Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Publié : 2 nov. 14, 23:16
Même Dave Bannion est de retour.. ça faisait longtemps qu'on avait pas vu autant de passage sur ce topic. 

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Supfiction a écrit :Même Dave Bannion est de retour.. ça faisait longtemps qu'on avait pas vu autant de passage sur ce topic.
Pas vu Le solitaire ni Looking for mr GoodbarSupfiction a écrit :Outre son rôle de nympho (limite masochiste) dans Il était une fois en Amérique et celui dans Le kid de Cincinatti, on peut la voir dans Le soiltaire en ce moment sur Paramount Channel. Je l'ai vu également il y a quelques mois dans Looking for mr Goodbar (nommée à l'Oscar mais le film ne m'a pas laissé un grand souvenir) en soeur de Diane Keaton.
Pour les raretés, oui moi aussi mais le problème c'est que si tu n'as pas une tête d'affiche et/ou un metteur en scène prestigieux même si le film a une grosse réputation critique, il ne sera probablement pas édité. Haines de Losey, c'est un possible. De même que Fureur sur la ville signé Cy Endfield qui a tout de même une réputation et qui a déjà plusieurs films édités chez nous. Mais Frank Lovejoy et Lloyd BridgesDave Bannion a écrit :Dans tes souhaits, j'aimerai en priorité (on peut rêver ) ceux qu'on ne trouve qu'en VO nst : Under the gun (excellent) Roadblock (pour la poursuite finale !!), Haines de Losey (découvert récemment grâce à un généreux passionné..) une belle claque !! Fear in the night (pour son atmosphère), les deux M Stevens, Shakedown (je n'en attendais pas grand chose et pourtant c'est très bien fichu).
Plusieurs de tes souhaits mériteraient des belles copies même si on les trouve en VO stf : Le bouclier du crime (une superbe série B), Fureur sur la ville (je ne rajouterai rien à ta chronique dithyrambique...largement méritée.
Traqué dans Chicago : vu et revu : excellent ma copie d'une vieille Vhs n'est pas top.
Idem pour Night editor qu'on trouve ds une belle copie avec ss titres.
Il en reste tellement à découvrir que je préférerai des vrais raretés.
Avec deux ans et quatre mois de décalage avec ta critique, je viens de voir ce bon Crooked way. Entièrement d'accord avec ton texte notamment sur la photographie, le gros point fort du film, et ce dès la première minute du film (superbe apparition du visage de John Payne sortant de l'obscurité) jusqu'à la grande scène de règlement de compte final à la profondeur de champ étonnante.kiemavel a écrit :THE CROOKED WAY. LE PASSE SE VENGE . Robert Florey. 1949
Production : Benedict Bogeaus
Scénario : Richard H. Landau d'après une pièce radiophonique de Robert Monroe.
Directeur de la photographie : John Alton
Avec John Payne, Ellen Drew, Sonny Tufts, Rhys Williams, John Doucette et Percy Helton.
Fin de la 2ème guerre mondiale. A l'hôpital ou on le soignait, on apprend à Eddie Rice, qui avait reçu une grave blessure à la tête, que l'amnésie dont il souffre sera sans doute irrémédiable. La seule information dont on dispose sur son passé, c'est le lieu de son engagement, à Los Angeles. On lui conseille donc d'y retourner et de tenter d'y reconstituer son histoire. A peine descendu du train, il est abordé par 2 policiers qui le conduisent au commissariat auprès de l'officier de police qui jadis l'arrêta. On lui apprend son nom véritable, Eddie Riccardi. C'est en tout cas le nom sous lequel il est connu dans les service de police car Eddie a un long passé criminel. Son nom était notamment associé à celui d'un gangster bien connu, Vince Alexander. E. leur explique qu'il n'y comprend rien et leur apprend qu'il est devenu amnésique. Les flics n'en croient rien et décide de le filer. Alors qu'Eddie sort du commissariat, il est abordé par une femme qui elle aussi le reconnait. Il l'a ramène à son hôtel mais elle s'éclipse pour prévenir Vince Alexander, l'ancien complice, du retour d'Eddie à LA. Ses hommes de main le lui amène. Il est tabassé. Vince croit en effet qu'Eddie l'a jadis donné à la police, lui faisant porter toute la responsabilité d'un ancien crime et qu'Eddie s'est engagé dans l'armée sous un faux nom pour échapper aux représailles...
Voilà pour le premier quart d'heure...çà vous dit quelque chose ?!....Ben si, Somewhere in the night/Quelque part dans la nuit de Mankiewicz. Les 2 films ont leurs mérites. La différence, c'est que ce n'est pas le meilleur Mankiewicz alors que c'est un des meilleurs de Florey. Disons que sur leur film "jumeau", l'effort du plus prestigieux des 2 metteurs en scène est constant alors que le film de notre français d'Hollywood est plus inégal mais que les points forts du film sont plus forts que ceux de son concurrent.
Je commence par les points faibles. Sur un potentiel aussi intéressant, on aurait pu espérer des développements scénaristiques plus excitants. On a à faire à un scénariste paresseux et ceci dès le début du film puisqu'on a d'emblée 2 heureux hasards même si ce point ne me trouble pas plus que çà...les développements faiblards de l'histoire un peu plus.
Ensuite l'interprétation. Les seconds rôles sont très bons. Ellen Drew est excellente. Elle a eu le premier rôle féminin dans peu de films (Le gros lot de Sturges ou Le baron de l'Arizona de Fuller...ainsi que, pas de bol, dans des films durs à voir mais réputés, le remarquable Andrew d'Heisler ou Johnny O'Clock de Rossen). Je lui trouve un petit coté Jane Greer (On se calme...mais c'est dur). Sonny Tufts est un affreux parfait, mais le meilleur de tous est sans doute Percy Helton qu'on connait sans le connaitre car il traverse, le plus souvent dans des rôles encore plus restreints que dans ce film une multitude de polars des années 40 et 50. Reste le cas John Payne. D'habitube, je l'aime beaucoup mais là, dans ce qui a été son premier film noir, je trouve que son jeu est aussi un des points faibles du film, l'engourdissement du héros. Pas facile sans doute de jouer un type perdu, amnésique et de lui donner de la vie mais qu'en même. Il joue "en dessous", la paupière lourde et sa lassitude a quelque chose de contagieux. Y'avait que maitre Bob (Mitchum) pour rendre ce registre là imparable... Il aurait sans doute fallu un directeur d'acteurs plus habile car par la suite, dans le genre, Payne a donné beaucoup mieux.
Un autre aspect du travail de Florey est beaucoup plus positif, c'est sa mise en scène et là on doit parler du directeur de la photo, le grand John Alton. C'est le point (très) fort du film. La photographie du film et la vitalité de la mise en scène. Que doit-on à Alton, que doit-on a Florey. Sans doute plus au premier qu'au second mais comme on a pas (plus) de témoins sous la main, je me contente de juger du résultat. La violence est permanente dans le film et la mise en scène y participe pleinement. Quant Payne est tabassé au début du film, il est balancé du haut de l'escalier de secours. Florey plante d'abord sa caméra a distance mais lors de la chute de payne, il met sa caméra au ras du sol et on a sa gueule écrabouillée en très gros plan. J'ai souvent pensé aux premiers polars de Mann et je ne pense pas que ce nom là fait fuir l'amateur de "Noirs". Je n'irais pas jusqu'à parler de mise en scène brillante mais je la qualifierais de nerveuse et d'efficace.
Quant à la photographie d'Alton alors là ATTENTION, c'est exceptionnel. De ce point de vue, il a sans doute fait aussi bien mais pas mieux. C'est d'une beauté incroyable. Sans tenir compte du reste, il faudrait le voir rien que pour çà. L'éclairage est sans cesse renouvelé et inventif. On a bien sûr le "coup" des ombres sur les murs mais ce n'est rien a coté des beautés qui parsèment le film et à tout moment l'image a une telle épaisseur qu'on a l'impression qu'on peut croquer dedans. Et l'invention d'Alton... A titre d'exemple, dans la scène de tabassage évoquée plus haut, on a différentes sources d'éclairage dont un néon qui clignote à l'extérieur du bâtiment. Cette lumière va et vient sur les visages mais ce n'est pas trop voyant, trop "voyez comme je me frise les moustaches", c'est discret et magnifique. Ensuite, il y a la manière dont il s'approche des visages, pour s'éloigner ensuite. A ce niveau là, la photo, c'est comme certains
moments de grâce dans la mise en scène d'un Ford par exemple, c'est de la poésie. C'est de ce niveau là...
Film assez rare. J'ignore s'il a connu un ou des passages TV. J'en doute ? DVD zone 1 chez un petit éditeur qui (parait-il) d'habitude sort des DVds tout pourris mais (énorme coup de bol) pas celui là et on peut pleinement apprécier le travail du génial John Alton. C'est bon, voir très bon. Par contre, c'est en VO pure. J'ai ajouté des sous-titres anglais sur le dvd.
Les guerriers de l'enfer : si tu l'as, c'est du tout bon avec un Nick Nolte plus sobre que d'habitude. Un trés beau film.kiemavel a écrit :Merci beaucoup ! Mais ça se confirme, j'ai du rattrapage à faire sur le cinéma des 60th et après. Pas vu grand chose la dedans en dehors du Frankenheimer, Hitch., Mac Carey.
Who' ll stop the rain (les guerriers de l'enfer). J'ai le DVD depuis des années mais je ne l'ai jamais regardé.
Author ! author ! Pareil.
Je vais pousser un peu plus les recherches sur les autres…et j'ai commandé Les pervertis (1 euro 50)
La liste des films chroniqués est certes assez longue mais la liste de ceux qui restent à faire l'est encore beaucoup plus et d'ailleurs je ne connais pas The Wild Party (La nuit bestiale) de Harry Horner. Les quelques films noirs et apparentés (d'ailleurs, ce sont plutôt des thrillers) que je connais de lui ne sont pas extraordinaires (A Life in the Balance, Beware my Lovely et Vicki) mais faut voir. J'avoue avoir pour l'instant très peu de renseignements sur ce film que je n'avais même pas listé dans les"prioritaires à se procurer" qui a pas mal fondu au cours des derniers mois.
Le suivant va être le film noir réalisé par Cornel Wilde (je ne le lâche pas) : Storm Fear avec lui-même, Dan Duryea et Jean Wallace (étonnant, non ?)
kiemavel a écrit :Supfiction a écrit :Même Dave Bannion est de retour.. ça faisait longtemps qu'on avait pas vu autant de passage sur ce topic.
Tu m'as donné envie de le revoir. Tout ce que tu relèves m'intrigue et donne réellement envie car je ne me souviens de presque rien en dehors du fait que je n'avais pas aimé ce film mais c'est très, très vague. Je ne l'ai vu qu'une fois, peu après la sortie du DVD (vers 2005/2006) et ce DVD dort depuis sur mes étagères.Supfiction a écrit : Black Angel / L'ange noir (1946)
Vu hier et une nouvelle fois je suis d'accord avec ton texte. Duryea est une nouvelle fois génial en malfrat sympathique et j'ai même trouvé bien Shelley Winters (bien vu l'analogie avec Shirley Maclaine dans "Some Came Running" de Minnelli).kiemavel a écrit :
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Concernant le scénario, c'est vrai qu'il devient assez confus à partir du moment ou les deux taupes se retrouvent dans l'hôtel dirigé par McIntire mais c'est surtout le dénouement qui est assez baclé ou expédié. En terme de mise en scène, ce n'est pas le meilleur film de Castle qui était capable de donner plus de vigueur à ses récits et surtout de recherches visuelles assez audacieuses. On retrouvera ça dans ses films "d'horreur" mais c'était déjà le cas dans Undertow et surtout Betrayed/When Strangers Marry évoqués dans ce sujet.Supfiction a écrit :Vu hier et une nouvelle fois je suis d'accord avec ton texte. Duryea est une nouvelle fois génial en malfrat sympathique et j'ai même trouvé bien Shelley Winters (bien vu l'analogie avec Shirley Maclaine dans "Some Came Running" de Minnelli).kiemavel a écrit : JOHNNY STOOL PIGEON. William Castle. 1949
Avec Howard Duff (George Morton), Dan Duryea (Johnny Evans), Shelley Winters (Terry), Barry Kelley (McCandles), John McIntire (Nick Avery), Tony Curtis (Joey Hyatt)
Avec un tel casting et un sujet certes déjà vu mais efficace, le film aurait pu être beaucoup mieux si les scénaristes s'étaient creusé un peu plus la tête (j'ai trouvé le film très court, j'avais l'impression que ça commençait à peine alors que c'était déjà le dénouement).
En revanche, contrairement à toi j'ai trouvé Howard Duff très bien. Mais c'est peut-être comme Ben Affleck dans Gone Girl, à l'insu de son plein gré, ce rôle antipathique et amorphe lui allant comme un gant..
Sinon, la honte, il a fallut que je vois Anthony Curtis écrit au générique pour reconnaitre Tony Curtis (à ma décharge il est jeune et ne dit pas un mot). Nobody's perfect.