Mise en scène brillante et légère comme le vol d'un moineau ou une danse (les scènes de pickpocket sont très chorégraphies), humour permanent, acteurs et actrice ( ) excellents, jolie représentation de Hong Kong, bref un film très réussi.
Mise en scène brillante et légère comme le vol d'un moineau ou une danse (les scènes de pickpocket sont très chorégraphies), humour permanent, acteurs et actrice ( ) excellents, jolie représentation de Hong Kong, bref un film très réussi.
Pareil : un bon moment de cinéma. Pour moi le scénario ne vaut pas tripette, ce qui condamne le film, au bout d'une grosse demi-heure, à faire lentement du surplace : paradoxalement, dès lors que les véritables enjeux du film sont posés, l'histoire devient laborieuse et un peu vaine. Mais c'est constamment sauvé par la maestria de la mise en scène, d'une légèreté euphorisante et d'une cinégénie irréprochable. Certains plans dénotent un sens de l'espace à s'en décrocher la mâchoire (je pense notamment à cette scène de confrontation sur le toit, avec la composition architecturale formée par toutes ces tours hongkongaises). C'est ultra classe, bardé de fulgurances (remarquable utilisation du ralenti, comme dans ce ballet de parapluies sous une trombe d'eau, ou Kelly Lin fumant dans la voiture), esthétiquement recherché, le tout transporté par une B.O. charmeuse et quelques gags efficaces.
Personnellement c'est un peu mon impression pour l'ensemble des films de Johnnie To que j'ai vu : une mise en scène très classe (voire tape à l’œil par moments) au service de scénario faiblards et de personnages creux. Ça m'a encore frappé récemment en regardant Exilé : esthétiquement c'est admirable, la mise en scène façon western de To en met indéniablement plein la vue, et la fusillade au restaurant est très impressionnante. Malheureusement, scénaristiquement c'est assez maigre, on peine à s'intéresser aux personnages et le résultat, c'est qu'il ne reste plus grand chose une fois le film terminé, hormis le sentiment d'avoir assisté à un spectacle joli mais assez vain.
Et ce sentiment, je l'ai ressenti dans la plupart des films de To que j'ai vu, exception faite de PTU, The Mission et les deux Election, des films qui me semblent plus denses scénaristiquement et plus abouti du point de vue de la narration (ou en tout cas la mise en scène est au service de la narration et n'existe pas pour elle-même).