Re: Hayao Miyazaki
Publié : 2 juil. 20, 09:10
Ghibli ressort 4 films en salles au Japon pendant l'été pour ramener les spectateurs vers les salles.
J'en ai donc profité pour revoir sur grand écran Nausicaa et Princesse Mononoke.
Et j'ai été conquis de bout en bout. Les deux films se ressemblent, se complètent, et les revoir à la suite dans des conditions idéales est une très belle expérience.
Nausicaa est un embryon de l'univers de Miyazaki tout en étant suffisament abouti et complet pour emporter les spectateurs 36 ans plus tard. C'est un ovni dans le paysage des anime de SF: contre la guerre, contre le combat, contre l'utilisation de la technologie pour la guerre (et donc contre tous les anime de mecha que Miyazaki a avoué détester dans une interview). C'est aussi et surtout un personnage unique et magnifique qui porte tout le film sur ses épaules. Héroïne messianique, parfaite sans être hautaine, pacifiste sans être naïve, combattante qui refuse de tuer, princesse sans prince, elle fait preuve d'un charisme fou qui a conquis des générations de spectateurs. Elle n'évolue pas au cours de l'histoire car elle est déjà parfaite. Cette histoire est plus celle de sa mission: protéger le vivant. Miyazaki est écolo non pas en nous disant de ne pas utiliser de sacs plastique ou de trier nos déchets, mais en faisant des films qui sont des déclarations d'amour à la vie dans toutes ses formes. La nature chez Miyazaki n'est pas nécessairement gentille, elle peut être très hostile. Mais cela n'est pas une raison suffisante pour la détruire.
Princesse Mononoke raconte au fond la même histoire: des hommes qui doivent apprendre à coexister avec un monde sauvage (et mythologique). Certains personnages secondaires et séquences sont même d'une ressemblance proche de la redite (l'attaque des Omu et l'attaque des sangliers, le final). Mais la principale différence est que plutôt que de montrer aux spectateurs un être humain idéal, trop idéal pour être vrai, il s'adresse à eux en leur montrant des êtres plus faillibles. Ashitaka et San sont déjà acquis à la cause et veulent protéger la forêt. Mais ils doivent surtout apprendre à contrôler leur rage. Ashitaka est possédé par la rage du tatari qui le consume peu à peu, San par sa propre haine vis-à-vis de Dame Eboshi et des humains, au point de renier sa propre humanité. Ils apprendront (surtout San) à contrôler leur colère et ainsi à vivre, ce qui est l'enseignement du Shishigami, et même le slogan du film sur l'affiche japonaise: "Vis." Au fond, c'est peut-être le plus beau message que l'on peut envoyer aux spectateurs.
Deux oeuvres magnifiques dont la redécouverte me fait aimer encore plus Miyazaki. Avant je l'appréciais (surtout Totoro) sans trop savoir précisément pourquoi, hormis pour son talent de conteur et de poète qu'il n'est pas le seul à posséder. Maintenant je peux dire que j'aime son oeuvre car elle s'efforce de raconter des histoires qui poussent toujours du côté du vivant.
J'en ai donc profité pour revoir sur grand écran Nausicaa et Princesse Mononoke.
Et j'ai été conquis de bout en bout. Les deux films se ressemblent, se complètent, et les revoir à la suite dans des conditions idéales est une très belle expérience.
Nausicaa est un embryon de l'univers de Miyazaki tout en étant suffisament abouti et complet pour emporter les spectateurs 36 ans plus tard. C'est un ovni dans le paysage des anime de SF: contre la guerre, contre le combat, contre l'utilisation de la technologie pour la guerre (et donc contre tous les anime de mecha que Miyazaki a avoué détester dans une interview). C'est aussi et surtout un personnage unique et magnifique qui porte tout le film sur ses épaules. Héroïne messianique, parfaite sans être hautaine, pacifiste sans être naïve, combattante qui refuse de tuer, princesse sans prince, elle fait preuve d'un charisme fou qui a conquis des générations de spectateurs. Elle n'évolue pas au cours de l'histoire car elle est déjà parfaite. Cette histoire est plus celle de sa mission: protéger le vivant. Miyazaki est écolo non pas en nous disant de ne pas utiliser de sacs plastique ou de trier nos déchets, mais en faisant des films qui sont des déclarations d'amour à la vie dans toutes ses formes. La nature chez Miyazaki n'est pas nécessairement gentille, elle peut être très hostile. Mais cela n'est pas une raison suffisante pour la détruire.
Princesse Mononoke raconte au fond la même histoire: des hommes qui doivent apprendre à coexister avec un monde sauvage (et mythologique). Certains personnages secondaires et séquences sont même d'une ressemblance proche de la redite (l'attaque des Omu et l'attaque des sangliers, le final). Mais la principale différence est que plutôt que de montrer aux spectateurs un être humain idéal, trop idéal pour être vrai, il s'adresse à eux en leur montrant des êtres plus faillibles. Ashitaka et San sont déjà acquis à la cause et veulent protéger la forêt. Mais ils doivent surtout apprendre à contrôler leur rage. Ashitaka est possédé par la rage du tatari qui le consume peu à peu, San par sa propre haine vis-à-vis de Dame Eboshi et des humains, au point de renier sa propre humanité. Ils apprendront (surtout San) à contrôler leur colère et ainsi à vivre, ce qui est l'enseignement du Shishigami, et même le slogan du film sur l'affiche japonaise: "Vis." Au fond, c'est peut-être le plus beau message que l'on peut envoyer aux spectateurs.
Deux oeuvres magnifiques dont la redécouverte me fait aimer encore plus Miyazaki. Avant je l'appréciais (surtout Totoro) sans trop savoir précisément pourquoi, hormis pour son talent de conteur et de poète qu'il n'est pas le seul à posséder. Maintenant je peux dire que j'aime son oeuvre car elle s'efforce de raconter des histoires qui poussent toujours du côté du vivant.