Bon.
Les légumes pour la raclette sont sur le feu (brocolis, patates douces, pdts roses, un délice avec du fromage fumé), le temps qu'il faut pour écrire quelques lignes sur ce film que je viens de voir et qui m'a (up)percuté.
Au delà des larmes et des petites décharges émotionnelles ressenties à plusieurs reprises,
Pig est de ces films qui ne veulent pas vous lâcher après le générique de fin. De ceux où on le laisse défiler le générique de fin, nous laissant dans un état légèrement béa, contemplatif, en pleine digestion de ce qu'on vient d'avaler, un peu comme
Cage (de ce que j'ai vu pour l'instant son meilleur rôle) sur le plan final.
Et quel final, qui m'a fait penser à la scène
d'Antoinette dans les Cévennes dans l'auberge vers la fin, ou le duo
Ricky Nelson et
Dean Martin interpretent
My rifle my pony and me, une de mes chansons préférées (et un de mes moments de cinéma également) et magnifiquement utilisée ; et bien
Sarnoski réitère cet exploit de venir piocher dans "mon" répertoire sacré en utilisant une très belle reprise de
I'm on fire de
Springsteen. Le reste de la
BO est tout aussi excellent, une orchestration mélancolique légèrement lyrique sans jamais tomber dans le drama, à la manière d'un
Nick Cave pour l'
Assassinat de Jesse James...
Mais trêve de références, dépouillé des liens que je tisse,
Pig est un des plus beaux films que j'ai pu voir abordant le deuil, mettant en scène un personnage dans lequel je me reconnais et un monde (celui de la restauration entre autres) qui me fait tout particulièrement écho étant cuisinier.
A partir de là, 50% du boulot est fait, je peux m'investir.
Le reste appartient au talent de
Sarnoski et avec quelle magie il a réussi à me prendre aux tripes grâce à:
Un choix de casting impeccable
Une mise en scène laissant le temps aux visages d'exprimer ce qu'ils ont à dire
Un sens du cadre et de la composition tout en subtilité et du plan fixe avec juste le bon timing pour illustrer une idée et non pour se regarder le nombril
Une histoire aux enjeux simples permettant de plonger dans la profondeur de ses personnages et un regard brut sur le thème abordé en même temps d'être plein de douceur et d'authenticité.
Certains trouveront que la scène du dîner est "grosse", les mêmes qui trouveront a redire sur la scène des retrouvailles amoureuses dans
Moonlight de
Jenkins.
Pour les autres, foncez.
Les légumes sont cuits, bonne table à tous.