En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Un film important, cauchemardesque et d'une grande force subversive.
La mise en scène d'Aldrich est redoutable d'efficacité et la caractérisation des personnages est excellemment traitée.
La mise en scène d'Aldrich est redoutable d'efficacité et la caractérisation des personnages est excellemment traitée.
Dernière modification par Watkinssien le 20 nov. 13, 10:31, modifié 1 fois.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Merci Nestor d'avoir replacé mon avis ici.
J'étais bien énervé.
Je lui redonnerai une chance.
J'étais bien énervé.
Je lui redonnerai une chance.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Considérer "Kiss me deadly" comme un film noir m'apparaît assez réducteur. Il marque au contraire une rupture avec le genre. Adieu faucon, grand sommeil et assurance même sur la mort. Aldrich crée un polar nerveux qui inspirera jusqu'aujourd'hui des metteurs en scène brillants et différents comme Lynch et Tarantino mais aussi des moins talentueses comme Bigelow.
Il est rare d'entrer dans le cinéma avec un film novateur et totalement maîtrisé (je ne vois guère qu'Orson Welles qui supporte la comparaison). Félicitons donc Aldrich tout en regrettant qu'il ait après quelques chefs-d'oeuvre, mené une carrière en régression.
Il est rare d'entrer dans le cinéma avec un film novateur et totalement maîtrisé (je ne vois guère qu'Orson Welles qui supporte la comparaison). Félicitons donc Aldrich tout en regrettant qu'il ait après quelques chefs-d'oeuvre, mené une carrière en régression.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Il faut, il faut.k-chan a écrit : Merci Nestor d'avoir replacé mon avis ici.
J'étais bien énervé.
Je lui redonnerai une chance.
On oublie aussi de dire que c'est un film où plane le spectre inquiétant de la menace nucléaire, plus que dans n'importe quel autre film noir.Cadichon a écrit :Considérer "Kiss me deadly" comme un film noir m'apparaît assez réducteur. Il marque au contraire une rupture avec le genre. Adieu faucon, grand sommeil et assurance même sur la mort. Aldrich crée un polar nerveux qui inspirera jusqu'aujourd'hui des metteurs en scène brillants et différents comme Lynch et Tarantino mais aussi des moins talentueses comme Bigelow.
Il est rare d'entrer dans le cinéma avec un film novateur et totalement maîtrisé (je ne vois guère qu'Orson Welles qui supporte la comparaison). Félicitons donc Aldrich tout en regrettant qu'il ait après quelques chefs-d'oeuvre, mené une carrière en régression.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Il y a aussi "Les enchaînés" mais comme le disait Hitchcock à propos de son film, il ne faut pas accorder trop d'importance au mcguffin de l'histoire.Le film aurait aussi bien fonctionné avec une autre menace.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Pour faire court, ce film épate-bourgeois m'a copieusement pété les rouleaux (ce n'est pas une surprise car Vera Cruz m'avait fait exactement le même effet). Ok: donc, Aldrich, c'est fait.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Mince, mes deux Aldrich préférés...yaplusdsaisons a écrit :Pour faire court, ce film épate-bourgeois m'a copieusement pété les rouleaux (ce n'est pas une surprise car Vera Cruz m'avait fait exactement le même effet). Ok: donc, Aldrich, c'est fait.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Je n'ai pas beaucoup aimé En 4eme vitesse, que j'ai vu il y a longtemps au milieu d'une sorte de cycle de films noirs américains classiques. N'y ayant pas retrouvé ces codes du film noir qui m'avaient charmé à une époque où je les découvrais, j'avais instinctivement rejeté ce film peu aimable ; sa fin brutale avait achevé de me le rendre antipathique. Mais, je le reverrais volontiers, de manière indépendante, pour voir ce que j'en pense aujourd'hui.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Strum a écrit :Je n'ai pas beaucoup aimé En 4eme vitesse, que j'ai vu il y a longtemps au milieu d'une sorte de cycle de films noirs américains classiques. N'y ayant pas retrouvé ces codes du film noir qui m'avaient charmé à une époque où je les découvrais, j'avais instinctivement rejeté ce film peu aimable ; sa fin brutale avait achevé de me le rendre antipathique. Mais, je le reverrais volontiers, de manière indépendante, pour voir ce que j'en pense aujourd'hui.
Spoilers insides.
Mode Demi-Lune activated.
J'ai cru que j'allais lire un des grands textes enflammés et lyriquement argumentés dont tu as le secret et en fait non. Mais pour la dernière phrase, Strum quand même je t'aime.
Cette soudaine déclaration d'amour textuel mis à part, bien sûr qu'en 4e vitesse n'a pas les codes du film noir, ou ne les réemploie pas volontairement. C'est ce qui me le rend si jouissif : ce décalage, cette volonté consciente qu'il y a des codes mais qu'on ne va pas les employer parce que le sujet ne s'y prête pas, le sujet est trop grand, trop bigger-than-life. La première fois que je l'avais vu, j'étais tombé dans le panneau comme bien d'autres. Ce n'est pas un magot que cherche Mike Hammer comme on pourrait bien le croire mais au final...
Mais tout le film est à part, veut se démarquer totalement et y arrive. Les plans, souvent décadrés ou ne se focalisant que sur des détails (une paire de chaussures, un oeil à travers une vitre brisée quand Mike vient rendre visite à un témoin, ce dernier étant d'ailleurs vu une première fois complètement non-centré : le corps dans un fauteuil mais pas de tête !), le générique d'ouverture qui se déroule à l'envers, l'attitude quasi sociologique des personnages, l'histoire des 2 fins...
Oui parce qu'au départ, suite à un cut abrupte, le film se terminait très mal. C'est cette version que j'ai découvert en VHS à ma fac il y a quelques années. Le dvd m'a permis de découvrir la "vraie" fin (je préfère la première au fond ), plus positive, où Mike s'appuie sur l'aide de Velma, rendant leur idylle encore plus touchante. Mais surtout, même si je l'apprécie moins que la première fin, elle est néanmoins tout aussi irréelle et logique que le reste du film.
Vous l'aurez compris, même si ce n'est pas un chef d'oeuvre du film noir, c'est pour moi un grand film que j'ai souvent vu et appris à aimer au fil des visionnages, que j'ai redécouvert constamment. Vavavoum !
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J'ai cru que j'allais lire un des grands textes enflammés et lyriquement argumentés dont tu as le secret et en fait non. Mais pour la dernière phrase, Strum quand même je t'aime.
Cette soudaine déclaration d'amour textuel mis à part, bien sûr qu'en 4e vitesse n'a pas les codes du film noir, ou ne les réemploie pas volontairement. C'est ce qui me le rend si jouissif : ce décalage, cette volonté consciente qu'il y a des codes mais qu'on ne va pas les employer parce que le sujet ne s'y prête pas, le sujet est trop grand, trop bigger-than-life. La première fois que je l'avais vu, j'étais tombé dans le panneau comme bien d'autres. Ce n'est pas un magot que cherche Mike Hammer comme on pourrait bien le croire mais au final...
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Mais tout le film est à part, veut se démarquer totalement et y arrive. Les plans, souvent décadrés ou ne se focalisant que sur des détails (une paire de chaussures, un oeil à travers une vitre brisée quand Mike vient rendre visite à un témoin, ce dernier étant d'ailleurs vu une première fois complètement non-centré : le corps dans un fauteuil mais pas de tête !), le générique d'ouverture qui se déroule à l'envers, l'attitude quasi sociologique des personnages, l'histoire des 2 fins...
Oui parce qu'au départ, suite à un cut abrupte, le film se terminait très mal. C'est cette version que j'ai découvert en VHS à ma fac il y a quelques années. Le dvd m'a permis de découvrir la "vraie" fin (je préfère la première au fond ), plus positive, où Mike s'appuie sur l'aide de Velma, rendant leur idylle encore plus touchante. Mais surtout, même si je l'apprécie moins que la première fin, elle est néanmoins tout aussi irréelle et logique que le reste du film.
Vous l'aurez compris, même si ce n'est pas un chef d'oeuvre du film noir, c'est pour moi un grand film que j'ai souvent vu et appris à aimer au fil des visionnages, que j'ai redécouvert constamment. Vavavoum !
(*) Je pense à la scène de la piscine où après s'être débarrassé des sous-fifres débiles, notre Mike se fait aborder par une charmante blonde étonnée de tant de virilité (on rejoint ce que je disais plus haut).
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Ah c'est malin, maintenant il faut vraiment que je revois le film pour me faire pardonner cette déception.Anorya a écrit :J'ai cru que j'allais lire un des grands textes enflammés et lyriquement argumentés dont tu as le secret et en fait non. Mais pour la dernière phrase, Strum quand même je t'aime.
Cette soudaine déclaration d'amour textuel mis à part, bien sûr qu'en 4e vitesse n'a pas les codes du film noir, ou ne les réemploie pas volontairement. C'est ce qui me le rend si jouissif : ce décalage, cette volonté consciente qu'il y a des codes mais qu'on ne va pas les employer parce que le sujet ne s'y prête pas, le sujet est trop grand, trop bigger-than-life. La première fois que je l'avais vu, j'étais tombé dans le panneau comme bien d'autres. Ce n'est pas un magot que cherche Mike Hammer comme on pourrait bien le croire mais au final...
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Très beau texte, Anorya.
J'avais adoré En Quatrième vitesse quand je l'avais découvert. Je ne l'ai pas revu depuis, et cette remontée de topic m'en donne furieusement envie.
Personnellement, je considère ce film coup-de-poing d'Aldrich comme l'un des films noirs classiques emblématiques justement parce que, comme l'a si bien souligné Anorya, il joue intelligemment sur les codes et les attentes découlant du film noir pour nous emmener vers des sentiers inattendus, à la lisière du fantastique. On est au milieu des années 1950, le genre commence peut-être à s'user, et on sent que le film noir ne peut plus être abordé que dans une perspective de déconstruction (cf. le générique à l'envers, avec les sanglots de l'auto-stoppeuse étouffés par la voix chaude de Nat King Cole), de dynamitage (cf. l'explosion finale). Pour faire un parallèle avec le MacGuffin de ce film, Aldrich atomise en quelque sorte le genre. Finis, les privés distingués : le Mike Hammer d'Aldrich est un type antipathique et assez minable. Finies, les femmes fatales sensuelles et voluptueuses de la haute société: les femmes dans ce film n'ont que peu de classe, ce sont plus des prolétaires. Fini, le glamour du noir et blanc : chez Aldrich, la photographie est clinique, captant l'agonie de décors désertiques (un Los Angeles qui annonce presque du Lynch - j'ai toujours pensé que la baraque en feu au milieu du désert de Lost Highway renvoyait à Kiss Me Deadly).
Aldrich, qui propose ici une mise en scène très percutante, s'amuse à reprendre tous les clichés du noir et les pousse dans des retranchements à mon sens très novateurs pour l'époque. En cela, Aldrich me semble ouvrir grand la porte aux jeux sur l'imagerie du film noir que sont le Vertigo d'Hitchcock et La Soif du mal de Welles.
J'avais adoré En Quatrième vitesse quand je l'avais découvert. Je ne l'ai pas revu depuis, et cette remontée de topic m'en donne furieusement envie.
Personnellement, je considère ce film coup-de-poing d'Aldrich comme l'un des films noirs classiques emblématiques justement parce que, comme l'a si bien souligné Anorya, il joue intelligemment sur les codes et les attentes découlant du film noir pour nous emmener vers des sentiers inattendus, à la lisière du fantastique. On est au milieu des années 1950, le genre commence peut-être à s'user, et on sent que le film noir ne peut plus être abordé que dans une perspective de déconstruction (cf. le générique à l'envers, avec les sanglots de l'auto-stoppeuse étouffés par la voix chaude de Nat King Cole), de dynamitage (cf. l'explosion finale). Pour faire un parallèle avec le MacGuffin de ce film, Aldrich atomise en quelque sorte le genre. Finis, les privés distingués : le Mike Hammer d'Aldrich est un type antipathique et assez minable. Finies, les femmes fatales sensuelles et voluptueuses de la haute société: les femmes dans ce film n'ont que peu de classe, ce sont plus des prolétaires. Fini, le glamour du noir et blanc : chez Aldrich, la photographie est clinique, captant l'agonie de décors désertiques (un Los Angeles qui annonce presque du Lynch - j'ai toujours pensé que la baraque en feu au milieu du désert de Lost Highway renvoyait à Kiss Me Deadly).
Aldrich, qui propose ici une mise en scène très percutante, s'amuse à reprendre tous les clichés du noir et les pousse dans des retranchements à mon sens très novateurs pour l'époque. En cela, Aldrich me semble ouvrir grand la porte aux jeux sur l'imagerie du film noir que sont le Vertigo d'Hitchcock et La Soif du mal de Welles.
Dernière modification par Demi-Lune le 11 janv. 11, 12:00, modifié 1 fois.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Quand on sait que Robert Aldrich était sous l'influence de Welles pour ce Kiss me Deadly, cela semble un juste retour des choses...Demi-Lune a écrit : En cela, Aldrich me semble ouvrir grand la porte aux jeux sur l'imagerie du film noir que sont le Vertigo d'Hitchcock et La Soif du mal de Welles.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Anorya, tu peux continuer à faire du "Mode Demi-Lune activated" parce que ton analyse est très intéressante . Bien content de l'avoir commandé à petit prix et de toute façon, si je n'accroche pas au film, Père Jules me rembourse le DVD
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Tu y accrocheras, j'en suis sûr !feb a écrit :si je n'accroche pas au film, Père Jules me rembourse le DVD
C'est vraiment du haut-de-gamme, En Quatrième vitesse.
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Re: En 4ème vitesse (Robert Aldrich - 1955)
Beau texte Anorya, mais cette mise à distance m'agace justement par sa complaisance, à un moment j'avais l'impression que le film était réalisé par Jean-Paul Sartre.
Je viens de retrouver ma liste des 100 films préférés: grâce au ciel il ne s'y trouve pas un seul déchet de type "qui-détourne-les-codes", hormis une éventuelle mise à distance de la comédie familiale dans "Tatie Danielle".Strum a écrit :Je n'ai pas beaucoup aimé En 4eme vitesse, que j'ai vu il y a longtemps au milieu d'une sorte de cycle de films noirs américains classiques. N'y ayant pas retrouvé ces codes du film noir qui m'avaient charmé à une époque où je les découvrais, j'avais instinctivement rejeté ce film peu aimable ; sa fin brutale avait achevé de me le rendre antipathique. Mais, je le reverrais volontiers, de manière indépendante, pour voir ce que j'en pense aujourd'hui.