Dvdclassik : cinéma et DVD

AtCloseRange a écrit :A propos, personne n'a eu le courage de regarder "Réussir sa vie"?

Non.
De mon côté, j'attends toujours que quelqu'un se dévoue pour Avis de mistral (même mes parents n'y sont pas allés...je crois que ça veut dire quelque chose).

Ratatouille a écrit :Énième exemple de la bonne santé de la comédie française :

Brisefert, c'était le gamin du Benco c'est ça?

Ratatouille a écrit :Énième exemple de la bonne santé de la comédie française :

C'est désespérant... et malheureusement dans la logique d'un cinoche formaté +50 ans (comme il y a un cinoche formaté 15-25, un cinoche trentenaires Rive Gauche, un cinoche pour abonnés de Canal etc.)
Ça fait des années que j'appelle ça du "cinéma Olida" (le scénariste BD Yann dirait certainement du cinéma "Le Henaff") et comme très souvent se retrouvent comme par hasard des anciens du Splendid. Ça m'amusera toujours que d'ex-jeunes trublions qu'on accusait de ne rien respecter, d'être vulgaires et grossiers soient devenus des parangons du divertissement à la papa mais il y a une certaine logique si on gratte un peu (la même logique qui fait que ceux qui cassaient des fauteuils aux concerts du Jaunard Alité au début des 60's sont aujourd'hui les "clients" de ce genre de cinéma totalement inoffensif mais rétrograde et sentant l'encaustique). Bon, j'arrête là, ça me déprime trop... Je retourne dans ma maison de retraite, y a un concert de NTM pour les 100 ans de la doyenne.
(écrit en 2040)

Bah...faut bien qu'on adapte nos BD de chez nous quoi (ou de nos voisins belges plutôt)! Aux USA, ils ont Marvel et DC Comics: ils font Man of Steel, The amazing Spiderman 1 et 2, Les Iron Man et X Men... Nous, européens francophones, on a Dupuis et Casterman et on adapte Benoît Brisefer, Boule et Bill, Lucky Luke et j'espère bien un jour Achille Talon et Spirou et Fantasio.

C'est sain, je trouve!

Oui enfin en BD franco-belge on a aussi la Brigade chimérique ou Masqué et ça, ça doit faire courir les producteurs avec la vélocité d'un zombie dans un 110 mètres haies.

O'Malley a écrit :Bah...faut bien qu'on adapte nos BD de chez nous quoi (ou de nos voisins belges plutôt)! Aux USA, ils ont Marvel et DC Comics: ils font Man of Steel, The amazing Spiderman 1 et 2, Les Iron Man et X Men... Nous, européens francophones, on a Dupuis et Casterman et on adapte Benoît Brisefer, Boule et Bill, Lucky Luke et j'espère bien un jour Achille Talon et Spirou et Fantasio.

C'est sain, je trouve!

Pas moi. Autant j'ai trouvé excellente et souvent très réussie la poursuite des aventures de Spirou & Fantasio par toute une nouvelle génération d'auteurs hyper talentueux (Yoann, Vehlman etc), autant j'espère que jamais on les verra adaptées à l'écran, que ce soit les plus récentes comme celles des époques précédentes (rien que d'imaginer Jean Reno en Pacôme accompagné d'un Spip et d'un Marsupilami en CGI, j'ai des champis qui me poussent entre les oreilles et le cerveau vrillé comme par le bruit d'une craie rayant un tableau noir)...
De plus, Dupuis, Casterman, Dargaud etc. pour les franco-belges, tout comme Marvel et DC aux USA, c'est l'arbre qui cache la forêt créative du monde de la bande dessinée. Par ailleurs, il est difficile de comparer le style réaliste ou disons hyper-réaliste des comics de super-héros avec celui plus caricatural (ou "gros nez") de la plupart des classiques franco-belges, qui par le fait même deviennent plus difficilement adaptables avec des acteurs (mais par contre parfois donnèrent d'excellents longs-métrages d'animation, pour les mêmes raisons).

Borislehachoir a écrit :Oui enfin en BD franco-belge on a aussi la Brigade chimérique ou Masqué et ça, ça doit faire courir les producteurs avec la vélocité d'un zombie dans un 110 mètres haies.

Oui, La Brigade Chimérique (petite merveille de ces dernières années), c'est autre chose que Benoit Brisefer mais - outre le fait qu'il ne s'agit pas d'une série de comédie - je pose aussi cette question : à quoi bon (à part par flemme scénaristique crasse et par suivisme tout aussi flemmard des modes made in America) adapter de plus en plus de BD, aussi excellentes soient-elles. A ce jour, très peu ont été à la hauteur de leur source à la différence des adaptations littéraires qui parfois ont surpassé l'original car nombre de romans médiocres donnèrent de bons films (malheureusement l'inverse aussi).

Federico a écrit :je pose aussi cette question : à quoi bon (à part par flemme scénaristique crasse et par suivisme tout aussi flemmard des modes made in America) adapter de plus en plus de BD, aussi excellentes soient-elles. A ce jour, très peu ont été à la hauteur de leur source à la différence des adaptations littéraires qui parfois ont surpassé l'original car nombre de romans médiocres donnèrent de bons films (malheureusement l'inverse aussi).

Il y a plusieurs raisons à ça, notamment que désormais, les gens lisent plus de bd qu'ils ne lisent Flaubert ou Maupassant. L'adaptation des grands classiques de la littérature est donc aujourd'hui moins parlante pour le public.
Mais la raison majeure, c'est que ces adaptations marchent bien. Les Profs et Boule et Bill, l'année dernière, restent parmi les rares gros succès. De même que le Marsupilami l'année d'avant. Tant que le filon donne, il continuera à être exploité. Ce qui pilote la création (enfin, qu'on accepte de financer la création), c'est l'argent et le succès.

cinephage a écrit :

Federico a écrit :je pose aussi cette question : à quoi bon (à part par flemme scénaristique crasse et par suivisme tout aussi flemmard des modes made in America) adapter de plus en plus de BD, aussi excellentes soient-elles. A ce jour, très peu ont été à la hauteur de leur source à la différence des adaptations littéraires qui parfois ont surpassé l'original car nombre de romans médiocres donnèrent de bons films (malheureusement l'inverse aussi).

Il y a plusieurs raisons à ça, notamment que désormais, les gens lisent plus de bd qu'ils ne lisent Flaubert ou Maupassant. L'adaptation des grands classiques de la littérature est donc aujourd'hui moins parlante pour le public.
Mais la raison majeure, c'est que ces adaptations marchent bien. Les Profs et Boule et Bill, l'année dernière, restent parmi les rares gros succès. De même que le Marsupilami l'année d'avant. Tant que le filon donne, il continuera à être exploité. Ce qui pilote la création (enfin, qu'on accepte de financer la création), c'est l'argent et le succès.

Oui enfin ça c'est le discours ultralibéral officiel. Le premier pilote de la création, c'est... la créativité. Et l'audace. Qui sont les Serge Silberman, les Georges de Beauregard d'aujourd'hui ? Bien sûr, il faut aussi du pognon (après l'opéra, le cinéma reste la plus couteuse des disciplines artistiques) mais on n'est pas non plus obligé de tabler sur des budgets pharaoniques pour faire banquer (bander ?) les investisseurs...
Combien a coûté La fille du 14 juillet ? 750000€. Soit près d'1/100ème d'Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté...

Spirou et Fantasioau ciné ça pourrait avoir du potentiel pour une comédie d'aventures familiales, ça me plairait bien.

Blake et Mortimer aussi ça donnerait bien je pense

Federico a écrit :Oui enfin ça c'est le discours ultralibéral officiel. Le premier pilote de la création, c'est... la créativité. Et l'audace. Qui sont les Serge Silberman, les Georges de Beauregard d'aujourd'hui ? Bien sûr, il faut aussi du pognon (après l'opéra, le cinéma reste la plus couteuse des disciplines artistiques) mais on n'est pas non plus obligé de tabler sur des budgets pharaoniques pour faire banquer (bander ?) les investisseurs...
Combien a coûté La fille du 14 juillet ? 750000€. Soit près d'1/100ème d'Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté...

Mais quel est le rapport entre "l'ultralibéralisme", comme tu dis, et le manque de créativité et de talent des auteurs de comédies françaises ? La volonté chez un investisseur de gagner de l'argent n'est pas propre au libéralisme. Elle existe aussi dans toutes les économies administrées où les oligarques sont légions. Par ailleurs, les comédies américaines sont de meilleure qualité que les comédies françaises et les Etats-Unis sont économiquement et juridiquement un pays bien plus libéral que la France qui reste aujourd'hui un pays très réglementé dans tous les domaines. Le libéralisme économique permet aussi de diversifier les sources de financement sur un plan financier et juridique, et le système américain où les scripts de comédie passent dans les mains de plusieurs auteurs permet parfois de peaufiner ces derniers même si tout n'est évidemment pas parfait. D'ailleurs, tous les grands auteurs de comédies américaines écrivaient en collaboration avec des partenaires - Wilder n'a jamais écrit ses comédies seul.

S'agissant de l'adaptation des BD classiques belges, à mon sens, elles ne passent pas bien la rampe du cinéma - sur le plan de la qualité artistique, chacune s'est avérée être un échec. Et ce n'est pas Benoit Brisefer qui va changer la donne. Peut-être Spirou et Fantasio, comme le suggère Hellrick...

Blake et Mortimer a en revanche un vrai potentiel cinématographique - mais dans un genre qui ne relève en rien de la comédie. Jacobs avait d'ailleurs beaucoup emprunté à la SF américaine.

Il y avait un très bon potentiel aussi dans Adèle Blanc-sec. On a vu ce que ça a donné... Ça aurait pu être fameux pourtant. Un film dans l'esprit fantaisiste et inventif de ce qu'avait fait Bava par exemple sur Danger Diabolik, ou même André Hunebelle avec Fantômas... En même temps, Cinephage a soulevé un point important. C'est vrai que ces comédies marchent assez bien en général. Le Petit Nicolas, ça a marché pourtant c'est vraiment mauvais. Rien que dans l'interprétation, c'est complètement artificiel et sans nuance. Ils sont d'ailleurs en train d'en faire un deuxième. Quand tu vois ce que Truffaut avait fait par exemple sur l'Argent de Poche ou même Braoudé sur Génial mes parents divorcent, pour prendre des films un peu dans la même veine, c'est mille fois plus élaboré en terme d'invention comique, de caractérisation des personnages, ou de construction narrative. C'est quand même désolant qu'on soit tombé aussi bas maintenant.

Federico a écrit :.
Combien a coûté La fille du 14 juillet ? 750000€. Soit près d'1/100ème d'Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté...

Reste que le second reste plus rentable (93%)que le premier (38%) grâce surtout à son potentiel d'exportation ( Astérix est un personnage internationalement connu ). Et c'est rien à côté du Petit Nicolas (270%) même avec un budget 3 fois moindre que Asterix.

Comme ce sont des comédies familiales, c'est sûr que ça leur permet aussi de toucher un bien plus large public ; surtout si les films sortent pendant les vacances scolaires. Et puis, ils ont une stratégie marketing très efficace, qui leur permet de bien booster les entrées. La fille du 14 juillet ok c'est sympa mais bon ça reste un comique un peu léger et d'un genre assez particulier. Il y a des idées mais ça manque de consistance dans l'ensemble. Ça ne m'étonne pas tellement que le film n'ait pas eu un gros succès.

Donc la contestation face au constat de ce qu'est la grosse majorité de la production actuelle (argent roi) reste inutile?