Anthony Mann (1906-1967)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit : 8 janv. 23, 12:59 J'adore June Allyson et elle m'a fait pleurer quand j'ai vu Glenn Miller story et la dernière scène avec la Little Brown Jug !
Oui, elle est vraiment très attachante cette actrice.
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Roilo Pintu
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Message par Roilo Pintu »

Cathy a écrit : 8 janv. 23, 12:59 J'adore June Allyson et elle m'a fait pleurer quand j'ai vu Glenn Miller story et la dernière scène avec la Little Brown Jug !
+1 Cathy!
Cette dernière scène est déjà très bien, et comme indiqué dans la Chronique Classik, elle évite le moment de la réception de l'information sur le sort de Glenn Miller.
Mais en plus, June Allyson, qui me plait déjà bien jusque-là dans le film, vient me cueillir avec Little Brown Jug. J'en suis sorti ému, et malgré tout heureux d'avoir fait ce bout de chemin avec l'actrice.
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Cathy
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Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit : 8 janv. 23, 17:11
Cathy a écrit : 8 janv. 23, 12:59 J'adore June Allyson et elle m'a fait pleurer quand j'ai vu Glenn Miller story et la dernière scène avec la Little Brown Jug !
Oui, elle est vraiment très attachante cette actrice.
J'étais sûre que tu réagirais :) Je connais ton amour pour June Allyson Bonne année au fait !
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit : 9 janv. 23, 19:44
Jeremy Fox a écrit : 8 janv. 23, 17:11

Oui, elle est vraiment très attachante cette actrice.
J'étais sûre que tu réagirais :) Je connais ton amour pour June Allyson Bonne année au fait !
De même :wink:
The Eye Of Doom
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par The Eye Of Doom »

Ce soir c’etait T-men , La brigade du suicide.

La photo est superbe. Il y a tout le long des plans 400% film noir (je pensais au Spirit de Will Eisner). Un festival!

Mais je me suis pas mal ennuyé. Pas reussi à rentrer un seul instant dans le film.
La faute a la voix off, qui vient expliquer, surligner, commenter,…. Et faire la promo des braves gars du Département du tresor.
C’est insupportable, casse constamment le rythme, tue la narration.
Je repense aux derniers noirs que j’ai decouvert de Quine, Karlson, De Toth, …. Il y a des pas photos, meme si incontestablement Mann filme remarquablement ses scenes de violence.
Gros déception pour ma part.
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Profondo Rosso
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par Profondo Rosso »

La Porte du diable (1950)

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Décoré pendant la guerre de Sécession, un sergent d'origine indienne revient sur la terre de ses ancêtres pour y élever du bétail. Plein de bonnes intentions, il veut cohabiter paisiblement avec les éleveurs blancs, mais une loi lui interdit d'être propriétaire. Avec le soutien d'une jeune avocate, Poole se jette à corps perdu dans un combat bientôt aussi inégal qu'inutile...

La Porte du Diable est un film important à la fois pour Anthony Mann qui signe là son premier western (qu’il réalise avant Winchester 73 et Les Furies sortis la même année) mais contribue à poser les jalons de la thématique pro-indienne au sein du genre, dans la continuité du fondateur La Flèche brisée de Delmer Daves (1950) et aussi le plus méconnu Sur le territoire des comanches de George Sherman (1950). Encore chair à canon anonyme dans les westerns des années 40, les Indiens sont considérés avec davantage de respect dans Le Massacre de Fort Apache de John Ford (1948), sans pour autant être les protagonistes principaux. La donne change donc en ce début des années 50 et le sort des indiens d’Amérique sera davantage fouillé tout en entrant en résonance avec des problématiques contemporaines.

Dans La Porte du Diable, on peut certainement faire un parallèle entre le héros Lance Poole (Robert Taylor), de retour dans son Wyoming natal après avoir combattu et obtenu décorations durant la guerre de Sécession, et les afro-américains revenus aux pays après avoir servi le pays lors de la seconde guerre mondiale. Les désillusions vont naître dans ses retrouvailles pour Lance qui sous l’uniforme a savouré un traitement égalitaire et l’opportunité sous le grade de sergent de commander des soldats blancs. Le déni de son statut de citoyen américain est progressif et sa réaction graduelle quand il le comprendra. Cela passe dans la scène d’ouverture par l’invective de l’avocat raciste Coolan (Louis Calhern) auquel Lance ne répond pas, puis par les injustices législatives visant à lui spolier ses terres sans que les recours légaux l’avantagent, et enfin la résistances armée finale lors d’un siège sanglant face à des éleveurs de bétail. Anthony Mann traduit cette bascule en faisant retrouver son instinct et ses traditions indiennes au héros, par sa tenue notamment puisqu’il est vêtu de son uniforme dans la première scène, habillé comme un cow-boy quand il se pense à tort intégré à la communauté, et enfin belliqueux avec son bandeau indien lors du climax final.

Robert Taylor livre une prestation formidablement habitée, faisant physiquement ressentir le dépit de son personnage. Il exprime bien l’impossibilité que les circonstances créent entre son désir d’assimilation et la volonté de préserver les préceptes indiens dont l’appartenance à la terre maternelle et nourricière. Les injustices d’un système excluant et les intérêts financiers vont déterminer une longue spirale de violence culminant dans une conclusion âpre et désespérée qui annonce en tout points les autres westerns à venir de Mann. C’est très vrai dans le traitement douloureux de la violence , heurtée et brutale le plus souvent mais capable de stylisation(superbe photo de John Alton, certains intérieurs lorgnant presque vers le film noir) splendide telle l’assaut indien dans l’ombre des arbres à la nuit tombante. Même l’amorce de romance avec l’avocate Orrie (Paula Raymond) qui semble au départ forcée, trouve un superbe écho dans un dernier dialogue avec l’impasse de la situation. Une première pierre déjà majeure au grand édifice westernien d’Anthony Mann durant les années 50. 5/6
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Jeremy Fox
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par Jeremy Fox »

8) même si tu aurais pu pousser le curseur sur 6 :mrgreen:
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Profondo Rosso
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par Profondo Rosso »

Jeremy Fox a écrit : 10 déc. 23, 20:29 8) même si tu aurais pu pousser le curseur sur 6 :mrgreen:
Si je ne connaissais pas (un partie de) ses westerns à venir ça aurait pu. Là j'ai Les Furies que je ne connais pas sous la main aussi je vais le mater prochainement, peut-être la note maximale pour celui-là !
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Profondo Rosso
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par Profondo Rosso »

Les Furies (1950)

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Nouveau-Mexique, fin du XIXe siècle : Temple Jeffords, self-made man, dirige de main de maître son immense domaine, "Les Furies". Un jour, sa fille Vance lui succèdera. Mais lorsque Temple rentre d'un voyage accompagné de Flo Burnett, sa nouvelle conquête, la tension monte. Cette dernière fait tout pour évincer Vance qui finit par la défigurer lors d'une dispute. Son père la force à quitter la maison, mais elle compte bien se venger...


Les Furies vient confirmer les exceptionnelles aptitudes d'Anthony Mann pour le western puisqu'en cette année 1950, il va s'essayer avec brio au genre avec La Porte du Diable puis initier son grand cycle porté par James Stewart dans Winchester 73. Après le western pro-indien de La Porte du Diable et avant le récit de vengeance de Winchester 73, Anthony Mann explore un nouveau pan dans Les Furies avec une fresque romanesque et familiale qui n'est pas sans rappeler l'emphase de Duel au soleil de King Vidor (1946), ce dernier étant également adapté d'un roman de Niven Busch. On en retrouve les conflits exacerbés, les personnages plus grands que nature mais au technicolor et à l'emphase épique de King Vidor, Anthony Mann privilégie la sécheresse d'un noir et blanc stylisé correspondant à son approche plus intimiste.

Nous allons suivre la tumultueuse relation père/fille entre Temple Jeffords (Walter Huston) et Vance (Barbara Stanwyck), respectivement propriétaire et possible héritière du domaine The Furies. Temple est une personnalité haute en couleur dont la force de caractère et la nature fantasque a permis de façonner le domaine, mais ce sont ces mêmes traits qui le font le diriger de manière chaotique. Ayant mis de côté son fils Clay (John Bromfield) trop doux, il se reconnaît en Vance partageant son tempérament volcanique. Anthony Mann dépeint très bien cette relation explosive, mais aussi la manière dont le répondant de sa fille ravit Temple qui lui cède tout et la laisse gérer les affaires en son absence. La caractérisation est truculente dans les échanges piquants et chaleureux, dans les concessions concrètes que s'accordent ces fortes personnalités et quelques éléments aussi triviaux que cruciaux entérinant ce lien affectif - le massage de vertèbre de Vance pour le dos usé de son père. Autour de cette relation humaine se nouent des enjeux correspondant à une sorte d'entre-deux historique du western, mais aussi de l'Ouest. Ainsi la question de la frontière, de la propriété et du bétail classique du western se mêle désormais à des problématiques purement capitalistes et spéculatrices. Le train de vie dispendieux de Temple tient ainsi à la générosité des prêts bancaires et de la diffusion d'une monnaie interne à son domaine mais à la valeur discutable. Cette nouvelle donne leur impose leur conduite et affecte ainsi les relations humaines, les banques faisant tenir leur générosité à l'expulsion d'une famille mexicaine des terres que Vance a maintenu par amitié pour Juan (Gilbert Roland), son ami d'enfance.

L'histoire est ainsi la fin de ces forces de la nature "à l'ancienne" tel Temple, et le cheminement de Vance vers le nouvel ordre établi à la suite de déconvenues sentimentales et familiales. Elle est trop tendre face au prétendant cynique Rip Darrows (Wendell Corey), et impuissante face à une aventurière séduisant son père pour s'approprier sa fortune. Anthony Mann dans cette idée filme les conflits verbaux et de tension psychologique dans les scènes d'intérieurs, dans des pièces où se disputent le déchirement familial intime (la chambre préservée de la mère défunte) et le pouvoir financier (le bureau du père). A l'inverse les grands espaces baignés dans la photo (lorgnant presque vers le film noir) de Victor Milner et Lee Garmes libèrent des émotions plus crues et cathartiques, les sentiments les moins nobles telle l'issue tragique de l'assaut de la famille Herrera. Une nouvelle fois Vance représente un pont entre les deux, défigurant sa "belle-mère" dans la demeure familiale, voyant son amour bafoué dans la clairière de Darrows et enfin se montrant capable de duplicité dans le secret des bureaux de banque. Le personnage de Vance est à ce point déterminé et souple dans son évolution qu'il parvient à soumettre ceux qui l'avaient initialement dominé, Mann rejouant les situations à son avantage pour lui faire gagner le cœur de Darrows et surtout suscitant la fierté de son père quand il découvre sa manœuvre finale. Barbara Stanwyck est impressionnante, dépassant la dualité entre une supposée faiblesse féminine et de poigne masculine pour construire un personnage volontaire, passionné et nuancé qui inaugure ses rôles d'héroïnes volontaires de western (Quarante tueurs de Samuel Fuller (1957), La Reine de la prairie d'Allan Dwan (1954), même la série tv western La Grande vallée jouant de ce passif). Walter Huston (dans son dernier rôle pour le cinéma) est tout aussi habité et excessif en patriarche inconséquent et l'intrigue lui réserve de fabuleux morceaux de bravoure soulignant sa prestance, notamment la chanson que lui dédie ses hommes avant qu'il aille défier seul un buffle dans sa prairie. Il y a de beaux accents shakespeariens voir de tragédie grecque dans cette histoire, sans que cela vienne alourdir le cadre de western et dans une veine à la fois proche et différente de Duel au soleil, cela hisse l'histoire à des sphères surprenantes. Une nouvelle très belle proposition de western d'Anthony Mann, une de ses grandes réussites. 5/6
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par innaperfekt_ »

Profondo Rosso a écrit : 10 déc. 23, 20:22 Robert Taylor livre une prestation formidablement habitée, faisant physiquement ressentir le dépit de son personnage. Il exprime bien l’impossibilité que les circonstances créent entre son désir d’assimilation et la volonté de préserver les préceptes indiens dont l’appartenance à la terre maternelle et nourricière. Les injustices d’un système excluant et les intérêts financiers vont déterminer une longue spirale de violence culminant dans une conclusion âpre et désespérée qui annonce en tout points les autres westerns à venir de Mann. C’est très vrai dans le traitement douloureux de la violence , heurtée et brutale le plus souvent mais capable de stylisation(superbe photo de John Alton, certains intérieurs lorgnant presque vers le film noir) splendide telle l’assaut indien dans l’ombre des arbres à la nuit tombante. Même l’amorce de romance avec l’avocate Orrie (Paula Raymond) qui semble au départ forcée, trouve un superbe écho dans un dernier dialogue avec l’impasse de la situation. Une première pierre déjà majeure au grand édifice westernien d’Anthony Mann durant les années 50. 5/6
Écho formidable aussi avec le traitement des afro-américains de retour de guerre à la sortie du film. Mann expose un caractère anti-raciste venant spécialement heurter le public américain de l'époque aussi. La réplique formidable de Robert Taylor sur le fait que lui et Orrie soient nés 100 ans trop tôt est aussi brutale que les scènes de guerre du film, avec la résonance des années 50 aux Etats-Unis.

Point très vrai aussi sur la photographie extrêmement axée sur la palette du film noir, surtout les intérieurs, mais qui s'entrêmelent parfaitement avec les ouvertures de champs et les grands espaces propre au western filmés par Mann. C'est un patchwork qui donne une particularité extrêmement belle à ce film.

Image

Seul truc qui m'a gêné, le maquillage de Taylor à la limite de la black face. Mais l'époque faisant, c'est difficile de chipoter sur cela.

Hâte de voir Les Furies maintenant.
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Flol
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par Flol »

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Raw Deal (Anthony Mann - 1948)

Il y a des films comme ça, où tu sais au bout de deux minutes que ça va être excellent. Eh bien ce Raw Deal fait partie de cette catégorie là : dès l'intro, avec cette voix-off au ton tragique sur fond d'une mystérieuse musique faisant la part belle aux ondes Martenot, j'étais happé.
Et la suite est à l'avenant, avec cette histoire au postulat simple voyant un mec s'évadant de prison et désormais assoiffé de vengeance, se retrouvant tiraillé entre deux femmes, l'une étant totalement amoureuse voire carrément soumise ; quand l'autre est davantage farouche et visiblement peu sensible à son charme bourru. Sauf que évidemment...

Il faut dire qu'entre les 2 donzelles, mon choix est vite fait (et le même que celui du perso principal) tant Marsha Hunt est ultra charmante. Elle a du caractère, du charisme, du bagout, et en cela elle est même carrément plus intéressante qu'un Dennis O'Keefe finalement assez fadasse. Surtout par rapport à un Raymond Burr assez effrayant en bad guy (le mec a les épaulettes les plus larges que j'ai jamais vues).
Et c'est bien là le seul grief que j'aurais vis-à-vis de ce film, qui se révèle être un pur polar condensé en à peine 80mn pleines comme un œuf et porté par une mise en scène constamment inventive d'un Anthony Mann que je découvre ici en dehors de son milieu plus naturel qu'est le western.

C'est réellement un régal visuel de bout en bout, et ce jusqu'à un climax dans les flammes où l'on a même droit à un effet de chute particulièrement bien foutu (notamment pour 1948). Avant une conclusion attendue mais joliment tragique, magnifiée par la réalisation de Mann et la magnifique photo de John Alton (pas un manche dans le domaine le type, matez un peu sa filmo), sans oublier cette partition musicale assez folle de Paul Sawtell.

Vraiment de la belle ouvrage.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par Courleciel »

Rétrospective Anthony Mann du 20 mars au 14 avril 2024 à la Cinémathèque Française
"- Il y avait un noir a Orly, un grand noir avec un loden vert. J'ai préféré un grand blond avec une chaussure noire a un grand noir avec un loden vert
- Dites-moi, mon petit vieux, pour faire de la littérature, attendez la retraite. Bonne appétit."
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par HAL 9000 »

Les affameurs (1952)

Trame classique du western : un ancien brigand (James Stewart) entend faire table rase du passé et aide une communauté à s'installer dans un coin à eux, les accompagnant pour un voyage de tous les dangers. Il sauve un homme de la pendaison, qui n'est pas clair (Arthur Kennedy). Ce dernier sauvera la mise à de nombreuses reprises à Stewart, forçant finalement une forme de sympathie envers lui.

Un joli film, classique du western, pas sans défauts ceci dit. Ce qui frappe ici c'est la réflexion philosophique qui sous-tend le récit, à savoir : l'être humain est-il capable de changer ? Chaque personnage a son avis sur la question. Les rôles féminins sont là pour faire de la figuration (Julie Adams est le love interest entre les deux hommes, quand Lori Nelson est surtout caractérisée par son habileté à laver le linge...), et les indiens sont la caricature des méchants, à ce point qu'il faut les tuer tous sans exception avant même qu'ils puissent dire quoi que ce soit. On peut lire le personnage d'Arthur Kennedy comme le double maléfique de James Stewart.

Il existe ici une forme de complexité des caractères, des personnages, cependant on pouvait s'attendre à être encore plus impacté par cette histoire. Les paysages de l'Oregon, et la lutte contre la nature (le passage de la caravane par des sentiers escarpés, la traversée de la rivière) font de beaux moments de cinéma.
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Jeremy Fox
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par Jeremy Fox »

HAL 9000 a écrit : 9 févr. 24, 08:21 Les affameurs (1952)

Trame classique du western : un ancien brigand (James Stewart) entend faire table rase du passé et aide une communauté à s'installer dans un coin à eux, les accompagnant pour un voyage de tous les dangers. Il sauve un homme de la pendaison, qui n'est pas clair (Arthur Kennedy). Ce dernier sauvera la mise à de nombreuses reprises à Stewart, forçant finalement une forme de sympathie envers lui.

Un joli film, classique du western, pas sans défauts ceci dit. Ce qui frappe ici c'est la réflexion philosophique qui sous-tend le récit, à savoir : l'être humain est-il capable de changer ? Chaque personnage a son avis sur la question. Les rôles féminins sont là pour faire de la figuration (Julie Adams est le love interest entre les deux hommes, quand Lori Nelson est surtout caractérisée par son habileté à laver le linge...), et les indiens sont la caricature des méchants, à ce point qu'il faut les tuer tous sans exception avant même qu'ils puissent dire quoi que ce soit. On peut lire le personnage d'Arthur Kennedy comme le double maléfique de James Stewart.

Il existe ici une forme de complexité des caractères, des personnages, cependant on pouvait s'attendre à être encore plus impacté par cette histoire. Les paysages de l'Oregon, et la lutte contre la nature (le passage de la caravane par des sentiers escarpés, la traversée de la rivière) font de beaux moments de cinéma.
Pour ma part il n'existe quasiment pas de plus beau western que celui-ci. Il touche à mon avis à la perfection.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Message par innaperfekt_ »

Jeremy Fox a écrit : 9 févr. 24, 08:38 Pour ma part il n'existe quasiment pas de plus beau western que celui-ci. Il touche à mon avis à la perfection.
Toujours eu une très grande difficulté à départager celui-ci et The Naked Spur chez Mann. Deux purs chefs d'oeuvre, mais lequel est le mieux ? Impossible de décider.
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