Revu
El Chuncho, quien sabe ?, ce qui m'a permis de me rendre compte de l'importance du film dans l'histoire du western spaghetti (et pas seulement).
Le film de Damiani est une date, car il fut le pionnier (et l'un des meilleurs) "western Zapata", terme, lui aussi péjoratif, pour qualifier les westerns transalpins politiquement engagé, pendant que cette même année (1966), fleurissait les copies mercantiles (et souvent de piètre qualité) de l'homme sans nom et autre Django (ou Ringo).
Tout le long du métrage, sont égratignés les révolutionnaires affichant leurs convictions en bandoulière mais finalement n'ayant comme but que de "faire leur beurre", les occidentaux (ici un américain) exhibant leurs richesses et leur puissance de façon arrogante pour ne finalement qu'exploiter les plus pauvres et enfin les religieux, trop aveuglés par leur dogme qu’ils ne voient pas la misère qui les entoure.
Non, vraiment une vision nihiliste du monde, où chaque personnages rivalisent dans l'ignominie la plus extrême, au point qu'au final, seul le personnage de dingue interprété par Kinski ne mérite notre affection
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- (son visage quand il regarde Volontè fuir le village est bouleversant)
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Le final du film vaut d'ailleurs son pesant de cacahouètes, puisque toute l'anarchie et l'engagement du réalisateur éclate sur l'écran et laisse bouche-bé le spectateur.
Reste le problème Damiani ! Pourquoi, un metteur en scène, aussi talentueux, ayant autant un message politique (tel un Francesco Rosi) que le sens du cadre et du spectacle (tel un Sergio Leone) est encore aujourd'hui oublié par l'Histoire officiel du cinéma ???