Les vedettes féminines des films musicaux
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Stagiaire
- Messages : 54
- Inscription : 17 janv. 06, 13:04
- Localisation : Paris
- Contact :
-
- Kelly's Heroin(e)
- Messages : 3812
- Inscription : 30 mai 05, 13:15
- Contact :
Mais en femme fatale on trouve tout de même la séduisante Cyd CharisseSheldrake a écrit :Ces actrices sont souvent très belles mais elles me séduisent rarement. Cela tient aux personnages qu'elles interprêtent. J'aime les comédies musicales mais les personnages y sont souvent un peu niais et une femme niaise est moins obsédante qu'une femme fatale.

On peut également compter Mitzi Gaynor qui dans Les Girls est loin de jouer un rôle niais.


"T'en loupes pas une avec ton Gene Kelly"-K-Chan- Sans Gene Kelly, plus de Sailor"-Boukabar
"C'est toujours un plaisir de lire Sailor!"-Ed Gene Kelly's Topic Meine Website: http://gene.kelly.free.fr
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23
Avis partagé, Sailor! En effet, si le cinéma musical fait la part belle aux ingénues (style Jane Powell), il offre aussi de beaux rôles de femmes fatales comme la divine Cyd Charisse, dont la troublante sensualité est accentuée par ses scènes de danse, justement.
De même, on ne peut pas dire que Ninon Sevilla la vedette des films musicaux mexicain (rediffusés il y a peu sur ciné classic) avait un personnage de "niaise"

De même, on ne peut pas dire que Ninon Sevilla la vedette des films musicaux mexicain (rediffusés il y a peu sur ciné classic) avait un personnage de "niaise"

-
- Kelly's Heroin(e)
- Messages : 3812
- Inscription : 30 mai 05, 13:15
- Contact :
Ola, elle est bien osé en tout cas l'afficheMusic Man a écrit :


"T'en loupes pas une avec ton Gene Kelly"-K-Chan- Sans Gene Kelly, plus de Sailor"-Boukabar
"C'est toujours un plaisir de lire Sailor!"-Ed Gene Kelly's Topic Meine Website: http://gene.kelly.free.fr
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23


Vive et mignonne, Jane Powell fut l’incarnation type de la collégienne sympa, de la « girl next door » pour reprendre le titre de son autobiographie. Née en 1929, elle est poussée très tôt dans le show business par sa mère particulièrement ambitieuse et soucieuse de faire réussir à sa fille la carrière qu’elle a elle-même ratée. Elle chante à la radio à 5 ans et débute au cinéma en 1944, dans un film musical aux cotés de WC Fields, où elle gazouille gaiement, de sa voix haut perchée, des chansonnettes qu’on jurerait tirée d’un film de Walt Disney. Dans son second film « délicieusement dangereuse 1945 », elle révèle des qualités de comédienne, en jouant de façon convaincante une jeune fille turbulente qui découvre que la sœur qu’elle adulait n’est qu’une strip-teaseuse. Remarquée, Jane est alors engagée par la glorieuse MGM. Le patron Louis B Mayer raffole des opérettes et la confie aux soins du producteur Joe Pasternak, spécialisé dans les films familiaux alliant musique classique et variétés, qui a fait beaucoup pour la gloire de Deanna Durbin à l’Universal. D’ailleurs, Jane tournera dans des remakes des films de celle-ci (Vacances à Rio 1950), des sympathiques comédies ou elle joue un peu les enquiquineuses. La chance lui sourit quand on lui propose « mariage royal 1951 » aux cotés du grand Fred, après le désistement de June Alyson et de Judy Garland. Stanley Donen se regrettera que le rôle échoie à « cette pauvre Jane Powell ». On se demande bien pourquoi, tant elle est à l’aise et brillante dans son duo de marlous avec Fred.

L’autre grand moment de la carrière de Jane, c’est « les 7 Femmes de Barberousse 1954 » musical génial, plein d’allégresse et de tonus. Un des grands classiques de toute l’histoire du film musical. Alors qu’elle triomphe au cinéma, les problèmes matrimoniaux de Jane font la une des j : elle vient de quitter son patineur de mari pour l’excellent danseur Gene Nelson, rencontré au cours d’un tournage. Un vrai choc pour le public qui avait tendance à confondre l’adorable voisine des bluettes hollywoodiennes avec la vraie Jane Powell. Elle divorcera et se remariera à plusieurs reprises. Jane remarqua avec humour qu’Elizabeth Taylor fut témoin à son premier mariage et qu’elle fut elle-même témoin aux premières noces de Liz, et que si elles avaient continué ainsi, elles auraient pu en faire une activité à temps plein.
Après La fille de l’amiral (1955) aux airs archi connus et un bon remake de Tom, Dick and Harry à la RKO, Jane subit de plein fouet le déclin du film musical. On la retrouve en princesse cannibale dans un médiocre film d’aventures, puis plus rien. Elle se tourne vers la télévision (remake du chant du Missouri en 1959), l’enregistrement de disques (sa version de True Love de Bing Crosby sera un succès du Top 50 1956) et les night clubs.
Les ennuis s’accumulent (perte de sa voix, problèmes de drogue et d’alcool de son fils ; déceptions sentimentales). Pourtant, on la retrouve de temps à autres dans des séries TV (l’île fantastique, hôtel, arabesque) dans les années 70-80, et plus récemment dans des rôles secondaires au cinéma.


Mais grâce au Mariage royal et aux femmes de Barberousse, Jane Powell restera longtemps dans le souvenir des amateurs de film musicaux.
Jane Powell chante (en français) un extrait de Roméo et Juliette de Gounod :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 14:17, modifié 2 fois.
-
- Kelly's Heroin(e)
- Messages : 3812
- Inscription : 30 mai 05, 13:15
- Contact :
Jane Powell, j'aime sa voix, sa façon de danser et je la trouve tout simplement très charmante 
J'aime beaucoup le numéro dans Mariage Royal: "How can I believe me when you said you've been a liair" (un truc dans le genre)

J'aime beaucoup le numéro dans Mariage Royal: "How can I believe me when you said you've been a liair" (un truc dans le genre)

"T'en loupes pas une avec ton Gene Kelly"-K-Chan- Sans Gene Kelly, plus de Sailor"-Boukabar
"C'est toujours un plaisir de lire Sailor!"-Ed Gene Kelly's Topic Meine Website: http://gene.kelly.free.fr
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23
Connie Francis fut l’une des chanteuses les plus populaires du 20ème siècle et même si ses records de vente ont depuis été battus par Madonna. Evidemment le cinéma s’est vite emparé du phénomène, en pensant battre également les records d’entrée, pour des résultats rarement à la hauteur des espérances.

Née en 1938, elle débute très jeune en chantant pour des shows télévisés. Elle signe à 17 ans avec la firme de disques MGM, et après un certain nombre de 45 tours sans succès, décroche le pompon avec « Who's sorry now » 1957 (déjà chanté en 1950 par Gloria de Haven dans Trois petits mots). Ce slow-rock, plein de wap dou wap, sera suivi d’une spectaculaire suite de succés (des slows empruntés aux années 20 et remis à la sauce fifties, ou des rocks comme le fameux « Stupid Cupid »1958 qui connaîtra une seconde carrière dans les années 80 par la petite Joanna Wyatt). La reine des juke box donne un beau tournant à sa carrière en 1960, en s’essayant avec un succès remarquable à un style de chanson plus intemporel (Mama, Malaguena, …), en partant à la conquête du marché international (triomphal succés en Allemagne, au Japon, en Espagne et en Italie, beaucoup moins en France), et en tentant sa chance au cinéma : quoi de plus logique quand on enregistre pour la firme MGM, surtout spécialisée dans les BOF de ses films. Après avoir prêté sa voix chantée aux films Roick, Rock, Rock et à la blonde et le shérif (elle double Jayne Mansfield), Connie débarque dans une comédie produite par Joe Pasternak, Ces foilles filles d’Eve , ressorti en DVD l’an dernier. C’est une fort agréable comédie, certes datée et artificielle, mais qui aprut pourtant audacieuse à l’époque en abordant certains problèmes (notamment la sexualité avant le mariage). Si le couple vedette formé par George Hamilton et Dolores Hart n’a rien de mémorable, celui formé par Jim Hutton et Paula Prentiss est plus attachant. Connie, en vilain petit canard, qui a grand mal à trouver l’âme sœur est particulièrement drôle. La scie qu’elle chante au générique du film (en anglais, français, allemand, italien, japonais ou espagnol en fonction de l’endroit où le film est projeté) sera encore un gros succès du top 10.
Connie Francis n’est pas prétentieuse. Elle avoue elle-même être une pitoyable comédienne, et que ses films sont tous nuls, ou du moins de plus en plus nuls. Elle ajoute, qu’ils étaient produits essentiellement pour l’exportation compte tenu de sa renommée internationale. Il est vrai que le musical suivant (En suivant mon cœur 1963), dont elle est la vedette avec Dany Robin est vraiment lamentable.
En revanche, Amour Toujours 1964, est sauvé par les numéros musicaux qui donnent une belle palette du talent de chanteuse de Miss Francis (chansons romantiques, jazzy, twists endiablés, rocks). Hélas, pour le reste, sa bouillante personnalité et son talent pour la comédie se heurtent à une petite histoire sans intérêt. Le remake de Girl Crazy, When the boys meet the girls 1966, ne vaut pas les versions originales. Cela dit les excellentes chansons de Gershwin, très bien servies par Connie et la présence de guest stars de tous les univers musicaux (Herman’s Hermits, Louis Armstrong,…) rendent le film très intéressant pour les amateurs de comédie musicale.

L’explosion de la pop music venue de Grande Bretagne sera fatale à la carrière de Connie Francis. A partir de 1964, ses ventes de disques connaissent une chute progressive, même si elle sauve encore les meubles en Amérique du Sud et en Allemagne où elle demeure très rentable. En 1970, elle s’éloigne momentanément des studios d’enregistrement (suite à des problèmes vocaux résultant d’une opération de chirurgie esthétique). Sa tentative de come back en 1974 vire au cauchemar : elle est violée par un inconnu dans sa chambre d’hôtel après le spectacle. Elle sombre alors dans la dépression. D’autres drames viendront encore la fragiliser (décès de son père, assassinat de son frère, mariages râtés). Connie tentera à plusieurs reprises des retours de courte durée. Sa voix n’a malheureusement plus l’éclat d’autrefois et certaines de sas apparitions (notamment à Londres) seront très critiquées. On la dit dépendante des médicaments et anti dépresseurs. Pourtant grâce à un mégamix de ses tubes teutons, elle connaîtra en 1992 un inéspéré retour triomphal en Allemagne (n°1 du top allemand pour l’année 1992). Très sporadiquement, Connie donne encore des shows avec ses vieux succès.
Depuis longtemps, le tournage d’un film sur sa vie (avec Gloria Estefan et Danny de Vito) est à l’étude. Il est possible que le projet aboutisse cette année.

Notons enfin que Connie a enregistré dans ses années de gloire, et de façon splendide(à condition d'aimer ce genre de variétés), de nombreuses chansons de film (notamment le célèbre thème du Dr Jhivago dont elle fut l’une des premières interprètes), rééditées depuis en CD.
Connie, jazzy, dans Amour toujours (1964) :


Connie Francis n’est pas prétentieuse. Elle avoue elle-même être une pitoyable comédienne, et que ses films sont tous nuls, ou du moins de plus en plus nuls. Elle ajoute, qu’ils étaient produits essentiellement pour l’exportation compte tenu de sa renommée internationale. Il est vrai que le musical suivant (En suivant mon cœur 1963), dont elle est la vedette avec Dany Robin est vraiment lamentable.

En revanche, Amour Toujours 1964, est sauvé par les numéros musicaux qui donnent une belle palette du talent de chanteuse de Miss Francis (chansons romantiques, jazzy, twists endiablés, rocks). Hélas, pour le reste, sa bouillante personnalité et son talent pour la comédie se heurtent à une petite histoire sans intérêt. Le remake de Girl Crazy, When the boys meet the girls 1966, ne vaut pas les versions originales. Cela dit les excellentes chansons de Gershwin, très bien servies par Connie et la présence de guest stars de tous les univers musicaux (Herman’s Hermits, Louis Armstrong,…) rendent le film très intéressant pour les amateurs de comédie musicale.

L’explosion de la pop music venue de Grande Bretagne sera fatale à la carrière de Connie Francis. A partir de 1964, ses ventes de disques connaissent une chute progressive, même si elle sauve encore les meubles en Amérique du Sud et en Allemagne où elle demeure très rentable. En 1970, elle s’éloigne momentanément des studios d’enregistrement (suite à des problèmes vocaux résultant d’une opération de chirurgie esthétique). Sa tentative de come back en 1974 vire au cauchemar : elle est violée par un inconnu dans sa chambre d’hôtel après le spectacle. Elle sombre alors dans la dépression. D’autres drames viendront encore la fragiliser (décès de son père, assassinat de son frère, mariages râtés). Connie tentera à plusieurs reprises des retours de courte durée. Sa voix n’a malheureusement plus l’éclat d’autrefois et certaines de sas apparitions (notamment à Londres) seront très critiquées. On la dit dépendante des médicaments et anti dépresseurs. Pourtant grâce à un mégamix de ses tubes teutons, elle connaîtra en 1992 un inéspéré retour triomphal en Allemagne (n°1 du top allemand pour l’année 1992). Très sporadiquement, Connie donne encore des shows avec ses vieux succès.
Depuis longtemps, le tournage d’un film sur sa vie (avec Gloria Estefan et Danny de Vito) est à l’étude. Il est possible que le projet aboutisse cette année.

Notons enfin que Connie a enregistré dans ses années de gloire, et de façon splendide(à condition d'aimer ce genre de variétés), de nombreuses chansons de film (notamment le célèbre thème du Dr Jhivago dont elle fut l’une des premières interprètes), rééditées depuis en CD.
Connie, jazzy, dans Amour toujours (1964) :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 14:19, modifié 1 fois.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Edith Piaf (1915-1963) demeure la plus légendaire chanteuse française du 20 ème siècle. Cela mérite qu’on se penche sur sa carrière cinématographique, souvent méconnue.
Après avoir mené une enfance misérable, et accompagné son père acrobate dans les rues de Paris en faisant la manche, la jeune Edith chante dans les rues, quand elle est remarquée par Louis Leplee, patron du cabaret Le Gernys, qui, bouleversé par la voix vibrante de la toute jeune interprète, la lance devant le tout paris, sous le pseudo de la Môme Piaf. C’est sous ce nom qu’elle débute dès 1936 au cinéma dans La Garçonne aux cotés de Marie Bell. Cette adaptation du roman de Marguerite, mélo fort conventionnel, ne vaut que pour les passages jugés scandaleux pour l’époque,comme ceux filmés dans le cabaret de Suzy Solidor. Dans une brève séquence, Piaf y chante une chanson sur la drogue (avec une voix assez criarde, pas encore policée) puis essaie de draguer Marie Bell !

Malgré l’assassinat de son protecteur Louis Leplee, la carrière de Piaf explose grace au compositeur (et ex légionnaire) Raymond Asso qui lui compose de sublimes chansons, dont le fameux légionnaire. Reconnue par le grand public et les intellectuels (Cocteau lui écrit une courte pièce : le bel indifférent, qu’elle joue avec Paul Meurisse son compagnon du moment), Piaf obtient son premier grand rôle au cinéma dans « Montmartre sur seine », fort mauvais film avec Jean-Louis Barrault, dont on ne retiendra que les chansons (notamment un blues que Piaf chante vétue d’une robe à paillettes noire !). Etoile sans lumière (1946) de Marcel Blistène est nettement meilleur. Du moins, le scénario (annonciateur de Cahntons sous la pluie) est original : Une star du muet (Mila Parély) incapable de parler et de chanter correctement, se fait doubler pour son premier film parlant par une jeune chanteuse naîve et inconnue qui se fait berner. Piaf est à l’aise dans son rôle et encadrée par d’excellents comédiens : Serge Reggiani et Yves Montand, sa flamme du moment.

En revanche, 9 garçons un cœur (avec les Compagnons de la Chanson, découverts par Edith) est vraiment nul. Quelle bêtise que cette scène où Piaf monte au pays des rêves, une cuisse de poulet à la main ! heureusement, il y a les chansons : la vie en rose, et Sophie un beau blues bien moins connu.
On retrouve Piaf dans des films musicaux à sketches destinés à mettre en valeur tous les chanteurs de variétés de l’époque, comme paris chante toujours (1951) de Pierre Montazel, où Piaf nous chante son ultra célèbre « hymne à l’amour ». Certes séquences chantées du film (comme celle de Georges Ulmer) sont assez bien filmées. Dans Boum sur Paris (1953) la distribution est encore plus brillante (Mouloudji, Trenet, Lucienne Delyle…). Piaf y chante un brûlant « je t’ai dans la peau ».

Célèbre à l’étranger, Piaf parait aussi dans un court métrage franco britannique présenté par la star des comédies musicales Dolores Gray, où elle chante ses tubes du moment.
Dans « Si Versailles m’était compté » de Sacha Guitry (1954), Piaf entonne le « ça ira ».
Personnellemnt, j’ai beaucoup aimé « Les amants de demain »(1958) de Marcel Blistène, son dernier film (et son seul rôle intéressant avec Etoile sans lumière ». Oui, c’est un nanar, un vrai mélo, bourré de clichés (Piaf joue le rôle d’une alcoolique, trompée et battue par son mari- le génial Armand Mestral), et d’acteurs de seconds rôles chargés de donner une vision pittoresque de la banlieue parisienne de l’époque, bref un film à l’ancienne, qui devait déjà paraître très daté quand il est sorti, mais à cause de tout ça il est particulièrement jouissif à regarder. Quand à Piaf, elle est bouleversante, et au sommet de son talent de chanteuse quand elle chante « fais comme si ».
De graves ennuis de santé éloigneront Piaf des studios. Usée par les excés et la maladie, elle remplira encore l’Olympia en 1961 et 1962, avec de nouvelles chansons composées par Charles Dumont et participera, dans des conditions de santé plus que précaire, à des tournées jugées « suicidaires ».Décédée en 1963, Piaf conserve toute son aura et demeure, plus de 40 ans après la « référence » non seulement en France mais aussi à l’étranger. Evidemment son destin légendaire inspirera les cinéastes pour des films pas vraiment réussis (Piaf de Guy Casaril, Edith et marcel de Lelouch). Le réalisateur Olivier Dahan a entamé, à Prague et à Paris, le tournage d’une nouvelle bio sur Piaf avec Marion Cotillard dans le rôle titre. Gérard Depardieu incarne Louis Leplée, Clotilde Courau et Jean-Paul Rouve interprètent les parents d'Edith Piaf, Emmanuelle Seigner joue sa mère adoptive. Le grand amour de l'artiste, le boxeur Marcel Cerdan, est incarné par Jean-Pierre Martins. Enfin Sylvie Testud est Mômone, la meilleure amie de la chanteuse. La sortie du film est prévue en février 2007 : on l’attend avec impatience.
Piaf chante (en couleurs), Non je ne regrette rien de Charles Dumont :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 14:22, modifié 2 fois.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23
Voici des kliens avec des extraits vidéos qui vous permettront d'apprécier ceratines des vedettes évoquées dans ce topic.
ANN MILLER, la reine des danseuses à claquettes dans son meilleur numéro (LE JOYEUX PRISONNIER 1953)
CONNIE FRANCIS, la délicieuse chanteuse des sixties, dans AMOUR TOUJOURS avec Jim Hutton
LENA HORNE, la plus glorieuse vedette black des comédies musicales, ici toujours au faîte de son talent de chanteuse et de sa beauté dans les années 70
DEANNA DURBIN, la soprano qui fut si populaire dans le monde entier juste avant et pendant la guerre
ANN MILLER, la reine des danseuses à claquettes dans son meilleur numéro (LE JOYEUX PRISONNIER 1953)
CONNIE FRANCIS, la délicieuse chanteuse des sixties, dans AMOUR TOUJOURS avec Jim Hutton
LENA HORNE, la plus glorieuse vedette black des comédies musicales, ici toujours au faîte de son talent de chanteuse et de sa beauté dans les années 70
DEANNA DURBIN, la soprano qui fut si populaire dans le monde entier juste avant et pendant la guerre
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23
De 1930 au milieu des années 60, l’Allemagne a produit un nombre considérable de comédies musicales. Parmi celles-ci, il convient de distinguer les « heimatfilme », films folkloriques, situés à la campagne avec fanfares, tyroliennes et chansons du terroir et les « schlagerfilme », films bourrés de chansons à la mode, destinés à promouvoir les derniers tubes des vedettes du disque.

La ravissante Heidi Brühl s’est illustrée dans ces deux genres. Née en 1942, elle est élevée par son père qui l’inscrit à des cours de danse (la gamine rêve en voyant les films avec Marika Rökk et Doris Day). De fil en aiguille, elle décroche dès l’enfance des rôles au cinéma. Elle a surtout la chance de jouer le rôle principal de « Jeunes amours » un heimatfilm racontant l’histoire de deux gamines et de leurs poneys. Ce petit film familial rencontrera un succés qui ne s’est jamais démenti en Allemagne et donnera lieu à deux suites, toujours avec Heidi Brühl (Mariage à Immenhoff, les filles d’Immenhoff). Régulièrement les trois films sont rediffusés à la télé allemande (avec une fréquence équivalente à la série des Sissi ou des Angélique chez nous), et sont ressortis en VHS puis DVD.


La fillette devenue une séduisante adolescente enchaîne les films. On la remarque notamment dans « les frénétiques », film réussi mais manichéen sur une certaine jeunesse dépravée. Elle y incarne avec Sabine Sinjen, deux filles naïves d’origines modeste qui vont être abusées par de jeunes garçons de la haute société. En 1959, Heidi Brühl se lance dans la chanson et enregistre Chico Chico Charlie qui est un succès. L’année suivante, elle participe à la sélection pour le concours eurovision de la chanson. Si la chanson, composée par Michael Jary, complice de Zarah Leander, « Wir wollen niemals auseinandergehn » échoue à la sélection, elle bat par contre tous les records de vente. On en tirera un film , curieusement sans Heidi mais avec Vivi Bach.
Le succès discographique d’Heidi lui vaut de nombreuses propositions dans des comédies musicales. Elle joue notamment dans « Ne me laissez jamais seule un dimanche » 1960, heimatfilm de bonne facture, avec de jolies scènes de danses folkloriques à la fin, « la parade des succès » 1960 avec beaucoup de stars de la chanson (Jacqueline Boyer, Vico Torriani, Conny Froboess), « plus jolie que les autres »1961 avec Senta Berger. En somme des films musicaux pour la famille, où la fraîcheur et la beauté de la jeune comédienne, chanteuse à la voix aérienne sont plus ou moins bien mises en valeur.

Elle fait partie de la distribution de l’opérette filmée « le baron tzigane »1962.
Très vite concurrencé par la télévision, ce type de cinéma commence à passer de mode, et Heidi se tourne vers la scène, dans la version allemande de l’opérette d’Irving Berlin « Annie Reine du cirque » (jouée au cinéma par Betty Hutton). C’est un succès.
Heidi à sa majorité, découvre alors que tous l’argent qu’elle a amassé dans on enfance avec ses films et ses disques a été dilapidé par son père (éternelle histoire…). Pour se refaire une santé financière, elle va beaucoup enregistrer de disques (l’Allemagne était à l’époque l’un des plus grands consommateurs de musique) avec les tubes du moment, des reprises de l’eurovision comma la la la ou boom bang a bang, ou « hundert mann und ein befehl », chanson du film les bérets verts, dont elle partage le succès avec Freddy Quinn (la version française par Bernard Tapie passera inaperçue).
Heidi réussira même à percer aux USA (outre son rôle de princesse dans « le capitaine Simbad » bon film pour enfants bourré de trucage), elle joue dans une revue à Las Vegas avec Sammy Davis Jr, tourne dans un épisode Columbo et surtout en 1975, donne la réplique à Clint Eastwood dans la Sanction (1975).

En Allemagne, on la retrouve dans deux autres (médiocres) suites de la série Immenhof, et dans des séries policières comme Derick. En 1980, elle pose nue pour playboy pour montrer qu’elle n’a rien perdu de ses charmes et enregistre une horrible bouillie musicale style « Modern Talking » en anglais qui se vendra fort bien en Allemagne. Dans les années 80, comme de nombreux comédiens allemands, Heidi est réduite à assurer le doublage de films américains et enregistre un CD en hommage aux comédies musicales les plus récentes avec des airs du Fantôme de l’opéra ou des Misérables, bien servis par sa voix pure.
Atteinte d’un cancer du sein, Heidi ne peut de résoudre à une opération. Elle laisse traîner les choses et quand finalement, elle accepte de recourir à une mastectomie, elle meurt sur la table d’opération à 49 ans.
Heidi chante "you've got a friend " de Carole King (notez l'interessante mise en scène) :

La ravissante Heidi Brühl s’est illustrée dans ces deux genres. Née en 1942, elle est élevée par son père qui l’inscrit à des cours de danse (la gamine rêve en voyant les films avec Marika Rökk et Doris Day). De fil en aiguille, elle décroche dès l’enfance des rôles au cinéma. Elle a surtout la chance de jouer le rôle principal de « Jeunes amours » un heimatfilm racontant l’histoire de deux gamines et de leurs poneys. Ce petit film familial rencontrera un succés qui ne s’est jamais démenti en Allemagne et donnera lieu à deux suites, toujours avec Heidi Brühl (Mariage à Immenhoff, les filles d’Immenhoff). Régulièrement les trois films sont rediffusés à la télé allemande (avec une fréquence équivalente à la série des Sissi ou des Angélique chez nous), et sont ressortis en VHS puis DVD.


La fillette devenue une séduisante adolescente enchaîne les films. On la remarque notamment dans « les frénétiques », film réussi mais manichéen sur une certaine jeunesse dépravée. Elle y incarne avec Sabine Sinjen, deux filles naïves d’origines modeste qui vont être abusées par de jeunes garçons de la haute société. En 1959, Heidi Brühl se lance dans la chanson et enregistre Chico Chico Charlie qui est un succès. L’année suivante, elle participe à la sélection pour le concours eurovision de la chanson. Si la chanson, composée par Michael Jary, complice de Zarah Leander, « Wir wollen niemals auseinandergehn » échoue à la sélection, elle bat par contre tous les records de vente. On en tirera un film , curieusement sans Heidi mais avec Vivi Bach.
Le succès discographique d’Heidi lui vaut de nombreuses propositions dans des comédies musicales. Elle joue notamment dans « Ne me laissez jamais seule un dimanche » 1960, heimatfilm de bonne facture, avec de jolies scènes de danses folkloriques à la fin, « la parade des succès » 1960 avec beaucoup de stars de la chanson (Jacqueline Boyer, Vico Torriani, Conny Froboess), « plus jolie que les autres »1961 avec Senta Berger. En somme des films musicaux pour la famille, où la fraîcheur et la beauté de la jeune comédienne, chanteuse à la voix aérienne sont plus ou moins bien mises en valeur.

Elle fait partie de la distribution de l’opérette filmée « le baron tzigane »1962.
Très vite concurrencé par la télévision, ce type de cinéma commence à passer de mode, et Heidi se tourne vers la scène, dans la version allemande de l’opérette d’Irving Berlin « Annie Reine du cirque » (jouée au cinéma par Betty Hutton). C’est un succès.
Heidi à sa majorité, découvre alors que tous l’argent qu’elle a amassé dans on enfance avec ses films et ses disques a été dilapidé par son père (éternelle histoire…). Pour se refaire une santé financière, elle va beaucoup enregistrer de disques (l’Allemagne était à l’époque l’un des plus grands consommateurs de musique) avec les tubes du moment, des reprises de l’eurovision comma la la la ou boom bang a bang, ou « hundert mann und ein befehl », chanson du film les bérets verts, dont elle partage le succès avec Freddy Quinn (la version française par Bernard Tapie passera inaperçue).
Heidi réussira même à percer aux USA (outre son rôle de princesse dans « le capitaine Simbad » bon film pour enfants bourré de trucage), elle joue dans une revue à Las Vegas avec Sammy Davis Jr, tourne dans un épisode Columbo et surtout en 1975, donne la réplique à Clint Eastwood dans la Sanction (1975).

En Allemagne, on la retrouve dans deux autres (médiocres) suites de la série Immenhof, et dans des séries policières comme Derick. En 1980, elle pose nue pour playboy pour montrer qu’elle n’a rien perdu de ses charmes et enregistre une horrible bouillie musicale style « Modern Talking » en anglais qui se vendra fort bien en Allemagne. Dans les années 80, comme de nombreux comédiens allemands, Heidi est réduite à assurer le doublage de films américains et enregistre un CD en hommage aux comédies musicales les plus récentes avec des airs du Fantôme de l’opéra ou des Misérables, bien servis par sa voix pure.
Atteinte d’un cancer du sein, Heidi ne peut de résoudre à une opération. Elle laisse traîner les choses et quand finalement, elle accepte de recourir à une mastectomie, elle meurt sur la table d’opération à 49 ans.
Heidi chante "you've got a friend " de Carole King (notez l'interessante mise en scène) :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 14:24, modifié 1 fois.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23
Quelles sont les vedettes féminines des comédies musicales les plus connues du grand public, y compris de ceux qui s’intéressent fort peu à ce genre cinématographique ? Judy Garland vous dirons la plupart des gens. L’autre nom cité sera probablement celui de Ginger Rogers (1911-1995).
Grâce à son duo formé avec Fred Astaire dans les films produits par la RKO dans les années 30, elle est devenue une légende de l’écran.
Fortement encouragée par une maman omniprésente (et cela pendant presque toute sa carrière), Ginger participe très jeune à des spectacles de vaudeville et à des concours de charleston. A l’arrivée du parlant, les studios de cinéma font appel en masse aux nouveaux talents qui s’illustrent sur les scènes new yorkaises et Ginger est engagée pour une série de films où elle incarne des filles peu sérieuses et effrontées. Parallèlement, elle joue sur les planches, dans le musical « Girl Crazy »de Gerschwin aux cotés de Fred Astaire. On murmure que la toute jeune Ginger (fraîchement séparée de son premier mari) aura une brève liaison avec Fred à cette époque .
Grâce au soutien de Mervyn Le Roy, son compagnon du moment, Ginger décroche deux rôles remarqués dans deux films phare de la comédie musicale « 42ème rue » et « Chercheuses d’or 33 » où elle chante le célèbre « we’re in the money », habillée avec des dollars.
La même année la RKO lui propose un rôle secondaire dans « Carioca » avec Fred Astaire, son ancien partenaire de Broadway.

Si derrière les caméras, les relations entre les deux comédiens sont devenues glaciales, sur l’écran, ils forment un duo magique qui enthousiasme les spectateurs, en dansant la carioca, et volent la vedette à Dolores Del Rio et Raul Roulien, têtes d’affiche du film.
Animé par la même folie et de la même démesure que les films de Berkeley de l’époque, (scènes avec des girls sur les ailes d’un avion), Carioca est un succès. Fred et Ginger se sont catapultés vedettes de La joyeuse divorcée. C’est un régal et un nouveau triomphe. Le très long numéro dansé par le duo, le continental, les rend célèbres dans le monde entier.
Le génie de Fred, son élégance, sa souplesse et son charme indéfinissable s’allient parfaitement avec l’impudence et la fantaisie de Ginger pour les numéros comiques comme « putting all my eggs in one basket de « En suivant la flotte »1936. Néanmoins, Ginger est également une partenaire idéale pour les grands numéros romantiques comme le sublimissime « let’s face the music and dance » du même film ou l’immortel « cheek to cheek » de Top Hat 1935.

Certes, par la suite, Fred aura l’occasion de danser avec de meilleures danseuses sur un plan technique (Cyd Charisse notamment)(on raconte que les claquettes de Ginger étaient post synchronisées par quelqu’un d’autre après le tournage), mais il est vrai que l’alchimie qu’il partage avec Miss Rogers est exceptionnelle, peut être à cause de leur capacité à se plier aux numéros les plus divers (des morceaux fantaisistes, sur patin à roulettes, avec ou sans claquettes, ou intimistes et romantiques avec un égal talent) (Cela dit, c’est une affaire de goût, et certains préfèrent le couple qu’il forma avec Cyd ou Rita). Pour beaucoup, Swing Time (1936) est le meilleur film du duo. Les numéros dansés sont en effet de purs bijoux. Tout en continuant son partenariat avec Astaire, Ginger parait dans de nombreuses comédies et rêve de rôles dramatiques. En fait, elle souhaite briller par elle-même, dans des domaines qu’elle estime plus sérieux que le film musical. Ginger va parvenir à ses fins. Elle met fin au duo avec Astaire après la décevante « grande farandole »1939, seul film du duo où Astaire, symboliquement, meurt à la fin, Ginger aborde le genre dramatique avec Primerose Path et Kitty Foyle. Ce dernier film lui vaudra un oscar. On peut la préférer dans les comédies comme Mlle et son bébé, fort drôle, avec David Niven ou The major and the minor du grand Billy Wilder, une vraie réussite (dans ce film , elle se fait passer pour une gamine).
A l’occasion, Ginger danse encore un peu comme dans la folle histoire de Roxie Hart (remake « Chicago » 60 ans plus tard) ou les nuits ensorcelés (1944), ambitieuse production sur une musique de Kurt Weil, qui sera éreintée par la critique (quelqu’un a-t-il eu la chance de voir ce film et comment l’avez-vous trouvé). On raconte que Ginger, peu sûre de sa performance, sera particulièrement pénible pendant le tournage.
Les films qu’elle enchaîne par la suite sont bien décevants et sa côte ne cesse de baisser au box office. Finalement, Ginger Rogers est trop heureuse d’accepter l’offre de la MGM de tourner à nouveau avec Astaire, revenu entre temps au sommet de sa célébrité, dans un musical. Entrons dans la danse apporte au duo tout le savoir faire des pro de la MGM et comporte des moments délectables. Par contre, il est certain que Ginger a un peu vieilli, et sa déclamation de la Marseillaise n’est guère emballante.
Jusqu’en 1957, Ginger va beaucoup tourner dans des films de tous genres et d’inégale valeur :
Du classique de la comédie « chéri je me sens rajeunir »1952 (ou elle retombe en enfance) à « Storm Warning » un drame sur le ku klux klan où Doris Day est meilleure qu’elle. Elle se prendra aussi un bide considérable au théatre. Par la suite, Ginger ne trouve plus de rôle au cinéma car elle « ne supporte pas la vulgarité du cinéma actuel ».
Dans les années 60, Ginger refera surface grâce à la comédie musicale sur scène. Elle triomphe dans Hello Dolly puis dans Mame. Dans les années 70, entourée de boys, elle donne des shows dans le monde entier, basés sur les chansons de sa période RKO. On l’acclame partout comme une légende alors qu’elle ne danse quasiment plus et susurre ses chansons. Je me souviens qu’elle fut à l’époque accueillie chez Guy Lux avec le plus grand respect, lors de son passage à Paris.
Il semble qu’elle ait fort peu apprécié l’hommage rendu par Fellini dans le charmant film « Ginger et Fred ». Jusqu’à la fin de sa vie, Ginger continuera à participer aux soirées mondaines (dans lesquelles elle se rend en fauteuil roulant). Pour un magazine, elle pose aux cotés de Patrick Swayze, considéré à l’époque de la sortie de Dirty Dancing comme l’héritier de Fred Astaire. Dans l’autobiographie qu’elle a écrit à la fin de sa vie, Ginger , magnanime, reconnaît tout le talent et le génie du grand Fred. En effet, c’est grâce à lui qu’elle restera dans la légende. Dans les illustrations figurant dans son livre, elle inclue un dessin paru dans un quotidien américain avec une dame qui s'émerveille en voyant danser Fred Astaire, et son mari qui lui signale que Ginger avait au minimum autant de talent, car elle devait faire les même pas mais avec des hauts talons
A la fin des années 60, Ginger dans un show de Dean Martin :

Grâce à son duo formé avec Fred Astaire dans les films produits par la RKO dans les années 30, elle est devenue une légende de l’écran.
Fortement encouragée par une maman omniprésente (et cela pendant presque toute sa carrière), Ginger participe très jeune à des spectacles de vaudeville et à des concours de charleston. A l’arrivée du parlant, les studios de cinéma font appel en masse aux nouveaux talents qui s’illustrent sur les scènes new yorkaises et Ginger est engagée pour une série de films où elle incarne des filles peu sérieuses et effrontées. Parallèlement, elle joue sur les planches, dans le musical « Girl Crazy »de Gerschwin aux cotés de Fred Astaire. On murmure que la toute jeune Ginger (fraîchement séparée de son premier mari) aura une brève liaison avec Fred à cette époque .
Grâce au soutien de Mervyn Le Roy, son compagnon du moment, Ginger décroche deux rôles remarqués dans deux films phare de la comédie musicale « 42ème rue » et « Chercheuses d’or 33 » où elle chante le célèbre « we’re in the money », habillée avec des dollars.
La même année la RKO lui propose un rôle secondaire dans « Carioca » avec Fred Astaire, son ancien partenaire de Broadway.

Si derrière les caméras, les relations entre les deux comédiens sont devenues glaciales, sur l’écran, ils forment un duo magique qui enthousiasme les spectateurs, en dansant la carioca, et volent la vedette à Dolores Del Rio et Raul Roulien, têtes d’affiche du film.
Animé par la même folie et de la même démesure que les films de Berkeley de l’époque, (scènes avec des girls sur les ailes d’un avion), Carioca est un succès. Fred et Ginger se sont catapultés vedettes de La joyeuse divorcée. C’est un régal et un nouveau triomphe. Le très long numéro dansé par le duo, le continental, les rend célèbres dans le monde entier.
Le génie de Fred, son élégance, sa souplesse et son charme indéfinissable s’allient parfaitement avec l’impudence et la fantaisie de Ginger pour les numéros comiques comme « putting all my eggs in one basket de « En suivant la flotte »1936. Néanmoins, Ginger est également une partenaire idéale pour les grands numéros romantiques comme le sublimissime « let’s face the music and dance » du même film ou l’immortel « cheek to cheek » de Top Hat 1935.

Certes, par la suite, Fred aura l’occasion de danser avec de meilleures danseuses sur un plan technique (Cyd Charisse notamment)(on raconte que les claquettes de Ginger étaient post synchronisées par quelqu’un d’autre après le tournage), mais il est vrai que l’alchimie qu’il partage avec Miss Rogers est exceptionnelle, peut être à cause de leur capacité à se plier aux numéros les plus divers (des morceaux fantaisistes, sur patin à roulettes, avec ou sans claquettes, ou intimistes et romantiques avec un égal talent) (Cela dit, c’est une affaire de goût, et certains préfèrent le couple qu’il forma avec Cyd ou Rita). Pour beaucoup, Swing Time (1936) est le meilleur film du duo. Les numéros dansés sont en effet de purs bijoux. Tout en continuant son partenariat avec Astaire, Ginger parait dans de nombreuses comédies et rêve de rôles dramatiques. En fait, elle souhaite briller par elle-même, dans des domaines qu’elle estime plus sérieux que le film musical. Ginger va parvenir à ses fins. Elle met fin au duo avec Astaire après la décevante « grande farandole »1939, seul film du duo où Astaire, symboliquement, meurt à la fin, Ginger aborde le genre dramatique avec Primerose Path et Kitty Foyle. Ce dernier film lui vaudra un oscar. On peut la préférer dans les comédies comme Mlle et son bébé, fort drôle, avec David Niven ou The major and the minor du grand Billy Wilder, une vraie réussite (dans ce film , elle se fait passer pour une gamine).

Les films qu’elle enchaîne par la suite sont bien décevants et sa côte ne cesse de baisser au box office. Finalement, Ginger Rogers est trop heureuse d’accepter l’offre de la MGM de tourner à nouveau avec Astaire, revenu entre temps au sommet de sa célébrité, dans un musical. Entrons dans la danse apporte au duo tout le savoir faire des pro de la MGM et comporte des moments délectables. Par contre, il est certain que Ginger a un peu vieilli, et sa déclamation de la Marseillaise n’est guère emballante.
Jusqu’en 1957, Ginger va beaucoup tourner dans des films de tous genres et d’inégale valeur :
Du classique de la comédie « chéri je me sens rajeunir »1952 (ou elle retombe en enfance) à « Storm Warning » un drame sur le ku klux klan où Doris Day est meilleure qu’elle. Elle se prendra aussi un bide considérable au théatre. Par la suite, Ginger ne trouve plus de rôle au cinéma car elle « ne supporte pas la vulgarité du cinéma actuel ».
Dans les années 60, Ginger refera surface grâce à la comédie musicale sur scène. Elle triomphe dans Hello Dolly puis dans Mame. Dans les années 70, entourée de boys, elle donne des shows dans le monde entier, basés sur les chansons de sa période RKO. On l’acclame partout comme une légende alors qu’elle ne danse quasiment plus et susurre ses chansons. Je me souviens qu’elle fut à l’époque accueillie chez Guy Lux avec le plus grand respect, lors de son passage à Paris.
Il semble qu’elle ait fort peu apprécié l’hommage rendu par Fellini dans le charmant film « Ginger et Fred ». Jusqu’à la fin de sa vie, Ginger continuera à participer aux soirées mondaines (dans lesquelles elle se rend en fauteuil roulant). Pour un magazine, elle pose aux cotés de Patrick Swayze, considéré à l’époque de la sortie de Dirty Dancing comme l’héritier de Fred Astaire. Dans l’autobiographie qu’elle a écrit à la fin de sa vie, Ginger , magnanime, reconnaît tout le talent et le génie du grand Fred. En effet, c’est grâce à lui qu’elle restera dans la légende. Dans les illustrations figurant dans son livre, elle inclue un dessin paru dans un quotidien américain avec une dame qui s'émerveille en voyant danser Fred Astaire, et son mari qui lui signale que Ginger avait au minimum autant de talent, car elle devait faire les même pas mais avec des hauts talons

A la fin des années 60, Ginger dans un show de Dean Martin :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 17:45, modifié 1 fois.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23

La chanteuse espagnole Rocio Jurado, qui souffrait d'un cancer du pancréas depuis deux ans, est morte hier à l’âge de 61 ans.
Née en 1940, elle s’était fait remarquer dans des opérettes avant de devenir une vedette du disque et de la chanson.
Elle devint rapidement l'une des artistes les plus populaires d'Espagne, interprétant de sa voix puissante flamenco, folk et ballades romantiques.
Sa grande beauté (elle parvient 3ème d’un concours de beauté pour Miss Europe), lui valut évidemment des propositions cinématographiques mais curieusement, elle tourna relativement peu par rapport à ses consoeurs Rocio Durcal, Lola Flores ou Marisol.
Parmi ses films (souvent rediffusés dans l’émission cine de barrio sur la TVE), Los guerilleros (1963) avec Manolo Escobar, fameux interprète du porompopero et Procès d’une étoile (1966), qui mêle intrigue dramatique et de nombreuses chansons.
Par contre grâce à ses succès sur scène et sa personnalité, elle conserva au cours des décennies un prestige immense en Espagne et en Amérique latine.
Elle devint l’un des sujets principaux de la presse people (particulièrement active en Espagne) qui s’intéressait de près à ses amours (ses mariages en grandes pompes avec un boxeur puis avec un toréador). Chaque semaine un article lui était consacré dans Hola ou Pronto (ou alors à sa fille Rociito).
En 1993, alors que les films musicaux avaient déserté depuis longtemps les écrans espagnols, on la vit dans un remake nostalgique de « la Lola se va a los portos » dans le rôle initialement tenu par Juanita Reina.
Compte tenu de son immense popularité, le décès de Rocio Jurado est un évènement majeur en Espagne.
Rocio Jurado chantait les airs du film l'amour sorcier de Carlos Saura avec Antonio Gades :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 17:49, modifié 1 fois.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2297
- Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Parmi les plus ravissantes vedettes de l’histoire de la comédie musicale, il ne faut pas oublier la blonde June Haver (1926- 2005). Si tous ses films n’ont pas été exploités en France, en revanche, en raison de sa photogénie incontestable, elle orna nombreuses couvertures de CinéMonde et autres Ciné Revue à la fin des années 40.
La jolie June Haver envisageait à l’origine une carrière de pianiste, mais on lui conseilla plutôt de tenter l’aventure du cinéma. Après avoir décroché une figuration dans « Banana Split »1943 dont la vedette est la star maison de la Fox, Alice Faye, June jouit d’un heureux concours de circonstance, quand cette dernière enceinte, et lasse de jouer dans des musicals abandonne plusieurs tournages. La Fox a sous la main une blonde pin up extrêmement populaire, Betty Grable, mais enceinte également ! Donc, June est catapultée vedette aux cotés du crooner Dick Haymes, qu’une série de 78 tours à gros tirage a rendu fort populaire.
Pour les beaux yeux de ma belle 1944 est un agréable musical, très classique mais enjolivé par quelques numéros mis en scène avec panache. Après avoir partagé l’affiche d’une comédie « Home in Indiana » avec une autre débutante, Jeanne Crain, June se retrouve face à la reine du studio Betty Grable herself, quand Alice Faye en froid avec Darryl Zanuck, quitte le studio sur un coup d’éclat. Les Dolly Sisters (1945), bientôt en DVD zone 1, nous conte les mésaventures des deux chanteuses qui firent fureur dans le Paris des années 20. Les passages musicaux du film représentent le sommet du kitsch hollywoodien, avec un technicolor tapageur, des costumes bigarrés aux couleurs criardes. Il faut voir l’extrait des girls déguisées en instrument de maquillage pour le croire. Il parait que Betty Grable fut odieuse sur le plateau avec June, qui plus jeune et plus jolie qu’elle risquait potentiellement de lui voler la vedette. Ce ne fut pourtant pas le cas. Peut on incriminer le manque de personnalité et la fadeur de June Haver que souligneront les critiques à chacune de ses apparitions ? June Haver rencontrera le succès auprès du public dans des musicals rétro situés à la belle époque, avec des chansons des années 1890 (genre dont la Fox s’est fait une spécialité après le triomphe d’Hello Frisco Hello). Embrassons nous(1947) n’a rien de novateur mais June, dans sa robe rose bonbon, au milieu des bulles de savon, ressemble à une princesse sortie d’un conte de fée. Elle y danse de façon un peu raide mais plaisante et enjouée et chante les vieux succès avec une jolie voix pure.


Même chose pour Toute la rue chante (1948) qui repose sur les mêmes principes.
En revanche, le grand tourbillon (1949), bio de Marilyn Miller est un vrai soporifique, et June y est encore plus apathique que d’habitude.
Elle est meilleure dans Parade du rythme (1950), pseudo-remake des Dolly Sisters mais avec Gloria de Haven. Curieusement, c’est dans son dernier film l’Adorable voisine (1953) que June Haver fournira sa meilleure prestation. Si l’ensemble du film est hyper classique et sans surprise, son numéro de danse avec Dan Dailey, sorte de version musicale de « Quand la ville dort », avec une June au look Marilyn Monroe (la jeune star qui était en train de la supplanter à la Fox), est un bijou digne de figurer dans un glorieux musical de la MGM. Cependant, à la sortie du film, June Haver quitte la Fox, pour rentrer au couvent ! La nouvelle incongrue de la délicieuse pin up de la Fox prenant le voile fera le tour du monde. Le décès tragique de son compagnon aurait motivé sa décision.

June Haver ne resta pas très longtemps dans les ordres. Elle épousera l’acteur Fred Mac Murray, adoptera 2 filles, et à part une apparition à la télé avec Lucille Ball, ne renouera pas avec le cinéma. Elle continuera néanmoins à fréquenter la jet set hollywoodienne jusqu’à son décès l’an dernier.
June et Betty Grable dans un numéro kitchissime des Dolly Sisters (1945):
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 17:52, modifié 3 fois.
- AlexRow
- The cRow
- Messages : 25590
- Inscription : 27 mars 05, 13:21
- Localisation : Granville (50)
- Contact :