Page 20 sur 23

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 21 avr. 14, 13:52
par bruce randylan
Jeremy Fox a écrit : Non seulement dispensable mais pour ma part totalement nul du début à la fin ; même Henry Mancini n'a pas été du tout inspiré. On comprend en les voyant pourquoi certains opus des réalisateurs réputés sont si peu connus. Ca fait de la peine à voir.
Avec le recul, je crois bien que c'est de loin le plus faible de ses films.

Dans le genre rareté (anecdotique) de son début de carrière, j'ai pu voir sa troisième réalisation L'extravagant Mister Cory (1957)

Mr Cory est un jeune homme ambitieux qui se fait engager comme serveur dans une restaurant huppé. L'occasion de côtoyer une certaine bourgeoisie qu'il aborde par le biais du poker (tout en cachant son métier).

Rien de vraiment extraordinaire, ni de vraiment honteux, dans ce film curieusement structuré avec un découpage en 2 parties trop distinctes (la première assez légère ; la seconde assez amer et mélancolique pour ne pas dire grave) et dont la deuxième elle-même change de direction dans la conclusion.
Connaissant la suite de carrière de Blake Edwards, on pouvait s'attendre à voir une comédie enlevée et pourtant le cinéaste fait justement tout pour éviter les quiproquos où Tony Curtis doit jongler entre son job de serveur et la fille d'une riche famille qu'il cherche à conquérir... par opportunisme. Le portrait de son héros ne prête donc pas à l'attachement ou la compassion, c'est un type méprisant et prétentieux qui cherche avant tout à se faire une place dans la société. Il a bien quelques fêlures et faiblesses pour le rendre plus humain mais l’interprétation de Curtis manque vraiment de nuance.
De toute façon, l'histoire n'est pas vraiment réaliste puisqu'on comprend mal pourquoi il s'amourache de cette femme là qui est froide, superficielle et sans caractère alors que sa jeune sœur (qui le drague) est autrement plus mignonne, pétillante avec une personnalité irrévérencieuse et irrésistible.

Comme la mise en scène ne brille pas par son originalité, on suit ça avec une certaine passivité (qui n'est pas de l'ennui). Les bifurcations curieuses de l'intrigue la relançant sans forcément l'améliorer.
Je me disais d'ailleurs en regardant le film que l'approche d'Edwards manquait de panache et maturité pour que ça fonctionne. On dirait qu'il essaye de reproduire l'alchimie d'un Gentleman Jim (en remplaçant la boxe par le poker) qui possède vitalité, énergie, passant de insouciance à une noblesse d'âme avec une aisance déconcertante.

Le complétiste que je suis est tout de même content de l'avoir découvert (en 35mm bien conservé :) ) alors que le seul DVD espagnol existe.

Voilà, il me reste encore Vacances à Paris à découvrir pour en terminer les premières décennies du cinéaste :D

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 4 mai 14, 09:47
par ballantrae
Le film d'Edwards que j'aimerais beaucoup revoir est SOB qui est vraiment rude et constitue un cas d'école aussi violent que du Aldrich question mauvais goût en matière de règlements de compte vis à vis de Hollywood.
L'étonnant que ce brûlot se situe dans la filmo entre deux succès mémorables: Elle et Victor, Victoria.
Dans un autre genre, j'avais beaucoup aimé dans ces très inégales années 80( L'homme à femmes est un remake assez inutile du Truffaut, A fine mess est un essai de burlesque particulièrement poussif, Micky et Maude après un postulat de départ intéressant devient très vite lourdaud, en dehors de la scène géniale des préservatifs fluo L'amour est une grande aventure supporte mal d'être revu) un film assez doux amer avec Jack Lemmon et Julie Andrews: That's life.Il y avait là un ton tour à tour léger et grave qui pouvait évoquer des Wilder comme La garçonnière et bien sûr Le jour du vin et des roses de B Edwards.

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 4 mai 14, 16:03
par xave44
ballantrae a écrit :Le film d'Edwards que j'aimerais beaucoup revoir est SOB qui est vraiment rude et constitue un cas d'école aussi violent que du Aldrich question mauvais goût en matière de règlements de compte vis à vis de Hollywood.
L'étonnant que ce brûlot se situe dans la filmo entre deux succès mémorables: Elle et Victor, Victoria.
Dans un autre genre, j'avais beaucoup aimé dans ces très inégales années 80( L'homme à femmes est un remake assez inutile du Truffaut, A fine mess est un essai de burlesque particulièrement poussif, Micky et Maude après un postulat de départ intéressant devient très vite lourdaud, en dehors de la scène géniale des préservatifs fluo L'amour est une grande aventure supporte mal d'être revu) un film assez doux amer avec Jack Lemmon et Julie Andrews: That's life.Il y avait là un ton tour à tour léger et grave qui pouvait évoquer des Wilder comme La garçonnière et bien sûr Le jour du vin et des roses de B Edwards.
10, qui date de 79, préfigure S.O.B dont je suis un fan absolu.
Je l'ai découvert il y a quelques jours et je t'invite à le voir urgemment si tu ne le connais pas car il préfigure S.O.B et se situe au même niveau de qualité.
Une très grande et bonne surprise pour moi qui craignait de découvrir un film daté ce qu''il n'est absolument pas.
Du grand Edwards.

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 17 sept. 14, 06:23
par Jeremy Fox
Top secret vient de sortir en DVD chez Elephant Films. Justin Kwedi a écrit la chronique du film et nous en avons profité pour vous proposer notre top du cinéaste

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 17 sept. 14, 07:05
par Père Jules
Respect à M. Bitoun qui place Skin Deep tout en haut de son classement 8)

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 17 sept. 14, 09:43
par Père Jules
Et j'en profite pour faire mon petit top:
Image Image Image Image
Image
1. Elle (1979)
2. L'amour est une grande aventure (1989)
3. Micki & Maude (1984)
4. S.O.B. (1981)

Image
5. The Party (1968)

Image
6. Allô... Brigade spéciale (1962)
7. Le jour du vin et des roses (1962)
8. Victor Victoria (1982)

Image
9. Boire et déboires (1987)
10. Diamants sur canapés (1961)
11. Quand l'inspecteur s'emmêle (1964)
12. That's Life (1986)
13. Opération clandestine (1972)
14. La panthère rose (1963)
15. L'homme à femmes (1983)

Image
16. Dans la peau d'une blonde (1991)
17. Qu'as-tu fait à la guerre papa ? (1966)
18. Le retour de la panthère rose (1975)
19. Meurtre à Hollywood (1988)

Image
21. Un sacré bordel (1986)
22. Quand la panthère rose s'emmêle (1976)
23. La malédiction de la panthère rose (1978)

Image
23. La grande course autour du monde (1965)

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 29 sept. 14, 21:09
par Demi-Lune
Image

c/c des "Commentaires sur votre film du mois":

J'ai beaucoup aimé. Déjà formellement, ça transpire la classe absolue avec cette gestion innée du Cinémascope et cette pénétration envoûtante/apaisante de la lumière (une qualité inhérente aux Blake Edwards des 80's) qui donne envie de passer de l'autre côté de l'écran, Danny Madigan style. C'est con mais ce film donne vraiment envie de dîner pépère à la tombée de la nuit en haut des collines californiennes, de se taper un petit spleen au piano du simili Club Med, ou de courir au ralenti sur la plage avec les ressacs des vagues en direction de Bo Derek. On pourrait compiler dans une anthologie des plus beaux plans féminins chacune de ses apparitions, chacun des gros plans sur sa peau. La fascination de notre sosie de Sardou est totalement communicative grâce à la mise en scène d'Edwards. Ensuite, il y a un équilibre assez remarquable. La plupart des gags sont vraiment marrants (le coucou de la vieille qui pète, les télescopes ou le Boléro c'est juste génial) mais on ne tombe jamais dans la case comédie à proprement parler. C'est un film qui travaille, qui poursuit en mémoire, grâce à sa capacité à émouvoir au moment où on ne s'y attend pas forcément, à distiller son ton mi-idéaliste mi-mélancolique très particulier. On a vite envie de le revoir, comme un ami avec lequel on se sent bien. C'est peut-être le Blake Edwards que je préfère, en l'état actuel de mes découvertes.

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 29 sept. 14, 21:12
par AtCloseRange
Demi-Lune a écrit :Image
Chouette affiche.

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 29 sept. 14, 22:00
par xave44
Père Jules a écrit :Et j'en profite pour faire mon petit top:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image Image Image Image
Image
1. Elle (1979)
2. L'amour est une grande aventure (1989)
3. Micki & Maude (1984)
4. S.O.B. (1981)

Image
5. The Party (1968)

Image
6. Allô... Brigade spéciale (1962)
7. Le jour du vin et des roses (1962)
8. Victor Victoria (1982)

Image
9. Boire et déboires (1987)
10. Diamants sur canapés (1961)
11. Quand l'inspecteur s'emmêle (1964)
12. That's Life (1986)
13. Opération clandestine (1972)
14. La panthère rose (1963)
15. L'homme à femmes (1983)

Image
16. Dans la peau d'une blonde (1991)
17. Qu'as-tu fait à la guerre papa ? (1966)
18. Le retour de la panthère rose (1975)
19. Quand la panthère rose s'emmêle (1976)
20. Meurtre à Hollywood (1988)

Image
21. Un sacré bordel (1986)
22. La malédiction de la panthère rose (1978)

Image
23. La grande course autour du monde (1965)

Ton classement comporte une lacune de taille : Deux hommes dans l'ouest ! :o

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 25 oct. 14, 15:13
par Jack Carter
le 7 novembre sur Paramount Channel

Image

des avis ? Bruce ? Père Jules ?

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 25 oct. 14, 15:17
par Père Jules
Je ne connais pas celui-là et comme je n'ai pas la chaine, ce ne sera pas pour cette fois.

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 25 oct. 14, 17:53
par Roy Neary
Jack ne me demande pas mon avis mais je le donne quand même. :mrgreen:
Peter Gun détective spécial est un film tiré de sa série télé que Blake Edwards devait simplement produire à la base mais je ne sais plus comment il s'est retrouvé à le mettre en scène lui-même. Le problème du film c'est un peu "tout ça pour ça" au niveau du scénario qui se veut emberlificoté pour cacher sa simplicité. Mais ce qui est intéressant c'est la distance que met Edwards vis-à-vis de son thriller, avec un humour noir et sarcastique assez malin et son élégance coutumière au niveau de la mise en scène. C'est un "film noir" avec des couleurs pétantes et un héros flegmatique qui traverse le film avec un recul ironique typiquement edwardsien. Bon après, c'est à voir pour tout amateur du grand Blake mais ce n'est pas une œuvre essentielle.

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 25 oct. 14, 17:57
par Jack Carter
Roy Neary a écrit :Jack ne me demande pas mon avis mais je le donne quand même. :mrgreen:
Peter Gun détective spécial est un film tiré de sa série télé que Blake Edwards devait simplement produire à la base mais je ne sais plus comment il s'est retrouvé à le mettre en scène lui-même. Le problème du film c'est un peu "tout ça pour ça" au niveau du scénario qui se veut emberlificoté pour cacher sa simplicité. Mais ce qui est intéressant c'est la distance que met Edwards vis-à-vis de son thriller, avec un humour noir et sarcastique assez malin et son élégance coutumière au niveau de la mise en scène. C'est un "film noir" avec des couleurs pétantes et un héros flegmatique qui traverse le film avec un recul ironique typiquement edwardsien. Bon après, c'est à voir pour tout amateur du grand Blake mais ce n'est pas une œuvre essentielle.
merci Mister Neary 8)
De toute façon, c'est immanquable pour moi meme si je me doute bien que c'est mineur :wink:

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 26 oct. 14, 10:33
par bronski
Scénario de William Peter Blatty, qui a aussi écrit un des Pink Panther.

Re: Blake Edwards (1922-2010)

Publié : 26 oct. 14, 10:44
par bruce randylan
Ouais, c'est pas fameux, voilà ce que j'en avais dit
Peter Gunn (1967)

Ca semblerait presque être un brouillon d'opération clandestine avec cette même manière décontractée et quasi détachée de raconter une intrigue policière dans une atmosphère à la fois grave, légère et imprévisible dans ses péripéties où les personnages réagissent de manière inconsidérément flegmatique.
Comme l'acteur est loin d'avoir la même présence que Coburn, on ne croit que moyennement à cette histoire racontée de façon assez molle de surcroit. Reste cette ambiance très 60's qui tente de retrouver les méandres tortueux des films noirs des années 40 mais ne parvient pas à l'adapter à sa décennie ni retrouver le charme d'antan.