Henry King (1886-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Nestor Almendros a écrit :LES NEIGES DU KILIMANDJARO

SPOILERS
Drame très littéraire, emmené cependant par la partition toujours mystérieuse de Bernard Herrmann. Ca se suit sans déplaisir mais je n'ai pas été transporté comme je l'aurais souhaité, l'histoire étant quand même traitée de façon particulière.

La chasse est au centre du film, métaphore de l'expérience ou de l'observation, nécessaires à un écrivain pour s'inspirer. Ainsi il traque ses proies dans des chasses à fauves en Afrique comme ses conquêtes féminines en France et en Espagne, femmes qui lui inspireront ses livres. Lui, cependant, n'est porté que sur son travail d'exploration, de chasse, et ne laisse que très peu de place à ses femmes. Il les laissera sur le carreau, pour passer à une autre, sauf avec Ava Gardner qui le laissera tomber. Cette proie lui ayant échappé il ne cessera de la sublimer, de vouloir la retrouver. Ce n'est qu'avec l'aide de son oncle et de l'énigme du léopard qu'il se rendra compte qu'il fait fausse route, qu'il se sera perdu, écrivant de la littérature facile, procurant une vie facile...

Tout cela est donc intéressant sur le papier mais pas super passionnant finalement à l'écran. Je l'avais acheté il y a quelques années sur internet dans une édition toute pourrie à 1 ou 2 €. Après avoir vu une douzaine d'Henry King au hasard des programmations du Cinéma de Minuit ou des emprunts, c'était l'occasion de la visionner au moins une fois. L'image est effectivement assez mauvaise, mais reste regardable - c'est là le principal.
Les derniers King de la Fox sont plutôt barbants... J'avais déjà évoqué le sujet (sans grand succès), mais, je trouve le King muet TRES INTERESSANT!
Voir uniquement ses films XXthCentury Fox, à mon avis, est une erreur!!!!
Il a à subir l'interférence de Zanuck qui n'a pas son pareil pour dénaturer les films... Et la politique de la Fox en terme de productions: Biopics à outrance avec des scénarios boiteux...
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Eusebio Cafarelli
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Message par Eusebio Cafarelli »

Le Soleil se lève aussi (Henry King, 1957)

Brillante distribution (Ava Gardner, Errol Flynn, Tyrone Power, Mel Ferrer, Eddy Albert) et pourtant ennui profond : l'impression dérangeante que le film est plein de scènes et de dialogues inutiles. L'action se passe dans les années 20 mais c'est un défilé de mode des années 50... Par moments ça tourne plus au dépliant touristique sur l'Espagne et la corrida... Le roman semble (je ne l'ai pas lu) bien mal adapté.
Ballin Mundson
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Message par Ballin Mundson »

Eusebio Cafarelli a écrit :Le Soleil se lève aussi (Henry King, 1957)
Je serai moins sévère que toi. J'ai plutôt accroché à l'intrigue.
Mais le gros point noir était quand même la VF plutôt moche (le personnage torturé joué par Tyrone Power avec la voix de Kirk douglas de 20 000 lieux sous les mers, hum...), ce qui ne pardonne pas pour un film aussi bavard.
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Eusebio Cafarelli a écrit :Le Soleil se lève aussi (Henry King, 1957)

Brillante distribution (Ava Gardner, Errol Flynn, Tyrone Power, Mel Ferrer, Eddy Albert) et pourtant ennui profond : l'impression dérangeante que le film est plein de scènes et de dialogues inutiles. L'action se passe dans les années 20 mais c'est un défilé de mode des années 50... Par moments ça tourne plus au dépliant touristique sur l'Espagne et la corrida... Le roman semble (je ne l'ai pas lu) bien mal adapté.
J'ai vraiment pas accroché d'ailleurs je me sui sauvé au bout d'un heure de métrage. Ca manque cruellement de passion, de sentiment, d'âme.
Et puis j'ai jamais rien compris à la corida.
Dommage pour le casting avec un Errol Flyn toujours aussi fringuant.

Faut dire que juste avant j'avais été sous les charmes des amours d'une blonde
et le moins que l'on puisse dire c'est ce Milos Forman ne manque jamais de sentiments mais surtout de tendresse avec des personnages trés attachant y compris les seconds rôles.
Ce que j'ai adoré, c'est ce mélange de tragi-comique dans les scènes clés du film qui loin de désamorcer l'émotion donne du relief à ces passages qui en deviennent parfois voyeuristes. Et puis ce mélange est surtout tellement juste, ce genre de situation où le drame se cotoie à l'humour innatendu et cruel étant surement arrvivé à beaucoup de personne ( à moi en tout cas ).
les scène de la bague sous la table, du rideau se défaisant et surtout desles parents et du fils dans le même lit font désormais partis de mes séquences fétiches.
C'est aussi une oeuvre lucide sur les désarois d'une jeunesse devenue trop vite insouciante pour pouvoir vivre pleinement leur espoir, devant se contenter de rêves au lieu de l'avenir.
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Eusebio Cafarelli
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Message par Eusebio Cafarelli »

Ballin Mundson a écrit :
Eusebio Cafarelli a écrit :Le Soleil se lève aussi (Henry King, 1957)
Je serai moins sévère que toi. J'ai plutôt accroché à l'intrigue.
Mais le gros point noir était quand même la VF plutôt moche (le personnage torturé joué par Tyrone Power avec la voix de Kirk douglas de 20 000 lieux sous les mers, hum...), ce qui ne pardonne pas pour un film aussi bavard.
D'accord sur la VF (Dalio doublé par Michel Roux, je crois bien :shock: ) mais quand même, c'est filmé mollasson, les raccords corrida-acteur qui joue le matador (qu'il a l'air niais !) sont baclés. King réussit l'exploit de ne pas montrer une mise à mort (Hemingway a dû halluciner) ! Détail qui tue : une scène dans un taxi entre Power et Gréco ou Ava, je ne sait plus... par la vitre arrière du taxi (ça se passe dans les années 20) on voit de superbes limousines années 50 (filmées à Cuba ? :lol: on se croirait dans Le Parrain 2) !
J'ai bien peur que même en VO...
Ballin Mundson
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Message par Ballin Mundson »

Eusebio Cafarelli a écrit :qu'il a l'air niais !.
Ah, ça c'est vrai. Impossible de ne pas rigoler chaque fois qu'il vient saluer la foule :uhuh:
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Eusebio Cafarelli a écrit :
Ballin Mundson a écrit : Je serai moins sévère que toi. J'ai plutôt accroché à l'intrigue.
Mais le gros point noir était quand même la VF plutôt moche (le personnage torturé joué par Tyrone Power avec la voix de Kirk douglas de 20 000 lieux sous les mers, hum...), ce qui ne pardonne pas pour un film aussi bavard.
D'accord sur la VF (Dalio doublé par Michel Roux, je crois bien :shock: ) mais quand même, c'est filmé mollasson, les raccords corrida-acteur qui joue le matador (qu'il a l'air niais !) sont baclés. King réussit l'exploit de ne pas montrer une mise à mort (Hemingway a dû halluciner) ! Détail qui tue : une scène dans un taxi entre Power et Gréco ou Ava, je ne sait plus... par la vitre arrière du taxi (ça se passe dans les années 20) on voit de superbes limousines années 50 (filmées à Cuba ? :lol: on se croirait dans Le Parrain 2) !
J'ai bien peur que même en VO...
C'est certainement un des plus mauvais King de la dernière période-même en VO!!!! Quand à son autre film tiré d'Hemingway, The Snows of Kilimandjaro, il est pratiquement aussi mauvais....
Je crois que le vrai King est à rechercher dans ses films sur l'Amérique profonde, type americana comme Tol'able David de 1921, Stella Dallas de 1925, State Fair de 1933 (qui a fait l'objet de 2 remakes bq moins bon), ou Margie de 1945. Comme Vidor le fait avec son sud natal, il savait recréer sa Virginie natale avec ses petites gens.
La XXth Century Fox de Zanuck ne l'a pas épanoui du tout.....On ne lui a donné que des biopics et autres grosses machines horriblement sentimentales comme Love is a Many-Splendored Thing....
Alors qu'une vision de The White Sister, 1923 avec Lillian Gish vous donnerai une image totalement différente: lyrisme, passion...en fait tout ce qui manque à ses films Fox!!!!!
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Message par Ballin Mundson »

Ann Harding a écrit : La XXth Century Fox de Zanuck ne l'a pas épanoui du tout.....On ne lui a donné que des biopics et autres grosses machines horriblement sentimentales comme Love is a Many-Splendored Thing....
The Black swan, c'est quand même très bien
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Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Le soleil se lève aussi me semble surtout être un film de fin de course. C'est une des dernières réalisations d'Henry King...trop illustrative, sans passion, sa mise en scène est purement fonctionnelle, ne s'affranchissant jamais du contrôle de Zanuck. C'est un travail de producteur dans le mauvais sens du terme, lorsque l'ambition du projet saborde la réussite artistique.
Tyrone Power joue un de ses derniers rôles (il décède peu après), et malgré ses efforts, l'erreur de casting est totale. Beaucoup trop vieux pour le rôle, il ne peut faire ressortir la sensibilité de cette "génération perdue". Toute la force du roman est là et le film ne peut que proposer une suite de scènes sans cohérence ni intensité. Errol Flynn n'est guère plus convaincant, et seul Mel Ferrer s'en sort à peu près. Reste la beauté d'Ava Gardner, malheureusement figurative, sans expression.
Le soleil se lève aussi est miné de l'intérieur tant la fatigue et la lassitude du tournage transparait à l'écran. Seules quelques scènes éparses, touchantes dans leur tristesse retenue, laissent entrevoir ce que le film aurait pu être.

Je ne suis pas aussi catégorique que toi, Ann, concernant l'appréciation du travail de King chez Fox, même si je n'ai pas vu les films que tu cites datant des années 1920 et 1930, et ne dispose donc pas d'outil de comparaison. Mais The Gunfighter ou Captain from Castile, ou The Black Swan, que cite Ballin Mundson, par exemple, sont de grandes réussites à mes yeux. Henry King reste un touche à tout, adapte tous les genres (drames, comédies, films historiques, westerns) et connaît légitimement des hauts et des bas. Sa carrière reste cependant plus qu'honorable.
Quant à La Colline de l'adieu, je crois me rappeler que Jeremy Fox aime beaucoup.
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Joe Wilson a écrit :Quant à La Colline de l'adieu, je crois me rappeler que Jeremy Fox aime beaucoup.
Pas seulement Jeremy, moi aussi.
En effet Ann : ne retenir que les films muets d'Henry King et sa grande période des années 30, c'est passer à côté des très beaux Cygne noir, Chant de Bernadette, Cible humaine, Capitaine de Castille, et même des intéressants A Bell for Adano, Homme de fer, Neiges du Kilimanjaro et David et Bethsabée.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Roy Neary a écrit :
Joe Wilson a écrit :Quant à La Colline de l'adieu, je crois me rappeler que Jeremy Fox aime beaucoup.
Pas seulement Jeremy, moi aussi.
En effet Ann : ne retenir que les films muets d'Henry King et sa grande période des années 30, c'est passer à côté des très beaux Cygne noir, Chant de Bernadette, Cible humaine, Capitaine de Castille, et même des intéressants A Bell for Adano, Homme de fer, Neiges du Kilimanjaro et David et Bethsabée.
Très franchement, je crois que Henry King avait une liberté artistique durant les années 20-30 qu'il n'aura plus jamais plus tard avec Zanuck. Et même, Black Swan ou Jesse James ou Captain from Castille parmi les meilleurs de ses films Fox -pour moi- n'arrivent pas à la cheville question narration et construction des personnages de ses films muets. C'est un cinéaste qui travaillait bq sur l'illustration du scénario et il ne peut pas faire des miracles avec les vehicules hyper-lourds que lui fournit Zanuck... Et peut-être, y-a-t-il une certaine lassitude chez lui....
Il a également été un grand découvreur d'acteurs qui on ensuite fait une longue carrière comme Ronald Colman, Jean Hersholt, Jean Peters, Tyrone Power....
Mais, la plus grande partie de sa carrière est durant le periode muette. Ses films muets sont difficiles à voir, mais, ils valent le détour!
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Message par frédéric »

D'accord pour LE SOLEIL SE LEVE AUSSI, c'est un film qui vaut surtout par son côté visuel, et ses acteurs, autrement c'est assez poussif. LA COLLINE DE L'ADIEU, j'avais trouvé ça bof, bof ! aussi. :?
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

Ballin Mundson a écrit :
Eusebio Cafarelli a écrit :raccords corrida-acteur qui joue le matador (qu'il a l'air niais !) sont baclés
Ah, ça c'est vrai. Impossible de ne pas rigoler chaque fois qu'il vient saluer la foule :uhuh:
Il s'agit du futur producteur de CHINATOWN, LOVE STORY, etc... Robert Evans. Un doc autobiographique est sorti l'an passé, THE KID STAYS IN THE PICTURE.

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Message par Judyline »

La colline de l’adieu (Love is a many splendored thing) d’Henry King
7/10

Je me suis un peu réconciliée avec Henry King grâce à ce film… Il faut dire qu’après les relatives déceptions qu’avait été ‘Les neiges du Kilimandjaro’ et surtout ‘Le soleil se lève aussi’, j’ai commencé à regarder ce film-ci avec une certaine appréhension.

Je me demandais où j’avais déjà entendu le titre original… mais dès les premières notes, je m’en suis souvenue ! Cette mélodie entêtante revient à tout bout de champ dans l’histoire… et c’est tant mieux, car, pour ma part, je trouve que la musique joue un rôle essentiel dans ce drame sentimental.

Le couple-vedette du film : William Holden – Jennifer Jones. Un William Holden pareil à lui-même, mais dans un rôle qui est loin de lui donner l’occasion de montrer tout ces talents d’acteur. Quand à Jennifer Jones, elle joue une Eurasienne (Anglo-chinoise) très convaincante. C’est sans nul doute son personnage qui est le point fort du film (car la romance en elle-même reste assez conventionnelle). Fière de ses racines mixtes, elle voit cependant que cette double identité lui apporte quelques inconvénients dans sa vie quotidienne (notamment dans son travail). Et la situation politique n'est pas faite pour arranger les choses!
Spoiler (cliquez pour afficher)
Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais presque deviné la fin avant même de l’avoir vue… et ma prédiction c’est avérée exacte. On a encore rien trouvé de mieux pour faire chavirer une belle histoire d’amour que de faire disparaître l’un des protagonistes.
Et même si le film n’est pas arrivé à me faire pleurer, la beauté de la scène finale à réussi à me charmer !
Alfred Kralik
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Message par Alfred Kralik »

La colline de l’adieu (Love is a many splendored thing) d’Henry King
Je ne déteste pas ce film, loin de là, mais sachons raison garder : cet immense succès vaut son pesant de glucose.
Même si j'ai, parfois, envie d'en regarder quelques images qui me rappellent des souvenirs de petite enfance (ma maman adorait ce film qui a tant fait pour le succés de Kleenex inc. :wink: ).
"Le cinéma est un art. La télévision est un meuble."
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