Eric Rohmer (1920-2010)

[AtCloseRange]

Je pense que mon "problème" avec le film, c'est son principe même. Ce que je recherche avant tout au cinéma, c'est que les images parlent. Ici, c'est trop peu le cas à mon goût.
Je ne dis pas du tout qu'il n'y a pas de mise en scène mais je ne peux pas adhérer complètement à un cinéma qui dépend autant de ce qui y est dit.
Mais bon, de la dizaine de Rohmer que j'ai vu, c'est la première fois que ça me marque autant.

Pour revenir sur la pari Pascalien qui sert de noeud au film, il y a une phrase qui m'a un peu interloqué.
Je ne sais plus qui dit que 0 fois l'infini, ça fait 0. Or je crois bien que c'est hautement discutable, non?
C'est justement la beauté de la chose que le résultat d'une telle équation est indéterminé.

[Jordan White]

Je pense que mon "problème" avec le film, c'est son principe même. Ce que je recherche avant tout au cinéma, c'est que les images parlent. Ici, c'est trop peu le cas à mon goût.
Je ne dis pas du tout qu'il n'y a pas de mise en scène mais je ne peux pas adhérer complètement à un cinéma qui dépend autant de ce qui y est dit.

Le cinéma a été inventé pour des moments comme celui-ci :

[MJ]

Je sais bien que c'est une constante chez lui mais il y a bien plusieurs moments dans cette fameuse nuit chez Maud où j'ai failli décrocher tellement je trouvais qu'on y faisait du surplace (surtout dans la 2ème partie où Fabian et Trintignant sont seuls).

La confession de Maud sur le décès de son mari, c'est pourtant tellement émouvant! Tout cette conversation en tête-à-tête prend d'ailleurs un sens nouveau durant le dernières minutes du film - et de façon non-dialoguée. C'est toute la force du cinéma de Rohmer: le rapport difficile entre l'image et la parole.

[AtCloseRange]

Pour tout dire, mes paupières commençaient à subir les effets de la gravité un peu avant ce moment-là.

Je pense que mon "problème" avec le film, c'est son principe même. Ce que je recherche avant tout au cinéma, c'est que les images parlent. Ici, c'est trop peu le cas à mon goût.
Je ne dis pas du tout qu'il n'y a pas de mise en scène mais je ne peux pas adhérer complètement à un cinéma qui dépend autant de ce qui y est dit.

Le cinéma a été inventé pour des moments comme celui-ci :

Yep, c'est un beau moment, même chose avec le réveil mais le problème se joue sur la longueur de cette scène. Cette nuit chez Maud est trop longue pour moi (c'est grossièrement la moitié du film).

[giftongue]

Trop bon! Dans le dvd livré avec Cinéma 09, il y a un enregistrement de Rohmer présentant en 2004 trois de ses films pour la télévision scolaire au Palais de Chaillot dont une anecdote drôlissime sur la caméra mécanique que lui avait prêté Nestor Almendros pour le tournage des Contemplations : cette caméra fonctionnait sur des plans de quinze secondes (c'est le même modèle utilisé pour La boulangère de Monceau) mais elle était habituée à la chaleur (Almendros revenait de faire un film à Cuba) et il soufflait un vent épouvantable à Jersey donc Rohmer était obligé de coucher chaque soir avec sa caméra pour la réchauffer! ( Il raconte la même anecdote dans l'entretien de 2010 avec Hélène Waysbord mais sans en donner ce détail truculent!)

[julien]

Ah oui, je crois que ce sont ces petites caméras 16mm, très légères qui font un bruit de moulin à café et que tu es obligé de remonter systématiquement, après chaque prise. C'est souvent à cause de cela d'ailleurs que beaucoup de réalisateurs de cette époque, étaient obligés de post-synchroniser leurs films, pour ne pas que l'on entende le bruit de la caméra.

[locktal]

Le sceren vient de sortir un document exceptionnel sur Eric Rohmer composé de 4 DVD présentant son travail dans les années 60 au sein de la télévision scolaire. Ces films sont inédits en DVD et constituent pour les adeptes du 7e art un véritable joyau d’un monument de l’histoire du cinéma.


Fiche produit :

Eric Rohmer
Le laboratoire d’Eric Rohmer,
Un cinéaste à la télévision scolaire…
Ce coffret de 4 dvd propose de découvrir la genèse du travail
d’Eric Rohmer alors réalisateur pour la télévision scolaire.
Il présente un ensemble inédit de treize de ses films pédagogiques.

Code ISBN 978-2-240-03241-6
Référence SCEREN CNDP 755B0828

Prix : 35 €



A partir de 1963, Éric Rohmer travaille comme réalisateur pour la Radio-Télévision scolaire, organisme public placé sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale. Il est encore un cinéaste en devenir, auteur d'un long métrage confidentiel, Le Signe du lion, et de plusieurs courts métrages tournés en amateur ; il est surtout professeur de lettres, écrivain et ex-rédacteur en chef de la prestigieuse revue Les Cahiers du cinéma. Pendant sept ans, jusqu'en 1970, il conçoit et réalise une trentaine d'émissions aux titres évocateurs : Le Français, langue vivante ?, Entretien sur le béton, Métamorphoses du paysage. Il rédige également pour chaque programme une fiche pédagogique, qui décrit minutieusement le contenu, expose l'intention de l'auteur et suggère des utilisations possibles en classe. L'ambition de Rohmer est simple et complexe à la fois, adossée à une conception toute personnelle des techniques d'enseignement par l'image. Aux lycéens, il ne veut pas asséner de vaines théories ni imposer de plates illustrations : il joue de la grammaire cinématographique pour stimuler l'esprit, favoriser l'écoute, exprimer différemment des sentiments et des idées.
Ces " petites choses " comme il les appelait, ces courts métrages de 20 ou 30 minutes, reflets de la curiosité encyclopédique de leur auteur, ont été pendant plusieurs années le laboratoire d'Éric Rohmer. Ce formidable outil expérimental lui a permis de devenir l'auteur singulier de Ma nuit chez Maud en 1969, puis des nombreux films, reliés souvent à des thématiques (Comédies et proverbes, Contes des quatre saisons), qui ont suivi.

Pour vous le procurer
Librairie de L’éducation
13 rue du four
75006 Paris
Tel (numéro vert) : 0 800 008 212
Fax : 01.46.34.82.01.
ou sur http://www.sceren.com

J'aimerai bien me procurer ce coffret mais je ne le trouve pas sur le site...

[Federico]

Ah oui, je crois que ce sont ces petites caméras 16mm, très légères qui font un bruit de moulin à café et que tu es obligé de remonter systématiquement, après chaque prise. C'est souvent à cause de cela d'ailleurs que beaucoup de réalisateurs de cette époque, étaient obligés de post-synchroniser leurs films, pour ne pas que l'on entende le bruit de la caméra.

Je pense qu'il doit s'agir de la fameuse Paillard Bolex H-16. Je l'ai un peu pratiquée, c'est un drôle d'engin, à la fois sympa mais qui peut rendre dingo.

[julien]

C'est peut-être ça en effet mais je me demande s'il ne s'agirait pas d'un modèle encore plus économique parce que quand tu vois les images qu'il a tourné avec, c'est quand même pas de la très bonne qualité. J'ai vu d'ailleurs dans la revue qu'aprés le tournage assez chaotique des Petites Filles Modèles, il souhaitait alléger son équipe au maximum et tourner avec la plus grande simplicité de moyen. Son style volontairement "amateur", résulterait à priori, grandement de cette malheureuse experience. Peu de chances effectivement que le film voit le jour puisque d'aprés ce que j'ai pu lire ils n'ont monté que les rushs mais sans faire le mixage audio. Donc le son est peut-être définitivement perdu...

[Federico]

Plus simple, voire basique, que la Bolex en 16mm, je vois pas (aucune pièce électrique, pas de cellule...). Surtout si on a juste monté la petite tourelle d'objectifs standards, peu lumineux. La qualité d'image s'en ressent fatalement.

[Amarcord]

Le fameux coffret Le laboratoire d'Eric Rohmer, un cinéaste à la Télévision Scolaire est enfin disponible sur le site de la Sceren !
L'occasion pour moi de dire que je l'ai enfin dégusté (en partie)... Quelle émotion de voir (VOIR !) Rohmer parler... Certes, le maître apparaît affaibli et vieillissant, mais dès qu'il se met à parler, quel débit ! Quelle vivacité ! Et son intelligence est intacte. Tour à tour sérieux et facétieux, toujours docte et didactique, jamais précieux, toujours précis (sa mémoire ne lui fait défaut qu'à quelques rares exceptions près), c'est un vrai bonheur d'écouter et (j'insiste) de VOIR ce cinéaste finalement si mystérieux, si rare, habituellement si effacé... J'ignore comment Hélène Waysbord s'y est pris pour le convaincre (j'imagine que ça a dû prendre du temps), mais là, pour le coup, je pense qu'on peut vraiment qualifier cet entretien de près de deux heures de ce terme pourtant si galvaudé : exceptionnel !
A signaler également (toujours à la Sceren), la sortie très récente d'un livre qui analyse le film Conte d'été. Ouvrage richement illustré.
...Et le gentil vendeur m'a offert en prime l'affiche de la soirée de présentation du coffret DVD à Beaubourg !

[locktal]

Ah ! Le coffret est enfin disponible sur le site !

Merci pour cette bonne nouvelle

[Père Jules]

Les nuits de la pleine lune (1984)

Rapidement (pas comme Demi-Lune quoi ): quelle purge ! J'en avais déjà ras-le-bol au bout de dix minutes. Pascale Ogier est insupportable; j'ai eu envie de lui mettre des claques tout le long du film. Les tiraillements amoureux de ces bobos à peine trentenaires ne m'ont jamais intéressé, bien au contraire. J'ai éprouvé une haine profonde pour tous ces personnages (à la limite, seul Tcheky Karyo semble agir comme autre chose qu'un personnage débitant ses lignes de texte, comme un personnage ayant un minimum de substance en somme). Et puis - putain ! - les années 80 étaient vraiment horribles (hein Demi-Lune ): coupe de cheveux à la con, fringues immondes et musique à chier... sans parler de Ogier et son sac à main en plastoc'...

C'est pas demain qu'un film de Rohmer se retrouvera dans mon lecteur.
Voilà.

Pas taper Jeremy

[Amarcord]

Quelle tristesse !

[Père Jules]

Quelle tristesse !

On verra dans trente ans... Mais là, du haut de ma récente paternité, tout ça m'a paru aussi dérisoire qu'insupportable.
Et puis ce n'est même pas beau regarder. Juste chiant.