ça tombe bien, je les vu hier soir ( on m'a payé la place
)
alors pour répondre à Gehenne.
ton texte est certes interessant, bien vu ( un sincère bravo ), mais je ne vois en aucun cas pourquoi ( comment ? ) faire d'un film une sorte de long épisode Tv avec ses codes, son rythme et son univers en fait un bon film...
même si ça va faciliter le travailleur de diffusion à la TV pour intercaler la pub...
Que Abrams tente de rendre le personnage humain, c'est évident, qu'il y réussisse, c'est autre chose. Théoriser à l'infini sur son personnage à la seule lecture "narrative" et "extra-filmique" est courageux, bien méné mais celà ne reflette pas forcement ce que l'image laisse passer...
Car le problème est bien la mise en scène ( tout autant nerveuse et dynamique qu'elle soit ) est d'un amateurisme desespérant.
Sens de l'espace, cadrage, gestion du cadre, montage, tout y est d'une non-maitrise flagrante ( pour moi en tout cas ).
Jamais lisible ( la fusillade pour sauver kerri Russel est éloquante : champ contre champ basique tout en plans serrés qui rend toute tentative de repère impossible ), action sacrifiant constament son efficacité à suspense à rallonge gratuit et inutil ( l'absence de réseau téléphonique en centre ville
; trahison et soupçon sur les responsables de Hunt qui se servent VRAIMENT a RIEN dans l'histoire ) les ellipses narratives faciles qui l'arrangent bien ( le méchant qui a le temps de planifier son évasion, le kidnapping de la copine de Cruise en étant prisonnier et sans contact avec l'extérieur, la fameuse pate de lapin soit Mcguffin foutage de gueule intégral ).
Ce genre de détail montre clairement que Abrams tente de masquer le vide de ses personnages en rajoutant autant de clin d'oeil, de gimmick, de rebondissement, d'explosion pour rajouter du rythme et qu'on évite de se rendre conmpte de l'accumulation de cliché et autres stéréotype.
La fameuse construction de l'echec du personnage de Hunt serait crédible si le réalisateur donnait le temps à son personnage de s'en rendre compte et de se questionner sur les effets de ses actes ( autrement plus reussi dans
Alias ), mais Ethan Hunt passe plus pour un surper-héros malchanceux qu'un incompétent incapable d'accomplir une action jusqu'au bout.
Malgré tout le respect que j'ai pour Abrams ( un type qui parvient à faire croire que Lost est une série génial sur la simple raison qu'il n'explique rien mérite tout mon admiration
- non, c'est vrai en plus je respecte le créateur de séries, même si j'ai des reserves sur l'univers comme Jess Whedon par exemple ), son mission impossible n'est qu'un insipide copier-coller de
Alias ( même montage, même narration, même mise en scène, même personnage secondaire, même musique, même histoire, même ressort dramatique, même photo, même dialogue etc... ) et des
Bourne avec Matt Damon.
Et puis quand même Hunt serait au centre du film n'explique pas le foutage de gueule de la psychologie pitoyable des autres personnages ( Simon Pegg fait peine à voir, Ving Rhames et son dernier plan, même Philp Seymour Hoffman ne fait qu'un méchant tout ce qu'il y a de plus Inspecteur Gadget ).
Donc, certes le film parvient parfois à être grisant ( les 2 travelling sur Hunt courrant à Shanghai, la 1ère partie de l'infiltration au Vatican, le balancier et le cambriollage hors-champ ). Pour le reste j'ai trouvé ça inconsistant au possible et trés peu prenant même les fameuses scènes du pont ( trés nulle ) et celle de l'interrogatoire dans l'avion ( trés fade ) qui m'ont laissé totalement de marbre.
Bon, au moins, le temps passe assez vite et le final m'a vallut mon plus gros fou-rire depuis un sacré moment
Du coup, je suis rentré, j'ai foutu mon dvd du
M:I-II dans le lecteur, et c'est comme autre chose.
Science du cadre et du cinemascope réjouissant, découpage limpide, photos de qualité, composition des plans et placement de caméra ultra-dynamique, constant jeu entre le 1er et second champ, gestion du son et de la BO super efficace ( le silence et les bruitages sur la roue avant en moto de cruise ), mouvement de caméra soigné avec un vrai souci de mise en valeur de l'action ( et des personnages )...
Alors, certes le film accuse de grosse baisse de rythme, des personnages et une psychologie assez faciles mais Woo prend au moins de temps de laisser respirer ses personnages et de leur donner une consistance.
Le méchant à ce titre est bien plus interressant que Cruise. Véritablement amoureux, il ne devient vraiment méchant que suite à la trahison de l'être qu'il aime. Quand à la fin, elle se transforme carrément en joute chevaleresque quand le seul n'enjeu n'est plus que le destin de Nyah. Le thème du double est ainsi clairement de mise. Le jeu des masques ( allié au montage ) est bien plus efficace que celui dans le 3ème opus ( qui reprend en plus l'idée de mettre un masque sur un personne pret à être excécuter ).
Et puis le film a une manière de jouer avec les 4 éléments ( surtout l'eau et l'air ) qui est tout sauf gratuite dans la mesure où il lie constamment les personnages entre eux ( les ralentis sur la vagues durant le combat sur la plage permette de raccorder sur Nyah prête à se suicider )...
Parce qu'il ne n'essaye jamais de paraitre plus intelligent qu'il ne l'est en compliquant volontairement son intrigue, l'opus Wooien continue de demeurer mon préféré ( ce qui ne m'empeche pas d'en voir les défauts )