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Publié : 11 juin 07, 14:04
par Miss Nobody
Nestor Almendros a écrit :découvert THE MOON IS BLUE

C'est une comédie fort sympathique qui baigne dans un univers romantique saupoudré de détails croustillants. On croise de temps en temps quelques répliques à double sens, des allusions claires à la sexualité, ce qui n'a pas manqué de remuer les foules à l'époque. Si le film n'est pas inoubliable, on reste quand même bien accroché par des dialogues vifs et surtout des personnages hauts en couleurs. Ce petit brin de jeune fille, personnage principal du film, est une jolie trouvaille qui maintient l'intérêt par son décalage involontaire, sa naiveté aussi, qui détourne sans le vouloir les assauts des mâles séducteurs, en frôlant la provocation, mais en restant toujours "pure", pour schématiser.
C'est peut-être un peu bavard parfois, mais il ne faut pas oublier que c'est une base théatrale. Otto Preminger s'amuse à rythmer sa mise en scène pour nous faire oublier l'aspect statique du projet. C'est assez réussi de ce point de vue...
Tout pareil. :)

Publié : 4 août 07, 12:41
par Profondo Rosso
Mark Dixon Detective de Otto Preminger (1950)

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Preminger, Dana Andrews, Gene Tierney, toute l'équipe du mythique "Laura" ici de nouveau réuni pour une nouvelle grande réussite du film noir. Film noir plus par son intrigue et ses personnages plutôt que par son esthétique, avec des scènes essentielement tournées en studio, une tonalité plus lumineuse que la moyenne du genre et des scènes urbaines rarissime et privées de leurs dimension inquiétante. Le film repose entièrement sur la personnalité trouble de Mark Dixon fils de gangster fuyant ses origines devenu flic dur à cuire. Paraissant quasi invincible au début, il se désagrège lentement au fur et à mesure que le film avance rongé par la culpabilité (de son crime et de ses origines) ce qui permet de l'humaniser également grâce à son début d'histoire d'amour avec Gene Tierney. Très belle prestation de Dana Andrews, mélange de force et de fragilité, poussé par une droiture limite suicidaire. Hormis quelque facilités pour amener l'histoire dans la direction souhaitée (les déduction limite extralucide de Karl Malden, l'interlude avec le céquipier et sa femme) très bon et prenant film noir. 5/6

EDIT: posté par 2501 le 7 août 2007

Mark Dixon détective

"Mark Dixon détective" met en scène un policier aux méthodes musclées, le fameux archétype du dur à cuir qui ne vit que pour son métier, idéalement incarné par le charisme carré de Dana Andrews. Piégé par un passé lié à la pègre, Dixon commettra une erreur qui le fera ressurgir comme si la fatalité le ramenait de l'autre côté de la barrière.

Otto Preminger va directement à l'essentiel. Sa mise en scène est rythmée et le film ne souffre d'aucun temps mort. Tout est parfaitement calibré pour que l'histoire soit racontée sans fioritures, à la façon du grand Hollywood, tout paraît couler de source.

Le récit suit donc le parcours apparemment sans issue d'un héros qui essaie vainement de sauver sa peau. D'une manière brute, la photographie souligne la part de ténèbres qui rejaillit par accident, et qui semble constamment présente, menaçante. L'étau se reserre jusqu'à un final attendu mais efficace. Face à notre détective aux abois, on retrouve toujours avec plaisir la sublime Gene Tierney qui permet d'amplifier le drame en y ajoutant une touchante histoire d'amour impossible.

7/10

Publié : 31 oct. 07, 19:14
par Alligator
Advise & Consent (Tempête à Washington) (Otto Preminger, 1962) :
5.5/10
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Quelques plans formidablement cadrés par Preminger, de belles trouvailles photographiques et puis ici et là quelques morceaux de bravoure du côté des comédiens, je pense immanquablement à ce fieffé coquin de Laughton (son dernier rôle, rip).

Voilà à peu près tout. Le film peut se révéler un chouette outil pédagogique pour les étudiants ambitionnant sciences-po, pour connaître les arcanes du pouvoir politique américain après guerre.
Le portrait moral ou social est beaucoup plus emmerdant.
Malheureusement je ne partage pas votre enthousiasme. Difficile de rentrer vraiment dans ce film pour qui ne s'intéresse pas à ces questions politiques intérieures.

Publié : 1 nov. 07, 08:07
par Jeremy Fox
Alligator a écrit :Advise & Consent (Tempête à Washington) (Otto Preminger, 1962) :
5.5/10
Difficile de rentrer vraiment dans ce film pour qui ne s'intéresse pas à ces questions politiques intérieures.
Justement la politique ne m'a jamais intéressé et je trouve pourtant ce film passionnant de bout en bout.

Publié : 1 nov. 07, 08:49
par Alligator
:D , moi elle m'intéresse pourtant. Et je me suis emmerdé à suivre celles-ci. Le film est encore plaisant jusqu'à
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la pesante histoire de la désagrégation du couple Anderson (Don Murray/Inga Swenson) sur le passé homosexuel du sénateur. Qui m'a valu quelques sourires. Le summum du lourdingue avec la représentation du club homo new-yorkais (on monte vers les sommets du fou-rire) et le parti pris déplaisant de voir finir l'homosexuel soit dans le caniveau, soit la gorge tranchée (là je ris jaune).
Le personnage du jeune sénateur arriviste et ultra nerveux fatigue très vite. Son invraisemblable démonstration d'agressivité, la structure mafieuse de son clan politique, tout cela est montré de manière beaucoup trop ostentatoire pour être crédible.
Tout cela a fait que je suis sorti plusieurs fois du récit pour rigoler.

Publié : 1 nov. 07, 13:29
par Watkinssien
Otto Preminger est un cinéaste que j'adore, un maître de subtilité, un artiste qui a redéfini avec virtuosité les inaltérables frontières entre les émotions contradictoires, qui a mêlé le logique avec l'illogique, qui a abouti ses réflexions sur la Raison, sur l'ambiguïté de la justice et la persévérance de l'objectif à franchir la barrière du réalisme.

Mon quatuor de tête :

- Laura (chef-d'œuvre absolu - 1944)
- Autopsie d'un Meurtre (1959)
- Rivière sans retour (1954)
- Un si doux visage (1953).

Publié : 1 nov. 07, 16:58
par joe-ernst
Alligator a écrit :
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Le summum du lourdingue avec la représentation du club homo new-yorkais (on monte vers les sommets du fou-rire) et le parti pris déplaisant de voir finir l'homosexuel soit dans le caniveau, soit la gorge tranchée (là je ris jaune).
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Malgré tout, montrer ces choses-là était plutôt courageux à cette époque, et Todd Haynes ne s'y est pas trompé en rendant hommage à cette scène dans son sublime film Loin du paradis... :wink:

Re: Otto Preminger

Publié : 23 févr. 08, 18:58
par Droudrou
Un Preminger que je ne connaissais pas et où il y aurait une contribution de Dalton Trumbo !

Alors, une question ! Une seule !
Est-ce que ce film est disponible en DVD ?

Je reviendrai ultérieurement pour compléter mon intervention...

Re: Otto Preminger

Publié : 23 févr. 08, 19:11
par Ducdame
Droudrou a écrit :Est-ce que ce film est disponible en DVD ?

Oui

Zone 1 avec seulement des Stanglais CC
Zone 2 avec Audio anglais/espagnol -Soustitres esp

Dans les deux cas des transferts moyens ou médiocres.

Re: Otto Preminger

Publié : 25 févr. 08, 22:18
par Droudrou
Puisqu'il était donc question d'Otto Preminger et d'un film que je ne connaissais pas, c'est assez regrettable qu'il n'existe pas dans une version que je dirai... grand public. J'espère que j'aurai l'occasion de le découvrir un jour de la même façon que, comme certains contributeurs à DVDClassik, amateurs d'opéra, et qui attendent avec autant d'impatience que moi le "PORGY and BESS" de Gerschwin, mis en scène par Preminger...

Ceci dit, il m'était intéressant de découvrir que "Condamné au silence" bénéficiait d'un scénario de Dalton Trumbo dont Preminger utilisait les services. Pour ceux qui aiment lire, Dalton Trumbo a adapté EXODUS de Léon Uris et, en ce qui me concerne, je trouve son adaptation absolument géniale. Le film se termine de la même façon que "Condamné au Silence" par un plaidoyer en faveur d'une évolution souhaitable de certains aspects politiques des choses.

S'agissant de l'aviation, on pourrait également penser au film de John Ford avec John Wayne "L'AIGLE VOLE TOUJOURS AU SOLEIL" où existe un réel plaidoyer pour l'Aéronavale.

Connaissant insuffisamment le site DVDClassik, je pense qu'il serait intéressant de consacrer une réflexion au travail de Dalton Trumbo et d'échanger nos impressions à son sujet...

Re: Otto Preminger

Publié : 25 févr. 08, 22:50
par santiago
Après tous ces exercices d'Otto satisfaction, il serait peut être temps de faire un (O)top Preminger, non ? Voici le mien :
1 BUNNY LAKE A DISPARU 2 LAURA 3 MARK DIXON DETECTIVE 4 CRIME PASSIONNEL 5 LE MYSTERIEUX DR KORVO 6 L'HOMME AU BRAS D'OR 7 TEMPETE A WASHINGTON 8 AUTOPSIE D'UN MEURTRE 9 L'EVENTAIL DE LADY WINTERMERE 10 EXODUS 11 HUMAN FACTOR 12 FEMME OU MAITRESSE 13 UN SI DOUX VISAGE 14 LA LUNE ETAIT BLEUE 15 LE CARDINAL 16 RIVIERE SANS RETOUR 17 SAINTE JEANNE 18 CARMEN JONES 19 PREMIERE VICTOIRE 20 BONJOUR TRISTESSE 21 AMBRE 22 CONDAMNE AU SILENCE 23 ROSEBUD

LES AUTRES RESTENT A VOIR (dont La 13ème lettre, remake du Corbeau de Clouzot).

Re: Otto Preminger

Publié : 26 févr. 08, 07:26
par Droudrou
Moi c'est très simple : il n'y en a pas ! C'est PREMINGER, c'est pour moi un LABEL !

Re: Otto Preminger

Publié : 26 févr. 08, 09:46
par Watkinssien
santiago a écrit :Après tous ces exercices d'Otto satisfaction, il serait peut être temps de faire un (O)top Preminger, non ?
Déjà fait !

Re: Notez les films naphtalinés de septembre 2008

Publié : 17 sept. 08, 00:24
par Profondo Rosso
Bonjour Tristesse de Otto Preminger (1958)

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Une adaptation du roman de Françoise Sagan très fidèle et plutôt réussie. Certains aspect sont bien plus fouillé que dans le livre comme la complicité entre Cécile et son père, tout comme l'illustration de leurs vie oisive de riches fêtards insouciant, même si on se serait passé de cette artificielle construction en flashback alternant le noir et blanc et la couleur entre passé et présent (même si l'émotion fonctionne vraiment lors de la dernière scène). Les quelques nuances proviennent de l'aspect sexuel nettement moins prononcé à cause de la censure malgré quelques situations troubles et dialogues équivoques et surtout de l'interprétation. Anne Larsen parait bien moins glaciale campé par Deborah Kerr que dans le roman (très belle scène lorsqu'elle découvre la tromperie) et surtout la Cécile campé par Jean Seberg parfaite quand il faut être insouciante et espiègle mais qui peine à retraduire l'ambiguité du personnage à cause d'un côté un peu trop mûr et assuré (ceci dit elle assez assez craquante dans le film) comparé au personnage immature et encore un peu complexé physique et intellectuellement du livre. Un certains manque de surprise t d'audace donc dans cette adaptation un peu trop sage mais Preminger soigne bien la forme, un superbe technicolor qui capture bien les vues splendides des paysages du sud de la France où se déroule l'action. 4,5/6

Re: Notez les films naphtalinés de septembre 2008

Publié : 17 sept. 08, 06:55
par someone1600
Bien aimé aussi ce film. :wink: