Quelques trucs que j'ai vus récemment :
Full Contact (Ringo Lam - 1992)
Qu'y a-t-il de plus cool que Chow Yun-Fat chevauchant sa moto et s'éloignant comme un boss sous la pluie et en pleine nuit, le tout dans un éclairage bleuté hyper chiadé ? Pas grand-chose...si ce n'est tout ce qui précède ce plan final qui déboite, dans un film qui déboite tout autant !
Un pur polar HK nihiliste, sans concession (dès la séquence de braquage inaugurale, j'étais estomaqué par tant de violence) et plein de twists narratifs : tu penses tout d'abord mater un film sur une bande de truands, avant de virer au film de mafia, pour finalement se transformer en pur revenge-movie avec un Chow Yun-Fat ultra vénère.
Et on le comprend, après tout les saletés qu'on lui a fait subir - notamment le fait que son pote (le toujours aussi crapoteux Anthony Wong) lui pique sa meuf (la pourtant sublime Ann Bridgewater).
On a même droit à une séquence de montage le voyant préparer sa vengeance, à base d'entrainement, de remise en forme, de maniement d'armes...mais aussi de petit chien trop mignon (un bulldog français, si vous voulez tout savoir) que notre héros shampouine affectueusement - à partir de ce moment-là, je savais que j'étais prêt à le suivre jusqu'au bout du monde, ce perso.
Et puis il y a la mise en scène de Ringo Lam, toujours aussi percutante et inventive, notamment lorsqu'il s'agit de filmer les gunfights et qu'il a comme idée de le faire du point de vue des balles (!?). Jusqu'à un final grandiloquent, où des bagnoles explosent à la chaîne dans de joyeuses gerbes de feu et qu'une punchline extraordinaire (
"Va te branler en enfer !") ne vienne vriller ma tête, pour me hanter encore aujourd'hui 24h après sa découverte.
Un film de dingue, du concentré de bonheur.
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Bumblebee (Travis Knight - 2018)
Visiblement, Travis Knight et la personne en charge du scénario sont très fans de
The Iron Giant (comment leur en vouloir). Et de
E.T. (comment leur en vouloir). Et de
How to Train Your Dragon (comment leur en vouloir). Et de
Mighty Joe Young* (comment leur en vouloir). Et de
Mac et moi (comment leur en vou.....ah ben là si).
Bref. C'est complètement sur des rails du début à la fin, la vibe 80's est un poil forcée (il n'y a strictement aucune raison scénaristique pour justifier le fait que l'action se passe en 1987), mais il y a un ton indéniablement léger et optimiste, rappelant bien sûr les prods Amblin remises au goût du jour par ce put*** de
Stranger Things...qui doit finalement être la seule et unique raison pour laquelle ce film se situe en 1987 !
Mais sa plus grande qualité est de nous faire oublier les 4 derniers films Transformers réalisés par Bay, tant Travis Knight parvient ici à retrouver un juste équilibre entre l'action, l'émotion et l'aventure. Alors c'est tellement prévisible que j'ai par moments eu du mal à m'intéresser pleinement à ce que je voyais, mais j'applaudis la volonté de revenir aux bases, avec un divertissement familial bien foutu (les CGI sont à 99% excellents) et bien dosé.
Et mention spéciale à Hailee Steinfeld, qui grandit décidément très bien.
*
je parle de la version de 1998, évidemment.
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The Wrath of Becky ( - 2023)
Si je devais décrire ce film avec une image, ce serait probablement avec quelque chose comme
ça.
Ça commence pas trop mal (même s'il faut se taper une voix-off surexplicative et extrêmement ringarde à base de
"ça, c'est moi !" suivi d'un freeze frame, soit le type de gimmicks officiellement interdit depuis 2003), avant de devenir petit à petit de plus en plus naze, pour finalement se révéler complètement naze.
Hé film : c'est pas parce que tu multiplies les clins d'œil et parce que tu fais de ta gamine de 15 ans une héroïne trop badass (en mode forceur) qui éclate des bonhommes qui font 3 fois son poids, mais qui est tellement badass qu'elle fait ça tranquillement, sans trop se fatiguer, mais en faisant des regards caméra après avoir enlevé ses lunettes de soleil trop badass, que ça fait forcément de toi un film cool. Non, t'es juste pénible en fait.
C'était déjà un peu le cas dans le film précédent, mais c'est encore pire dans celui-là - qui a donc le culot de remplacer Kevin James, dans un incroyable contre-emploi qui fera date dans l'histoire du cinéma, par...Seann William Scott avec une barbe.
Hé film : je crois que je te hais.
Et à bientôt pour de nouvelles chroniques toujours aussi passionnantes.
