Dvdclassik : cinéma et DVD

Supfiction a écrit :Oui Bertrand Tavernier tout à fait mais il ne représente pas l’avenir.

Ni plus, ni moins que Jean Douchet ou Daney, puisque ces deux noms sont constitutifs de la question posée.
Et il fait le taf et s'exprime sur le présent, et le passé. De plus, il est relativement médiatique.

Supfiction a écrit :D’ailleurs ce statut de cinéaste cinéphile passeur qu’avait Truffaut avant Tavernier est idéal mais je ne vois parmi les réalisateurs plus jeunes lesquels pourraient prendre ce créneau.

Donc, il n'y a pas de relève.

Supfiction a écrit :

cinéfile a écrit :Assez d'accord. Pour filer la comparaison, ils seraient plutôt les Laurent Weil et Isabelle Giordano d'aujourd'hui...

Sauf que je n’ai jamais entendu Laurent Weil donner un avis. C’est un intervieweur.
Je les comparerai davantage à la page ciné de Grazia, Ciné Live, Femme actuelle, Ouest France... Sauf qu’ils font un plus gros travail, soyons honnête.

Je m'aperçois que j'avais pas bien lu la deuxième partie de ton message. Je citais ces deux-là pour la place qu'ils occupaient dans l'espace médiatique et promotionnel sur le cinéma auprès du grand public. En bref, des figures identifiables que n'ont jamais été les journalistes ciné de Femme Actuel ou Grazia.

Alexandre Angel a écrit : N'oublions pas, tout simplement, Bertrand Tavernier, qui a su se montrer (et se faire entendre) un peu partout.

J'en suis venu à la même conclusion ! Concernant mon expérience personnelle, un ouvrage comme 50 ans de Cinéma Américain a constitué une étape clef dans ma cinéphilie, et ce, il y a à peine une douzaine d'année...

Olivier Père ? Oui d'une certaine façon. En tant que responsable cinéma auprès d'une chaine de large diffusion, il peut faire découvrir des films par le biais de la programmation et des cycles.

Jean-François Rauger serait celui, qui avec Thoret, se rapprocherait le plus d'un théoricien du cinéma comme pouvait l'être Daney, mais le connait-on réellement en dehors du public cinéphile parisien ?

Concernant Thoret, il a eu un moment où il aurait pu accéder à un statut médiatique plus large (vers 2012-2013 lorsqu'il faisait son émission sur France Inter et qu'on le voyait chez Frédéric Taddéi pour présenter le film de la soirée). Mais, je pense que cela n'allait pas sans quelques concessions pour rentrer dans le cadre télévisuel ou radiophonique de grande écoute que l’intéressé n'était pas disposé à faire, et on le comprend. Il faut se souvenir des commentaires d'auditeurs concernant Pendant les Travaux... laissés sur la page de l'émission. Des trucs du genre : "émission trop pointue" etc...

On en arrive au constat que pour être passeur, il faut d’abord être connu. Soit en passant à la télé, soit en ayant de nombreux abonnés sur les réseaux.

Supfiction a écrit :On en arrive au constat que pour être passeur, il faut d’abord être connu.

C'est dur de passer si on n'a personne à qui... passer.

tenia a écrit :

Supfiction a écrit :On en arrive au constat que pour être passeur, il faut d’abord être connu.

C'est dur de passer si on n'a personne à qui... passer.

Et il faut être sympathique. Eddy Mitchell a peut-être fait davantage pour la cinéphilie que la plupart des gens cités.

Supfiction a écrit :On en arrive au constat que pour être passeur, il faut d’abord être connu. Soit en passant à la télé, soit en ayant de nombreux abonnés sur les réseaux.

Et pour cela, il faut parler de choses connues que la majorité des gens connaissent déjà...

tenia a écrit :

Alba a écrit :JB Thoret joue plutôt bien le rôle non ? Parmi les passeurs, des Jean François Rauger, Olivier Père ou Thierry Frémaux ne sont ni des inconnus pour les cinéphiles un peu intéressés ni des vieillards dépassés.

Thoret et Père, ça me semble évident. Tavernier ?

J'y avais pensé aussi, j'ai juste oublié de le citer. Mais il commence à se faire vieux...

tenia a écrit :

Alba a écrit :Karim Debbache et ses Chroma sont quand même d'un tout autre calibre que les Durendal et Inthepanda précédemment cités. Ce mec était quand même capable d'invoquer Jacques Aumont, de manière parfaitement claire et justifié, dans une vidéo grand public aux millions de vues. Chapeau. Et il sait donner furieusement envie de voir les trucs dont il parle, même les plus douteux.

Et encore, je le trouvais encore meilleur (probablement grâce au format un peu plus court) dans Crossed, notamment les tous premiers. Je ne sais pas combien de fois j'ai vu l'épisode sur G@mer.

Debbache oui, mais je ne sais pas ce qu'il fait en ce moment hormis présenter quelques séances spéciales au Forum des Images (le dernier épisode de Chroma date quand même d'il y a 3 ans...et en plus c'est sur Dailymotion ).

J'ai l'impression que Debbache ne fait effectivement plus que ça ces dernières années.

Il me semble qu'on peut grosso modo distinguer aujourd'hui trois catégories :

- Les critiques, qui écrivent et analysent les films ; leur notoriété est moindre qu'auparavant et il y en a malheureusement moins qu'avant, sachant que certains critiques sont un peu courts en ce qui concerne l'analyse des films, ce qui fait que parfois, il faut même écrire soi-même ;
- Les passeurs qui ajoutent à l'activité écrite, le prosélytisme oral (via des conférences, des bonus, etc.)
- les "influenceurs"/youtubers, qui réfléchissent plus à leur nombre d'abonnés qu'au cinéma ; ceux-là ne sont pas des critiques ; pour le bien du cinéma, il faut les ignorer et ne pas les citer.

cinéfile a écrit :Concernant Thoret, il a eu un moment où il aurait pu accéder à un statut médiatique plus large (vers 2012-2013 lorsqu'il faisait son émission sur France Inter et qu'on le voyait chez Frédéric Taddéi pour présenter le film de la soirée). Mais, je pense que cela n'allait pas sans quelques concessions pour rentrer dans le cadre télévisuel ou radiophonique de grande écoute que l’intéressé n'était pas disposé à faire, et on le comprend. Il faut se souvenir des commentaires d'auditeurs concernant Pendant les Travaux... laissés sur la page de l'émission. Des trucs du genre : "émission trop pointue" etc...

C'est pas non plus complètement faux, en tout cas pour une grande partie du public. A chaque fois que je réécoute des épisodes, je reste impressionné par l'exigence et la qualité des sujets et des propos tenus pour une émission quotidienne diffusée en plein après-midi sur une des principales stations de radio de France. On y faisait des émissions spéciales sur Henry Hathaway, Ellio Petri, King Vidor... Pour moi, cette émission était une anomalie médiatique ! (pour notre plus grand bonheur)

tenia a écrit :

Antofisherb a écrit :Avec au milieu la revue 7e Obsession, qui semble beaucoup intéresser la jeune génération cinéphile, mais qui ne me semble pas particulièrement écrire des textes importants.

J'ai acheté quelques numéros, et y ai toujours eu l'impression de ne rien y apprendre, d'être face à des textes finalement assez superficiels ou se contentant d'agréger des éléments connus depuis longtemps au point où il m'était difficile d'y trouver une véritable analyse personnelle de la part des auteurs. J'ai de fait vite arrêté.
Et à chaque fois où je me dis "je vais jeter un coup d'oeil au cas où", y a pas moyen, je retombe sur des textes très peu intéressants.

Même chose pour moi. J'ai acheté le dernier numéro, attiré par les dossiers sur le climat et sur les exploitants. J'ai pas encore lu les dossiers, mais les critiques ne dépassent jamais vraiment la description et la paraphrase... Dommage, car la mise en page est particulièrement agréable.

Antofisherb a écrit :Pour ma part j'aurais aussi envie de citer Thoret, qui n'écrit plus mais dont les idées continuent de passer à travers par exemple un podcast comme Le cinéma est mort ou en plus large la revue Revus et corrigés (dont un de ses co-condateur, Marc Moquin, me semble d'ailleurs assez influent sur Twitter auprès de cinéphiles plus balbutiants). Et de l'autre côté, Rafik Djoumi, qui dévie assez peu du cinéma populaire post-80s mais qui transmet une certaine idée de l'étude de la mise en scène et des connaissances historiques. Avec comme sous-passeurs la chaîne Mr Bobine ou le (feu ?) podcast NoCiné.

Avec au milieu la revue 7e Obsession, qui semble beaucoup intéresser la jeune génération cinéphile, mais qui ne me semble pas particulièrement écrire des textes importants.

A part ça, c'est vrai que je ne vois pas trop non plus.

Le cinema est mort, Nocine, 7eme obsession...

Ce

de l'enfer...

Et tu sauverais qui alors, dans ta grande mansuétude légendaire ?
(va changer de signature, plutôt)

tenia a écrit :J'ai l'impression que Debbache ne fait effectivement plus que ça ces dernières années.

Il travaille aussi avec le joueur du grenier.

Supfiction a écrit :D’ailleurs ce statut de cinéaste cinéphile passeur qu’avait Truffaut avant Tavernier est idéal mais je ne vois parmi les réalisateurs plus jeunes lesquels pourraient prendre ce créneau.

On voit que certains ici n’ont pas suivi la merveilleuse conférence de Gonzalez et Katell etc. à Cannes sur et avec Carpenter...

Sérieusement, pour l’ampleur de la réflexion et l’envergure intellectuelle, je ne vois aujourd’hui que Thoret (découvert grâce à dvdclassik d’ailleurs). Et pour les cinéastes, il y a aussi Vecchiali (géniale Encinéclopédie, son facebook est beaucoup plus... discutable...). Et Skorecki ? Je ne sais pas s’il écrit encore.

Farnaby a écrit : On voit que certains ici n’ont pas suivi la merveilleuse conférence de Gonzalez et Katell etc. à Cannes sur et avec Carpenter...

En podcast ici :
https://www.franceinter.fr/emissions/le ... tobre-2019