Ratatouille a écrit :Cette séquence est effectivement un peu foireuse, mais c'est justement grâce à ces tous petits éléments foireux (il n'y en a d'ailleurs pas tant que ça) que je trouve ce film fascinant. Ça le fragilise d'autant plus, ça me le rend attachant.
Enfin c'est vraiment pour moi un pur chef-d'oeuvre, avec quelques petits bouts de WTF dedans. Et je trouve ça passionnant.
Je comprend cet attachement profond à un film, qui dépasse la simple constation de ses déficiences au profit d'un enthousiasme vibrant - et même, je trouve cette approche presque plus enrichissante qu'une approche qui se voudrait "objective" et où celle-ci dicterait le jugement final. Pour cette raison,
A.I., plus que beaucoup d'autres sans doute, est un film susceptible d'être passionnément aimé, car comme tu le dis il assume une imperfection, des fragilités, des fautes de goût qui font partie intégrante de son identité. Reste que pour ma part, et bien malgré moi, ils me freinent dans mon émotion.
Ta remarque est proche de celle de Strum, à laquelle j'apporterais cependant une nuance. Autant je suis d'accord avec ça :
Strum a écrit :Je trouve plein de défauts à A.I. J'adore A.I. Pourtant, il n'y a aucune contradiction entre ces deux phrases.
Autant je ne suis pas sûr de l'être avec ceci :
Je ne connais pas de films sans défauts et je trouve des défauts à tous mes films préférés.
Certains films (très rares, certes), je pense qu'ils sont, vraiment, sans défaut. Ce sont des films parfaits, définitifs, auxquels je ne trouve rien à redire. C'est indépendant du rapport affectif que je peux entretenir avec eux, d'ailleurs. Ces films "parfaits" peuvent me laisser de marbre.
De même, je ne trouve aucun défaut à mes films préférés : l'amour que je leur porte est bien supérieur à la constatation de l'existence de leurs failles. Et même, ça peut être précisément pour ces défauts que je les aime (je rejoins un peu ce que dit Ratatouille sur
A.I.).
Enfin bon, on coupe sans doute les cheveux en quatre et tout ceci n'est que question de terminologie.
Wagner a écrit :c'est la scène où les attaques contre la religion commencent à être très lourdes: Gigolo Joe révélant que l'église est un bon coin pour trouver des femmes qui se jettent dans ses bras aussitôt le parvis franchi, et David qui demande à la statue de la Vierge (dans la seule église du coin) si elle est la fée bleue, dont la propre statue volera en mille morceaux à la fin du film. Sans même parler du discours totalement déplacé sur les femmes tenu par Gigolo Joe à David. Il y a dans cette scène le même mélange de vulgarité sans nom et de désespoir mélancolique qu'on trouve constamment dans le film, la scène de la flesh fair notamment. J'aime bien aussi la rencontre avec le docteur Know qui recèle également son lot d'informations sur la profonde philosophie du film.
Peut-être oui, mais il me faudra davantage que ces lectures tirées de quelques répliques et situations pour me défaire de l'impression pataude donnée par la partie centrale du film. On en revient toujours au même : le laudateur d'une oeuvre trouvera toujours matière à creuser mille pistes, mille réflexions, mille richesses, là où le sceptique, resté à la porte pour tout un tas de raisons, affirmera à son interlocuteur qu'on peut bien théoriser ce qu'on veut mais qu'à la base il faut déjà éviter l'écueil de l'obésité ou du ridicule (ce qui n'est pas le cas pour moi lors de la partie centrale de ce film).