Re: Haruki Murakami
Publié : 23 mai 10, 15:44
Mini chro qui diffère sensiblement de mon blog mais c'est aussi avant tout pour faire remonter le topic de Murakami.
Et bien voilà, je rejoins lentement la meute des admirateurs de Murakami.
J'y ai mis un peu de temps mais me voilà, prêt à continuer avidement la lecture de cet auteur. D'autant plus qu'a lire le topic, ce livre semble un peu moyen comparé aux autres qui sont cités. Le meilleur est donc à venir.
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4e de couverture : K est amoureux de Sumire, mais celle-ci n'a que deux passions : la littérature et Miu, une mystérieuse femme mariée. Au sein de ce triangle amoureux, chaque amant est un satellite autonome et triste, et gravite sur l'orbite de la solitude. Jusqu'au jour où Sumire disparaît... Les amants du Spoutnik bascule alors dans une atmosphère proprement fantastique où l'extrême concision de Murakami cisèle, de façon toujours plus profonde, le mystère insondable de l'amour...
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Bien aimé ce livre et plus que hâte de me procurer d'autres Murakami au plus vite.
(*) "Doubles Lumières", exposition commune de Aiko Miyanaga et Naoko Sekine, du 14 avril au 26 juin 2010. Maison de la culture du Japon, Paris, ligne 6, M° Bir-Hakeim.
Les amants du Spoutnik.
SPOUTNIK : Le 4 octobre 1957, l'Union soviétique lançait depuis le centre spatial de Baïkonour, dans la république du Kazakhstan, le premier satellite artificiel au monde, Spoutnik 1. Mesurant 58 centimètres de diamètre et pesant 83,6 kilos, Spoutnik fit le tour de la Terre en orbite en quatre-vingt-seize minutes et douze secondes. Le 3 novembre de l'année suivante, Spoutnik 2 fut envoyé à son tour avec succès. La chienne Laïka, première créature vivante à quitter la stratosphère, était à son bord. Le satellite n'ayant pu être récupéré, Laïka fut sacrifiée sur l'autel de la recherche biologique dans l'espace.
(D'après les Chroniques complètes de l'histoire mondiale, aux éditions Kodansha.)
(Extrait du prologue des Amants du Spoutnik de Murakami)
(D'après les Chroniques complètes de l'histoire mondiale, aux éditions Kodansha.)
(Extrait du prologue des Amants du Spoutnik de Murakami)
Et bien voilà, je rejoins lentement la meute des admirateurs de Murakami.
J'y ai mis un peu de temps mais me voilà, prêt à continuer avidement la lecture de cet auteur. D'autant plus qu'a lire le topic, ce livre semble un peu moyen comparé aux autres qui sont cités. Le meilleur est donc à venir.
J'avais souvent beaucoup entendu parler de Murakami et l'on m'avait bien sûr, à maintes reprises, conseillé son Kafka sur le rivage (que je voyais étonnement lu par de nombreux étudiants dans les couloirs de ma fac) mais comme je ne fais jamais les choses comme tout le monde, que voulez-vous... Suite à une sympathique soirée commencée par la nuit des musée où j'allais à une exposition (gratuite) à la maison de la culture du japon (*), je m'attardai à leur boutique (où tout est toujours horriblement cher hélas). J'étais résolu à prendre le catalogue de l'exposition et dépenser le peu de sous que mon compte avait encore mais je n'ai pas vu ce dernier. Par contre mon regard tomba très vite sur la littérature japonaise. J'avais envie de prendre un livre sur Kitano, ce que je fis, et mes mains tombèrent par inadvertance , comme sur la poitrine de la femme aimée où nos mains glissent inconsciemment sous le fruit d'un désir inexpliqué, sur le rayon consacré à Murakami. Pourquoi alors pris-je ces Amants du Spoutnik ? J'aurais bien pu être séduit par la pulpeuse couverture d' Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil pourtant (magnifiques lèvres rouges qui m'évoquent l'affiche de l'adaptation de Stupeur et tremblements de Corneau). Ou bien même Kafka sur le rivage. Je ne sais pas. Il y avait les mots "amants" et "spoutnik" et mon esprit d'ancien lecteur de Science-Fiction a dû faire "chboum" là-dedans.
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4e de couverture : K est amoureux de Sumire, mais celle-ci n'a que deux passions : la littérature et Miu, une mystérieuse femme mariée. Au sein de ce triangle amoureux, chaque amant est un satellite autonome et triste, et gravite sur l'orbite de la solitude. Jusqu'au jour où Sumire disparaît... Les amants du Spoutnik bascule alors dans une atmosphère proprement fantastique où l'extrême concision de Murakami cisèle, de façon toujours plus profonde, le mystère insondable de l'amour...
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Par la force de son talent, j'ai été happé par l'histoire de l'ancien traducteur japonais de Scott Fitzgerald. Des histoires sur la vie, l'amour, des gens comme vous et moi. Des histoires de désir amoureux, de la romance, des couples qui se font et se défont, le tout avec une incroyable légèreté et un onirisme sans faille, et pourtant, Murakami n'a rien à voir, mais alors rien du tout, avec un quelconque Guillaume Musso qui enrobe de guimauve à l'intention de ses lectrices ses mignonnes petites histoires. Non, qu'on se le dise, Murakami fait mieux, bien plus. Parce que l'auteur décrit sans faille et avec lucidité les tourments de ces personnages, entre réalisme parfois cru et pas mal d'humour. Les descriptions vont droit au but et l'on se reconnait aisément dans ces personnages, à tel point qu'on en arrive parfois à vouloir véritablement entrer dans le roman, vivre ce qu'ils vivent. Et puis chez Murakami, on bascule subtilement dans une poésie fantastique et un onirisme qui ne surgit pas à gros sabots dès le début.
Les amants du Spoutnik fait en outre aisément penser à un cinéaste et un film en particulier : L'Avventura de Michelangelo Antonioni. Indéniablement, on retrouve cette difficulté à établir une relation avec un représentant de l'autre sexe, homme ou femme et à faire parfois affleurer notre désir. Comme dans l'Avventura, Sumire à l'instar d'Anna, disparaît dans une petite île grecque (tiens, tiens). Et comme chez Antonioni, la disparition ne sera jamais véritablement expliquée. Sauf qu'ici, il y a une certaine chaleur (et un humour) que ne possède par le film d'Antonioni. Et la suite diffère aussi sensiblement puisque K ne sortira pas avec Miu mais que cette disparition (vite oubliée chez Antonioni car "comblée" par une nouvelle relation) créera un manque profond chez le narrateur qui l'amènera à changer intérieurement.
On peut même se dire que le lecteur est aussi amené à changer aussi un peu à la lecture du livre, à l'instar des derniers chapitres, tout simplement fabuleux, qui restent lentement en mémoire...
Les amants du Spoutnik fait en outre aisément penser à un cinéaste et un film en particulier : L'Avventura de Michelangelo Antonioni. Indéniablement, on retrouve cette difficulté à établir une relation avec un représentant de l'autre sexe, homme ou femme et à faire parfois affleurer notre désir. Comme dans l'Avventura, Sumire à l'instar d'Anna, disparaît dans une petite île grecque (tiens, tiens). Et comme chez Antonioni, la disparition ne sera jamais véritablement expliquée. Sauf qu'ici, il y a une certaine chaleur (et un humour) que ne possède par le film d'Antonioni. Et la suite diffère aussi sensiblement puisque K ne sortira pas avec Miu mais que cette disparition (vite oubliée chez Antonioni car "comblée" par une nouvelle relation) créera un manque profond chez le narrateur qui l'amènera à changer intérieurement.
On peut même se dire que le lecteur est aussi amené à changer aussi un peu à la lecture du livre, à l'instar des derniers chapitres, tout simplement fabuleux, qui restent lentement en mémoire...
Bien aimé ce livre et plus que hâte de me procurer d'autres Murakami au plus vite.
(*) "Doubles Lumières", exposition commune de Aiko Miyanaga et Naoko Sekine, du 14 avril au 26 juin 2010. Maison de la culture du Japon, Paris, ligne 6, M° Bir-Hakeim.