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Théodora, impératrice de Byzance (Ricardo Freda, 1954)

Publié : 27 sept. 04, 15:25
par Cary Grant
Qui a vu ce film? et peut me donner son avis? :idea:

Merci :wink:

CG

Publié : 27 sept. 04, 17:14
par Beule
Voici ce qu'écrivait Vic il y a quelques mois. Sa ferveur est telle que je ne vois pas bien ce qui pourrait être ajouté. L'in des sommets de Freda, je pense.
Vic a écrit : Theodora, Impératrice de Byzance (Riccardo Freda, 1954) : merci à Beule de m'avoir rappelé l'existence de cette perle qui dormait sur mes étagères depuis sa diffusion par Dionnet il y a 5 ou 6 ans.
S'il n'atteint jamais l'apocalypse baroque de Sept Epées pour le Roi ou la pureté du mélodrame du Chateau des Amants maudits, ce film confirme en Freda un maitre du récit populaire dont il attise les braises avec vigueur pour en tirer les plus belles flammes de la passion. J'aurais, certe, aimé plus de mordant dans la caractérisation de certains personnages et le choix de Georges Marchal, assez inexpressif en Justiniano, n'est pas des plus heureux, mais les dialogues sont souvent brillants et la majorité du casting savoureux (Gianna Maria Canale évidemment, Henri Guisol machiavélique, Irène Papas hautaine, Umberto Silvestri en bourreau aveugle,...) La beauté des costumes et des décors rendent compte, sans afféteries nouveaux riches, du faste byzantin. Les scènes de révoltes et d'incendie, le laché des fauves dans la mélée, la chevauchée de l'armée de Belisario sont magnifiques et témoignent d'une économie de moyens et d'un sens du découpage enthousiasmants. La course de char, grand moment, est filmé et monté sans emphase mais avec un sens du tempo remarquable.
Le temps d'un film, Théodora (Gianna Maria Canale) est réellement la plus belle femme du monde.
Je lui avais répondu:

Ah ben rien que pour avoir lu cette prose fervente, lucide et enlevée, bien content de t'en avoir donné l'envie :D
Pour ce qui est de la civilisation Byzantine elle est effectivement dépeinte sinon dans une approche d'une rigueur absolue, je ne saurais m'avancer sur ce point, mais avec une grande honnêteté d'historien. Freda était d'ailleurs un passionné d'art byzantin et avait profité de l'équipe technique de Teodora pour mener à bien les prise de vue d'un doc quasi expérimental sur le sujet que j'aimerais beaucoup découvrir, Les mosaïques de Ravenne.

Inutile de te dire, après cette reprise de contact Freda, qu'à notre prochaine entrevue tu ne coupes pas à la révision forcée des Vampires et à la découverte du Géant de Thessalie :mrgreen:
vic a écrit :Clair que je veux le voir ce doc !!!

Theodora a été ma "récompense" (le repos du guerrier :lol: :lol: :wink: ) après un dimanche plongé dans Ichikawa et Bergman...
Le film m'a enthousiasmé par sa simplicité même (comme l'avait fait le Chateau des amants maudits) : aucune surenchère, juste une bonne histoire bien racontée.

Dès que j'ai le temps, je re-essaie les Vampires... :wink:

Re: Théodora, impératrice de Byzance (Ricardo Freda, 1954)

Publié : 27 sept. 04, 18:36
par frédéric
Cary Grant a écrit :Qui a vu ce film? et peut me donner son avis? :idea:

Merci :wink:

CG
D'accord avec la critique de vic un des plus célèbres péplums de Riccardo Freda qui mérite sa réputation

Publié : 27 sept. 04, 18:41
par vic
Ben, voilà, Beule a répondu pour moi. :wink: :lol:

C'est beau, vivant, plein de fougue et retenue à la fois, surement un des sommets de Freda, on est d'accord (même si je n'ai toujours pas trouvé le film pour détroner Le Chateau des Amants Maudits tout au sommet.)

Plusieurs mois après le visionnage (c'était en mars je crois), j'en garde toujours un souvenir ébloui.

Publié : 28 sept. 04, 11:46
par Cary Grant
merci pour vos réponses...
Notez que ce film est prochainement diffusé par Ciné Classic !! :P

Publié : 28 sept. 04, 15:27
par daniel gregg
Cary Grant a écrit :merci pour vos réponses...
Notez que ce film est prochainement diffusé par Ciné Classic !! :P

oui et çà c'est une très bonne nouvelle car je vais enfin pouvoir le découvrir :D

Re: Notez les films naphtas - Juillet 2010

Publié : 25 juil. 10, 20:43
par Profondo Rosso
Théodora Impératrice de Byzance de Riccardo Freda (1953)

Image

Au VIe siècle, l’ancienne danseuse Théodora a épousé l’empereur de Byzance Justinien et est devenue impératrice. Elle s’oppose à l’aristocratie et aux généraux, hostiles aux réformes qu’elle inspire à Justinien.

En dépit d'élément fantaisiste destiné à donner du piquant au récit, une évocation dans l'ensemble assez fidèle à la vie de l'impératrice Théodora. La première partie du film, pleine de panache est celle qui se permet le plus de liberté et de rebondissement très serial. On assiste à l'ascension irrésistible de Théodora, fille du peuple né d'un dresseur d'ours qui se joue de tout les obstacle pour accéder au trône. Gianna Maria Canale, superstar du péplum italien dans ses années là trouve de très loin son meilleur rôle. Arrogante, hautaine, séductrice et d'une intelligence supérieure c'est une vraie transposition de la femme fatale dans l'univers du péplum où personne ne résiste à son charme : un geôlier qui la libère après qu'elle lui ait lancé un regard de braise, des cages remplies de lion qui reste de marbre sans la dévorer (scène assez incroyable les acteurs cotoyant vraiment les fauves sans trucages ni doublure) ou l'empereur Justinien lui même tour à tour perturbé, agacé puis sous le charme (ce qui est vrai l'Histoire disant qu'il était sous le joug de son épouse vraie dirigeante de l'Empire). Le personnage acquiert aussi une dimension d'emblème du peuple au sein de la cour, ce qui se manifeste dans un premier temps par une jubilatoire course de char opposant annuellement les nobles au peuple, le vainqueur du peuple étant roi pour un jour en cas de succès. La scène est palpitante à souhait et remarquablement filmée par Freda avec un grand moment lors Théodora surgit au milieu de la course et révélant son identité féminine à la stupeur de tous pour gagner triomphalement.
La deuxième partie est plus classique même si revenant à la réalité historique. On assiste aux intrigues de palais des nobles contre Théodora qui poussait son mari à des mesure plus clémente envers le peuple. La relgion chrétienne toute puissante en prend pour son grade également avec des dirigeants prétorien corrompus et inquisiteurs. La galerie de méchant est d'ailleurs assez mémorable avec en tête Henri Guisole excellent et fourbe en Jean de Cappadoce. En dépit d'un soucis narratif à la fin (le perso de Justinien joué par George Marchal est une vrai girouette qui reprend et répudie sa femme 5 fois en 20 minutes :mrgreen: ) le final est bien spectaculaire avec une grande bataille finale souterraine superbement filmée et pleine de rebondissement. Visuellement c'est un ds plus beaux Freda, technicolor flamboyant, décor luxueux et imposant et les quelques moments ayant moins de moyens sont très bien gérés comme le lâcher de fauve final où on distingue à peine la différence entre les vraies bêtes et les fausses. Très belle copie à la cinémathèque et l'horrible machine à sous titres n'était pas de sortie vu qu'une nouvelle copie a été tirée pour l'occasion. 5/6