Vincente Minnelli (1903-1986)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Cathy »

Je suis ravie que tu aies apprécié Kismet, c'est une sorte de gros bonbon acidulé, avec des couleurs flamboyantes, un kitsch avéré, mais cela fait parfois du bien, cette débauche de couleurs, de kitsch. Bref je ne me sens plus seule à avoir apprécier ce film :) !
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Jeremy Fox
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :Je suis ravie que tu aies apprécié Kismet, c'est une sorte de gros bonbon acidulé, avec des couleurs flamboyantes, un kitsch avéré, mais cela fait parfois du bien, cette débauche de couleurs, de kitsch. Bref je ne me sens plus seule à avoir apprécier ce film :) !
Et je le répète une fois de plus, Howard Keel est un acteur que j'adore vraiment (il force immédiatement la sympathie dans chacun de ses rôles et je le trouve très drôle) et qui de plus est un formidable chanteur. Sa voix profonde est assez unique dans le genre.
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Cathy
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Cathy »

J'adore aussi Howard Keel, il est bonhomme, séduisant, a une superbe voix. Il y a une sorte d'humour qui émane de ses prestations, que cela en est jubilatoire :) !
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Jeremy Fox
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19- La Vie passionnée de Van Gogh (Lust for Life) 1956 de Vincente Minnelli MGM

Après l’échec public et critique de son pourtant honorable Kismet qu’il tourna l’année précédente sans conviction, Minnelli peut enfin se lancer dans un de ses souhaits les plus ardents, un film sur le peintre Van Gogh. Quel contraste ! Après la débauche de couleurs, de toiles peintes et de costumes du joyeux Kismet, Minnelli signe son film pour l'instant le plus sombre. Quand l’un des plus talentueux plasticiens du 7ème art prend pour sujet l’un des peintres les plus admirés du 19ème siècle, le résultat ne pouvait que se révéler brillant ; ce qu’il est incontestablement malgré parfois une incapacité du cinéaste à bien capter la réalité. Ce réalisateur de l’artifice, spécialiste de la description de milieux 'bourgeois', peine de temps à autre à rendre authentique sa peinture des hommes et des femmes de tous les jours qui semblent souvent figés comme sur des tableaux justement ; on aurait aimé parfois un peu plus de vie dans cette reconstitution ! Van Gogh inspirera un autre très grand film dans les années 90, celui d’un cinéaste d’une égale envergure mais stylistiquement aux antipodes de Minnelli, Maurice Pialat.

Après l’échec de Kismet, le cinéaste américain veut s’aérer du tournage en studio et s’envole pour l’Europe où il vient filmer sa biographie du peintre tourmenté sur les lieux même où il vécut : en France, en Belgique et en Hollande. Chronologiquement, s’étalant à partir du moment où le jeune Vincent arrive dans la région minière du Borinage pour prêcher auprès des pauvres jusqu’à l’instant de sa mort, le film se révèle être plus un drame psychologique qu’un film sur la peinture (sujet qui est pourtant traité, que les puristes se rassurent !) Minnelli réalise un drame à la fois sombre et lyrique, ardent et vibrant, sa caméra tour à tour discrète et virtuose venant épouser les contours du cerveau torturé de son héros dont le parcours dans la vie est pour le moins chaotique et dépressif. La séquence du réveil avec ce panoramique, ce travelling au dessus du verger en fleurs et les multiples fondus enchainés qui s’ensuivent sur la musique sublime et inspirée de Miklos Rozsa est un des nombreux admirables ‘morceaux’ de ce Lust for Life faisant partie des belles réussites parmi les œuvres dramatiques de Minnelli qui n’est décidément pas, on ne le dira jamais assez, qu’un cinéaste cantonné au ‘Musical’ même si jusque là, c’est toujours dans ce domaine qu’il se révèle le plus virtuose et le plus débordant d’enthousiasme et de fantaisie.

Kirk Douglas est totalement habité par son personnage et l’on s’étonne encore aujourd’hui que Yul Brynner lui ai ravi l’Oscar pour Le Roi et moi. En revanche, Anthony Quinn, excellent dans la peau de Gauguin, remportera la récompense du meilleur second rôle masculin : il ne l’a pas volé tellement sa création, quoique assez courte, reste marquante. Ses scènes avec Kirk Douglas se révèlent être les plus puissantes et inoubliables du film. On regrettera seulement un casting d’autres seconds rôles sans trop de relief. Il va de soi que le travail sur la couleur est mémorable (même si on s’éloigne ici de beaucoup du Technicolor flamboyant), que certains plans sont d’une beauté picturale à couper le souffle, Minnelli prouvant qu’il pouvait être un grand paysagiste en dehors des studios (ce qu’il avait déjà démontré avec The Long, Long Trailer) et que le scénario, basé en partie sur l’échange épistolaire entre Vincent et son frère Théo, est d’une très grande intelligence même si parfois trop schématique. Bref, tout le brio technique de la MGM et toute l’élégance et le lyrisme de Minnelli pour un film plus exalté qu’impressionniste, hollywoodien en diable, parfait complément au réalisme du Van Gogh de Pialat.

7/10

A suivre : Tea and Sympathy
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Jeremy Fox
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20- Thé et Sympathie (Tea and Sympathy) 1956 de Vincente Minnelli MGM

Tom se souvient : dix années auparavant au collège, alors âgé de 18 ans, il avait été l'objet des moqueries et quolibets de ses camarades à cause de sa sensibilité qui le portait plus vers la lecture, la musique et la solitude que vers les sports violents, les filles et le chahut. Traité de 'Sister Boy', il avait heureusement trouvé le soutien de Laura, l'épouse du professeur de gymnastique. Ne trouvant plus ni réconfort ni amour au sein de son couple, cette dernière allait reporter son affection sur ce jeune homme déphasé, n'arrivant pas à trouver sa place auprès de ses camarades qui plaçaient la virilité au dessus de tout.

Avant de commencer le tournage européen de Lust for Life, Pandro Berman avait déjà demandé à Minnelli de diriger l'adaptation de la pièce de Robert Anderson jouée sur scène par Deborah Kerr, John Kerr et Leif Erickson qui reprendront donc leurs rôles respectifs à l'écran. C'est Elia Kazan qui avait monté cette pièce sur l'homosexualité. Censure oblige, pas d'homosexualité dans le film mais un jeune homme artiste, rêveur et plus sensible dont on se moque pour ses goûts et ses habitudes. Le thème en devient donc plus universel, le droit à la différence.

Le résultat est un film en demi-teinte, doux-amer, d'une extrême délicatesse à tous les niveaux, du score d'Adolph Deutsch jusque dans la photographie de John Alton qui s'éloigne de la flamboyance habituelle du Technicolor pour des couleurs plus pastel. Les décors, costumes et dialogues participent de cette extrême élégance de ton et de traitement cinématographique. On pourra regretter un manque des quelques flagrances lyriques coutumières du cinéaste et un traitement trop théâtral du scénario avec de très longues séquences dialoguées à deux ou trois personnages mais l'intelligence et la sensibilité du propos sont bien là malgré des personnages un peu trop typés et manquant ainsi un peu de subtilité. John Kerr reprend avec tact un personnage assez similaire à celui qu'il interprétait dans La Toile d'araignée, celui d'un jeune homme tourmenté et mal dans sa peau du fait de se trouver 'hors-norme' au sein d'une société prônant le machisme et la virilité ; Deborah Kerr est égale à elle-même dans son rôle de femme sensible, compréhensive et aimante et Leif Erickson parfait dans celui de l'époux cachant ses penchants artistiques sous une vulgarité de façade et de 'sociabilité'. Minnelli est un peu moins à l'aise lorsqu'il ne met en scène que des jeunes gens ; la séquence entre Tom et son camarade de chambre, ce dernier lui expliquant comment effacer ses 'anormalités', se révèle manquer de finesse (Delmer Daves, dans ses derniers mélos, sera plus à l'aise avec la jeunesse). Et dans l'ensemble, à force de gommer tout élan lyrique, Minnelli nous empêche d'être aussi touché que nous aurions aimé l'être (enfin là, je parle pour moi). Tea and Sympathy reste cependant un très beau film et son dernier quart d'heure d'une rare mélancolie est bouleversant tout en restant d'une extrême douceur. La scène finale de la lettre lue par la voix off de Deborah Kerr mérite de rester dans une anthologie du cinéaste ; d'une grande amertume et d'une sublime beauté.

7/10

A suivre : The Designing Woman
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Jeremy Fox
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

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21- La Femme modèle (Designing Woman) 1957 de Vincente Minnelli MGM

Mike, journaliste sportif, rencontre lors d'une soirée bien arrosée Marilla, une femme modiste dont il tombe immédiatement amoureux. Ils se marient dans la foulée et rentrent à New York où ils vivent tous deux. C'est seulement de retour chez eux qu'ils se rendent compte à quel point leurs univers diffèrent ; le sien est rustre, spartiate et vulgaire alors qu'elle vit dans le luxe entourée d'une société superficielle et snob. Premier point d'achoppement ! La difficulté de leur relation se complique encore lorsque l’on apprend que Mike a encore une maîtresse qui ignore tout de son mariage et qui va se trouver être la vedette d’un spectacle dont Marilla doit s’occuper des costumes, le producteur du spectacle n’étant autre qu’un amoureux transi de Marilla. Vous me suivez toujours ? Puisque ce n’est pas tout : Mike, ayant écrit une série d’articles sans concessions sur le monde vérolé de la boxe, l’un des principaux intéressés par ces attaques va tenter de l’intimider en faisant peser une menace sur sa vie avant de s’en prendre à son épouse… Tout ceci racontée en voix off par tous les protagonistes de l’intrigue les uns après les autres.

Après Thé et Sympathie, Minnelli retourne à un univers beaucoup plus léger puisqu’il s’agit d’une comédie qui rappelle vaguement La Femme de l’année de George Stevens (première apparition du couple/duo Tracy-Hepburn) dans son thème de la difficulté de cohabiter lorsque les deux membres du couple vivent et travaillent dans deux mondes aussi différents. Mais là où le film de Stevens opérait un virage à 180° dans le mélodrame, celui de Minnelli est une pure comédie lorgnant même parfois vers le burlesque. Celle-ci devait être réalisée par Joshua Logan avec Grace Kelly, Cyd Charisse et James Stewart. Préférant tourner Bus Stop, il laissa la bride à Minnelli qui se retrouva avec un casting entièrement remodelé qui nous donne l’occasion de découvrir les talents comiques de Gregory Peck et Lauren Bacall qui se révèlent tous deux absolument parfaits dans des registres encore nouveau pour eux (même si Vacances Romaines pouvait le laisser présager pour l’acteur), semblant s’amuser comme des fous. Le thème n’est pas foncièrement nouveau pour Minnelli puisque dans Le père de la mariée, une partie du comique venait déjà de la confrontation entre une famille d’américains moyens et une autre de la bourgeoisie et que dans La roulotte du plaisir, il nous montrait le désastre de citadins confrontés à l’univers alentour des villes. La Femme modèle mélange allègrement et harmonieusement plusieurs formes de comiques ; le comique de situation, les quiproquos, le burlesque ‘tarte à la crème’ (combien de chutes, coups reçus et aliments renversés), les gags à effets visuels (la photo déchirée) et sonores (les bruits amplifiés par la gueule de bois)… Tout ceci sur un rythme expressément modéré, loin des ‘Screwball Comedy’, Minnelli et son scénariste prenant leur temps pour mettre en place cette mécanique remarquablement huilée mais qui ne semble jamais forcée car nous avons malgré tout le loisir de nous attacher aux personnages ; nous regrettons presque que tout se finisse beaucoup trop vite, les péripéties s’accélérant un peu trop dans la dernière demi-heure.

Direction d’acteur parfaite avec seconds rôles croustillants (Mickey Shaughnessy, le boxeur qui dort les yeux ouverts) ou attachants (Sam Levene, le patron grande gueule au cœur d’or), élégance de la mise en scène, Minnelli n’ayant pas perdu la main avec la caméra, lui faisant encore opérer quelques superbes circonvolutions notamment lors du numéro chanté de Dolores Gray, dialogues savoureux, situations très amusantes sans oublier la 'bagarre-ballet' finale réglée et interprétée par Jack Cole, beauté des décors et des costumes… tout ceci au service d’un des fleurons de la comédie américaine, l’une des rares qui se bonifie à mes yeux vision après vision et qui me fasse rire encore malgré l’effet de surprise passé. Une chose est certaine, après avoir vu Designing Woman, vous réfléchirez à deux fois avant de commander des raviolis à la sauce tomate si jamais vous invitez une personne au restaurant (séquence absolument irrésistible et qui montre le talent comique de Gregory Peck) ! Pour l'instant la comédie non musicale la plus réussie du réalisateur.

7.5/10

A suivre : Gigi
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

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Entre La Femme modèle et Gigi, il y eut quand même La Passe dangereuse (The Seventh Sin), beau mélodrame dont on ne connait pas exactement la véritable contribution de Minnelli pour ce film car d'après son autobiographie, on n'en apprend guère plus. On sait juste qu'il l'a terminé mais sans savoir les scènes qu'il a réalisé. La seule chose qui lui importait est de ne pas être crédité au générique.

Signé Ronald Neame (co-réalisé par Vincente Minnelli après que Neame ait abandonné un tournage chaotique), histoire d'adultère d'après Somerset Maugham (The Painted Veil avait déjà été interprété par Garbo en 1934) qui ne m'aurait certainement pas autant ému si son interprète principale n'avait pas été Eleanor Parker. Elle porte littéralement le film sur ses épaules et on éprouve vite une grande empathie pour cette femme déboussolée et qui ne sait plus quoi faire de sa vie. A ses côtés quand même, un non moins génial George Sanders ! Pour la petite histoire, on y rajoute un somptueux noir et blanc et un score admirable (un de plus) de Miklos Rozsa. L'histoire plutôt banale sur le papier devient, grâce à tous ses éléments (Eleanor Parker en tête), un mélodrame assez touchant à défaut d'être inoubliable.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par LéoL »

J'arrive un peu après la bataille mais je viens de découvrir Brigadoon,

Les premières images sont absolument magnifiques et captivantes, on entre directement dans un univers fantastique et fascinant. Les décors montés en studio sont d'une beauté assez rare. Moi qui suis particulièrement regardant à ce niveau là, j'avoue avoir été complètement conquis et bluffé par le rendu de la lande écossaise de même que par les peintures de fond pour les paysages. Le travail fournit au niveau des costumes, des couleurs et des éclairages est lui aussi exemplaire, nous offrant successivement de splendides scènes dans le village très vivantes et colorées, d'autres plus sombres, envahit par la brume ou encore des plans plus tranquilles et posés dignes des plus belles peintures flamandes. Brigadoon est une totale réussite à ce niveau là. C'est aussi une réussite indéniable au niveau de la mise en scène qui se marie avec grâce aux chorégraphies. Le cinémascope que Minnelli a détesté est pourtant parfaitement employé et donne de très beaux plans. On prend beaucoup de plaisir à suivre les mouvements de caméra extrêmement fluides et précis qui accompagnent les chorégraphies. The Heather on the Hill (la danse dans la bruyère) est, de ce point de vue, superbement réussie. De la même façon, j'ai beaucoup aimé les chorégraphies et les chansons de la première partie du film, en particulier I'll go home with Bonnie Jean et Vendors' Calls and Down on MacConnachy Square très entrainantes et joviales sans pour autant être véritablement originales et impressionnantes. La musique de Frederick Loewe est elle aussi très agréable et de très bonne facture, elle prend toute son ampleur dans The Heather on the Hill.

Le scénario est dans l'ensemble réussi, mêlant judicieusement romance, fantastique et humour, mais, malgré tout, me semble souffrir d'une légère baisse de régime dans sa deuxième partie, qui traine un peu en longueur lors de certains passages. Du coup, les chorégraphies manquent un peu de rythme, d'audace, d'engouement et surtout d'originalité. Rien de bien méchant cependant car on suit l'ensemble sans ennui et avec un certain plaisir.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

LéoL a écrit :J'arrive un peu après la bataille mais je viens de découvrir Brigadoon,


Le scénario est dans l'ensemble réussi, mêlant judicieusement romance, fantastique et humour, mais, malgré tout, me semble souffrir d'une légère baisse de régime dans sa deuxième partie, qui traine un peu en longueur lors de certains passages. Du coup, les chorégraphies manquent un peu de rythme, d'audace, d'engouement et surtout d'originalité. Rien de bien méchant cependant car on suit l'ensemble sans ennui et avec un certain plaisir.
Ma découverte de Brigadoon fut assez décevante m'étant aussi un peu ennuyé dans sa seconde partie durant la cérémonie du mariage par exemple ; ça venait en partie de la musique que j'avais eu du mal à retenir et de la mise en scène qui se faisait ici un peu plus statique. Depuis, c'est devenu un de mes 10 films préférés et les séquences qui m'avaient laissé sur ma faim, je les trouve désormais magnifiques à commencer par cette chasse à l'homme splendidement filmées. A force d'écouter la musique, je ne lui trouve plus aucun défaut non plus.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par francesco »

C'est plutôt sympa de lire une critique pas trop négative de La Passe dangereuse. Parker est une actrice souvent surprenante, parfois excessive, jamais ennuyeuse. Je serai curieux de voir ce film, mais je suppose qu'étant donné son statut batard il fait partie des Minelli qui ne sortiront jamais en DVD.
Je ne connais pas la version avec Garbo, mais j'ai vu le remake récent, bouleversant d'ailleurs, avec Naomie Watts. Rarement ressenti une telle mélancolie en regardant un film.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

francesco a écrit : Parker est une actrice souvent surprenante, parfois excessive, jamais ennuyeuse...
... et si photogénique ! Si tu aimes autant cette actrice, ça m'étonnerait fort que tu n'apprécies pas ce film.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par francesco »

En tous cas je vois que j'ai bien fait d'acheter sa bio avant que les prix montent :

http://www.amazon.fr/Eleanor-Parker-Tho ... 0810822423

Excellent bouquin d'ailleurs, avec analyse précise et intelligente de chaque film et de chaque interprétation surtout. Il faudra que je relise ce qu'il disait de La passe dangeureuse.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par francesco »

Ah non j'ai trouvé mon édition, effectivement moins chère :

http://www.amazon.fr/Eleanor-Parker-Wom ... 92&sr=1-11
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Re: Vincente Minnelli

Message par Jean Itard »

Jeremy Fox a écrit :Image Image


8- Le Pirate : The Pirate (1948) de Vincente Minnelli MGM

Manuela vit aux Caraïbes. Elle est promise au richissime maire de la ville mais n'en a cure ; elle rêve d'aventure et de dépaysement et son héros est le redoutable pirate Macoco. Un saltimbanque tombé amoureux de Manuela, va utiliser ses talents d'acteurs, se faire passer pour ce pirate afin de se faire aimer d'elle...

Après ce que je considère comme un ratage total (le réalisateur n'ayant que trop peu d'affinités avec le film noir), Minnelli revient à la comédie musicale et nous livre un nouveau sommet du genre, une sorte de pendant survitaminé à son délicat Yolanda and the Thief abordant une fois encore le sujet des faux semblants, des jeux de dupes et de la dualité entre rêve et réalité. Avec d'énormes moyens (peut-être le plus gros budget de sa carrière), il prend d'énormes risques par un tournage exclusivement en studio sans aucun plan d'extérieur réel (à l'exception d'une seul qui semble ainsi paradoxalement irréel et fantasmé) et un ton tout à fait nouveau pour le genre. En effet, nous sommes ici plus dans la comedia dell'arte avec sa joyeuse frénésie, son cabotinage excessif et son exubérance constante que jamais auparavant dans le 'Musical hollywoodien, sans que ceci ne soit pénible un seul instant puisque le sujet s'y prête admirablement, les protagonistes étant des saltimbanques ou de grands rêveurs romantiques cherchant à se duper chacun leur tour, non pour de viles raisons financières ou mercantiles mais par amour. L'acteur Serafin se fait passer pour le pirate que Manuella rêve d'épouser, ce dernier représentant pour cette dernière tous ses désirs romanesques de voyages et d'aventures. L'ayant confondue, la jeune femme va à son tour faire semblant de rentrer dans son jeu pour le faire se rendre compte par lui même de son 'ignominie'. Cette séquence se clôturera d'ailleurs par une homérique 'scène de ménage' à la fois jubilatoire et hilarante. Déjà remarqué dans le poignant For me and my Gal, le couple formé par Judy Garland et Gene Kelly fonctionne à merveille et tous deux rivalisent ici de talent dans le cabotinage pour notre plus grand plaisir. Judy Garland chante divinement et laisse exploser toute sa féminité et sa sensualité dans le morceau Mack the Black. Mais c'est à Gene Kelly que reviennent les séquences musicales les plus spectaculaires, le sublime Nina et ses plans séquences hallucinants de virtuosité et de fluidité ainsi que The Pirate Ballet pour lequel Minnelli nous offre un véritable feu d'artifice visuel. Niveau musical encore (la musique signée Cole Porter ne doit pas excéder 10% du film pour ceux qui seraient réfractaire au genre), les touchants You can do no Wrong et Love of my life chantées par Judy Garland et le célèbre numéro final, Be A Clown qui termine le film par un éclat de rire communicatif et surtout émouvant tellement il semble venu naturellement. N'oublions pas un excellent second rôle en la personne de Walter Slezak qui nous ferait presque avoir pitié de son personnage lorsque Minnelli filme son visage démonté en gros plans lors de la séquence du procès et la perfection du travail des équipes techniques et artistiques de la MGM avec une mention spéciale aux décorateurs et aux costumiers. Comédie musicale originale, novatrice et oh combien culottée qui réussit à combler de bout en bout de ces 100 minutes ceux qui accepteront de rentrer dans ce spectacle théâtral, bruyant, dynamique, surjoué et survolté.


8.5/10
D'accord avec l'analyse de Jérémy. Un film vraiment culotté ! Il faut voir Gene Kelly, petite moustache à la Eroll Flyn, bondir en short sur une scène de théâtre d'où surgissent des flammes... :D :D

Minelli nous délivre tout autant une profession de foi en la comédie (à la manière des Voyages de Sullivan de Sturges) qu'une parodie des films de pirate et de cape et d'épée ; un hommage au théâtre (façon Scaramouche) et à l'artiste en général pas opposition aux décideurs ; une analyse subtile du désir féminin... Et que sais-je encore !

C'est surtout une comédie très réussie, qui tient en équilibre sur un fil :uhuh: (ceux qui auront vu le film comprendront) et qui m'a bien fait rire. D'où un 8/10.
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Re: Vincente Minnelli (1903-1986)

Message par Jeremy Fox »

Au fait, il faudrait peut-être que tu penses à aller éditer ton top 100 pour y glisser Gigi :fiou: :mrgreen:
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