Il y a donc peut-être une certaine logique ; c'est au contraire ma deuxième relative déception 'miyazakienne' après Chihiro. En partie d'accord avec Helward d'ailleurs. Enfin, en attendant le DVD qui me fera peut-être le réévaluer (comme souvent d'ailleurs).johell a écrit :C'est le Miyazaki que j'ai préféré depuis LE VOYAGE DE CHIHIRO.
Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki - 2008)
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Chihiro est pourtant mon Miyazaki préféré.
Voilà voilà...
Voilà voilà...
Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Contrairement aux derniers films de Miyazaki, dans lesquels j'avais fait un voyage incroyable et dans une immersion totale, je sors de ce film avec une distance. Un distance admirative certes, mais une distance quand même. Miyazaki l'avait précisé et ça se vérifie, Ponyo sur la falaise s'adresse principalement à des enfants. Ce qui ne me dérange pas du tout, mais alors pourquoi poser des enjeux et les écarter du revers de la main ? D'ailleurs ces enjeux ne sont pas bien définis, ce qui peut se comprendre si on adopte un point de vue onirique qui écarte tout didactisme ; pourtant dans Chihiro, qui allait très loin dans le rêve et les symboliques, les enjeux se révélaient peu à peu et trouvaient un sens.
Ce qui me gêne principalement dans Ponyo, c'est le personnage du magicien complètement sacrifié en cours de film. On a une sorte de cousin du Capitaine Némo de Jules Verne, qui s'est retiré du monde des humains (qu'il méprise) et qui a bâti un plan d'envergure pour changer le cours de l'histoire en agissant sur les océans. La petite Ponyo, dans sa fuite, détruit son repaire et absorbe l'élixir et puis... pfuitt ! Le magicien ne se pose même pas la question de savoir ce qu'est devenu son plan et son élixir, et il passe le reste du film à la traîne du récit. Et son sentiment misanthrope disparaît carrément. De même, la planète est en danger, la lune se rapproche, et on ne sait pas trop pour quelle raison, sinon que ça a dû être provoqué par un déséquilibre quelconque causé par l'aventure de Ponyo chez les humains.
Enfin, alors que l'introduction du film est splendide par sa poésie contemplative, et que Miyazaki prend son temps pour traiter ses personnages et leur interaction à travers des scènes drôles et tendres, voilà que le rythme s'accélère et que la résolution du film nous est servie d'un coup. De plus, on nous annonçait une épreuve terriblement difficile pour Susuke, dont l'échec causerait la fin de tout, et on aboutit à... "Tu aimes Ponyo, même si tu sais que c'est un poisson ?" "Ben oui, j'aime Ponyo" Et hop, c'est fini ! Mouais...
J'ai vraiment eu l'impression que des scènes manquaient et qu'elles avaient été coupées au montage.
Vraiment dommage car Ponyo sur la falaise est remplie de séquences magnifiques, avec toujours cette imagination débordante dans la création des animaux et des formes, et avec aussi ses moments de grâce. Mais il m'a manqué l'essentiel : une forte émotion croisée avec un plaisir intellectuel, tout ce que m'a apporté Princesse Mononoke, Chihiro, Le Château ambulant, Le Château dans le ciel, Nausicaä. Je crois bien que c'est le film de Miyazaki que j'apprécie le moins aujourd'hui, malgré le plaisir que j'ai pu y prendre.
Ce qui me gêne principalement dans Ponyo, c'est le personnage du magicien complètement sacrifié en cours de film. On a une sorte de cousin du Capitaine Némo de Jules Verne, qui s'est retiré du monde des humains (qu'il méprise) et qui a bâti un plan d'envergure pour changer le cours de l'histoire en agissant sur les océans. La petite Ponyo, dans sa fuite, détruit son repaire et absorbe l'élixir et puis... pfuitt ! Le magicien ne se pose même pas la question de savoir ce qu'est devenu son plan et son élixir, et il passe le reste du film à la traîne du récit. Et son sentiment misanthrope disparaît carrément. De même, la planète est en danger, la lune se rapproche, et on ne sait pas trop pour quelle raison, sinon que ça a dû être provoqué par un déséquilibre quelconque causé par l'aventure de Ponyo chez les humains.
Enfin, alors que l'introduction du film est splendide par sa poésie contemplative, et que Miyazaki prend son temps pour traiter ses personnages et leur interaction à travers des scènes drôles et tendres, voilà que le rythme s'accélère et que la résolution du film nous est servie d'un coup. De plus, on nous annonçait une épreuve terriblement difficile pour Susuke, dont l'échec causerait la fin de tout, et on aboutit à... "Tu aimes Ponyo, même si tu sais que c'est un poisson ?" "Ben oui, j'aime Ponyo" Et hop, c'est fini ! Mouais...
J'ai vraiment eu l'impression que des scènes manquaient et qu'elles avaient été coupées au montage.
Vraiment dommage car Ponyo sur la falaise est remplie de séquences magnifiques, avec toujours cette imagination débordante dans la création des animaux et des formes, et avec aussi ses moments de grâce. Mais il m'a manqué l'essentiel : une forte émotion croisée avec un plaisir intellectuel, tout ce que m'a apporté Princesse Mononoke, Chihiro, Le Château ambulant, Le Château dans le ciel, Nausicaä. Je crois bien que c'est le film de Miyazaki que j'apprécie le moins aujourd'hui, malgré le plaisir que j'ai pu y prendre.

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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Mon avis est relativement mitigé pour ce nouveau Miyazaki. Il y a de très beaux moments : l'introduction splendide qui offre une ampleur majestueuse au monde maritime...et le déferlement du tsunami, à la fois redouté et fascinant.
Par contre, j'ai trouvé les choix de Miyazaki contradictoires : d'un côté, il semble vouloir rechercher une épure poétique, une linéarité limpide dans son propos. Mais le ton devient trop rapidement bavard et étouffe au bout du compte cette impression d'harmonie. La mer n'est plus un élément central alors que visuellement elle semblait représenter le poumon du film.
Comme Roy, j'ai été déçu par un scénario qui est loin d'exprimer son potentiel : Ponyo sur la falaise souffre d'un manque de cohérence tant le couple Sosûke/Ponyo prend une place déterminante.
Les personnages secondaires (les parents de Ponyo, l'ensemble de la faune marine) sont relativement expédiés, ce qui explique au final cette impression d'inachevé tant la résolution manque de clarté ou d'ambiguité.
Miyazaki, en insistant à ce point sur les deux protagonistes, perd une densité en n'articulant plus différents niveaux d'interprétations. Et je dois dire qu'au bout du compte, Ponyo m'a plutôt agacé à force d'être à l'extérieur du récit. Avec Sosûke, elle forme une bulle autonome qui convainc difficilement.
Comme toujours chez Miyazaki, la fluidité et la créativité de l'animation laissent admiratif. Mais cela ne suffit pas ici.
Par contre, j'ai trouvé les choix de Miyazaki contradictoires : d'un côté, il semble vouloir rechercher une épure poétique, une linéarité limpide dans son propos. Mais le ton devient trop rapidement bavard et étouffe au bout du compte cette impression d'harmonie. La mer n'est plus un élément central alors que visuellement elle semblait représenter le poumon du film.
Comme Roy, j'ai été déçu par un scénario qui est loin d'exprimer son potentiel : Ponyo sur la falaise souffre d'un manque de cohérence tant le couple Sosûke/Ponyo prend une place déterminante.
Les personnages secondaires (les parents de Ponyo, l'ensemble de la faune marine) sont relativement expédiés, ce qui explique au final cette impression d'inachevé tant la résolution manque de clarté ou d'ambiguité.
Miyazaki, en insistant à ce point sur les deux protagonistes, perd une densité en n'articulant plus différents niveaux d'interprétations. Et je dois dire qu'au bout du compte, Ponyo m'a plutôt agacé à force d'être à l'extérieur du récit. Avec Sosûke, elle forme une bulle autonome qui convainc difficilement.
Comme toujours chez Miyazaki, la fluidité et la créativité de l'animation laissent admiratif. Mais cela ne suffit pas ici.

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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Même sentiment mitigé. L'impression d'assister à un film hybride à la fois plutôt réservé aux enfants et en même temps au scénario pour le moins abscons avec une impression de coq à l'âne permanent. Ce sentiment vient également d'un côté hétéroclite de l'animation et du dessin: traits assez simples par moments et à d'autres, on retrouve la richesse de Chihiro ou Mononoke.
J'ai été plutôt conquis par la première moitié mais j'avoue que j'ai vraiment commencé à décrocher quand Ponyo devient une petite fille que j'ai été loin de trouver charmante (son babillage m'a semblé presque aussi dur à encaisser que la comptine finale).
Chihiro est un de mes films préférés des années 2000, je suis donc plutôt déçu au final.
J'ai été plutôt conquis par la première moitié mais j'avoue que j'ai vraiment commencé à décrocher quand Ponyo devient une petite fille que j'ai été loin de trouver charmante (son babillage m'a semblé presque aussi dur à encaisser que la comptine finale).
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Absolument pareil.AtCloseRange a écrit : J'ai été plutôt conquis par la première moitié mais j'avoue que j'ai vraiment commencé à décrocher quand Ponyo devient une petite fille que j'ai été loin de trouver charmante (son babillage m'a semblé presque aussi dur à encaisser que la comptine finale).
Je constate que les déçus le sont tous à partir du même moment (après la plus belle séquence du film qui est la 'poursuite' de la voiture par le Tsunami) et qu'ils trouvent donc quand même tous la première demie-heure formidable.
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Bien déçu aussi malgré le fait que je n'en attendais pas énormément. C'est la première fois que je me dis pour Miyazaki qu'il a fait le film de trop.
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
J'y s suis allé le jour de la sortie avec mes petites (7 ans, 5 ans). Elles ont adoré. Moi aussi. La logique est surprenante pour un adulte (ce que devient la mère..) mais effectivement adaptée aux enfants. Nous comprenons autre chose sans qu'il soit nele dire, de le montrer.
Je n'ai pas du tout trouvé ça decevant, au contraire. J'ai trouvé ça bien supérieur au "chateau ambulant", par exemple.
Et cet univers etrange de l'enfance m'a assez fasciné.
Je n'ai pas du tout trouvé ça decevant, au contraire. J'ai trouvé ça bien supérieur au "chateau ambulant", par exemple.
Et cet univers etrange de l'enfance m'a assez fasciné.
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Mmmh, si tu parles de ses premiers longs métrages personnels, je ne comprends pas bien. Nausicaä et Laputa ont certes de passages drôles et attendrissants, mais ils ont un ton plus grave, un scénario d'épopée mouvementé. Disons que Ponyo se rapproche plus de Totoro, ce qui était à la base l'une des motivations de Miyazaki pour ce film.Jericho a écrit :Avec son dernier long métrage en date, Hayao Miyazaki l'un des maitres de l'animation japonaise, signe en quelque sorte, un retour aux sources. Et de ce fait, on retrouve toute la légèreté et la candeur qui faisaient le charme de ses premières oeuvres.
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)


J’aime bien les films de Miyazaki, mais son insistance à mettre en conflit les forces de la nature et les hommes, notamment dans Princesse Mononoké, me le faisait passer pour un de ces intégristes de la Nature et autres bouffeurs de graines qui nous expliquent que l’homme n’est sur terre qu’un animal parmi les autres et ainsi de suite. Bref, je le rangeais un peu comme un misanthrope à la Capitaine Némo, justement. Quand j’ai vu le poisson Ponyo se saisir du jambon de Sôsuke en dédaignant le pain qu’il lui tendait, j’ai déjà été bien rassuré de voir que Miyazaki ne se nourrissait pas de graines comme je le soupçonnais.
Attention : GROS SPOILERS
Je ne sais pas si l’inspiration de Ponyo sur la Falaise vient du tsunami de 2004 ou tout simplement de la volonté de faire un film pour les enfants, donc moins « didactique » que les autres, mais le message de ce film, de la tentation du Capitaine Némo pour aller carrément à la transformation définitive de Ponyo en être humain, me plaît beaucoup.




Roy Neary a écrit :De plus, on nous annonçait une épreuve terriblement difficile pour Susuke, dont l'échec causerait la fin de tout, et on aboutit à... "Tu aimes Ponyo, même si tu sais que c'est un poisson ?" "Ben oui, j'aime Ponyo" Et hop, c'est fini ! Mouais...

Sinon, cinq ans, c’est trop juste et le critique du Masque et la Plume n'a pas été le voir avec des enfants. Pour celle de huit ans, c’était parfait mais celle de cinq ans n’a rien compris et s’est un peu ennuyée à la fin. Mais elle a quand même bien aimé les images, notamment la montée des méduses au début. Elle trouve aussi que Lisa conduit n'importe comment et elle a bien raison.
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker

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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Vu ce week-end. Mes enfants ont adoré et j'ai beaucoup aimé également. J'ai trouvé la petite Ponyo adorable, toute de désirs et d'élans, comme l'enfant qu'elle est. Quant à Fujimoto, faux méchant, il est présenté dès le début du film comme assez inoffensif et ridicule, avec ce costume clownesque et cet appareil grotesque qu'il utilise pour ne pas se déshydrater. Je n'ai jamais imaginé une seconde qu'il puisse parvenir à ses fins et ne l'ai jamais pris au sérieux.
Surtout, j'ai retrouvé ce que j'admire par dessus tout chez Miyazaki : le triomphe de l'imagination, dans les images comme dans les évolutions de l'intrigue. Je n'ai pas trouvé d'ailleurs que ce Ponyo différait tant que cela des autres Miyazaki. Il y a toujours dans ses scénarios une part de mystère qui demeure, des fins abruptes (Miyzaki finit d'ailleurs souvent ses films dans ses génériques (Totoro, Nausicaa, Kiki,...), faute de les avoir tout à fait finis avant) et des bonds narratifs, qui rendent compte d'une pensée qui passe très vite d'un lieu à un autre, d'une image à une autre, d'une rêverie à une autre, comme peut le faire un enfant. C'est parfois déconcertant pour nous autres, adultes lents et demandeurs de rationnel. Mais c'est un reflet fidèle de l'univers imaginaire rapide et protéiforme des enfants, chez lesquels l'inexplicable et le mystère du monde, comme une sorte d'anti-matière, sont indissociables de l'univers rationnel et visible.
Surtout, j'ai retrouvé ce que j'admire par dessus tout chez Miyazaki : le triomphe de l'imagination, dans les images comme dans les évolutions de l'intrigue. Je n'ai pas trouvé d'ailleurs que ce Ponyo différait tant que cela des autres Miyazaki. Il y a toujours dans ses scénarios une part de mystère qui demeure, des fins abruptes (Miyzaki finit d'ailleurs souvent ses films dans ses génériques (Totoro, Nausicaa, Kiki,...), faute de les avoir tout à fait finis avant) et des bonds narratifs, qui rendent compte d'une pensée qui passe très vite d'un lieu à un autre, d'une image à une autre, d'une rêverie à une autre, comme peut le faire un enfant. C'est parfois déconcertant pour nous autres, adultes lents et demandeurs de rationnel. Mais c'est un reflet fidèle de l'univers imaginaire rapide et protéiforme des enfants, chez lesquels l'inexplicable et le mystère du monde, comme une sorte d'anti-matière, sont indissociables de l'univers rationnel et visible.
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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki - 2008)
Film fascinant et frustrant. En effet, Ponyo est traversé d'une exaltation dont la limpidité m'a rappelé les grandes découvertes qu'avaient été Chihiro et Nausicaä. Et pourtant le film échoue à se hisser à leur hauteur d'accomplissement, la faute à une construction trop centrée sur le tandem Ponyo/Sōsuke. Celle-ci devient chancelante lorsque le dernier tiers peine à concrétiser les promesses en l'absence d'enjeux forts. On dirait que Miyazaki a voulu "ramasser" son cinéma après les développements maousses de Chihiro et du Château ambulant, et cela donne une narration plus heurtée où les idées, très riches, paraissent parfois incomplètement exploitées (le cas du père de Ponyo et de la mère de Sōsuke sont symptomatiques).
Reste que la petite musique du maestro reste toujours aussi incroyable... se promener dans son imaginaire procure un émerveillement béat. On a beau connaître le style, les personnages, la patine, la magie opère à chaque fois, grâce à une capacité inépuisable à formaliser des visions sidérantes et évidentes. La baie, les collines, la maison perchée, les vagues-poissons, les couleurs, les détails qui donnent vie aux personnages, la musique lyrique de Hisaishi... s'il n'est pas le plus abouti, Ponyo sur la falaise est sûrement l'un des Miyazaki les plus obsédants. Et ce, malgré la chanson de fin.
Reste que la petite musique du maestro reste toujours aussi incroyable... se promener dans son imaginaire procure un émerveillement béat. On a beau connaître le style, les personnages, la patine, la magie opère à chaque fois, grâce à une capacité inépuisable à formaliser des visions sidérantes et évidentes. La baie, les collines, la maison perchée, les vagues-poissons, les couleurs, les détails qui donnent vie aux personnages, la musique lyrique de Hisaishi... s'il n'est pas le plus abouti, Ponyo sur la falaise est sûrement l'un des Miyazaki les plus obsédants. Et ce, malgré la chanson de fin.

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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki, 2008)
Exactement pareilRoy Neary a écrit :Contrairement aux derniers films de Miyazaki, dans lesquels j'avais fait un voyage incroyable et dans une immersion totale, je sors de ce film avec une distance. Un distance admirative certes, mais une distance quand même. Miyazaki l'avait précisé et ça se vérifie, Ponyo sur la falaise s'adresse principalement à des enfants. Ce qui ne me dérange pas du tout, mais alors pourquoi poser des enjeux et les écarter du revers de la main ? D'ailleurs ces enjeux ne sont pas bien définis, ce qui peut se comprendre si on adopte un point de vue onirique qui écarte tout didactisme ; pourtant dans Chihiro, qui allait très loin dans le rêve et les symboliques, les enjeux se révélaient peu à peu et trouvaient un sens.
Ce qui me gêne principalement dans Ponyo, c'est le personnage du magicien complètement sacrifié en cours de film. On a une sorte de cousin du Capitaine Némo de Jules Verne, qui s'est retiré du monde des humains (qu'il méprise) et qui a bâti un plan d'envergure pour changer le cours de l'histoire en agissant sur les océans. La petite Ponyo, dans sa fuite, détruit son repaire et absorbe l'élixir et puis... pfuitt ! Le magicien ne se pose même pas la question de savoir ce qu'est devenu son plan et son élixir, et il passe le reste du film à la traîne du récit. Et son sentiment misanthrope disparaît carrément. De même, la planète est en danger, la lune se rapproche, et on ne sait pas trop pour quelle raison, sinon que ça a dû être provoqué par un déséquilibre quelconque causé par l'aventure de Ponyo chez les humains.
Enfin, alors que l'introduction du film est splendide par sa poésie contemplative, et que Miyazaki prend son temps pour traiter ses personnages et leur interaction à travers des scènes drôles et tendres, voilà que le rythme s'accélère et que la résolution du film nous est servie d'un coup. De plus, on nous annonçait une épreuve terriblement difficile pour Susuke, dont l'échec causerait la fin de tout, et on aboutit à... "Tu aimes Ponyo, même si tu sais que c'est un poisson ?" "Ben oui, j'aime Ponyo" Et hop, c'est fini ! Mouais...
J'ai vraiment eu l'impression que des scènes manquaient et qu'elles avaient été coupées au montage.
Vraiment dommage car Ponyo sur la falaise est remplie de séquences magnifiques, avec toujours cette imagination débordante dans la création des animaux et des formes, et avec aussi ses moments de grâce. Mais il m'a manqué l'essentiel : une forte émotion croisée avec un plaisir intellectuel, tout ce que m'a apporté Princesse Mononoke, Chihiro, Le Château ambulant, Le Château dans le ciel, Nausicaä. Je crois bien que c'est le film de Miyazaki que j'apprécie le moins aujourd'hui, malgré le plaisir que j'ai pu y prendre.

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Re: Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki - 2008)
Quant à moi, après l'avoir revisionné en DVD, j'ai revu le film à la hausse (après une déception en salles) à tel point qu'il fait désormais partie de mon top 100. Un miracle de poésie et de beauté, d'émotion et d'inventivité.