Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Pas sur qu'il apprécie plus ceux-là vu ce qui l'a rebuté dans Petra von Kant. Je conseillerai plutôt ses films dans une autre veine (moins théâtrale et moins téléfimesqe), Le Mariage de Maria Braun ou Despair (mais ce dernier n'est pas dans les 2 coffrets).
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
A cette question, il y a une réponse pour moi évidente : les plus "grand public" (Lili Marleen, Le Mariage de Maria Braun, Lola, une femme allemande..).La Scoumoune a écrit : ↑3 mars 22, 11:13 Concrètement , quelles films de ce réalisateur conseilleriez-vous pour une première approche , histoire de maintenir en vie ma motivation qui en a pris un sérieux coup ?
Donc, Les Larmes amères de Petra Van Kant n'est pas, en effet, la porte d'entrée idéale.
Cela dit, deux remarques s'imposent.
1/ J'aime le cinéma de Fassbinder, et peut-être de plus en plus, mais force est de reconnaître que la séduction qu'il opère (sur moi, donc) est retorse. Elle passe par des canaux éprouvants (le dernier épisode de Berlin Alexanderplatz ), dérangeants, sulfureux, inconfortables..
Les Larmes amères.. ne déroge pas mais par le truchement d'une théâtralité sophistiquée, glamour, glam je dirais (Roxy Music n'est pas loin ), qui génère un sentiment de bulle esthétique qui préserve le film du périssable, comme l'immense majorité de ce à quoi l'artiste a touché.
En d'autres termes, ça irrite (presqu'au sens d'irritation des muqueuses) mais ça enivre en même temps.
2/
Et donc c'est ce que j'aime chez Fassbinder.
Quelque soit le niveau d'aboutissement de n'importe quel de ses films, j'y retrouve immanquablement une tenue esthétique nickel chrome, des couleurs fabuleuses (quand c'est en couleurs), un cadre tiré à quatre épingles et une dramaturgie inventive. Il y a une constance, une maturité immédiate, qui font que je ne perçois que peu de béance, de disparités dans l'œuvre.
C'est toujours, au moins, intéressant, à mon sens.
Mais pour toutes ces raisons, pas sûr, comme le dit Lohmann plus haut, que tu trouves ton compte dans ce cinéma.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Merci pour votre réactivité. Toujours impressionné par la qualité des interventions et la richesse des argumentaires.
6 films ont été cités au moins 2 fois:
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Lola, une femme allemande.
Mes prochaines séances sont donc toutes trouvées. Merci encore.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Me concernant Fassbinder est un cas étrange. Je m'ennuie souvent pendant pour finalement être content d'avoir vu chacun de ses films dans les jours qui suivent. Donc, par période, j'en redemande et j'ai presque tout vu au fil des années.
Comme autre porte d'entrée je suggère sa série Huit heures ne font pas un jour. Là le plaisir a été facile immédiat et durable.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Je n'ai pas détesté Lili Marleen. Le reste m'est tombé des yeux Je ne suis pas sûr que ça aide...La Scoumoune a écrit : ↑3 mars 22, 11:13 Concrètement , quelles films de ce réalisateur conseilleriez-vous pour une première approche , histoire de maintenir en vie ma motivation qui en a pris un sérieux coup ?
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Pareil (et d'assez loin).Jeremy Fox a écrit :Tous les autres s'appellent AliLa Scoumoune a écrit : ↑3 mars 22, 11:13
Concrètement , quelles films de ce réalisateur conseilleriez-vous pour une première approche , histoire de maintenir en vie ma motivation qui en a pris un sérieux coup ?
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Le dernier que j'ai tenté (sans succès) c'est Veronika Voss. Je croyais que c'était un de ses classiques et pourtant personne ne le cite comme étant une bonne porte d'entrée.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Franchement Veronika Voss c’est loin d’être le plus abordable. Je ne pense pas que ce soit un de ses grands classiques. Il est sorti presque en même temps que Querelle (que j’aime beaucoup mais je ne pense que je le conseillerais pour une première approche même si ça a été le cas pour moi, c’est plus une expérience visuelle et sensuelle ce film), c’est à dire juste avant son décès. Il faut ressayer avec un autre.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Tous les autres s'appellent Ali est aussi mon préféré.La Scoumoune a écrit : ↑3 mars 22, 12:12 Merci pour votre réactivité. Toujours impressionné par la qualité des interventions et la richesse des argumentaires.
6 films ont été cités au moins 2 fois:
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Mes prochaines séances sont donc toutes trouvées. Merci encore.
Plein de forumeurs l'ont déjà abordé alors je vais pas être original mais juste un mot sur lui et sa filmo : j'pense que la bonne approche pour Fafa est de garder en tête que c'était un bosseur acharné (comment peut-on faire des pièces de théâtre et des films en même temps sérieux c'est fou), qui tournait sans arrêt, parfois avec ses amants, ses maitresses peut être, qu'il se droguait, bref, il "vivait" ses films autant qu'il les fabriquait. ça donne un côté inégal mais aussi une authenticité que j'ai rarement vue, et que j'aime beaucoup. Que ce soit agréable ou désagréable, il y a du coeur dans son cinéma et j'adore ça.
Et pourtant ça revient toujours ici et là les "esthétique Derrick", "rendu téléfilm".Alexandre Angel a écrit : ↑3 mars 22, 11:43 Quelque soit le niveau d'aboutissement de n'importe quel de ses films, j'y retrouve immanquablement une tenue esthétique nickel chrome, des couleurs fabuleuses (quand c'est en couleurs), un cadre tiré à quatre épingles et une dramaturgie inventive.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Et pourtant il y a aussi chez Fassbinder cette "esthétique Derrick" surtout dans sa première partie de carrière et selon sa motivation ou implication dans ses films ..Truffaut Chocolat a écrit : ↑4 mars 22, 13:07
Et pourtant ça revient toujours ici et là les "esthétique Derrick", "rendu téléfilm".
- Truffaut Chocolat
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
ça se discutedamdouss a écrit : ↑4 mars 22, 13:15Et pourtant il y a aussi chez Fassbinder cette "esthétique Derrick" surtout dans sa première partie de carrière et selon sa motivation ou implication dans ses films ..Truffaut Chocolat a écrit : ↑4 mars 22, 13:07
Et pourtant ça revient toujours ici et là les "esthétique Derrick", "rendu téléfilm".
- Alexandre Angel
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Oui, pour l'instant, je ne vois pas. Tout ce que j'ai vu de Fassbinder est parfois bâclé, ou foutraque en termes d'écriture et de structure mais jamais au niveau plastique.
Je pense que l'esthétique fassbinderienne est puissante et a eu son influence sur des gens aussi différents que Kieslowski, Kaurismaki, Almodovar, Ozon..voire Verhoeven.
N'oublions pas non plus que le directeur de la photo récurrent de la filmographie, Michael Ballhaus, a signé la photo de plusieurs films de Scorsese.
Je pense que l'esthétique fassbinderienne est puissante et a eu son influence sur des gens aussi différents que Kieslowski, Kaurismaki, Almodovar, Ozon..voire Verhoeven.
N'oublions pas non plus que le directeur de la photo récurrent de la filmographie, Michael Ballhaus, a signé la photo de plusieurs films de Scorsese.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
Oui, il a réalisé une quarantaine de films en quelques 13 années si je ne dis pas de bêtises. Et tu as raison pour le cœur. Je dirais même "talent". Dit comme ça , c'est banal mais c'est pourtant ce qui caractérise son cinéma : le talent. Dans la mesure où c'est la chose omniprésente quelque soit le degré d'"inégal".Truffaut Chocolat a écrit : ↑4 mars 22, 13:07 Plein de forumeurs l'ont déjà abordé alors je vais pas être original mais juste un mot sur lui et sa filmo : j'pense que la bonne approche pour Fafa est de garder en tête que c'était un bosseur acharné (comment peut-on faire des pièces de théâtre et des films en même temps sérieux c'est fou), qui tournait sans arrêt, parfois avec ses amants, ses maitresses peut être, qu'il se droguait, bref, il "vivait" ses films autant qu'il les fabriquait. ça donne un côté inégal mais aussi une authenticité que j'ai rarement vue, et que j'aime beaucoup. Que ce soit agréable ou désagréable, il y a du coeur dans son cinéma et j'adore ça.
On se dit constamment : "Purée, le salaud, il en a sous le pied". Comme si il était mû par une force souterraine et tellurique, sanguine. Certains de ses films peuvent être bavards et prise de tête mais toujours portés par une urgence et une espèce d'efficacité dans l'expressivité qui rend toute la filmographie captivante.
Quelque part, c'est vraiment le Balzac du cinéma.
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Re: Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)
C'est très vrai tout ça.Alexandre Angel a écrit : ↑4 mars 22, 17:22Oui, il a réalisé une quarantaine de films en quelques 13 années si je ne dis pas de bêtises. Et tu as raison pour le cœur. Je dirais même "talent". Dit comme ça , c'est banal mais c'est pourtant ce qui caractérise son cinéma : le talent. Dans la mesure où c'est la chose omniprésente quelque soit le degré d'"inégal".Truffaut Chocolat a écrit : ↑4 mars 22, 13:07 Plein de forumeurs l'ont déjà abordé alors je vais pas être original mais juste un mot sur lui et sa filmo : j'pense que la bonne approche pour Fafa est de garder en tête que c'était un bosseur acharné (comment peut-on faire des pièces de théâtre et des films en même temps sérieux c'est fou), qui tournait sans arrêt, parfois avec ses amants, ses maitresses peut être, qu'il se droguait, bref, il "vivait" ses films autant qu'il les fabriquait. ça donne un côté inégal mais aussi une authenticité que j'ai rarement vue, et que j'aime beaucoup. Que ce soit agréable ou désagréable, il y a du coeur dans son cinéma et j'adore ça.
On se dit constamment : "Purée, le salaud, il en a sous le pied". Comme si il était mû par une force souterraine et tellurique, sanguine. Certains de ses films peuvent être bavards et prise de tête mais toujours portés par une urgence et une espèce d'efficacité dans l'expressivité qui rend toute la filmographie captivante.
Quelque part, c'est vraiment le Balzac du cinéma.