Re: Top John Carpenter
Publié : 4 mars 19, 16:29
Celui-là, il est gratiné.Beule a écrit :ou dans l'église quand Holbrook s'extirpe de l'ombre pour faire tressaillir Janet Leigh.
Celui-là, il est gratiné.Beule a écrit :ou dans l'église quand Holbrook s'extirpe de l'ombre pour faire tressaillir Janet Leigh.
Je n'ai pas nié qu'il y avait une poignée de plans/effets de ce type -parfois efficaces d'ailleurs - mais pour moi ce n'est clairement pas l'essentiel de ce film et du cinéma de Carpenter en général sauf sur ses derniers opus moins élégants et plus "bourrins" style "Ghosts of Mars", "Vampires", les "Masters of Horror", "l'antre de la folie"...où il abusera un peu plus de ces "cheap tricks".....les fantastiqueurs actuels je pensais notamment à certaines productions Blumhouse à succès, j'aimerais y retrouver un sens du cadre de l'espace de l'écran large et de l'atmosphère comparables à ceux de ce "Fog" ou "Halloween"...les premières scènes mystérieuses sur le village endormi par exemple, dénuées de "jump scares".Beule a écrit :mannhunter a écrit :Et qu'en cela ils ne sont pas si éloignés des ''fantastiqueurs'' actuels que tu pointes du doigt.
Encore que ce ne sont pas des plans appuyés par des effets sonores me semble-t-il? et il y a un jeu sur la profondeur de champ, un peu comme lors du fameux final d'"Halloween".Beule a écrit :Que ce soit sur le pont du chalutier la nuit du premier massacre, ou dans l'église quand Holbrook s'extirpe de l'ombre pour faire tressaillir Janet Leigh
Supfiction a écrit :Celui-là, il est gratiné.Beule a écrit :ou dans l'église quand Holbrook s'extirpe de l'ombre pour faire tressaillir Janet Leigh.
MJ a écrit :Carpenter s'amuse lui-même dans le commentaire audio de ces nombreux jump-scares... ayant l'air d'y voir, à la fois un motif de rire de quelque chose qui a vieilli, et d'affection, par rapport au genre de récit d'épouvante, avec une certaine désuétude dans les "trucs" de mise en scène pensée comme telle, qu'il entendait utiliser pour créer un film d'atmosphères. Ce n'est peut-être pas fondamentalement subversif comme approche, mais ça ne prétend pas l'être. Il y a un mélange de tendresse et de dérision de la part du cinéaste pour ces effets, qui brouille la ligne entre premier et second degré. C'est un film assez doux, à sa manière.
Point taken (ils sont souvent plus instructifs lus entre les lignes)... Ce que je voulais dire c'est que ça ne me paraît pas être un cas où il y aurait à trancher trop strictement entre humour et sincérité (pour utiliser un gros mot).G.T.O a écrit :]Je ne sais pas si les auteurs vieillissants comme Carpenter, avec leurs regards aguerries, revenus de tout, ayant en tête probablement toutes les galères de tournage, sont les plus à même à parler de leurs films et significations.
À ceci près qu'un certain nombre de ces effets n'ont pas été pensés et inscrits au découpage technique comme autant de prises de pouls de la pression dramatique ambiante. Ils ont été greffés ultérieurement, tels des électrochocs visant à vitaliser/dynamiter arbitrairement une narration (jugée) trop lente, trop économe de péripéties. Ici ou là, ils s'intègrent comme des ponctuations salutaires, à l'image du jump-scare en cabine qui clôt le montage alterné dont le fil conducteur est la lecture du journal de bord par Malone. Le plus souvent ils ne sont qu'un raccourci opportuniste vers un paroxysme pas ou peu circonstancié. Je trouve qu'ils témoignent de la part de Carpenter d'une dommageable défiance dans le pouvoir de suggestion de sa mise en scène qui repose sur une exploitation habile de la prescience du spectateur - à la manière du conte horrifique effectivement, sous l'égide duquel le film s'ouvre d'ailleurs - pour convoquer les maléfices les plus insidieux et progressivement leur donner corps. Ces effets sont pour moi autant de points de rupture dans cette inexorable progression. Et je comprends que Stupfiction puisse se braquer. Pour ma part, ils privent simplement Fog d'atteindre au chef-d'œuvre de Carpenter. En l'état c'est juste le plus beau.G.T.O a écrit :Je vois plutôt ces effets comme une ponctuation. Des points d'acmé eux-mêmes renforcés par la musique martelante, comme si la scène se chargeait et se déchargeait sous l'effet du passage du brouillard. Du contraste pour mieux saisir le silence, le calme...D'ailleurs, ce qui est frappant c'est l'impression de calme et de vide, avant et après ces moments de crise. Les scènes ne s'arrêtent pas au sursaut, jump-scare mais se prolongent bien au-delà de leur apparente fonction. Comme si Carpenter cherchait, à travers la lenteur d'un mouvement et paroxysme, à saisir la montée et perte d'énergie.
On est bien d'accord.mannhunter a écrit : mais pour moi ce n'est clairement pas l'essentiel de ce film et du cinéma de Carpenter en général
Non, ce ne sont pas forcément que des jump-scares d'ailleurs. Il y a quelques plans bidouillés en post-prod pour renforcer l'aspect graphique sanguinolant aussi. Qui jurent par leur hétérogénéité plastique.mannhunter a écrit : Encore que ce ne sont pas des plans appuyés par des effets sonores me semble-t-il?
Cette interprétation ne me convainc pas, en tout cas pour ce que le dispositif de mise en scène suggérerait d'un hypothétique ralliement, initié ou même simplement programmé, au corps spectral prédateur. Je ne nie pas le symbolisme manifeste de la réclusion du père Malone dans l'obscurité du transept, qui contraste avec la lumière douce et rassérénante qui baigne la nef. Mais elle me paraît moins rendre compte du pouvoir d'attraction des ténèbres que de la retraite d'un prêtre qui, effectivement rongé par la culpabilité, se tient à l'écart de cette émanation divine nimbant un édifice dont les origines spoliatives sont impies. Jusqu'à sans doute contempler la proposition d'apostasie. Ce n'est donc pas la composition structurelle du plan qui me pose problème mais bien son expression cinétique : ce surgissement des ténèbres, qui prend tout son sens selon ta théorie, mais qui, par-delà son efficacité circonstancielle, s'avère selon la mienne un gimmick gratuit, sinon racoleur - et je note au passage que rien dans l'expression d'Holbrook ne traduit une quelconque malveillance à ce moment.G.T.O a écrit : En plus, de nous livrer un précieux indice sur l'origine de cette malédiction ainsi qu'une annonce, pour peu que l'on y soit sensible, de la future mort du prêtre et possible reconversion fantomatique. En un sens, ce personnage appartient déjà au passé et on peut lire ce moment, au delà de la boutade, comme le symbole d'une église rattrapée par son passé honteux, possédant une part sombre, avec l'image de ce personnage littéralement caché dans les ténèbres comme dans l'attente d'une proie et dont le sort est de rejoindre la cohorte ectoplasmique.
Le fait qu'il sorte soudainement de l'obscurité, c'est peut-être l'idée d'aller justement chercher au-delà des apparences rassurantes mais trompeuses...on y trouve des zones d'ombre, preuves d'un passé honteux refoulé (le livre, l'or et le prêtre descendant de criminel cachés dans les murs de la sainte église!)Beule a écrit :je note au passage que rien dans l'expression d'Holbrook ne traduit une quelconque malveillance à ce moment.
Un peu comme dans "Halloween 2", Carpenter avait été mécontent du montage proposé par Rick Rosenthal et avait tourné quelques nouvelles scènes/plans afin de rendre le film plus nerveux, effrayant et tendu.Beule a écrit :Il y a quelques plans bidouillés en post-prod pour renforcer l'aspect graphique sanguinolant aussi.
Il y a d'autres effets de ce type que tu déplores dans d'autres films du réalisateur? Tiens justement, quel est ton Top Carpenter?Beule a écrit :Pour ma part, ils privent simplement Fog d'atteindre au chef-d'œuvre de Carpenter. En l'état c'est juste le plus beau.
Je partage les grandes lignes de cette lecture, qui est aussi celle de G.T.O. Pour autant, elle ne saurait justifier à mes yeux la cinétique chimique de l'extraction de l'ombre.mannhunter a écrit : Le fait qu'il sorte soudainement de l'obscurité, c'est peut-être l'idée d'aller justement chercher au-delà des apparences rassurantes mais trompeuses...on y trouve des zones d'ombre, preuves d'un passé honteux refoulé (le livre, l'or et le prêtre descendant de criminel cachés dans les murs de la sainte église!)
Je n'ai découvert Hallloween 2 que l'an passé. Et j'ignorais que Big John eût mis la main à la pâte dans la réal ou le montage. C'est l'illustration parfaite en réponse à ta question suivante : si identité carpenterienne il y a, elle ne s'exprime que dans ses travers, nonobstant le script, la musique et l'équipe technique réunie. Mais je doute qu'on puisse sauver quoi que ce soit du second opus, avec ou sans les modifications apportées par Carpy .Manhunter a écrit :Un peu comme dans "Halloween 2", Carpenter avait été mécontent du montage proposé par Rick Rosenthal et avait tourné quelques nouvelles scènes/plans afin de rendre le film plus nerveux, effrayant et tendu.
Ça ne me vient pas spontanément à l'esprit. Non qu'il soit avare dans la dissémination d'effets un peu tapageurs (cf. In the Mouth of Madness), mais jamais jusqu'à risquer de dénaturer la proposition narrative originale.Manhunter a écrit : Il y a d'autres effets de ce type que tu déplores dans d'autres films du réalisateur? Tiens justement, quel est ton Top Carpenter?
Oh oui. J'ai maté They Live, c'est de toute beauté.odelay a écrit :Est-ce qu'on peut dire que les dernières éditions BR des Carpenter Studio Canal (pas UHD) des 4 films sortis récemment écrasent toutes les autres éditions précédemment sorties peu importe le titre?
A la tombée de la nuit 9th : John Carpenter's
Films en DCP et en version originale sous-titrée.
Tarif 20 euros pour la nuit - petit dej offert
21h00 : NEW YORK 1997
23h45 : PRINCES DES TENEBRES [Interdit - 12ans]
2h00 : LES AVENTURES DE JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN
4h15 : INVASION LOS ANGELES