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Publié : 26 janv. 05, 19:36
par tronche de cuir
George Kaplan a écrit :
-Kaonashi Yupa- a écrit :
La phrase insinue que GONY et À Tombeaux ouverts (et peut-être Kundun, et Casino, etc) sont des films moyens, et rien que ça, ça m'énerve !!! :x
En effet, il est temps que les critiques reconnaissent at admettent que Kundun est un grand film... On ne pardonne pas à un metteur en scène qu'il prenne le contre-pied de ses précédents films. Quant à the Aviator, j'y vais ce soir. Wait and see...

Publié : 26 janv. 05, 21:04
par Spongebob
Memento a écrit :En VO à La Rochelle aussi :)
Et nous on paye que 4,60 euros la place. :twisted:
J'ai mieux !
A Lille je ne paye que 3,50 € :) .

Publié : 26 janv. 05, 21:06
par Requiem
Spongebob a écrit :
Memento a écrit :En VO à La Rochelle aussi :)
Et nous on paye que 4,60 euros la place. :twisted:
J'ai mieux !
A Lille je ne paye que 3,50 € :) .
Tenez vous bien, moi je ne paie rien du tout.

Publié : 26 janv. 05, 21:12
par Jordan White
SPOILER



Un film monstre, qui dans sa première heure et demi atteint presque à l'idéal de cinéma, constat d'autant plus agréable qu'il nous met dans la situation du spectateur regardant un film qui lui-même raconte l'histoire d'un producteur féru d'aviation et de cinéma diffusant ces films en salles.
Scorsese nous plonge dans les années 30 comme si nous y étions. Reconstitution minutieuse, soin apporté à chaque élément du décor, beauté des costumes, des maquillages. C'est de l'horlogerie, certes rôdée et donc peu surprenante de sa part mais d'une parfaite cohésion. Je diviserai le film en deux parties, et pour le coup c'est le film qui m'apparaît le plus Scorsesien dans sa narration depuis "Casino" : la première qui relate les conditions de tournages au sein du studio avec ses impératifs et la mégalomanie croissante de Hugues. On y suit un personnage fantasque, d'une ambition démesurée, bigger than life. Ca c'est pour la montée en puissance, le côté pile, avec gloire et fortune. La seconde s'attache aux difficultés croissantes, aux budgets dépassés, à la folie galopante de Hughes, de plus en plus en maniaque, déconnecté de la réalité, qui se laisse aller à des considérations hors propos, qui perd peu à peu la boule.
Grosso mode, comme pour "les Affranchis" et "Casino" donc, deux parties : Montée et Chute.
Et là encore, Scorsese nous régale de sa technicité, de son brio narratif, de ses idées de mise en scène et cadrage. C'est tout simplement bluffant.
Il y aussi, et comment ne pas le souligner cette performance de DiCaprio, FABULEUX d'un bout à l'autre. Finit les rôles de gamins, cette fois-ci on lui donne des rôles d'envergure à la mesure de son talent inné. Il faut voir sa transformation et la subtilité de son jeu. On peut crier au classicisme, mais ce serait je pense une erreur car le film de ne parle que de cela, du classicisme, de l'Hollywood des années folles, où se croisaient à une même soirée Errol Flynn et Katharine Hepburn, où les lumières explosaient de partout, les flashs crépitaient. Une période de faste et de paillettes, mais aussi une grosse période de production pour le ciné.
J'ai malgré tout des réserves. Ainsi, la chute de Hughues au sens mental, est filmée avec conviction, mais passer cela en quelques minutes pour nous amener ensuite à l'audition par le Sénateur m'a paru marquer une rupture trop brute. De même je trouve que certains seconds rôles sont moins bien traités, voire lâches. John C Reilly n'est pas convaincant.

Hormis cela, du grand spectacle, qui nous donne une lecture intéressante de Scorsese : celle d'un cinéaste cinéphile qui écrit sa filmographie tout en rendant hommage à ceux qui l'ont influencé.

Publié : 26 janv. 05, 21:16
par Spongebob
Requiem a écrit :
Spongebob a écrit : J'ai mieux !
A Lille je ne paye que 3,50 € :) .
Tenez vous bien, moi je ne paie rien du tout.
Projo ?

Publié : 26 janv. 05, 21:29
par Frank Jessup
Spongebob a écrit :
Memento a écrit :En VO à La Rochelle aussi :)
Et nous on paye que 4,60 euros la place. :twisted:
J'ai mieux !
A Lille je ne paye que 3,50 € :) .
tu vas où?

Publié : 26 janv. 05, 21:40
par Spongebob
Frank Jessup a écrit :
Spongebob a écrit : J'ai mieux !
A Lille je ne paye que 3,50 € :) .
tu vas où?
Au Majestic rue de Béthune. Je paye ce prix grace au commité d'entreprise de ma mère qui peut m'avoir un carnet de 10 tickets pour 35 euros (au lieu de 55) tous les trois mois. Il est aussi valable au Métropole.
C'est aussi le prix que tout le monde peut payer en prenant un carnet (de 5 ou de 10 tickets) pour les rétrospectives.

:wink:

Publié : 26 janv. 05, 21:43
par Frank Jessup
Spongebob a écrit :
Frank Jessup a écrit :
tu vas où?
Au Majestic rue de Béthune. Je paye ce prix grace au commité d'entreprise de ma mère qui peut m'avoir un carnet de 10 tickets pour 35 euros (au lieu de 55) tous les trois mois. Il est aussi valable au Métropole.
C'est aussi le prix que tout le monde peut payer en prenant un carnet (de 5 ou de 10 tickets) pour les rétrospectives.

:wink:
merci. pour les retrospectives c'est ce que je fais...le reste faudrait que je trouve une combine, sinon j'y vais le matin c'est moins cher et j'adore.

Publié : 26 janv. 05, 22:55
par
aurélie a écrit : proportionnellement y'en a plus à Paris qu'ailleurs en france et c'est dommage.
Proportionnellement, pas forcément... A Bordeaux, tous les cinoches proposent la VO. :D

Publié : 26 janv. 05, 23:00
par Addis-Abeba
tronche de cuir a écrit :
En effet, il est temps que les critiques reconnaissent at admettent que Kundun est un grand film
C'est surtout très chiant :|

Publié : 27 janv. 05, 01:44
par missme
film très riche que j'ai beaucoup aimé. Je ne vais pas détaillé le temps de le laisser se décanter + je viens d'en parler pendant un bon moment avec le pote avec qui je suis allée le voir + je vais pas tarder à me coucher.
Effectivement, Di Caprio confirme ce que je pense de lui depuis ses débuts (à part qq exceptions) à savoir que c'est un très bon acteur, avec des moments de grâce complétement bluffant
Ce film est vraiment foisonnant, minutieux, des clins d'oeil cinéphiliques qui se mélangent avec la "réalité" des personnes connues.
Quand la fin est arrivée, j'ai même été surprise que ce soit fini (et pourtant ce film est long), même si un rappel du début le suggère. Mais je n'ai pas vu le temps passé et je n'ai compris la boucle qu'à l'apparition du noir final.
Bref, j'ai dit que je faisais court, donc je résume par un "j'ai vraiment beaucoup aimé" et un "il y a à creuser dans ce film"

sinon une question qu'on se posait avec mon pote, ou plutôt que mon pote m'a posée c'est si les couleurs "étranges" (notamment quand ils jouent au golf) suggérerait que Hugues serait daltonnien en plus d'être sourd? C'est un détail, mais je pose la question pour voir comment vous avez vu ça vous. Moi j'ai vu ça "très beau à l'œil et très original comme traitement de l'image dans un film" jusqu'à ce qu'il m'apporte cette question de peu d'importance ceci dit.

Publié : 27 janv. 05, 02:03
par Invité
Brillantissime !

Scorcese signe un film grandiose, tourné et monté avec un maîtrise absolue. Il réussit le coup de maître de transformer le film à la psychée de Hughes, pendant le diner chez les Hepburn, où une conversation de dîner normale devient une suite d'aggressions à son encontre, et ce par la seule force du montage. Les dialogues, la narration, la musique, le jeu des acteurs, les costumes et les décors, tout y est pour faire de cet Aviator l'un des ses meilleurs films.

Publié : 27 janv. 05, 05:00
par aurélie
missme a écrit :sinon une question qu'on se posait avec mon pote, ou plutôt que mon pote m'a posée c'est si les couleurs "étranges" (notamment quand ils jouent au golf) suggérerait que Hugues serait daltonnien en plus d'être sourd? C'est un détail, mais je pose la question pour voir comment vous avez vu ça vous. Moi j'ai vu ça "très beau à l'œil et très original comme traitement de l'image dans un film" jusqu'à ce qu'il m'apporte cette question de peu d'importance ceci dit.
Le début du film s'inspire du Cinecolor à 2 couleurs (rouge et bleu). Ce procédé a été utilisé en vrai pour les films jusqu'en 37/38. Donc dans le film, scorsese a eu l'ingénieuse idée d'utiliser ce procédé (grâce au numérique) et de l'enlever au moment où on passe les années 37/38 :D (et là on passe au technicolor)
Enfin c'est ce qui me semble avoir compris de son interview dans Première.

Sinon je mettrais demain mon avis détaillé (pas beaucoup car zavez tout dit : c'est excellent :D) sur le film.

Publié : 27 janv. 05, 10:32
par Nibbler
missme a écrit :Effectivement, Di Caprio confirme ce que je pense de lui depuis ses débuts (à part qq exceptions) à savoir que c'est un très bon acteur, avec des moments de grâce complétement bluffant
+1 j'adore cet acteur (que je trouve mieux que très bon). Je l'ai trouvé au pire très convaincant, même quand le film ne l'était pas

(j'aimerais bien lui ressembler :mrgreen: )

Publié : 27 janv. 05, 11:58
par tronche de cuir
Surprenant. J'avoue, je suis surpris; légèrement abasourdi même. Je ne pensais pas, à la vue de la bande-annonce et aux quelques critiques tombées ici et là, que ce film allait m'emballer autant. Pour tout dire, je m'attendais à un produit superbement manufacturé avec de solides performances, mais rien ne me préparait à un film aussi personnel, aussi expérimental par instants; en fait, aussi powellien. C'est vrai qu'à force de lire des avis positifs qui disait, avant tout, qu'il s'agissait d'un divertissement haute-gamme; j'avais fini par être convaincu.
A leur décharge, il faut quand même avouer que le spectacle est grisant, en particulier le début du film. Non pas que celui-ci l'est moins par la suite mais il est contaminé par les troubles psychologiques de Hughes. Comme il a été dit ici et là, the Aviator est aussi un film sur les phobies et sur les prémisses de la psychose de Hughes. Toutefois, le film n'est pas seulement que cela et heureusement; il est également l'histoire d'une personne qui surmonte ses troubles...Parfois, j'ai eu l'impression que Scorsese nous disait que ces troubles fesaient partie intégrante de sa personnalité; qu'elle n'était pas quelque chose qui venait s'y greffer ou qui étaient "en plus comme une tumeur". En d'autres termes, je n'ai pas ressenti qu'il s'agissait d'un film qui décrivait Hughes comme un "simple psychotique " mais que c'était davantage un film qui s'efforçait de montrer que son génie visionnaire c'était sa psychose...Je ne sais pas si c'est trés clair ce que je raconte. :wink:
Ce que j'ai apprécié aussi, c'est le travail effectué sur la lumière. Magnifique. Avec ce film, Scorsese parvient à recréer la magie du technicolor et par là même à convoquer une de ses idoles : Powell. Le film est assez audacieux de ce point de vue ( voir scène de repli sur soi, dans son bureau...etc )
Evidemment, je me rallie au concert de louanges concernant la prestation de Di Caprio. Il est tout simplement brillant. De même que Cate Blanchett.
Cerise sur le gâteau: les scènes aériennes sont parmi les plus belles que j'ai jamais vu.
Bref, vous l'aurais compris: c'est du tout bon. Scorsese est de retour; grâce à Mann. Merci. :lol: