Re: Topic naphtalinippon
Publié : 18 janv. 11, 18:50
Retour sur un nouveau (petit) cycle à la Maison de la culture du Japon dédié au décorateur Takeo Kimura surtout célèbre pour sa collaboration avec Seijun Suzuki. Sa carrière a alterné grosses productions pour les studios de Majors et films indépendants. De quoi patienter en attendant le cycle Toei le mois prochain et qui s'annonce démentiel
Journal d'un policier (Seiji Hisamatsu - 1955)
Un petit film sans prétention qu'on pourrait qualifier de "gentillet". on y suit le quotidien d'un modeste commissariat d'un village pauvre et isolé. Un quotidien qui voit les famille sans le sous vendre leur fille comme quasi-esclave ou encore s'adonner au vol, les problèmes de transport, des enfants abandonnées ou la venue d'un ministre...
Pétris de bons sentiments, c'est un film qui fait partie de ce genre typiquement japonais racontant des chroniques et non sur une vraie histoire. On nous présente des moments de différentes vies avec leurs joie et leurs malheurs. Normalement très bon client de ce genre fait de moments simples, d'émotions retenus, de personnage choral et d'une approche tragi-comique, ce titre-là laisse une impression un peu tiède.
Hisamatsu n'a pas la fibre d'un grand réalisateur : il fait un travail appliqué mais n'est pas capable d'apporter une vision, une personnalité ou une sensibilité qui transcenderait le scénario. Il manque donc au film un souffle que porterait la mise en scène. Si le film s'avère réussi par moment c'est avant tout par ses situations et ses acteurs mais non par les images. Par exemple le passage qui devrait être très émouvant où la mère qui a abandonné ses enfants les regardent depuis une jeep est filmé sans imagination.
Par ailleurs, la naïveté de l'intrigue est tout de même désarmante : les policiers sont d'immenses humanistes et philanthropes qui sont toujours prêt à rentre service et aider leurs prochain. Un peu idéalisé même s'il est possible que dans des régions aussi reculés, les policiers de l'époque jouaient peut-être plus ce genre de rôle d'assistants sociaux. Le film est tout cas tiré d'un roman engagé du côté des prolétaires et paysans.
Malgré donc quelques longueurs et quelques poussées fugaces mélodramatique maladroites, le journal d'un policier est un attachant petit film qui à l'avantage d'offrir quelques scènes touchantes ou drôles (l'opposition entre les policiers et d'autres fonctionnaires d'état, les pannes sur le camion des pompiers, la relation attendrissante entre un jeune policier et une fille sacrifiée par sa famille, l'amour d'une enfant pour son petit frère encore bébé etc...).
Baraquement n°8 à Sandakan (Kei Kumai - 1974)
Un film qui connut un succès d'estime hors du Japon (nomination à l'oscar à la clé). Il faut dire que le film est assez formaté avec une mise en scène académique, une voix-off explicative, une histoire mélodramatique pas toujours très subtile, un histoire en flash-back, un aspect un peu exotique dans sa peinture du monde des prostituées vendue à l'étranger durant la guerre...
Je dois avouer que j'ai un peu eut l'impression de voir du Mizoguchi-light pour les pauvres dans sa critique du machisme de la société japonaise où la femme sortira toujours perdante. On retrouve même l'actrice fétiche de Mizoguchi, la grande Kinuyo Tanaka qui est toujours aussi émouvante et talentueuse.
Passé cette bonne surprise, j'ai trouvé le film dans l'ensemble beaucoup trop froid et mécanique avec des problèmes de rythme et de cohérence visuelle. Le personnage de l'étudiante cherchant à se renseigner sur la vie des prostituée des années 1920 à Bornéo n'est pas du tout crédible et manque vraiment de caractère. Les parties contemporaines viennent donc à chaque fois casser la narration principale, qui, si elle s'avère plus prenante n'en demeure pas moins elle aussi trop traditionnelle pour marquer les esprits.
En fait, le film manque de naturel, de recul et de respiration... La scène où tous les marins arrivent dans le quartier des bordel est une vraie délivrance. Sur un thème proche, Zegen de Imamura était autrement plus original et réussi.
Après la relation entre le deux femmes parviendrait à émouvoir sur la fin si le manque de finesse ne gâchait pas la scène.
Voilà, je fais sous doute mon grincheux difficile puisque le film possède toujours sa réputation mais je me suis vraiment senti exclut durant pratiquement toute la durée
Journal d'un policier (Seiji Hisamatsu - 1955)
Un petit film sans prétention qu'on pourrait qualifier de "gentillet". on y suit le quotidien d'un modeste commissariat d'un village pauvre et isolé. Un quotidien qui voit les famille sans le sous vendre leur fille comme quasi-esclave ou encore s'adonner au vol, les problèmes de transport, des enfants abandonnées ou la venue d'un ministre...
Pétris de bons sentiments, c'est un film qui fait partie de ce genre typiquement japonais racontant des chroniques et non sur une vraie histoire. On nous présente des moments de différentes vies avec leurs joie et leurs malheurs. Normalement très bon client de ce genre fait de moments simples, d'émotions retenus, de personnage choral et d'une approche tragi-comique, ce titre-là laisse une impression un peu tiède.
Hisamatsu n'a pas la fibre d'un grand réalisateur : il fait un travail appliqué mais n'est pas capable d'apporter une vision, une personnalité ou une sensibilité qui transcenderait le scénario. Il manque donc au film un souffle que porterait la mise en scène. Si le film s'avère réussi par moment c'est avant tout par ses situations et ses acteurs mais non par les images. Par exemple le passage qui devrait être très émouvant où la mère qui a abandonné ses enfants les regardent depuis une jeep est filmé sans imagination.
Par ailleurs, la naïveté de l'intrigue est tout de même désarmante : les policiers sont d'immenses humanistes et philanthropes qui sont toujours prêt à rentre service et aider leurs prochain. Un peu idéalisé même s'il est possible que dans des régions aussi reculés, les policiers de l'époque jouaient peut-être plus ce genre de rôle d'assistants sociaux. Le film est tout cas tiré d'un roman engagé du côté des prolétaires et paysans.
Malgré donc quelques longueurs et quelques poussées fugaces mélodramatique maladroites, le journal d'un policier est un attachant petit film qui à l'avantage d'offrir quelques scènes touchantes ou drôles (l'opposition entre les policiers et d'autres fonctionnaires d'état, les pannes sur le camion des pompiers, la relation attendrissante entre un jeune policier et une fille sacrifiée par sa famille, l'amour d'une enfant pour son petit frère encore bébé etc...).
Baraquement n°8 à Sandakan (Kei Kumai - 1974)
Un film qui connut un succès d'estime hors du Japon (nomination à l'oscar à la clé). Il faut dire que le film est assez formaté avec une mise en scène académique, une voix-off explicative, une histoire mélodramatique pas toujours très subtile, un histoire en flash-back, un aspect un peu exotique dans sa peinture du monde des prostituées vendue à l'étranger durant la guerre...
Je dois avouer que j'ai un peu eut l'impression de voir du Mizoguchi-light pour les pauvres dans sa critique du machisme de la société japonaise où la femme sortira toujours perdante. On retrouve même l'actrice fétiche de Mizoguchi, la grande Kinuyo Tanaka qui est toujours aussi émouvante et talentueuse.
Passé cette bonne surprise, j'ai trouvé le film dans l'ensemble beaucoup trop froid et mécanique avec des problèmes de rythme et de cohérence visuelle. Le personnage de l'étudiante cherchant à se renseigner sur la vie des prostituée des années 1920 à Bornéo n'est pas du tout crédible et manque vraiment de caractère. Les parties contemporaines viennent donc à chaque fois casser la narration principale, qui, si elle s'avère plus prenante n'en demeure pas moins elle aussi trop traditionnelle pour marquer les esprits.
En fait, le film manque de naturel, de recul et de respiration... La scène où tous les marins arrivent dans le quartier des bordel est une vraie délivrance. Sur un thème proche, Zegen de Imamura était autrement plus original et réussi.
Après la relation entre le deux femmes parviendrait à émouvoir sur la fin si le manque de finesse ne gâchait pas la scène.
Voilà, je fais sous doute mon grincheux difficile puisque le film possède toujours sa réputation mais je me suis vraiment senti exclut durant pratiquement toute la durée