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Jean Delannoy (1908-2008)

Publié : 10 janv. 05, 20:06
par frédéric
J'ouvre ce topic car j'ai découvert pendant les fêtes son excellent avant-dernier film BERNADETTE avec une excellente Sydney Penny dans le rôle titre..

JEAN DELANNOY

Réalisateur français, né à Noisy-le-Sec (Seine), le 12 janvier 1908. Après des études secondaires aux lycées Montaigne et Louis-le-Grand, à Paris, il s'inscrit à la faculté des lettres. Il s'intéresse déjà au cinéma et débute comme acteur : MISS HELYETT (1931, Hubert Bourbon et Jean Kemm), CASANOVA (1933, René Barbéris), etc. Afin de terminer sa licence, Jean Delannoy renonce pour un temps à l'écran : il sera démarcheur de banque, critique d'art, décorateur et journaliste. En 1934, il renoue avec le cinéma comme monteur aux studios Paramount, à Joinville; une période très importante pour lui, qui voit dans le montage : "l'école typique du cinéma". C'est donc avec une double expérience de comédien et de technicien que Jean Delannoy va réaliser ses premiers films. Après des courts métrages, c'est PARIS-DEAUVILLE, en 1935, son premier long métrage, une comédie musicale avec Armand Bernard et Marguerite Moreno. A PONTCARRAL (1942), avec Pierre Blanchard incarnant à l'écran l'esprit de la Résistance, succède L'ÉTERNEL RETOUR, sur un scénario de Jean Cocteau. C'est l'adaptation moderne de "Tristan et Iseult", interprété par Jean Marais et Madeleine Sologne, qui consacre le talent de Jean Delannoy. En 1946, avec LA SYMPHONIE PASTORALE, d'après André Gide, il obtient, pour la première fois, la consécration internationale avec le Grand Prix du Festival de Cannes. Avec DIEU A BESOIN DES HOMMES, il remporte à la Biennale de Venise (1950) le Prix international. L'oeuvre de Jean Delannoy est multiple : des films historiques (MARIE-ANTOINETTE, LA PRINCESSE DE CLÈVES,); des films sur l'enfance (LE GARÇON SAUVAGE, LES AMITIES PARTICULIÈRES), ou religieux (DIEU A BESOIN DES HOMMES, DESTINÉES). Ses films ont trouvé le meilleur accueil auprès d'un très vaste public et ont représenté la France dans tous les festivals internationaux - trois fois à Cannes, quatre fois à Venise - deux d'entre eux ont reçu la "Victoire" du meilleur film français; le "Bambi" allemand, etc. Récemment, Jean Delannoy a tourné pour la télévision, : "Le Jeune Homme et le Lion" et "Le Coup d'Etat du 2 décembre". Il est officier de la Légion d'honneur, commandeur des Arts et Lettres et commandeur de l'Ordre national du Mérite. Collectionneur de livres, passionné d'échecs, Jean Delannoy est aussi un grand sportif (natation, tennis et chasse).


Delannoy a aussi réalisé deux des plus bons Maigret du cinéma avec Gabin

MAIGRET TEND UN PIEGE et L'AFFAIRE SAINT FIACRE et comme l'indique le texte ci-dessus, des classiques comme LA SYMPHONIE PASTORALE, NOTRE-DAME DE PARIS et L'ETERNEL RETOUR.

Publié : 10 janv. 05, 20:15
par Lord Henry
L'éternel Retour confirme cette citation à la paternité incertaine selon laquelle "l'éternité, c'est long, surtout vers la fin".

Publié : 10 janv. 05, 20:23
par Lord Henry
Delannoy a tourné un film d'espionnage très intéressant, La Peau de Torpedo, dans lequel la rigueur d'airain de la mise en scène confine à l'austérité.
On y retrouve Klaus Kinski qui, lui, ne fait preuve d'aucune austérité.

Publié : 10 janv. 05, 21:07
par Wall of Voodoo Fan
J'aime bien "Pontcarral", pour la présence de Pierre Blanchar, très à l'aise dans les rôles en costume.

Publié : 10 janv. 05, 22:11
par kim
LA PRINCESSE DE CLEVES et MARIE-ANTOINETTE ,( Marina Vlady et Michèle Morgan, respectivement) deux reconstitutions historiques dans lesquelles je me plonge avec un grand bonheur, notament pour ces costumes ! :D

Publié : 10 janv. 05, 22:12
par JaimzHatefield
Je le connais mal (à peine 2 ou 3 films). Hormis La Symphonie pastorale que j'aime beaucoup et que j'ai revu de nombreuses fois étant petit.

Publié : 11 janv. 05, 12:08
par frédéric
JaimzHatefield a écrit :Je le connais mal (à peine 2 ou 3 films). Hormis La Symphonie pastorale que j'aime beaucoup et que j'ai revu de nombreuses fois étant petit.

SA FILMO COMPLETE

1934 FRANCHES LIPPÉES (c.m.) - UNE VOCATION IRRÉSISTIBLE (c.m.) LA MOULE (c.m.).
1935 NE TUEZ PAS DOLLY PARIS-DEAUVILLE.
1938 LA VÉNUS DE L'OR.
1939 MACAO, L'ENFER DU JEU - LE SORTILÈGE (c.m.).
1940 LE DIAMANT NOIR.
1942 FIÈVRES - L'ASSASSIN A PEUR LA NUIT - PONTCARRAL, COLONEL D'EMPIRE.
1943 L'ÉTERNEL RETOUR.
1944 LE BOSSU.
1945 LA PART DE L'OMBRE.
1946 LA SYMPHONIE PASTORALE.
1947 LES JEUX SONT FAITS.
1948 AUX YEUX DU SOUVENIR.
1949 LE SECRET DE MAYERLING.
1950 DIEU A BESOIN DES HOMMES.
1951 LE GARÇON SAUVAGE.
1952 LA MINUTE DE VERITE.
1953 LA ROUTE NAPOLÉON.
1954 DESTINÉES ("Jeanne") - SECRETS D'ALCOVE (" Le lit de la Pompadour ") - OBSESSION.
1955 CHIENS PERDUS SANS COLLIER.
1956 MARIE-ANTOINETTE - NOTRE-DAME DE PARIS.
1958 MAIGRET TEND UN PIÈGE.
1959 GUINGUETTE - MAIGRET ET L'AFFAIRE SAINT-FIACRE.
1960 LE BARON DE L'ÉCLUSE - LA FRANÇAISE ET L'AMOUR
(" l'Adolescence ").
1961 LA PRINCESSE DE CLÈVES - LE RENDEZ- VOUS.
1963 VÉNUS IMPÉRIALE.
1964 LES AMITIÉS PARTICULIERES.
1965 LE MAJORDOME - LE LIT A DEUX PLACES.
1966 LES SULTANS.
1967 LE SOLEIL DES VOYOUS.
1970 LA PEAU DE TORPÉDO.
1972 PAS FOLLE LA GUEPE.
1988 BERNADETTE.
1995 MARIE DE NAZARETH.

Publié : 20 févr. 05, 00:12
par Alex Blackwell
les amitiés particulières.

Truffaut se complaisait, paraît-il, à critiquer Jean Delannoy. Ce film est en tout cas largement supérieur à toute son oeuvre.

8/10

Publié : 20 févr. 05, 00:20
par Roy Neary
Alex a écrit :les amitiés particulières.
Truffaut se complaisait, paraît-il, à critiquer Jean Delannoy. Ce film est en tout cas largement supérieur à toute son oeuvre.
8/10
Bien sur ! :lol:

Publié : 20 févr. 05, 00:22
par Alex Blackwell
Roy Neary a écrit :
Alex a écrit :les amitiés particulières.
Truffaut se complaisait, paraît-il, à critiquer Jean Delannoy. Ce film est en tout cas largement supérieur à toute son oeuvre.
8/10
Bien sur ! :lol:
Bon, disons la moitié alors.

Publié : 18 nov. 05, 12:56
par Nestor Almendros
LES AMITIES PARTICULIERES de Jean Delannoy

Le sujet est intéressant, un peu vieillot aujourd'hui peut-être dans son traitement. On remarquera la délicatesse de la narration, vu l'époque. Le jeu et les dialogues sont assez maniérés. L'intrigue en elle-même n'est pas tout le temps passionnante, et quelquefois un peu prévisible. Donc un petit ennui de temps en temps...

Incroyable: René Chateau nous a pondu un bonus! Sur des images du film, une voix off commente la mise en place du projet, etc... sur 5mn environ. Court mais intéressant. Un minimum basique que d'autres éditeurs pourraient au moins proposer.

Publié : 5 janv. 06, 12:42
par Nicolas Mag
frédéric a écrit : 1964 LES AMITIÉS PARTICULIERES.
film etonnant par son sujet: l'amour entre deux jeunes garçons dont l'un est nettement plus jeune. Scandaleux à l'epoque (aujourd'hui même la télé n'en veut pas j'imagine) et interdit aux - de 18 ans. Le film est à la fois pudique et révélateur d'une hypocrisie de la société (j'adore l'avertissement -imposé j'imagine- du debut qui met en garde que cette histoire s'attache à une autre epoque lol)
en tout cas c'est une grosse claque à truffaut et ses 400 coups qui faisait passer Dellanoy pour une maladie dans le cinéma français.

Publié : 5 janv. 06, 15:38
par Lord Henry
A noter qu'aujourd'hui le message initial serait toujours d'actualité, puisque le même film s'est retrouvé sur le câble à la même occasion.

Publié : 5 janv. 06, 17:27
par Alligator
J'adore Maigret tend un piège 1958.
Un très bon Maigret, bien noir, serré, corsé. Avec une très belle restitution des atmosphères asphyxiantes et malingres dont Simenon a su parsemer ses oeuvres, on sent en effet peu à peu que les personnages cachent plus que des crimes, des malaises, des souffrances terribles. La mise en image, les décors, les comédiens sont grandioses.
Le métier de Delannoy donne une assise costaude. Les rideaux qui bougent quand une porte s'ouvre, les regards en coin, les musiques extérieures comme dans Fenêtre sur cour (faut croire qu'en été les villes chantent), le film possède de nombreux atouts et clins d'oeil au cinéma de genre.
Gabin est phénoménal, Girardot épate, Desailly surprend. La photo colle aux personnages, la mise en scène en studio souligne la lourdeur et la tension du suspense. C'est tout bonnement magnifique.

Publié : 5 janv. 06, 17:40
par Lord Henry
Il a surtout signé Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre que d'aucuns considèrent comme la meilleure transposition cinématographique du personnage.

Personnellement, je ne ne suis guère sensible au Maigret "gabinisant" de Maigret Tend un Piège.