Prénom Carmen (Jean-Luc Godard - 1983)
Publié : 9 juil. 05, 18:01
il est chelou ce film.
Bah ! c'est du Julien Lepers !MJ a écrit :En même temps il est nul ce topic.
est-ce que l'édition des Cahiers que tu as est proche de celle de Warner (UK)...?NotBillyTheKid a écrit :Je ne peux pas te dire par rapport à cette édition italienne, mais j'ai celle des cahiers et la Fox Lorber... Il n'y a pas photo : celle de Fox Lorber est vraiment pourrie et à éviter... Je crois (à vérifier) que le film est aussi dans le second coffret allemand présent sur amazon.de
(et, bien sûr, le film est très bon !)
Jordan White a écrit :Merci pour cette chronique Anorya.
Le film m'intrigue beaucoup. Je l'ai en DVD et je dois dire que j'ai survolé les cinq premières minutes en entrant pas forcément dedans. Je suis un peu surpris quand tu écris qu'il est facile d'accès, mais sans doute n'étais-je pas dans les meilleures conditions pour le regarder.
Maruschka a eu une carrière vraiment très particulière, et la curiosité m'avait poussé à regarder Le diable dans le corps que j'ai trouvé fort médiocre.
Il y a un film que j'aimerais beaucoup découvrir mais qui est très difficile à voir apparemment (pas de DVD, pas même en import à moins que quelqu'un ait un tuyau ?) c'est La Pirate de Doillon. Il y a eu une rumeur courant un moment donné, à la fin de 2010, disant que Maruschka et Verhoeven pourraient tourner ensemble, au pays, en langue néerlandaise. Mais rien n'a filtré depuis.
Bien sûr. Je la trouve néanmoins très intéressante.Anorya a écrit : Ma chronique reste subjective.
J'apprends à connaître Godard au fil des découvertes. Je ne me précipite pas pour tout découvrir d'un bloc, années 60 comme 90, voire plus. A l'inverse de ce que j'avais fait avec Rohmer en regardant tous ses films en un mois. J'avais follement accroché à Conte d'Eté et avais eu envie de tout connaître ou presque, parce que je n'ai pas encore vu Le signe du lion et ses derniers films à l'exception de Les amours d'Astrée et Céladon.Si je dois repréciser, je dirais que mis à côté d'une bonne partie de sa filmographie, le film nécessite en effet d'être en forme (on est quand même devant un Godard), mais il n'y a pas non plus un travail aussi poussé vers une certaine cérébralité comme Les Histoire(s) du cinéma où le montage et les visions participent de la poésie de l'objet, certainement plus proche d'une installation d'Art contemporain que d'un véritable documentaire sur l'Histoire et le cinéma (ce qui n'est nullement péjoratif justement, j'aime les Histoire(s) du cinéma pour cet aspect très étrange et assez personnel au cinéaste). Non ici, la fiction reste assez linéaire, il y a juste un montage parallèle entre le casse et l'histoire d'amour passionnée qui se développe et d'un autre côté, la préparation au violon de morceaux de Beethoven. Par contre je concède qu'on ne rentre pas tout de suite dans le film, c'est aussi une impression que j'en ai eu et ensuite, au fil du déroulement, c'était bien mieux.
Et comme pour confirmer ça, il y a, chose très nouvelle chez le cinéaste Suisse, un besoin de représenter le désir, l'érotisme que peut transporter le corps féminin. Auparavant dans les 60's, nous avions juste eu le dos et les fesses de Brigitte Bardot dans le Mépris et sinon quelques fragments du corps d'Anna Karina dans Vivre sa vie (de beaux plans toutefois qui me restent en mémoire, autonomes et beaux chacun à leur manière : la courbe de la chevelure, un cou, une épaule dénudée, une main sur une autre...) par exemple
Sinon, le diable au corps j'aimerais bien le voir mais j'ai peur d'être déçu.
Ce n'est donc pas une priorité pour l'instant pour moi.[/justify]
Comme tu le rajoutes justement, Anorya, Une Femme mariée était aussi sur cette tonalité, c'est un des Godard les plus sensuels.Jordan White a écrit :Anorya a écrit :Et comme pour confirmer ça, il y a, chose très nouvelle chez le cinéaste Suisse, un besoin de représenter le désir, l'érotisme que peut transporter le corps féminin. Auparavant dans les 60's, nous avions juste eu le dos et les fesses de Brigitte Bardot dans le Mépris et sinon quelques fragments du corps d'Anna Karina dans Vivre sa vie (de beaux plans toutefois qui me restent en mémoire, autonomes et beaux chacun à leur manière : la courbe de la chevelure, un cou, une épaule dénudée, une main sur une autre...) par exemple
Les plans de Bardot sont parmi les plus érotiques qu'il m'ait été donné de voir. Ceux de Karina dans Vivre sa vie sont splendides.
Ce que je veux dire c'est que ce n'est pas parce qu'un cinéaste dévoile peu qu'il ne dit pas grand chose. Et dans Le Mépris comme dans Vivre sa vie, sans aucune vulgarité, il propose un regard osé et audacieux par rapport aux mœurs de l'époque et anticipe le mouvement féministe des années 70.
Très intéressant, je comprends mieux cette notion de Blason que même Antoine de Baecque dans sa biographie du cinéaste recite à propos du mépris p.243,244 tout en rappelant quand même que c'était prévu dans le cahier des charges (si je revois le Mépris dans mon parcours Godardien actuel, j'en reparlerais peut-être). Un argument donc fort vendeur et intéressant que Godard avec son audace et son inventivité détourne à son style personnel.NotBillyTheKid a écrit : Comme tu le rajoutes justement, Anorya, Une Femme mariée était aussi sur cette tonalité, c'est un des Godard les plus sensuels.
Seulement, la différence vient, évidemment d'un changement de mœurs cinématographiques (après les premiers émois du jeune cinéaste devant la sensualité des films de Bergman, les rares à montrer un bout de chair dans des films de qualité), mais aussi d'un autre changement. Dans les 60's, Godard, fan du collage, héritier de cette théorisation du collage par Aragon à propos de Picasso, dévoile le corps en travaillant dans la tradition du "blason", en découpant le corps en parties. (ici, pour plus de détails).
(...)
Dans les 80's, il n'est plus dans cette optique du blason, à mon avis, mais dans la représentation du corps, dans le travail de l'icone (cf Passion, Je vous salue Marie...).
Jordan Araki a écrit :J'apprends à connaître Godard au fil des découvertes. Je ne me précipite pas pour tout découvrir d'un bloc, années 60 comme 90, voire plus. A l'inverse de ce que j'avais fait avec Rohmer en regardant tous ses films en un mois. J'avais follement accroché à Conte d'Eté et avais eu envie de tout connaître ou presque, parce que je n'ai pas encore vu Le signe du lion et ses derniers films à l'exception de Les amours d'Astrée et Céladon.Anne Orya a écrit :Si je dois repréciser, je dirais que mis à côté d'une bonne partie de sa filmographie, le film nécessite en effet d'être en forme (on est quand même devant un Godard), mais il n'y a pas non plus un travail aussi poussé vers une certaine cérébralité comme Les Histoire(s) du cinéma où le montage et les visions participent de la poésie de l'objet, certainement plus proche d'une installation d'Art contemporain que d'un véritable documentaire sur l'Histoire et le cinéma (ce qui n'est nullement péjoratif justement, j'aime les Histoire(s) du cinéma pour cet aspect très étrange et assez personnel au cinéaste). Non ici, la fiction reste assez linéaire, il y a juste un montage parallèle entre le casse et l'histoire d'amour passionnée qui se développe et d'un autre côté, la préparation au violon de morceaux de Beethoven. Par contre je concède qu'on ne rentre pas tout de suite dans le film, c'est aussi une impression que j'en ai eu et ensuite, au fil du déroulement, c'était bien mieux.
Oui ces plans sont magnifiques.White Jordan a écrit :Ann O'Nyme a écrit :Et comme pour confirmer ça, il y a, chose très nouvelle chez le cinéaste Suisse, un besoin de représenter le désir, l'érotisme que peut transporter le corps féminin. Auparavant dans les 60's, nous avions juste eu le dos et les fesses de Brigitte Bardot dans le Mépris et sinon quelques fragments du corps d'Anna Karina dans Vivre sa vie (de beaux plans toutefois qui me restent en mémoire, autonomes et beaux chacun à leur manière : la courbe de la chevelure, un cou, une épaule dénudée, une main sur une autre...) par exemple
Les plans de Bardot sont parmi les plus érotiques qu'il m'ait été donné de voir. Ceux de Karina dans Vivre sa vie sont splendides.
Ce que je veux dire c'est que ce n'est pas parce qu'un cinéaste dévoile peu qu'il ne dit pas grand chose. Et dans Le Mépris comme dans Vivre sa vie, sans aucune vulgarité, il propose un regard osé et audacieux par rapport aux moeurs de l'époque et anticipe le mouvement féministe des années 70.
Jordan Yh a écrit :Anorexie a écrit :Sinon, le diable au corps j'aimerais bien le voir mais j'ai peur d'être déçu.
Si tu as peur d'être déçu, tu risque de l'être.
Le film ne m'a vraiment pas convaincu du tout, trop de longueurs, une réalisation très plate. Maruschka y est très belle, très nature, mais la réputation sulfureuse (et pas uniquement pour sa scène -très brève- de pipe) est à mon sens usurpée : il n'y a rien de très scandaleux ou de troublant alors qu'il s'agit paradoxalement d'un film d'initiation.
Anorrryyyarg a écrit :Ce n'est donc pas une priorité pour l'instant pour moi.[/justify]
Je pense très honnêtement que ça peut attendre, et que lorsque tu en auras envie, découvre-le.