Greta Garbo (1905-1990)

[villag]

Anna Karénine (Clarence Brown)

]Mais n'ayant pas lu l'oeuvre de Tolstoï, mon appréciation se trouve quelque peu faussée, j'imagine.[/size]

Je l'ai lu et relu, et croyez moi, le personnage principal est bien Levine, ce que la totalité des adaptations semblent oublier; sans doute moins romanesque, plus terre à terre ,( normal pour un homme de la campagne), que le personnage d'Anna !!

[Major Dundee]

Mais n'ayant pas lu l'oeuvre de Tolstoï, mon appréciation se trouve quelque peu faussée, j'imagine.

A mon avis, c'est le contraire, tu es plus apte à juger si le film est bon ou mauvais que quelqu'un qui a lu le roman.
Il reste que tu ne sauras pas si c'est une bonne adaptation, c'est tout.

[Joe Wilson]

Je l'ai lu et relu, et croyez moi, le personnage principal est bien Levine, ce que la totalité des adaptations semblent oublier; sans doute moins romanesque, plus terre à terre ,( normal pour un homme de la campagne), que le personnage d'Anna !!

Je suis d'accord avec toi sur ce point. Les derniers développements de Tolstoi sur la sérénité de Levine sont bouleversants, ce qui de plus enrichit le parcours d'Anna, l'un ne vit pas sans l'autre.
Alors forcément, les adaptations doivent faire un choix si elles ne veulent pas faire dans le film-fleuve, et l'attrait d'Anna est évidemment privilégié. Contre la cohérence du récit.

Je note pour le film de Duvivier, qui m'intéressait d'ailleurs davantage. J'essaierai de le voir un de ces jours.
Au niveau des appréciations, elles sont de toute façon complémentaires. Mais il est logique qu'un amateur de Tolstoi éprouve des difficultés à s'écarter de ses souvenirs de roman.

[Cathy]

Mata Hari (1931) - George Fitzmaurice



Une évocation de la célèbre espionne et de son histoire d'amour avec un jeune militaire russe

Le film met surtout en valeur son trio d'acteurs, Greta Garbo, Ramon Novarro et Lionel Barrymore. Comme dans tout film d'espionnage qui se respecte, l'histoire est un peu confuse, et ce qui compte ici ce sont surtout les relations amoureuses de Mata Hari. En parcourant ce topic, je m'aperçois que les scènes entre les deux amants étaient plus longues. D'ailleurs en voyant le film, à la fin, Mata Hari parle de ses cils trop longs évoqués par son amant, alors que jamais dans le film, ce détail n'est cité. Greta Garbo impose sa stature plantureuse tout au long du film y compris dans une scène de danse une fois encore coupée, elle est envoutante et on comprend son surnom de la Divine. Il est assez curieux de noter que Garbo et Dietrich se répondent dans leurs rôles en endossant d'ailleurs le même rôle de la célèbre espionne dans DIshnonored (Agent X27) pour la seconde et ce Mata Hari pour la première ou la Reine Christine pour la première auquel fait écho l'impératrice rouge. On comprend alors aisément comment il peut y avoir des Dietrichophiles et des Garbophiles. Si les deux actrices sont aussi envoutantes, il est évident que Garbo possède sans doute cette classe innée qui manquera toujours à Dietrich. Ramon Novarro se montre totalement convaincant en amant énamouré. Lionel Barrymore se montre un peu excessif dans son jeu. Le film est sans génie réel au niveau de la mise en scène, mais il permet surtout à la star de briller dans un écrin suffisant à la mettre en valeur, également dans des tenues magnifiques.

[Watkinssien]

Vu le superbe Le roman de Marguerite Gautier (1936) de George Cukor.

Je pense que c'est personnellement le plus beau rôle de Greta Garbo qui est à la fois resplendissante et remarquable dans son jeu. Ce mélodrame est de plus porté par une mise en scène d'une élégance éblouissante.

[Jeremy Fox]

Vu le superbe Le roman de Marguerite Gautier (1936) de George Cukor.

Je pense que c'est personnellement le plus beau rôle de Greta Garbo qui est à la fois resplendissante et remarquable dans son jeu. Ce mélodrame est de plus porté par une mise en scène d'une élégance éblouissante.

Entièrement d'accord. Belle interprétation de Robert Taylor également.

[joe-ernst]

Mata Hari (1931) - George Fitzmaurice

Si les deux actrices sont aussi envoutantes, il est évident que Garbo possède sans doute cette classe innée qui manquera toujours à Dietrich.

C'est vrai qu'en évitant de se soumettre à la moindre brise, on ne risque pas d'être décoiffée...

[Cathy]

Mata Hari (1931) - George Fitzmaurice

Si les deux actrices sont aussi envoutantes, il est évident que Garbo possède sans doute cette classe innée qui manquera toujours à Dietrich.

C'est vrai qu'en évitant de se soumettre à la moindre brise, on ne risque pas d'être décoiffée...

Ce n'est pas une question de coiffure, c'est une question de visage et de prestance générale. En plus je n'ai pas dit que je n'aimais pas Dietrich !

[francesco]

Mata Hari (1931) - George Fitzmaurice

Si les deux actrices sont aussi envoutantes, il est évident que Garbo possède sans doute cette classe innée qui manquera toujours à Dietrich.

C'est vrai qu'en évitant de se soumettre à la moindre brise, on ne risque pas d'être décoiffée...

C'est marrant, cette remarque, parce qu'il me semble qu'on ne fait pas plus figée que Dietrich, non ? C'est d'ailleurs une de ses forces.

[francesco]

Vu le superbe Le roman de Marguerite Gautier (1936) de George Cukor.

Je pense que c'est personnellement le plus beau rôle de Greta Garbo qui est à la fois resplendissante et remarquable dans son jeu. Ce mélodrame est de plus porté par une mise en scène d'une élégance éblouissante.

A noter un film beaucoup moins connu où elle m'a impressionné autant que dans La Dame aux camelias : Le voile des illusions. Ca n'avait l'air de rien, mais elle était particulièrement attachante, humaine, modeste, laissant percevoir simplement la logique du personnage et effaçant totalement la star Garbo. Les scènes finales sont particulièrement émouvantes, avec un des plus beaux"I love you" que j'ai entendu au cinéma dans sa simplicité fervene.
Je pense vraiment que Garbo, dont je ne suis pas fan spécialement, était une très grande actrice, pas simplement une présence écrasante. Elle était ça aussi, bien sûr, mais, à part peut-être dans Grand Hotel où je la trouve franchement redondante et du coup ennuyeuse, je ne l'ai jamais vu "mal" jouer, finalement.

[Cathy]

Le Roman de Marguerite Gautier, Camille (1936) - George Cukor



George Cukor réalise ici son adaptation de la Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils et réalise un véritable chef d'oeuvre. Greta Garbo est presque au terme de sa carrière, elle ne tournera plus que trois films après celui-ci et bien qu'elle soit trop âgée pour le personnage, elle irradie littéralement dans ce rôle. Elle est Marguerite, avec sa simplicité, sa dignité, sa fraicheur aussi. Elle illumine l'écran avec ses sourires et nous livre sans doute sa plus belle prestation, sans froideur aucune. Robert Taylor a ses côtés a tout du jeune premier, charme évident, il est parfait en Armand Duval tout comme Lionel Barrymore qui se montre tout à fait à sa place en père digne. Les seconds rôles sont tous aussi excellents de Prudence Duvernoy à Olympe en passant par le baron de Varville ou Gaston.
La mise en scène est alerte et combine habilement scène de foule et scène plus intime et sert allègrement d'écrin à ses deux vedettes.La reconstitution est sublime, superbes décors, robes magnifiques, une production MGM dans toute sa splendeur, celle qui fait la beauté du cinéma hollywoodien. Sans doute une des plus belles histoires d'amour qui existe et complètement magnifiée par le talent du réalisateur. Une totale redécouverte.

[yiannis]

Bonjour

J'ai essayé à plusieurs reprises de poster un message ici mais je n'arrive pas, donc, si vous voyez le même message affiché à deux ou trois reprises il ne faut pas s'étonner. Donc, sur Garbo, mon sujet préféré et de loin mon actrice préférée. Cathy, je partage votre enthousiasme, bien sûr sur "Le roman de Marguerite Gautier" où Garbo trouve le rôle de sa vie à un tel point que même "La Traviata" de Verdi (pourtant absolument exquise musicalement) me paraît un peu mélodramatique à côté de cette Marguerite immortelle de Garbo: charmante, légère, grave, généreuse, cynique, femme du monde sans âge et petite fille fragile, romantique à souhait, tragique, Divine. Et j'adore aussi "La Reine Christine" (peut-être le portrait par excellence dans toute l'histoire du cinéma d'une femme libre et indépendante), ainsi que "Mata Hari". Francesco, pour moi aussi "Le voile des illusions" est l'un des plus grands rôles de Garbo. On a rarement vu la Divine dans un tel emploi où elle ne joue ni une femme fatale, ni une héroïne tragique, mais une jeune femme presque "ordinaire", touchante par sa simplicité qui découvre peu à peu le sens de la vie. C'est malheureusement un film souvent méprisé par les critiques et mêmes par des fans de Garbo, ce qui est étrange car la Divine a rarement été aussi belle et aussi émouvante que dans ce film. J'ajouterais aussi parmi les très grands Garbo "Intrigues" (Woman of Affairs") de Clarence Brown où Garbo réussit miraculeusement d'allier dans le rôle de Diana, modernité et romanesque, spiritualité et sensualité. La scène où elle émerge de sa chambre dans un hôpital parisien à la recherche des fleurs que son amant (John Gilbert) lui avait envoyé est l'une de plus belles et bouleversantes, non seulement dans la filmographie de Garbo mais dans tout le cinéma muet (et parlant). Ce qui nous amène aussi à la constatation comme l'avait dit Francesco que Garbo en dehors de sa beauté, sa légende, sa personnalité "écrasante" est avant tout une immense actrice, pour moi c'est tout simplement la plus grande. Et puisque nous évoquons la Divine, quelques événements qui la concernent:
1) La prochaine édition du Festival du Film International de la Rochelle rendra hommage à Garbo à travers ses films muets (il y aura aussi un grand hommage à Kazan).
http://www.festival-larochelle.org/
2) Pour la première fois le Musée Ferragamo organise en coopération avec la famille de Garbo une exposition des robes (dans la vie privée, mais il me semble qu'il y a également quelques robes du cinéma, notamment celle qu'elle porte (splendide) au début de "Inspiration"). L'exposition se tient à la Triennale de Milan à Milan jusqu'au 4 avril (il me semble que m'exposition sera présentée par la suite à partir du mois de mai à Florence au Musée Ferragamo)
http://culture.france2.fr/mode/expos/le ... 36727.html (article en français)
http://www.museoferragamo.it/ (en italien)

[Cathy]

Le voile des illusions, The Painted Veil (1934) - Richard Boleslawski



Une jeune autrichienne épouse un médecin anglais. Celui-ci l'emmène en Chine, où elle tombe amoureuse d'un autre homme. Une épidémie de choléra s'abat.

Le film est encoe un véhicule pour la vedette Garbo. D'ailleurs dès le générique le ton est donné avec un GARBO (sans Greta) en filigrane présent tout le long de ce générique. Richard Boleslawski ne se contente toutefois pas de mettre en valeur sa vedette dans des plans superbes, il décrit aussi les coutumes chinoises, leurs traditions. Nous sommes dans ce vent d'exotisme qui souffle sur Hollywood. Naturellement le film reste un mélodrame, mais il y a tout de même un souffle épique dans l'histoire avec toute cette évocation de la Chine. De nombreuses scènes montrent des cadrages audacieux, et surprenent par leur beauté. La scène de la procession et de la fête est magnifique visuellement parlant, avec ces gros plans de dragons chinois notamment, tout comme ce plan du visage de Greta Garbo se reflétant ou encore ces plans à travers des claustras. Boleslawski sait aussi donner un souffle épique à sa réalisation, notamment dans les dernières scènes d'émeutes. Garbo joue encore un personnage par qui le scandale arrive mais avec toujours autant de classe et d'élégance. A ses côtés. Herbert Marshall est totalement convaincant en médecin trompé tout comme George Brent en amoureux ténébreux. Un très beau film qui mériterait de sortir en DVD.

Copie TCM

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Je reposte aussi ma critique sur la Reine Christine

La Reine Christine - Queen Christina (1933)



Evocation romancée de la reine Christine de Suède, souveraine au 17ème siècle

L'histoire revue par Hollywood laisse toujours songeur, de la coiffure de la reine Christine qui est celle de Garbo aux raccourcis sur sa vie, même si le fond est exact.
Mais bon, il n'en reste pas moins un superbe film, surtout grâce à Greta Garbo, absolument superbe. Rarement l'actrice n'aura été filmée de si belle manière, ces gros plans qui émaillent tout le film et naturellement celui final axé sur les yeux de l'ex-souveraine. Elle irradie l'écran et est de toutes les scènes. Nous sommes encore dans l'atmosphère pré-code, le côté lesbien de la souveraine est évoquée dans la scène avec sa dame d'honneur et ce baiser certes chaste mais baiser sur la bouche entre les deux femmes. La scène où la reine se remémore sa nuit d'amour et la chambre est aussi un sommet du genre. Puis il y a cette atmosphère, cette femme "masculine" au milieu de tous ces hommes, même quand elle est en robe, elle reste ce garçon manqué qu'elle est censée être.
Rouben Mamoulian filme aussi avec talent ces intérieurs ou ces extérieurs enneigés. Il y a moins de folie sans doute que Von Sternberg quand il filme l'impératrice rouge, mais il y a quand même une sacrée maîtrise dans ces scènes de foule que ce soit celles des réceptions ou surtout la révolte des suédois. Et puis une fois encore il y a Greta Garbo qui illumine chaque plan et subjugue par sa présence, sa voix. Sans doute est-ce le film où elle est la plus belle, mais aussi John Gilbert dont le surjeu fait sourire, ah ces yeux écarquillés ! Il ne faut pas oublier de citer C. Aubrey Smith émouvant serviteur de la Reine. Peut^être pas un chef d'oeuvre du cinéma, mais incontestablement un film magnifique !

[yiannis]

Merci Cathy pour cette très belle analyse sur "Le voile des illusions". Herbert Marshall est à mon avais aussi un de meilleurs partenaires de Garbo (et de Bette Davis aussi). En fait, lorsqu'il y a eu la sortie en DVD de la nouvelle version du "Voile des illusions" avec Naomi Waats (un beau film par ailleurs), au début, certains ont annoncé que parmi les extras du DVD, il y aurait la version avec Garbo, mais malheureusement ce n'était pas le cas. Il existe également une autre version de 1957 (The seventh sin) si je ne me trompe pas qui a été diffusé sur TCM avec Eleanor Praker et le merveilleux George Sanders, Jean-Pierre Aumont dans le rôle de Waddington.

Concernant l'exposition sur Garbo voilà une petite vidéo qui se trouve sur le site Garbofrever.
http://picturepush.com/public/3013714

[Cathy]

The Seventh Sin ou la passe dangereuse en français a effectivement été diffusé dans le cadre de l'intégrale consacrée par TCM à Minnelli.
En tous les cas le film mériterait une sortie DVD, surtout que tous les autres (hormis la Femme aux deux visages incomprehénsiblement mal aimé) existent il me semble !