The Mist (Frank Darabont - 2008)

[Colqhoun]

J'aimerais ajouter un contrepoint à vos deux avis divergents.

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L'arrivée de l'armée, pour moi, ne fait qu'enfoncer le clou dans la noirceur du propos. Premièrement, le père flingue les vieux, la fille et son gamin. Déjà là, c'est bien noir, bien sombre, ça on le sait. Conclure comme cela aurait été certes imposant, mais la conclusion que propose Darabont donne une dimension politique au film bien plus forte qu'un "simple" suicide collectif. En effet, durant le film on apprend que cette brume et les créatures qui s'y cachent sont très probablement le fruit d'une expérience militaire qui a totalement foiré. La faute revient donc inévitablement à l'armée. Et à la fin, qui sauve le monde et emmène les survivants ? L'armée à nouveau. Je trouve cela incroyablement désabusé et cynique. Ce sont ceux qui ont plongés le monde dans le chaos et l'horreur qui finiront par le sauver. Pour ma part, difficile de ne pas y voir une allégorie de l'interventionnisme américain qui sème le trouble et qui ensuite envoie son armée sous prétexte de régler les problèmes. Même si au premier degrés on peut y voir effectivement un happy end collectif, l'arrivée de l'armée m'a laissé un goût incroyablement amer, qui, ajouté à la noirceur du suicide final, font effectivement de cette conclusion, l'une des plus sombres que l'on ait pu voir sur un écran de cinéma depuis très longtemps. Le premier film qui me vienne à l'esprit qui allait autant loin dans le pessimisme est The Thing de Carpenter.

[AtCloseRange]

Je n'ai pas trop aimé le film mais je ne suis absolument pas d'accord pour la fin.

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Si la fin est réussie, c'est justement parce qu'ils s'étaient laissé contaminer par la peur de la fin du monde et par l'absence d'espoir. Donc la seule solution qu'il sont envisagé, c'est de mourir et donc l'arrivée immédiate de l'armée (en lieu et place des monstres attendus) montre à quel point ce qu'ils ont fait était finalement irréfléchi et uniquement motivé par le désespoir. Le happy end collectif dont tu parles (le monde est finalement sauvé) ne rends pas la fin moins noire. Sincèrement la fin que tu souhaitais, je ne l'échange pour rien au monde contre la fin que nous propose Darabont

Pas du tout d'accord non plus.

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C'est sans doute une lecture un peu cynique de la moralité du film, mais au final, j'ai eu le sentiment que c'est bien la fanatique exaltée qui a triomphé.

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Mais en effet, elle a gagné puisqu'elle a réussi à imposer sa peur au groupe. Sauf que je n'en tire pas les mêmes conclusions que toi. Je reconnais qu'il peut y avoir une ambigüité, ce qui n'est pas forcément un mal.

[Jericho]

En un mot: décevant !

La mise en scène et l'ambiance huit clos ne suivent pas, je m'attendais à bien mieux de la part de Darabont...
Ça se laisse regarder malgré tout, néanmoins c'est le genre de film qu'on oublie vite !

[cinephage]

Je n'ai pas trop aimé le film mais je ne suis absolument pas d'accord pour la fin.

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Si la fin est réussie, c'est justement parce qu'ils s'étaient laissé contaminer par la peur de la fin du monde et par l'absence d'espoir. Donc la seule solution qu'il sont envisagé, c'est de mourir et donc l'arrivée immédiate de l'armée (en lieu et place des monstres attendus) montre à quel point ce qu'ils ont fait était finalement irréfléchi et uniquement motivé par le désespoir. Le happy end collectif dont tu parles (le monde est finalement sauvé) ne rends pas la fin moins noire. Sincèrement la fin que tu souhaitais, je ne l'échange pour rien au monde contre la fin que nous propose Darabont

Je partage cette façon de percevoir la fin du film (que moi, j'ai bien aimé).

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Elle évoque une discussion dans l'arrière-boutique du magasin, au cours de laquelle les "héros" déplorent que confrontée à des difficultés dramatiques, l'humanité perde son bon sens ou ses principes élémentaires. Evidemment, à ce moment, on parle de Mrs Carmody et de ses fidèles toujours plus nombreux, avec un soupçon de regret et de désapprobation. Implicitement dans cet échange se trouve la notion partagée avec le public "nous, nous sommes au dessus de la mêlée et gardons la tête froide".
La fin ramène à cet échange en démontrant que la peur/perte des repères peut faire perdre à chacun son bon sens et ses codes moraux : contrairement à ce qu'ils pensaient, les protagonistes, qui cèdent au désespoir et à la panique, ne sont pas au dessus de la mêlée, pas plus que le public qui a compris ou implicitement approuvé ce suicide final.

[Tom Peeping]

Bon, je viens d'écouter le commentaire DVD de Darabont sur la partie finale de son film.

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Donc, il a imaginé cette fin différente de celle de la nouvelle de King (où le type, la fille et le gamin partent en voiture dans la brume sans qu'on en sache plus) parce qu'il voulait montrer qu'il avait fallu que quelqu'un paie pour le retour à la normale. Et donc, c'est le héros qui a payé - par sa culpabilité - en ayant effectué ses sacrifices. Darabont dit très clairement que ça l'a intéressé de suggérer qu'en fin de compte, c'est la bigote qui avait eu raison, que le public a pourtant eu toutes les raisons de haïr tout au long du film. Une fin nihiliste où tout le monde serait mort a été un moment envisagée mais elle lui semblait faire trop "shock value" et non significative. Je comprends la position de Darabont mais ne la partage pas.

[pak]

The mist est un film raté. Pas mauvais, mais raté. Pas mauvais car il y a de très fortes scénes comme l'épisode de la corde, la tension palpable lorsque les sirènes sonnent, l'arrivée du brouillard (on a le droit d'avoir une petite pensée pour le Fog de Carpenter)... Mais raté car il faut subir les insanités religieuses récurrentes dans les films américains (en à peine deux jours, 80% des piégés du magasin deviennent des fanatiques), et les scènes d'action s'étirent à n'en plus finir où les protagonistes se mettent à hurler à tout-va le temps qu'un des leurs se fassent tuer avant de réagir (l'attaque des insectes géants par exemple). Pour une fois, le film aurait gagné à repasser à la table de montage pour élaguer un peu au milieu, car à l'instar du début à la tension croissante, la fin est une belle réussite : dommage que pour y arriver, Darabont, comme à son habitude, prenne tout (trop) son temps.

[G.T.O]

Intro du réalisateur, justifiant la vraie version à venir en dvd :

Une version N&B, ça change tout ! Quel dommage que le studio ait pris peur !

[Alphonse Tram]

Je viens de voir le film grâce au dvd.

Jusqu'ici j'avais réussi à slalomer entre les spoilers sur tous les forums. J'ai choisi d'emblée la version n&b, très réussie avec les scènes de nuit et de brumes.
J'ai vu le film seul, à une heure du mat dans le silence, et j'ai quand même bien eu les pétoches avec la scène de la pharmacie ! Excellent résultat d'ensemble, à la fois révoltant, choquant, flippant

Je suis en gros d'accord avec Colqhun. A chaud, J'ai été un peu déçu par la toute fin, puis en y relisant les derniers commentaires, je comprends Darabond finalement. Dans les bonus, King explique qu'il est d'accord avec cette fin.

[Alphonse Tram]

Il ne vous rappelle personne, ce regard bas du front ?

[Breezy]

Cricri?

[Alphonse Tram]

Essaie encore

[Alphonse Tram]

Ah CriCri = Christophe

[lowtek]

C'est franchement mal fait. Toute la mécanique humaine de la dénégation et de la crédulité est surlignée jusqu'à l'ennui. Les effets spéciaux sont moches.

[Fahrenheit]

Pas mal, bien que très, trop Stephen Kingien. Le film semble finalement venir 10 ans trop tard, au moins.
Pas grand chose de neuf pendant les 3 quarts du film qui font tout de même très téléfilms de luxe, mais cela reste assez plaisant. L'aspect religieux fait froid dans le dos.

Et puis arrive alors ce dernier quart d'heure d'une noirceur totalement abyssale accompagné par la musique parfaite de Dead Can Dance pour geler les sangs. Je n'ai pas vraiment de mot pour qualifier cette fin.
Le désespoir, l'impuissance et la détresse absolue auront rarement été autant palpable.

Je l'avais rêvé de nombreuses fois cette nouvelle, il y a 20 ans de cela. Le thème d'une fin du monde apocalyptique
m'ayant toujours excité, fasciné, titillant la partie mélancolique, pessimiste et noir de mon esprit fantasque.
Darabont ne l'a pas trop mal réussi. Mais l'adaptation aurait pu être bien plus belle si le scénariste avait pris la liberté de s'affranchir du ton de Stephen King qui a pris un sacré coup de vieux aujourd'hui d'après moi.

Restera donc surtout la nouvelle et cette fin mais quelle fin !

[Frank Einstein]

C'est franchement mal fait. Toute la mécanique humaine de la dénégation et de la crédulité est surlignée jusqu'à l'ennui. Les effets spéciaux sont moches.

Je partage presque cet avis... mais je pense que la version noir & blanc donnera du cachet au film et fera passer bien des outrances indigestes.
Vivement la sortie collector présentant les deux versions...