu me plaire. Mais là c'est, pour moi, un cinéma de l'ennui, du vide, du rien.

Dommage, dommage, dommage !

Bref, l'ennui passe encore, mais le vide et le rien, bof, bof !

Match Point est un film sur l'arrivisme, d'autant plus immoral qu'il maintient que les plus chanceux sont ceux qui ne le méritent pas.
C'est un axe que Woody Allen a très souvent mis en avant dans des films comme Crimes and Misdemeanors, Manhattan, etc... ou bien avec la situation inverse.
Il retourne aussi l'image de la femme fatale, incarnée par Scarlett Johansson, qui devient objet de désir et de péripéties, mais qui subit un sort très différent que d'autres ont eues dans d'innombrables films.
En prenant la métaphore du tennis, en amenant des visions fantômatiques qui renvoient aux codes de la tragédie grecque, en maîtrisant sa mise en scène, avec une classe et une sobriété évidentes, Woody Allen parfait son propos.

[AtCloseRange]

Ce qui me pose problème avec Match Point , en dehors du fait que je n'y retrouve pas grand chose de l'univers Allenien, c'est que le film n'est qu'une adaptation à peine cachée d'"Une Tragédie Américaine", que d'autres s'y sont déjà collé (Stevens, Von Sternberg) et que Woody Allen n'y ajoute pas grand chose ni de nouveau, ni d'actuel.

[Watkinssien]

Ce qui me pose problème avec Match Point , en dehors du fait que je n'y retrouve pas grand chose de l'univers Allenien, c'est que le film n'est qu'une adaptation à peine cachée d'"Une Tragédie Américaine", que d'autres s'y sont déjà collé (Stevens, Von Sternberg) et que Woody Allen n'y ajoute pas grand chose ni de nouveau, ni d'actuel.

Ben justement, en rapport avec le post précédent au tien, j'insiste pour dire qu'en ce qui me concerne, je me suis retrouvé dans un univers allenien, mais que le cinéaste a aéré, tout en étant conforme à la vision qu'il nous a déjà donnés par le passé.

Maintenant, qu'il se soit inspiré du titre que tu proposes, je ne saurais le dire. C'est plutôt l'impression familière de percevoir les influences de Bergman, de Dostoïevski et de Tchekhov qui s'est placée en premier.

[AtCloseRange]

Ce qui me pose problème avec Match Point , en dehors du fait que je n'y retrouve pas grand chose de l'univers Allenien, c'est que le film n'est qu'une adaptation à peine cachée d'"Une Tragédie Américaine", que d'autres s'y sont déjà collé (Stevens, Von Sternberg) et que Woody Allen n'y ajoute pas grand chose ni de nouveau, ni d'actuel.

Ben justement, en rapport avec le post précédent au tien, j'insiste pour dire qu'en ce qui me concerne, je me suis retrouvé dans un univers allenien, mais que le cinéaste a aéré, tout en étant conforme à la vision qu'il nous a déjà donnés par le passé.

Maintenant, qu'il se soit inspiré du titre que tu proposes, je ne saurais le dire. C'est plutôt l'impression familière de percevoir les influences de Bergman et de Tchekhov qui s'est placée en premier.

Sauf que si on a vu Une Place au Soleil, le film n'y ajoute pas grand chose d'intéressant ou de vraiment pertinent.

Et sur une trame semblable, Crimes et Délits me semble bien supérieur et profond tout simplement parce que Woody Allen parle mieux de ce qu'il connait et ses dernières tentatives de s'éloigner de son univers habituel me semblent au final relever du tourisme (qu'il soit réel ou émotionnel). Si certains cinéastes gagnent à l'éclectisme et s'en font même une spécialité parce qu'ils arrivent à faire entrer de leur univers dans toute sorte de contexte, pour moi, Woody Allen, même si ses efforts de rennouvellement récents sont louables, n'y réussit que très partiellement.
Et je préfère encore un Escroc Malgré Lui très mineur mais plus profond qu'on a bien voulu le dire à tous ses films depuis Match Point.
La perspective de le voir faire un film en France prochainement avec les allègements de charges pour les réalisateurs étrangers m'inquiète un peu d'ailleurs...

[Major Tom]

La perspective de le voir faire un film en France prochainement avec les allègements de charges pour les réalisateurs étrangers m'inquiète un peu d'ailleurs...

Je ne vois pas pourquoi tu dis ça alors que tu ne sais même pas ce qu'il va tourner.
D'apès ce que je sais, c'est un film d'époque et c'est le budget colossal en rapport à ça qui l'a empêché de faire son film ici (entre autres prce qu'il voulait tourner sur les Champs Elysées aussi). Et si tu aimes l' "univers Allénien" donc tu aimes Guerre et amour ou Comédie Erotique d'une Nuit d'Été je présume? Après est-ce que ça sera dans la même lignée comique, je ne sais pas, mais le fait qu'il tienne à réaliser ce scénario depuis des lustres me conforte que ce film a des chances d'être, au moins, intéressant. Je ne vois absolument pas en quoi il faut s'inquiéter, à part qu'il n'y arrive pas...

[AtCloseRange]

C'est plutôt rassurant alors parce que l'imaginer après s'être intéressé aux bourgeois anglais et aux bohèmes espagnols, se coltiner aux bobos parisiens, ça aurait été too much pour moi.

By the way j'aime bien Guerre et Amour mon film préféré de sa première période et pas beaucoup Comédie Erotique.. donc je réserve mon jugement pour le futur film

[Watkinssien]

Nous avons donc deux impressions opposées, car je ne trouve pas que Woody Allen s'éloigne de son univers dans ses derniers films.
Le cinéma allenien est un cinéma "européen", New York étant sa ville d'adoration, justement par son étalage de culture internationale, il est normal qu'il ait consacré une grande partie de sa filmographie à cette ville et ces recoins particuliers pour nous livrer son cinéma à la fois introspectif et accessible. Le fait qu'il choisisse de tourner dans les États européens participe de cet indispensable bien-être géographique dont il a sensiblement besoin pour raconter ses histoires.
Le caractère touristique lui sert, peut-être, dans sa vie privée, mais elle ne fait apparaître aucune paresse dans ses mises en scène, ni dans ses propos cinématographiques.

[Major Tom]

C'est plutôt rassurant alors parce que l'imaginer après s'être intéressé aux bourgeois anglais et aux bohèmes espagnols, se coltiner aux bobos parisiens, ça aurait été too much pour moi.

By the way j'aime bien Guerre et Amour mon film préféré de sa première période et pas beaucoup Comédie Erotique.. donc je réserve mon jugement pour le futur film

Moi j'aime beaucoup les deux.

Perso, j'attend depuis longtemps son "Parisian Project". Déjà l'optique de voir Woody tourner ici...

[Boubakar]

Déjà l'optique de voir Woody tourner ici...

Il avait pas déjà tourné en France ?

[AtCloseRange]

Déjà l'optique de voir Woody tourner ici...

Il avait pas déjà tourné en France ?

Ce qui est bizarre, c'est qu'il a quand même un peu tourné à Paris pour Tout le Monde dit I love You et on nous claironne qu'il va enfin pouvoir faire son "premier" film en France. Même si j'imagine qu'ils veulent parler de film dans son intégralité.

[Major Tom]

Déjà l'optique de voir Woody tourner ici...

Il avait pas déjà tourné en France ?

Oui, un bout de Everybody Says I Love You je crois? mais il n'a pas tourné un film complet ici. Et je n'habitais pas à Paris.

[Cadichon]

Ce film est quand-même un candidat sérieux au plus mauvais film de l'histoire du cinéma. L'histoire est insipide et nous est narrée de façon prétentieuse comme si on avait "Niagara" ou "Roméo et Juliette" en face. La distribution est très mauvaise (mention spéciale à Scarlett Johanson, mais est-elle bonne dans un film?). Les invraissemblances du scénario sont assez énormes:

Spoiler (cliquez pour afficher)

le pauvre irlandais pénètre sans le moindre effort dans l'aristocratie anglaise (ce qui arrive tous les jours bien évidemment) mais il ne pense qu'à gâcher tout ça en ayant une relation avec une américaine insipide dont il n'est même pas amoureux. Il commet l'irréparable alors qu'il n'avait qu'à rompre.

Je me suis rarement autant ennuyé devant un film: j'ai fait l'effort de le regarder jusqu'au bout dans l'espoir qu'il se passerait quelque chose. Il y a bien un peu d'action dans le dernier quart d'heure où

Spoiler (cliquez pour afficher)

un policier trouve par un raisonnement le coupable du meurtre mais son collègue le dissuade de l'arrêter.

La morale interne du film est en faveur du meurtrier ce qui fait qu'en plus d'être médiocre, ce film est dégueulasse.