La campagne anti-piratage du SNEP dénoncée
Une douzaine d'organisations représentant artistes et public ont dénoncé, dans un communiqué commun publié lundi, la récente campagne du Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) contre l'échange illégal de musique sur internet, qu'elles jugent "indécente et irresponsable". "Nous sommes contre une logique purement répressive qui ne peut que détériorer durablement les relations entre les artistes et leur public", déclarent les signataires du texte, qui regrettent que la campagne du SNEP "insulte et menace 20 millions d'internautes". "Nous demandons l'arrêt immédiat des pressions et menaces fondées sur des poursuites judiciaires à l'encontre des internautes tant qu'un vrai débat n'aura pas eu lieu et que des solutions innovantes n'auront pas été proposées", poursuivent les organisations dans leur texte commun.
Les signataires du texte sont l'ADAMI, qui gère les droits de plus de 60 000 artistes-interprètes, la Société de perception des droits des artistes interprètes de la musique et de la danse (SPEDIDAM), le Syndicat français des artistes interprètes (SFA, affilié à la CGT-Spectacle), l'Union nationale des syndicats d'artistes musiciens CGT (SNAM), le Syndicat national des musiciens (SNM-FO), le Syndicat national des artistes plasticiens (SNAP-CGT), l'AICE (Union de syndicats des artistes, créateurs et enseignants de la musique, de la danse, de l'art dramatique et des arts plastiques) et le syndicat des artistes et enseignants de la musique et de la danse de Paris-Ile-de-France (SAMUP). Le public est représenté par l'Union fédérale des consommateurs-Que Choisir, la CLCV, fédérant plus de 400 associations locales de consommateurs, la Ligue de l'enseignement et l'Union nationale des associations familiales (UNAF). Elles dénoncent encore "une vision archaïque de l'internet qui prétend éradiquer les échanges de fichiers alors que ce mode de diffusion en plein développement peut être une source de progrès et de diversité pour le public, mais aussi pour les artistes".
Enfin des réactions (et celle de l'ADAMI fait l'effet d'une bombe !) face à ce comportement inadmissible et conquérant du lobby du disque, complètement à côté de la plaque dans sa guerre contre le consommateur.