Le Traître du Texas (Horizons West) de Budd Boetticher 1952
Un des 4 westerns que Boetticher a réalisé pour Universal avant d'entamer sa magnifique collaboration avec Randolph Scott et Harry Joe Brown à la production. Souvent réputés mineurs, les films de la première période du cinéaste n'en sont pas moins pour autant hautement plaisants. Que ce soit dans
The Man from Alamo,
Cimarron Kid ou celui-ci, la mise en scène est déjà imparable, d'une efficacité à toute épreuve dans les séquences d'action et remplie de plans superbement travaillés ; et déjà le cinéaste prend son temps à filmer les paysages et les décors.
Horizons West, en 77 minutes, nous raconte une histoire assez riche (quoique peu originale) remplie de personnages intéressants. C'est l'histoire de deux frères ayant combattus dans le rang des sudistes et revenant au Texas après la défaite. L'un d'eux (Robert Ryan), jaloux des fortunes amassées par les yankees sur le dos de ses compatriotes et marqué par cette guerre, ne veut plus que de l'argent facile et se transforme ainsi en crapule impitoyable pour arriver à se construire un Empire sur le dos des honnêtes fermiers. Il devra lutter aussi contre son frère (Rock Hudson) et ses parents.
Habitué des durées courtes avec lesquelles il s'en sort habituellement avec maestria, pour une fois justement, il aurait fallu un peu plus de temps pour approfondir les nombreuses pistes sur lesquelles Boetticher nous lance et pour pouvoir étoffer les personnages, certains étant laissés sur le carreau comme la petite amie de Rock Hudson. Mais sinon, ça se suit sans aucun ennui, Robert Ryan est superbe dans un personnage assez complexe, Julie Adams superbement photographiée et tous les seconds rôles sont parfaitement campés. Relative déception de prime abord mais, comme pour tous les Boetticher, je suis certain que le plaisir sera décuplé au fur et à mesure des visions.
A suivre avec le 4ème Western Universal :
L'expedition de Fort King