Raoul Walsh (1887-1980)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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blaisdell
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par blaisdell »

J'avais bien aimé Le cri de la victoire lors de mon visionnage en 2003-2004: du rythme, une bonne mise en scène, un enthousiasme constant.
Peut-être que le revoir aujourd'hui me décevrait moi aussi...
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Rick Blaine
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Rick Blaine »

blaisdell a écrit :J'avais bien aimé Le cri de la victoire lors de mon visionnage en 2003-2004: du rythme, une bonne mise en scène, un enthousiasme constant.

Vu il y a 4 ou 5 ans, j'en avais également pensé beaucoup de bien, un film atypique et passionnant.
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Ann Harding
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Ann Harding »

Rick Blaine a écrit :
blaisdell a écrit :J'avais bien aimé Le cri de la victoire lors de mon visionnage en 2003-2004: du rythme, une bonne mise en scène, un enthousiasme constant.
Vu il y a 4 ou 5 ans, j'en avais également pensé beaucoup de bien, un film atypique et passionnant.
Moi aussi, j'avais beaucoup aimé le film lorsque je l'avais découvert il y a bien 25 ans. Mais, cette fois-ci, j'ai été vraiment déçue. Je ne suis probablement plus tout à fait la même personne, ni la même cinéphile que j'étais. Je suis probablement plus sensible à certains détails qui m'avaient échappé àla première vision...
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hellrick
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par hellrick »

BARBE NOIRE LE PIRATE

J'ai trouvé ce film bien bavard et pour une fois je serais d'accord avec Tavernier qui le décrit comme "un très mauvais film de pirates aux décors affligeants"...En effet seule la fin relance un peu l'intérêt avec une noirceur surprenante qui confine au sadisme (la mort du pirate noyé par la marée), le reste tient plus du "film dans une cabine de bateau" que d'un vrai film d'aventures. Et que le rythme est mou...difficile de se passionner pour l'intrigue et pour les chassé croisés entre les personnages...Les combats navals, eux, sentent vraiment la maquette à plein nez et n'interviennent que dans la seconde partie du film, après 50 minutes bien languissantes.

Dommage, je m'attendais à mieux :?
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homerwell
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par homerwell »

Ann Harding a écrit :
Rick Blaine a écrit : Vu il y a 4 ou 5 ans, j'en avais également pensé beaucoup de bien, un film atypique et passionnant.
Moi aussi, j'avais beaucoup aimé le film lorsque je l'avais découvert il y a bien 25 ans. Mais, cette fois-ci, j'ai été vraiment déçue. Je ne suis probablement plus tout à fait la même personne, ni la même cinéphile que j'étais.

Je suis probablement plus sensible à certains détails qui m'avaient échappé àla première vision...
Mais encore ? :wink:
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Ann Harding
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Ann Harding »

homerwell a écrit :
Ann Harding a écrit : Moi aussi, j'avais beaucoup aimé le film lorsque je l'avais découvert il y a bien 25 ans. Mais, cette fois-ci, j'ai été vraiment déçue. Je ne suis probablement plus tout à fait la même personne, ni la même cinéphile que j'étais.
Je suis probablement plus sensible à certains détails qui m'avaient échappé à la première vision...
Mais encore ? :wink:
L'abus de transparences, le portrait des personnages féminins très stéréotypés et un manque de rythme certain. La proximité avec Les Nus et les morts que j'avais regardé juste avant n'a rien arrangé...
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par someone1600 »

Regarder recemment les films Uncertain Glory et Objective Burma ! Le premier est un bon petit film et le second un des meilleurs films de guerre que j'aie vu. Film du mois pour moi d'ailleurs.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par homerwell »

Ann Harding a écrit : La proximité avec Les Nus et les morts que j'avais regardé juste avant n'a rien arrangé...
J'aimerais bien le voir ce Walsh.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par blaisdell »

hellrick a écrit :BARBE NOIRE LE PIRATE

J'ai trouvé ce film bien bavard et pour une fois je serais d'accord avec Tavernier qui le décrit comme "un très mauvais film de pirates aux décors affligeants"...En effet seule la fin relance un peu l'intérêt avec une noirceur surprenante qui confine au sadisme (la mort du pirate noyé par la marée), le reste tient plus du "film dans une cabine de bateau" que d'un vrai film d'aventures. Et que le rythme est mou...difficile de se passionner pour l'intrigue et pour les chassé croisés entre les personnages...Les combats navals, eux, sentent vraiment la maquette à plein nez et n'interviennent que dans la seconde partie du film, après 50 minutes bien languissantes.

Dommage, je m'attendais à mieux :?
Sans doute le moins bon des films maritimes de Walsh, moins gâté par la RKO que par la Warner.
Avec une photo assez moche aussi...
Mais Robert Newton est un pirate assez réjouissant.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par allen john »

The thief of Bagdad (Raoul Walsh, 1924)

Au moment d'entamer la réalisation de ce film, Douglas Fairbanks triomphe: ses trois premiers films spectaculaires (The Mark of zorro, The three musketeers, Robin Hood) ont confirmé la validité de son intuition, et c'est en héros qu'il a été accueilli en Europe. Reçu en embassadeur partout, il a aussi pu vérifier la solidité de l'industrie Allemande du cinéma, et s'est porté volontaire pour faire distribuer un certain nombre de films par le biais de la United Artists... avec une idée derrière la tête. Il envisage de réaliser un film merveilleux, et va s'inspirer de ce qu'il a vu. C'est une sage décision, le film fantastique Américain étant à cette époque en l'état de voeu pieux, il fallait s'inspirer de ceux qui savaient y faire: en 1924, la révolution de Caligari est passée par là, et on a pu voir sur les écrans Allemands Der müde Tod (Les trois lumières) et Die Nibelungen, de Fritz Lang, ou Le cabinet des figures de cire, de Paul Leni: ces trois films en particulier fourniront l'inspiration visuelle du nouveau Doug... Et puis il peut se vanter de bien remplir les salles avec ses films, et comme la United artists a été créée en premier lieu dans la but de satisfaire aux désirs des artistes (Chaplin, fairbanks, Pickford et Griffith) qui l'ont imaginée, c'est en toute confiance qu'il se lance dans le tournage d'un film unique pour les années 20: un film fantastique, extravagant, mais tellement bien pensé et tellement soigné qu'il est encore irrésistible 9 décennies plus tard... Pour accomplir cet exploit, Fairbanks s'attache les services d'un jeune réalisateur qui monte, Raoul Walsh, avec lequel la complicité sera des plus efficaces.

Ahmed, le voleur de Bagdad interprété par fairbanks, rejoint la liste des héros typiques de l'acteur: valeureux, c'est dans l'action qu'ils se définissent; ils ne négligent pas le déguisement (Zorro), et seront le plus souvent aidés dans leur volonté de sauver autrui par l'amour. Une fois motivés, ils peuvent déplacer les montagnes, et l'énergie athlétique dont ils font preuve peut éventuellement s'accompagner d'une aide, venue au bon moment, des hommes et des femmes qu'ils ont fédéré: voir bien sur Robin Hood, et plus tard The gaucho, ou The black Pirate. Mais surtout, les films sont un peu des parcours initiatiques dans lesquels le personnage principal va définir sa vraie nature: A Don Diego, l'inutile nobliau ridicule, Fairbanks oppose la flamboyance de Zorro; le "pirate noir" n'est pas en réalité le chef dur qu'il semble être, c'est un prince, et le Gaucho sera sauvé par l'amour... Comme le voleur de Bagdad. Mais celui-ci sera aussi sauvé par un certain nombre d'accessoires magiques, importés d'Allemagne: objets venus de l'orient dont un tapis volant (Les trois lumières) bestiaire imaginaire fantastique dans lequel brille un dragon (Die Nibelungen); le tout sera situé dans un orient constamment stylisé, assumé comme faux (Inspiré du Cabinet des figures de cire), et dont le rendu va bénéficier d'une idée toute simple: c'est une immersion complète, on ne verra aucune couture, ainsi on pourra assumer que le décor de Bagdad est fait d'un sol ciré, y compris dans la rue, ainsi, il sera possible d'assumer cette fausse mer faite de toile... Le résultat est proche d'un décor d'opéra.

A l'expressionisme de ses sources, Fairbanks va opposer une autre forme d'exagération, en accentuant le coté ballet de sa propre prestation, d'autant que les figurants sont tellement nombreux qu'il faut bien faire un effort pour que l'acteur s'en détache. Un bon exemple de cette gestuelle exagérée se trouve au début du film, lorsque Fairbanks est encore un simple voleur, et parcourt de balcon en toit les rues de Bagdad, en grapillant son déjeuner, et les bourses tentantes des passants. Voyant la démonstration d'une corde magique, il la convoite, et fait un geste de la main, qui fait d'ailleurs penser à un enfant. Ce geste répété n'a rien de naturel, mais est parfaitement clair. Autre avantage pour l'acteur, il peut, pour une fois, échapper au maquillage qui le blanchit considérablement habituellement, puisque Fairbanks est un adepte des activités sportives sous le ciel de Californie et sa peau constamment exposée a le plus souvent besoin qu'on l'assagisse un peu s'il veut jouer un D'artagnan ou un Robin Hood... Ici, c'est un Fairbanks au naturel, habillé de peu d'étoffe du reste, qui va exposer son corps d'athlète dans des gestes plus emphatiques encore que d'habitude. Enfin, l'exagération et l'exacerbation des mouvements sont étendues à l'ensemble du casting, dans lequel on reconnait Julanne Johnston en princesse, So-Jin en prince Mongol, Anna May Wong en traitresse, et Snitz Edwards en copain du héros; Ahmed est donc un voleur militant, qui ne vit que par une seule philosophie: quand il a envie de quelque chose, il le prend. Lorsque c'est une belle princesse qu'il convoite, il va mettre au point un stratagème pour être l'un des princes qui s'alignent pour venir lui faire officiellement la cour. Et va du même coup êrte transformé par la révélation de l'amour... Mais parmi ses rivaux, il y a ura aussi le fourbe prince des Mongols, cruel et plein de ressources pour faire le mal et assumer son but: la domination...

On le voit, ça se gâte vers la fin du résumé, puisque cette sale manie de donner le mauvais rôle aux Asiatiques est ici présentée de façon spectaculaire, avec deux des stars Orientales les plus populaires. Mais dans le cadre du film, situé dans un imaginaire de carton-pâte (Avec les beaux décors en somptueux vrai-faux de William Cameron Menzies), cette odieuse convention s'accepte finalement assez bien... Et avec ses treize bobines, et 152 minutes de projection, le film s'offre le luxe d'être l'un des plus longs films Américains des années 20, je parle ici des durées de films en exploitation, non lors de premières, souvent plus longues. Cette longueur inhabituelle est sans doute l'une des raisons qui vont pousser le public à bouder le film, hélas... Dommage parce que non seulement c'est une fête visuelle, mais en prime les effets spéciaux sont très réussis, la cohérence des séquences merveilleuses un rare succès dans un pays qui, répétons-le, ne savait pas encore faire du cinéma fantastique... Et Walsh dans tout ça? Disons que d'une part, il peut s'enorgueillir d'avoir réalisé non seulement le plus long, le plus cher, mais aussi le meilleur des films de Fairbanks. Et sa réputation n'est aujourd'hui plus à faire, mais l'image du conteur génial est née de ce genre de films, dans lesquels le metteur en scène s'efface derrière l'efficacité de ses dispositifs. Et il fallait du talent pour réussir à rendre cohérent un mélange entre personnages bien définis, décors délirant et envahissant, et histoire de longue haleine; réussite, selon moi, sur toute la ligne: on ne perd jamais de vue les héros, et les allers-retours entre Ahmed et ses concurrents lors de la recherche d'un objet magique pour permettre de départager les "princes" afin de déterminer qui emportera la main de la princesse sont un conte qui se boit comme du petit lait. Quant aux imports (Dragons, tapis volant, boule de cristal, cape d'invisibilité), ils sont parfaitement rendus, et ne se content pas d'apparaitre, le metteur en scène les a dotés de vie... Donc c'est un grand film de Raoul Walsh, autant qu'un grand Fairbanks... celui-ci va avoir du mal, d'ailleurs, à suivre ce film, c'est le moins que l'on puisse dire. En attendant, replongeons-nous dans l'un des plus beaux films des années 20, si possible avec la musique inspirée de Rimsky-Korsakov qui était déja le principal choix en 1924...

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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Ann Harding »

Comme Allen John revient sur Thief of Bagdad, ça tombe bien! Je viens de lire qu'une nouvelle restauration de film de Walsh devrait sortir durant l'année en DVD et Blu-Ray aux USA avec en prime la partition de Carl Davis. 8) Pas encore de date pour le moment.
La même compagnie sortira aussi Intolerance en DVD et Blu-Ray avec également la géniale partition de Carl Davis (enfin !!!).
Je ne connais pas le nom du label car il semble que ce sera un nouveau venu sur le marché du DVD.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Watkinssien »

Ouf, ça fait baver, tout cela !
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par allen john »

Ann Harding a écrit :Comme Allen John revient sur Thief of Bagdad, ça tombe bien! Je viens de lire qu'une nouvelle restauration de film de Walsh devrait sortir durant l'année en DVD et Blu-Ray aux USA avec en prime la partition de Carl Davis. 8) Pas encore de date pour le moment.
La même compagnie sortira aussi Intolerance en DVD et Blu-Ray avec également la géniale partition de Carl Davis (enfin !!!).
Je ne connais pas le nom du label car il semble que ce sera un nouveau venu sur le marché du DVD.
Et la, tu vois, j'ai les deux genoux à terre, et je contemple le ciel, une larme à l'oeil. La partition de Davis est en effet sublime pour Intolerance, mais plus encore pour Thief, qui est sorti aussi en VHS, dans une collection consacrée aux Channel 4 silents (j'avais aussi leur Broken Blossoms...)...
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par feb »

Ann Harding a écrit :Comme Allen John revient sur Thief of Bagdad, ça tombe bien! Je viens de lire qu'une nouvelle restauration de film de Walsh devrait sortir durant l'année en DVD et Blu-Ray aux USA avec en prime la partition de Carl Davis. 8) Pas encore de date pour le moment.
:shock: JOIE !
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Jeremy Fox »

La Brigade héroïque et son DVD Sidonis constituent le western du Week-End
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