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Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 21 mai 19, 22:44
par Frank N Furter
Il y a mêmes des photos topless de Monique Pantel sur son site, pour les plus pervers du forum. :mrgreen:

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 21 mai 19, 22:49
par Thaddeus
Arn a écrit :Vous faites vraiment une fixette sur le sujet par ici c'est ouf.
Sur quel sujet ?

Le topic est consacré à la critique aujourd'hui ; on parle ici de la critique aujourd'hui. Il me semble que le texte d'origine, et les réactions qui en découlent, sont pile dans le sujet.
Si tous les topics du forum "Classiques d'aujourd'hui" pouvaient traiter d'aussi près ce à quoi ils sont consacrés...

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 21 mai 19, 23:05
par Supfiction

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 21 mai 19, 23:14
par Arn
Thaddeus a écrit :
Arn a écrit :Vous faites vraiment une fixette sur le sujet par ici c'est ouf.
Sur quel sujet ?

Le topic est consacré à la critique aujourd'hui ; on parle ici de la critique aujourd'hui. Il me semble que le texte d'origine, et les réactions qui en découlent, sont pile dans le sujet.
Si tous les topics du forum "Classiques d'aujourd'hui" pouvaient traiter d'aussi près ce à quoi ils sont consacrés...
Sur ce nouveau féminisme que moi je qualifie (pejorativement) de post moderne.
On le retrouve pas que sur ce topic. Et oui en effet il est dans le sujet du thread je dis pas le contraire. Je constate juste que ça tourne en boucle sur le même sujet depuis des mois j'ai l'impression.
C'est pas grave et c'est même pas question d'être d'accord ou pas. Juste ça m'étonne.

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 22 mai 19, 07:59
par Farnaby
Arn a écrit : Sur ce nouveau féminisme que moi je qualifie (pejorativement) de post moderne.
On le retrouve pas que sur ce topic. Et oui en effet il est dans le sujet du thread je dis pas le contraire. Je constate juste que ça tourne en boucle sur le même sujet depuis des mois j'ai l'impression.
C'est pas grave et c'est même pas question d'être d'accord ou pas. Juste ça m'étonne.
Il s'agit quand même d'une véritable révolution copernicienne remettant en cause au moins un ou deux siècles d'efforts critiques vers la forme, l'esthétique, la thématique, la structure... au profit de déterminismes biologiques primaires et extérieurs à l'oeuvre : le sexe, la race, la sexualité etc.

L'oeuvre est soudain (ré)assignée à ce que son auteur a entre les jambes ou à la couleur de sa peau. Les maoïstes et autres communistes ont tenté une approche comparable dans les années 60 et 70, sur critères non pas biologiques et génétiques mais de classe.

On peut se réjouir qu'ils aient perdu la bataille et disparu dans l'air... ou se désespérer de voir leurs enfants reprendre les mêmes biais, les mêmes oeillères folles, en pire.

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 22 mai 19, 08:50
par Karras
Thaddeus a écrit : Si l'on émet des réserves sur le film de Sciamma, c'est parce qu'on est un phallocrate machiste.
Je n'ai pas l'impression qu'il soit si mal accueilli par la critique le film de Sciamma ( il se place même deuxième derrière le Almodovar dans le palmomètre de Screen ).

Beaucoup de mauvaise foi dans ces articles : par exemple, dans celui de Slate on peut lire "Quand on lui demande des exemples de films injustement traités par la critique, Augustin Trapenard évoque Les filles du Soleil d'Eva Husson". Si l'on regarde les critiques presse d'Allociné, sur les 25 présentes, 7 sont des signatures féminines et seules 3 parmi elles donnent la moyenne. Peut-être que le film reste un peu mieux noté par les femmes, mais ça n'en fait pas pour cela un film injustement évalué ( et honnêtement largement raté ).

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 22 mai 19, 09:52
par Arn
Farnaby a écrit :
Arn a écrit : Sur ce nouveau féminisme que moi je qualifie (pejorativement) de post moderne.
On le retrouve pas que sur ce topic. Et oui en effet il est dans le sujet du thread je dis pas le contraire. Je constate juste que ça tourne en boucle sur le même sujet depuis des mois j'ai l'impression.
C'est pas grave et c'est même pas question d'être d'accord ou pas. Juste ça m'étonne.
Il s'agit quand même d'une véritable révolution copernicienne remettant en cause au moins un ou deux siècles d'efforts critiques vers la forme, l'esthétique, la thématique, la structure... au profit de déterminismes biologiques primaires et extérieurs à l'oeuvre : le sexe, la race, la sexualité etc.

L'oeuvre est soudain (ré)assignée à ce que son auteur a entre les jambes ou à la couleur de sa peau. Les maoïstes et autres communistes ont tenté une approche comparable dans les années 60 et 70, sur critères non pas biologiques et génétiques mais de classe.

On peut se réjouir qu'ils aient perdu la bataille et disparu dans l'air... ou se désespérer de voir leurs enfants reprendre les mêmes biais, les mêmes oeillères folles, en pire.
Je n'adhère pas du tout à ta comparaison avec les mouvements rouges des 60s/70s. Les post moderne n'ont rien de leur enfant. Ils ont pour point commun de porter une idéologie, mais qui est totalement opposé. Alors que les uns avaient une vision collectiviste, déterministe, les autres sombrent dans un individualiste totalement subjectif et relativiste. Pour de temps en temps tomber sur la prose des quelques maos qui restent aujourd'hui, ils sont batailles idéologiques et culturelles contre le post modernisme.

Et à titre personnelle, en bon matérialiste, je considère effectivement que ni une idée, ni une oeuvre ne tombe du ciel. A partir du moment où la pensée est le reflet de la matière, évidemment que la condition de sociale, entre autre choses, va avoir un rôle à jouer dans la création artistique. De la même manière que je juge aussi une oeuvre sur ce qu'elle porte, comme propos, comme valeur.

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 22 mai 19, 10:03
par tenia
Les filles du soleil, je n'ai jamais trop compris, car tous les agrégateurs cannois internationaux que j'avais vu lui donnaient des moyennes franchement mauvaises. Je ne sais pas si c'est mérité ou non, mais ça avait tout de même assez notable, à moins que cette flopée de gens se trompent tous (statistiquement possible, mais peu probable).
Supfiction a écrit :Encore des gazes:
https://www.marieclaire.fr/portrait-de- ... 312011.asp
"filme sa trajectoire de son point de vue, afin que nous ressentions son expérience"
L'empathie, quoi. :idea:
Farnaby a écrit :On peut se réjouir qu'ils aient perdu la bataille et disparu dans l'air... ou se désespérer de voir leurs enfants reprendre les mêmes biais, les mêmes oeillères folles, en pire.
Il me semble que les maoïstes et communistes ont "perdu la bataille" tout simplement parce que la critique n'a jamais été une masse uniforme, que ce n'était pas le cas non plus à ce moment-là, et que ce qui n'était qu'un courant est resté un courant. Je ne sais pas trop, du coup, en quoi il serait désespérant de voir "la" critique se pourvoir d'un prisme spécifique qui, de toute manière, n'en composera jamais 100%.

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 22 mai 19, 10:45
par Supfiction
tenia a écrit :
Supfiction a écrit :Encore des gazes:
https://www.marieclaire.fr/portrait-de- ... 312011.asp
"filme sa trajectoire de son point de vue, afin que nous ressentions son expérience"
L'empathie, quoi. :idea:
Céline Sciamma finalement nous dit la même chose. Nous ne sommes pas des êtres passifs devant une œuvre qui se déroule devant nos yeux. Comme celui d’Héloïse, notre regard est actif, nous sommes convoqué.e.s par le cinéma. Cette idée devient clef pour comprendre la notion de female gaze. Le regard féminin de Sciamma demande au spectateur.trice de ne pas rester dans l’immobilisme de son siège, mais qu’au contraire on participe au film, en traversant l’expérience du personnage, en ressentant leur amour dans notre chair, et le déchirement qui les attend. Comme Héloïse et Marianne sont à égalité de regard, Sciamma nous dit que nous sommes aussi à égalité avec elle. Le plaisir et le désir au sein du film mais aussi dans la salle de cinéma ne repose plus sur une idée d’ascension, de domination mais de partage.
En lisant ça, je ne comprends pas ce qu’il y a de spécifique au regard féminin. Peut-être faut-il voir le film, mais le critique ne me convainc pas, ne me dit pas en quoi cet amour lesbien serait filmé différemment de celui filmé par Kechiche dans La vie d’adele (par exemple). Il n’y a pas besoin pour que le spectateur ressente de l’empathie que le cinéaste soit du même sexe/genre que ses personnages et ses spectateurs pardon spectateurs.trices comme on écrit dans Marieclaire.

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 22 mai 19, 10:48
par tenia
Moi non plus. A nouveau, je n'y vois que ce qui ne semble, en fait, que de l'empathie.
Je suppose que l'idée est de dire cela par opposition aux réalisateurs qui, eux, n'arrivent pas à se mettre à la place de leurs personnages féminins et donc, par extension, de permettre aux spectateurs de le faire. Mais si le postulat de départ ne me parait pas délirant, la réalité est loin d'être aussi binaire, et surtout, l'argument n'est pas assez développé pour le rendre irréversible : comment Sciamma peint-elle ses personnages masculins ?
Supfiction a écrit :en quoi cet amour lesbien serait filmé différemment de celui filmé par Kechiche dans La vie d’adele (par exemple).
J'ai bien quelques idées. :mrgreen:

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 22 mai 19, 10:52
par Supfiction
tenia a écrit :Moi non plus. A nouveau, je n'y vois que ce qui ne semble, en fait, que de l'empathie.
Je suppose que l'idée est de dire cela par opposition aux réalisateurs qui, eux, n'arrivent pas à se mettre à la place de leurs personnages féminins et donc, par extension, de permettre aux spectateurs de le faire. Mais si le postulat de départ ne me parait pas délirant, la réalité est loin d'être aussi binaire, et surtout, l'argument n'est pas assez développé pour le rendre irréversible : comment Sciamma peint-elle ses personnages masculins ?
Supfiction a écrit :en quoi cet amour lesbien serait filmé différemment de celui filmé par Kechiche dans La vie d’adele (par exemple).
J'ai bien quelques idées. :mrgreen:
Je n’en doute pas. :mrgreen:
Mais le critique lui n’en donne aucune.

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 1 juin 19, 11:24
par Supfiction


Auto-critique d’un YouTubeur.

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 1 juin 19, 12:54
par Major Tom
Ou "20 minutes d'états d'âme sur une guitare mélancolique".

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 1 juin 19, 18:00
par Farnaby
Arn a écrit : Je n'adhère pas du tout à ta comparaison avec les mouvements rouges des 60s/70s. Les post moderne n'ont rien de leur enfant. Ils ont pour point commun de porter une idéologie, mais qui est totalement opposé. Alors que les uns avaient une vision collectiviste, déterministe, les autres sombrent dans un individualiste totalement subjectif et relativiste. Pour de temps en temps tomber sur la prose des quelques maos qui restent aujourd'hui, ils sont batailles idéologiques et culturelles contre le post modernisme.

Et à titre personnelle, en bon matérialiste, je considère effectivement que ni une idée, ni une oeuvre ne tombe du ciel. A partir du moment où la pensée est le reflet de la matière, évidemment que la condition de sociale, entre autre choses, va avoir un rôle à jouer dans la création artistique. De la même manière que je juge aussi une oeuvre sur ce qu'elle porte, comme propos, comme valeur.
Certes les fondements philosophiques sont différents, opposés même le cas échéant. Mais si la critique fondée sur la politique des Minorités est comparable à celle jadis fondée sur le marxisme puis le maoïsme, ce n’est pas du tout par proximité idéologique mais par un même phénomène de phagocytation de l’oeuvre, qui n’existe plus en elle-même, mais qui est analysée en fonction de sa compatibilité avec une doxa : il y avait les films impérialistes (ou fascites) et les autres, de même qu’il y a aujourd’hui les films « minoralemen » purs, et les autres.

Dans les deux cas, on assite à la même disparition de l’oeuvre, de l’art et de la forme. Le film n’est plus qu’un prétexte à exhiber sa bonté / correction politique, et un moyen rapide et facile de jouer au petit juge.

Ce processus, profondément totalitaire (le prisme maoïste appliqué à toute activité et production humaine, même la plus singulière) et fasciste (car elle procède par exclusion, criminalisation, puis censure...), a imposé son délire à une partie de la critique dans les année 60 et 70. Il impose aujourd’hui ses nouveaux habits et outils théoriques à une partie de la critique. Voilà le rapport à mes yeux (ce qui, encore une fois, ne veut pas dire que Marxisme en tant que tel soit comparable à la politique des Minorités).

Re: La Critique aujourd'hui

Publié : 1 juin 19, 18:04
par Jack Carter
La revue Positif fete son numero 700

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