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Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 3 mai 12, 14:39
par magobei
Jeremy Fox a écrit :
monk a écrit :Une belle édition coréenne officielle avec STA (vaguement pour malentendu, genre 4 ou 5 fois dans le film, ils précisent que le personnage ricane. Mais il n'y a pas de code de couleur, de détails des bruits environnent etc.) achetée 10€ pc sur ebay ! Ca doit juste être un transfuge de l'édition criterion, l'image est assez bien.

Oui, c'est celle que j'ai aussi ; à priori (au vu des tests vus ici et là) c'est l'édition criterion à l'identique. Acheté aussi sur Ebay
Ah ok, je vais essayer de voir ça. Merci!

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 3 mai 12, 14:45
par monk
Je l'ai pris , mais il y en a plein...

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 2 juil. 12, 06:25
par Jeremy Fox
La Porte du diable en classics confidential chez Wild Side

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 2 juil. 12, 08:47
par ballantrae
Très belle chronique pour le premier jalon westernien d' A Mann qui effectivement possède une netteté dramaturgique et picturale déjà très impressionnante.Ce fut l'une de mes deux découvertes mannienne de taille de ces 10 dernières années avec Côte 465, film de guerre exemplaire dont l'âpreté n'a rien à envier à Naked spur ou à Winchester 73.
Cette collection Classics confidential est vraiment formidable et je ne peux te cacher que j'attends beaucoup de leur édition de Northwest passage que tu prises moins que moi, je le sais!

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 26 juil. 12, 23:19
par monk
La porte du diable

C'est l'histoire d'une tragédie: la destruction systématique des espoirs d'une nation à travers les idéaux d'un homme.
Comme le dit Jeremy Fox dans sa chronique, "Le film suit une ligne droite sans jamais bifurquer ", c'est en fait une chute et l'arrivée est tragique et sans espoir. Mann nous livre un film sec, tendu et sans compromis, comme à son habitude. La mise en scène est une fois de plus exemplaire et le cadre exceptionel de tous les instants: ces gros plans en légère contre plongée, ou en bord de cadre avec de nombreux éléments en arrière plan donnant une profondeur de champ impressionnante. Et toujours, très forte photo de John Alton.
J'en sort conquis et troublé. Mann est fait pour moi.
Je garde.

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 26 juil. 12, 23:22
par Jeremy Fox
Et Robert Taylor est un acteur que j'aime de plus en plus.

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 7 août 12, 23:42
par semmelweis
Side Street(1950) :

Ma première incursion dans l'oeuvre de Mann et je dois dire que je n'ai pas été déçu. Sans être un film révolutionnaire, on est bien en présence d'un film noir où un coup du destin entraine un enchainement de situations de plus en plus désespérées. Un film noir sans doute modeste mais qui offre de belles qualités de mise en scène en particulier lors de la poursuite en voiture avec de superbes idées graphiques. Mann fait bien transpirer cette ville new yorkaise géométrique, rude , dure et froide avec en plus une fibre sociale plutot bien venue. J'ai conscience que c'est sans doute un film mineur du genre mais c'était un plaisir à voir. J'ai maintenant marché de brutes, le cid et la chute de l 'empire romain qui m'attendent. En tout cas , un film noir mineur mais sans doute bien construit et un joli modèle de mise en scène ! Ca promet...

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 7 août 12, 23:50
par Rick Blaine
Je préfère tous les autres de ses noirs que j'ai vu (Raw Deal, T-Men, Border Incident, Hé Walked by Night auquel il a collaboré à ce Side Street. J'ai tout de même du passer à côté, il fait absolument que je le revoie.

Si tu dois poursuivre chez Mann, avant les titres que tu cites, il faut voir Men at War, La porte du Diable, le cycle western Mann/Stewart, Reign of Terror qui sont tous de grands films.

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 7 août 12, 23:58
par semmelweis
Rick Blaine a écrit :Je préfère tous les autres de ses noirs que j'ai vu (Raw Deal, T-Men, Border Incident, Hé Walked by Night auquel il a collaboré à ce Side Street. J'ai tout de même du passer à côté, il fait absolument que je le revoie.

Si tu dois poursuivre chez Mann, avant les titres que tu cites, il faut voir Men at War, La porte du Diable, le cycle western Mann/Stewart, Reign of Terror qui sont tous de grands films.
Il existent en DVD zone 2 ces films ?

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 8 août 12, 00:03
par Rick Blaine
semmelweis a écrit :
Rick Blaine a écrit :Je préfère tous les autres de ses noirs que j'ai vu (Raw Deal, T-Men, Border Incident, Hé Walked by Night auquel il a collaboré à ce Side Street. J'ai tout de même du passer à côté, il fait absolument que je le revoie.

Si tu dois poursuivre chez Mann, avant les titres que tu cites, il faut voir Men at War, La porte du Diable, le cycle western Mann/Stewart, Reign of Terror qui sont tous de grands films.
Il existent en DVD zone 2 ces films ?
Tous! Men at War (Côté 465) dans les introuvables Wild Side, La Porte du Diable vient de sortir en Classic Confidential, les Mann/Stewart sont dispersés chez différents éditeurs mais dispos depuis longtemps, Reign of Terror (Le livre noir) est sorti en début d'année chez Artus.

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 8 août 12, 00:07
par semmelweis
Rick Blaine a écrit :
semmelweis a écrit :
Il existent en DVD zone 2 ces films ?
Tous! Men at War (Côté 465) dans les introuvables Wild Side, La Porte du Diable vient de sortir en Classic Confidential, les Mann/Stewart sont dispersés chez différents éditeurs mais dispos depuis longtemps, Reign of Terror (Le livre noir) est sorti en début d'année chez Artus.
Ok merci, de nouveaux achats en perspective!

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 8 août 12, 00:14
par magobei
monk a écrit :La porte du diable

C'est l'histoire d'une tragédie: la destruction systématique des espoirs d'une nation à travers les idéaux d'un homme.
Comme le dit Jeremy Fox dans sa chronique, "Le film suit une ligne droite sans jamais bifurquer ", c'est en fait une chute et l'arrivée est tragique et sans espoir. Mann nous livre un film sec, tendu et sans compromis, comme à son habitude. La mise en scène est une fois de plus exemplaire et le cadre exceptionel de tous les instants: ces gros plans en légère contre plongée, ou en bord de cadre avec de nombreux éléments en arrière plan donnant une profondeur de champ impressionnante. Et toujours, très forte photo de John Alton.
J'en sort conquis et troublé. Mann est fait pour moi.
Je garde.
Beaucoup aimé aussi, mais pas autant que toi... Sur un même thème, le film est indéniablement plus percutant, plus convaincant que la Flèche brisée, pourtant beaucoup plus connu. Mais il y a un ou deux trucs qui m'arrêtent, qui m'empêche de m'enflammer. Une partie du problème vient sans doute de Robert Taylor, que je trouve assez monolithique - je l'aimais mieux dans Westward the Women, peut-être parce que le feu Denise Darcel compensait...

Enfin, bref, je ne veux pas vous casser votre jouet :wink:
C'est bon, mais je préfère nettement les westerns postérieurs Far Country et Bend of the River. J'ai presque envie de dire que pour compenser la sécheresse de Mann, il faut un acteur fiévreux à la Stewart...

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 8 août 12, 09:06
par monk
magobei a écrit : Une partie du problème vient sans doute de Robert Taylor, que je trouve assez monolithique
C'est vrai, mais j'ai trouvé que ça collait bien au personnage: il se doit d'être méfiant et distant, il représente un peuple fier qui se sait condamné mais qui ne lachera rien. De la distance par rapport à ça, de l'humour aurait été mal venu je pense.
Westward the woman est quand même un peu plus léger dans le fond, c'est un film d'aventure, ce qui permet une plus large palette d'émotions.

magobei a écrit :Enfin, bref, je ne veux pas vous casser votre jouet :wink:
Roooh...
magobei a écrit :C'est bon, mais je préfère nettement les westerns postérieurs Far Country et Bend of the River. J'ai presque envie de dire que pour compenser la sécheresse de Mann, il faut un acteur fiévreux à la Stewart...
Je suis assez d'accord, et je préfère aussi (et par dessus tout :mrgreen: ) les films avec Stewart (L'appat, man from Laramie et winschester '73 en tête en ce qui me concerne).

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 14 août 12, 15:02
par Profondo Rosso
Two O'Clock Courage (1945)

Image

Patty Mitchell renverse un homme qui se déclare frappé d'amnésie. Alors qu'elle l'aide à retrouver son identité, elle s'implique de plus en plus émotionnellement. Mais le secret qu'elle découvre est plus effrayant.

Two O'Clock Courage est seulement le 5e film d'Anthony Mann qui enchaîne à l'époque les série B à petit budget et démontre déjà ici son talent naissant avec brio. Le film est le remake de Two in the Dark réalisé en 1936 par Benjamin Stoloff qui produit lui-même la relecture de son œuvre initiale. L'ouverture chargée d'atmosphère laisse à penser qu'au va assister à un fil noir tortueux typique du genre mais pas tout à fait. Une ruelle sombre et brumeuse, un homme titubant sans trop savoir où il va et blessé à la tête manque de se faire renverser par un taxi qui passait par là. Surgit alors la gouailleuse conductrice Patty Mitchell (Ann Rutherford) qui va constater que le quidam (Tom Conway) est fort mal en point et amnésique. Dans l'unité de temps de cette nuit, ils vont ainsi tenter de remonter la piste du passé de l'homme possiblement coupable d'un meurtre commis non loin de là.

Nous sommes plus là dans le registre du murder mystery/whodunit que du pur film noir et l'intérêt repose bien plus sur l'intrigue astucieuse truffée de rebondissement que le pur suspense. Ainsi un des grands apport de Mann par rapport à l'original est une légèreté et un humour constant que ce soit les échanges piquants entre Tom Conway et une pétillante Ann Rutherford ou des personnages secondaires tordant comme ce reporter annonçant le mauvais coupable tout au long du film à son rédacteur en chef bouillant de colère. Tout cela ne nous détourne pas du mystère à résoudre et le scénario distille habilement indices divers faisant progresser l'intrigue avec limpidité d'un point à un autre. Si la culpabilité de Tom Conway n'est jamais remise en doute grâce à la prestation affable de l'acteur (et la dévotion immédiate et amoureuse d' Ann Rutherford) le rythme trépidant, les rencontres inattendues et l'ambiguïté constante des connaissances de Conway (amis ou ennemis ?) crée une tension jamais démentie sous la décontraction de façade. Ce traitement plutôt qu'un suspense plus marqué s'avèrera parfaitement justifié lorsqu’au lieu des gangsters habituels le cadre concernera finalement le milieu du théâtre, renforçant ce jeu de faux-semblant. Mann emballe la chose en à peine plus d'une heure sans temps mort, haletante et surprenante jusqu'au bout. Un très bon moment porté par un duo vedette très complice, en particulier Ann Rutherford parfaite conductrice de taxi débrouillarde. 4,5/6

Re: Anthony Mann (1906-1967)

Publié : 28 août 12, 17:53
par Flavia
Côte 465 (Men in War) - 1955

Pendant la guerre de Corée, une poignée de soldats américains commandés par le lieutenant Benson se retrouvent isolés en territoire ennemi. Ils doivent atteindre la côte 465 pour rejoindre leur unité.


Ce film très efficace nous montre, sans fioriture, l'absurdité de la guerre. Il bénéficie d'un scénario original exploitant la dualité entre le lieutenant Benson (Robert Ryan) et le sergent Montana (Aldo Ray), tous deux excellents.

Anthony Mann a réussi un film sobre, réaliste sur le quotidien de ces soldats et nous livre leurs tourments causés par la guerre (la peur, l'incertitude, la paranoïa, la bravoure).

Côte 465 est un film de guerre très réussi avec une tension qui ne faiblit pas. Très bon film.