Publié : 27 mai 07, 20:54
Lord Jim de Richard Brooks (1965)

Richard Brooks, aussi à l'aise dans le drame psychologique (La Chatte sur un toit brûlant) que dans l'action spectaculaire (Les Professionnels) était le candidat idéal pour adapter le foisonnant roman de Joseph Conrad. Parcours initiatique et voyage interieur autant qu'aventures à grand spectacle, le film entier repose sur la personnalité tourmentée de Jim.
Véritable idéaliste en quête de gloire et de perfection, Jim va devoir faire face à sa propre faillabilité lorsqu'il se laissera entraîner dans un acte de lacheté, puis juger devant ses pairs pour les faits. S'ensuit une lente déchéance avant que son intervention dans un conflit local lui gagne le respect de tous. On aurait droit à un film d'aventures classique brillant s'il n'y avait cette dernière partie d'une intensité incroyable où Jim devra affronter ses démons de la manière la plus cruelle qui soit.
Très riche thématiquement, montrant la faible distance qui sépare le lache du héros (et faisant réfléchir sur son statut), le film doit énormément à la prestation fascinante de Peter'O'Toole qui retrouve un personnage aussi ambigu et énigmatique que "Lawrence D'Arabie". Ce n'est qu'en prenant conscience de sa propre humanité et en ne se rêvant plus en icône parfaite qu'il accedera enfin au statut de héros. Le scénario de Brooks parvient parfaitement à capter le talent de Conrad pour décrire tout les facettes obscures de la nature humaine.
Visuellement c'est époustouflant de bout en bout que ce soit les scènes en mer réaliste et bien intense (une scène de tempête phénoménale), ou celles se déroulant en pleine jungle (une montée d'intensité incroyable avant un anthologique siège de forteresse). Les décors naturels d'Asie (pas si courant dans les film hollywoodien de l'époque) sont foisonnant de vie et bien en valeur par un Richard Brooks inspiré. On peut ajouter un casting prestigieux, notamment Eli Wallach en despote voisin d'un certain Colonel Kurtz, Curd Jurgens en nemesis haineuse et lache de Jim, le grand James Mason en mercenaire manipulateur et la belle Dahlia Lahvi qui parvient à rendre attachant un personnage qui sur le papier pouvait se résumer à la gentille indigène. D'office dans mes films d'aventures favoris, chef d'oeuvre. 6/6

Richard Brooks, aussi à l'aise dans le drame psychologique (La Chatte sur un toit brûlant) que dans l'action spectaculaire (Les Professionnels) était le candidat idéal pour adapter le foisonnant roman de Joseph Conrad. Parcours initiatique et voyage interieur autant qu'aventures à grand spectacle, le film entier repose sur la personnalité tourmentée de Jim.
Véritable idéaliste en quête de gloire et de perfection, Jim va devoir faire face à sa propre faillabilité lorsqu'il se laissera entraîner dans un acte de lacheté, puis juger devant ses pairs pour les faits. S'ensuit une lente déchéance avant que son intervention dans un conflit local lui gagne le respect de tous. On aurait droit à un film d'aventures classique brillant s'il n'y avait cette dernière partie d'une intensité incroyable où Jim devra affronter ses démons de la manière la plus cruelle qui soit.
Très riche thématiquement, montrant la faible distance qui sépare le lache du héros (et faisant réfléchir sur son statut), le film doit énormément à la prestation fascinante de Peter'O'Toole qui retrouve un personnage aussi ambigu et énigmatique que "Lawrence D'Arabie". Ce n'est qu'en prenant conscience de sa propre humanité et en ne se rêvant plus en icône parfaite qu'il accedera enfin au statut de héros. Le scénario de Brooks parvient parfaitement à capter le talent de Conrad pour décrire tout les facettes obscures de la nature humaine.
Visuellement c'est époustouflant de bout en bout que ce soit les scènes en mer réaliste et bien intense (une scène de tempête phénoménale), ou celles se déroulant en pleine jungle (une montée d'intensité incroyable avant un anthologique siège de forteresse). Les décors naturels d'Asie (pas si courant dans les film hollywoodien de l'époque) sont foisonnant de vie et bien en valeur par un Richard Brooks inspiré. On peut ajouter un casting prestigieux, notamment Eli Wallach en despote voisin d'un certain Colonel Kurtz, Curd Jurgens en nemesis haineuse et lache de Jim, le grand James Mason en mercenaire manipulateur et la belle Dahlia Lahvi qui parvient à rendre attachant un personnage qui sur le papier pouvait se résumer à la gentille indigène. D'office dans mes films d'aventures favoris, chef d'oeuvre. 6/6