Gangs of New York (Martin Scorsese, 2002)
Publié : 14 janv. 05, 23:21
C'est un plaisir de revoir ce film.
Une fresque qui affiche à la fois le faste de la reconstitution historique avec son New York de 1846 recrée à Cinecitta, et la beauté des relations intimistes des différents protagonistes, si bien que leurs histoires rejoignent la Grande, apportant ainsi un intérêt à la fois cinématographique et culturel indéniable.
La mise en scène de Scorsese n'est peut-être pas à son apogée. Il l'a sans doute connu il y a un peu plus de dix ans en enchaînant "les Affranchis" puis "Casino", mais un seul plan suffit à reconnaître sa patte : mouvement de caméra nerveux et panoramiques "accélérés", utilisation du plan-séquence, cadrage et mouvements d'appareil virtuoses. On doit aussi cette réussite à la talentueuse Thelma Schoonmaker qui imprime un rythme dingue y compris durant les dialogues, empêchant au film d'être longuet et ennuyeux.
Côté interprétation ça reste quand même du haut niveau, j'ai toujours été étonné des critiques vis à vis de Di Caprio que je trouve très fort dans ce rôle. C'est à la fois un grand acteur de composition mais aussi quelqu'un qui fonctionne à l'instinct, et pour ce film c'est primordial. Daniel Day-Lewis est monstrueux et cabotine sans paraître insupportable, ce qui n'est pas un mince exploit. Reste Cameron Diaz convaincante mais un peu plus en retrait.
Reste que Gangs of New York malgré tout souffre de ses coupes, et si elles sont peu nombreuses à priori elles gâchent un peu le plaisir de se dire que Scorsese a mûri sans doute un film encore plus ample, plus lyrique. En l'état il tient la route, reste cohérent, mais il y avait peut-être dans un tiroir quelque part la version que Scorsese aurait voulu porter à l'écran sans contrainte, et qui n'y fait que reposer. Peut-être que je m'imagine des trucs finalement, c'est possible, mais c'est vrai que ce fantasme d'une version définitive est vivace.
Ainsi le combat final dans la rue dans le brouillard me semble toujours aussi court et certaines transitions trop abruptes. La musique m'a paru aussi bien peu entraînante, je ne l'ai pas remarqué, ce qui est mauvais signe
Hormis ces griefs, le réalisateur fait toujours dans la maestria, et Gangs risque de grandir encore et encore à chaque vision.
Pas un chef-d'oeuvre, pas le meilleur film de son auteur, mais un très grand film sur la civilisation américaine au XIXè siècle.
Une fresque qui affiche à la fois le faste de la reconstitution historique avec son New York de 1846 recrée à Cinecitta, et la beauté des relations intimistes des différents protagonistes, si bien que leurs histoires rejoignent la Grande, apportant ainsi un intérêt à la fois cinématographique et culturel indéniable.
La mise en scène de Scorsese n'est peut-être pas à son apogée. Il l'a sans doute connu il y a un peu plus de dix ans en enchaînant "les Affranchis" puis "Casino", mais un seul plan suffit à reconnaître sa patte : mouvement de caméra nerveux et panoramiques "accélérés", utilisation du plan-séquence, cadrage et mouvements d'appareil virtuoses. On doit aussi cette réussite à la talentueuse Thelma Schoonmaker qui imprime un rythme dingue y compris durant les dialogues, empêchant au film d'être longuet et ennuyeux.
Côté interprétation ça reste quand même du haut niveau, j'ai toujours été étonné des critiques vis à vis de Di Caprio que je trouve très fort dans ce rôle. C'est à la fois un grand acteur de composition mais aussi quelqu'un qui fonctionne à l'instinct, et pour ce film c'est primordial. Daniel Day-Lewis est monstrueux et cabotine sans paraître insupportable, ce qui n'est pas un mince exploit. Reste Cameron Diaz convaincante mais un peu plus en retrait.
Reste que Gangs of New York malgré tout souffre de ses coupes, et si elles sont peu nombreuses à priori elles gâchent un peu le plaisir de se dire que Scorsese a mûri sans doute un film encore plus ample, plus lyrique. En l'état il tient la route, reste cohérent, mais il y avait peut-être dans un tiroir quelque part la version que Scorsese aurait voulu porter à l'écran sans contrainte, et qui n'y fait que reposer. Peut-être que je m'imagine des trucs finalement, c'est possible, mais c'est vrai que ce fantasme d'une version définitive est vivace.
Ainsi le combat final dans la rue dans le brouillard me semble toujours aussi court et certaines transitions trop abruptes. La musique m'a paru aussi bien peu entraînante, je ne l'ai pas remarqué, ce qui est mauvais signe
Hormis ces griefs, le réalisateur fait toujours dans la maestria, et Gangs risque de grandir encore et encore à chaque vision.
Pas un chef-d'oeuvre, pas le meilleur film de son auteur, mais un très grand film sur la civilisation américaine au XIXè siècle.