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Publié : 1 déc. 07, 22:23
par Alphonse Tram
Boubakar a écrit :Le petite boutique des horreurs (1960)

Si je ne me trompe pas, il s'agit du premier film de Roger Corman que je vois, et il faut avouer que je suis agréablement surpris.
Bon, l'histoire ne casse pas des briques, mais c'est tout le côté bricolé du film que je trouve très plaisant (avec la plante en plastique criant "j'ai faim !" :lol: ).
Et le dvd de Bach film est d'assez bonne tenue.
Si tu aimes, il y a un coffret Roger Corman paru chez MGM avec des stf :
http://www.dvdpacific.com/item.asp?ID=827777

Re: Roger Corman

Publié : 10 mai 10, 23:07
par Boubakar
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Un baquet de sang (1959)

Un serveur, assez simplet, se découvre un talent de sculpteur en voulant faire disparaitre le cadavre d'un chat (coincé dans un mur :lol: ). Sa statue plait tellement qu'il va sculpter d'autres personnes plus ou moins gênantes, et ainsi de suite...
Ça dure à peine une heure, et ça suffit pour en faire un film assez réussi, d'une certaine beauté plastique (dans la représentation des statues en particulier), et un Dick Miller (pour mémoire, il s'agit du marchand d'armes dans le premier Terminator et un grand habitué du cinéma de Joe Dante) assez touchant au départ, de par son allure bébête, mais qui va se transformer de plus en plus en tueur en même temps que son évolution sociale grâce au succès de ses statues plus vraies que nature...
Et, budget riquiqui oblige, il y a très peu de décors, mais Corman se sert bien de ce "défaut", et s'autorise quelques mouvements de caméra assez sympathiques (comme la caméra penchée pour montrer le désarroi dans lequel se plonge le personnage principal). Et la plus grande particularité vient des passages chantés, car l'action se situe dans un bar, mais chacune de ces musiques se rapporte à la mort, à la pendaison, une sorte d'humour assez réjouissant, tout comme le film au fond. :)

Re: Roger Corman

Publié : 2 juin 10, 10:51
par Boubakar
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L'halluciné (1963)

Connu comme étant l'un des premiers films importants de Jack Nicholson, il est de plus représentatif de l'écurie Corman. Ainsi, Jack Hill, Coppola, Dick Miller, Boris Karloff, Monte Hellman sont quelques-uns des grands noms ayant participé plus ou moins au film, pour un résultat certes imparfait, mais assez intéressant.
Filmé dans des très beaux décors naturels (ou des matte-painting quand l'occasion et les moyen s'y prêtent), on suit la folle aventure de ce André Duvalier, à la recherche d'une femme l'ayant sauvé sur une plage déserte.
Et il y a une chose qui est assez périphérique au film qui le rend très intéressant ; Jack Nicholson, qui a le rôle titre, est habillé comme pouvait l'être Napoléon, et quand on sait qu'il fut choisi par Stanley Kubrick plusieurs années plus tard pour faire ce film sur l'empereur français qui ne fut jamais réalisé, on éprouve une certaine frustration en le voyant, car il aurait vraiment eu la gueule de l'emploi. :(
Mais le film en lui-même a aussi ses qualités propres, ne serait-ce que par l'interprétation de Boris Karloff, vraiment royal en hôte du château qui se révèle plus sombre qu'il le laisse paraitre, et une meilleure réalisation que d'habitude pour un film de Roger Corman. Le tournage ayant été beaucoup plus long qu'auparavant, il y a eu plusieurs réalisateurs officieux (Coppola, Hill, Hellman, et même Jack Nicholson), ce qui expliquerait la débauche de moyens et la grandeur des décors.
Concernant le dvd paru chez Wild Side, je soupçonne l'édition d'être recadrée (ici, il est proposé en plein écran, mais à plusieurs reprises, les têtes dépassent du cadre, ou alors, c'est anormalement zoomé), mais ça n'empêche pas que j'y ai passé un bon moment, pour un film assez mystérieux, proche de ce que Corman faisait avec les adaptations d'Edgar Allan Poe.

Re: Roger Corman

Publié : 2 juin 10, 11:07
par damdouss
Boubakar a écrit : Concernant le dvd paru chez Wild Side, je soupçonne l'édition d'être recadrée (ici, il est proposé en plein écran, mais à plusieurs reprises, les têtes dépassent du cadre, ou alors, c'est anormalement zoomé), mais ça n'empêche pas que j'y ai passé un bon moment, pour un film assez mystérieux, proche de ce que Corman faisait avec les adaptations d'Edgar Allan Poe.
Le film est sorti au cinéma en Vistascope ce qui expliquerait des recadrages. Du coup Wildside n'a pas eu accès a une copie 16/9 et a repris le format 1:33 comme chez Bach films (ce qui est bien dommage). Peux-tu nous donner, Boubakar, des éléments sur la qualité du master utilisé ?
D'après des tests vu sur le net la qualité d'image (assez moyenne) serait la même que l'édition Bach.
Si c'est le cas, quel intérêt pour wildside de rééditer des titres sans restauration sérieuse (d'autant que l'édition Bach films était soldée il y a un mois à 1,50 euros !).
A voir également pour les masters des autres Corman sortis chez wildside (qui étaient plus que limite chez Bach)

Re: Roger Corman

Publié : 4 juin 10, 13:53
par Boubakar
damdouss a écrit :Peux-tu nous donner, Boubakar, des éléments sur la qualité du master utilisé ?
D'après des tests vu sur le net la qualité d'image (assez moyenne) serait la même que l'édition Bach.
Je n'ai pas vu l'édition Bach, mais le WS est assez moyen, avec pas mal de poussière par moment donnés (le générique fait assez peur).

Sinon, dernier (?) Corman et hommage (involontaire) à Dennis Hopper avec ;

The trip (1967)

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Ici, le titre résume très bien ce qu'on va voir durant 75 minutes, c'est-à-dire que le personnage principal interprété par Peter Fonda va subir un trop hallucinogène conseillé...par Dennis Hopper. Et c'est vraiment un documentaire sur cette époque, sur les nouvelles libérations (aussi bien des moeurs que du sexe, en passant par le goût de la fumette), mais le problème, c'est que ça rend le film totalement incompréhensible, une fois que le personnage de Fonda tombe dans ce trip. Ici encore, on retrouve une bonne partie de l'écurie Corman (jusqu'à voir Dick Miller, le temps d'un caméo), mais ça n'a guère d'intérêt, sauf dans la représentation visuelle quand on prendrait du LSD (ce qui a l'air de s'être vraiment passé quand on voit le film).

Re: Roger Corman

Publié : 8 août 10, 18:34
par Jack Carter
le 11 octobre 2010, Sidonis sort en coffret ses differentes sorties Cormaniennes de ces derniers mois, avec en prime un inedit en zone 2.

il comprendra :

La Malediction d'Arkham
Le Masque de la mort rouge
L'Enterré vivant
La Tomde de Ligeia

La Tour de Londres (sorti à l'unité avec la version de Rowland V.Lee)
et
Gas-s-s-s

Re: Roger Corman

Publié : 9 août 10, 13:34
par Flol
La Malediction d'Arkham
Bien
Le Masque de la mort rouge
Bien (bis)
L'Enterré vivant
Pas mal
La Tombe de Ligeia
Excellent
La Tour de Londres
Pas vu ! :o
Gas-s-s-s
Pas vu ! :o (bis)

Le roi de la série B ?

Publié : 10 mars 12, 23:42
par Happy Charly
Excellent portrait et (de nombreux) témoignages de ses pairs que vient de diffuser Arte dans ce "Des Ovnis, des monstres et du sexe, le cinéma selon Roger Corman".
A revoir peut-être sur le net ou je n'sais où...

Re: Le roi de la série B ?

Publié : 11 mars 12, 09:18
par Boubakar
Happy Charly a écrit :Excellent portrait et (de nombreux) témoignages de ses pairs que vient de diffuser Arte dans ce "Des Ovnis, des monstres et du sexe, le cinéma selon Roger Corman".
A revoir peut-être sur le net ou je n'sais où...
Il peut être vu sur le site de Arte+7 :

http://videos.arte.tv/fr/videos/des_ovn ... 46894.html

Re: Roger Corman

Publié : 11 mars 12, 11:38
par Lord Henry
Merci pour la séance de rattrapage!

Re: Le roi de la série B ?

Publié : 13 mars 12, 17:25
par Boubakar
Boubakar a écrit :Il peut être vu sur le site de Arte+7 :

http://videos.arte.tv/fr/videos/des_ovn ... 46894.html
Vu et je suis un peu partagé : si le connaisseur n'apprendra que peu de choses, la forme des interviews reste assez originale pour quelques intervenants ; Bruce Dern est interrogé alors qu'il se fait couper les cheveux, Ron Howard est filmé en train de marcher le long d'une allée, Jack Nicholson est filmé d'assez loin et avec un ton "rebelle" qui le rend amusant (notamment sur la manière qu'il a de descendre L'halluciné et de critiquer la radinerie du réalisateur/producteur), voire touchant (en fin de docu, on le voit pleurer à évoquer Corman)...

De plus, le docu a l'air assez ancien (2010), donc on ne sait pas trop ce que Corman a fait depuis lors. Mais ça reste au fond intéressant, surtout de (re)voir des trognes des films de Corman (dont Dick Miller).

Re: Roger Corman

Publié : 13 mars 12, 18:22
par Bugsy Siegel
Ce qui aurait été original, pour le coup, c'est une interview de Ron Howard se faisant couper les cheveux.

Re: Roger Corman

Publié : 24 mars 12, 17:08
par Federico
Bugsy Siegel a écrit :Ce qui aurait été original, pour le coup, c'est une interview de Ron Howard se faisant couper les cheveux.
:lol: Ça, ça aurait été du low budget !
Plus sérieusement, ce docu est très sympa et bien conçu. Il évite entre autre de tomber dans le panégyrique (le personnage est attachant mais on sent aussi que c'est un gros malin) et aussi dans le travers de la majorité des docus hommages américains au montage fatigant alternant une litanie de brèves interviews qui se recoupent. Son seul défaut : il pourrait donner l'impression à des néophytes de présenter Corman comme l'inventeur du B-movie alors que le cinéma de genre bricolo et fauché est plus que centenaire. Parmi les nombreux passages passionnants, cette remarque un peu aigrie sur l'exploitation à grande échelle des recettes cormaniennes par d'autres gros malins de talent (Lucas en tête). Preuve que le docu est efficace : il donne aussitôt envie de découvrir une floppée de films, aussi mauvais qu'ils risquent parfois de s'avérer. :D

Re: Roger Corman

Publié : 24 mars 12, 18:27
par Lord Henry
Dommage que soit passé sous silence son retour à la réalisation après vingt ans d'inactivité, Frankenstein Unbound. Un film dont je conçois qu'il puisse décevoir, mais que pour ma part je suis prêt à défendre.


Re: Roger Corman

Publié : 31 janv. 15, 08:10
par Jeremy Fox
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Cinq Fusils à l’Ouest (Five Guns West - 1955) de Roger Corman
PALO ALTO


Avec John Lund, Dorothy Malone, R. Wright Campbell, Mike Connors, Jonathan Haze, Paul Birch
Scénario : R. Wright Campbell
Musique : Buddy Bregman
Photographie : Floyd Crosby (Pathécolor 1.37)
Un film produit par Roger Corman pour Palo Alto Productions


La première relative bonne surprise de ce mois d’avril 1955 riche en sorties westerniennes provient du western au plus petit budget, celui d’une série Z d’ailleurs, à peine plus de 60.000 dollars ! Il s’agit du premier film réalisé par Roger Corman qui sera un des cinéastes les plus prolifiques d’Hollywood dans les années qui suivront, auteur d’une cinquantaine de films en tant que réalisateur et près de 400 avec la casquette de producteur. Il sera surtout un formidable ‘chasseur de têtes’ puisqu’il dénichera non moins que Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Ron Howard, Joe Dante, Peter Bogdanovich ou Jonathan Demme qu’il contribuera tous plus ou moins à lancer dans le métier. Alors qu’il distribua également aux USA des réalisateurs de renom (Fellini, Bergman, Truffaut…), dès qu’il se retrouvait derrière la caméra, sa conception du cinéma était à l’opposé de celle de ces grands noms, entièrement tournée vers le pur divertissement avec comme paramètres, entre autres un budget très faible, une grande liberté dans l’écriture et une durée de tournage limitée au maximum (rarement plus d’une semaine ; 9 jours néanmoins pour son premier western). Filmés dans ces conditions, parmi ses films les plus connus, on pourra citer La Petite Boutique des horreurs, comédie horrifique, Mitraillette Kelly, film de gangsters avec Charles Bronson ou encore, dans le domaine du film de guerre, L’Invasion Secrète avec Mickey Rooney. Mais c'est surtout son cycle Edgar Allan Poe qui contribua à sa réputation. S’entourant d’une équipe qui lui restera fidèle, soignant plus qu’à l’habitude ses mises en scène, il en résultera toute une série de films plastiquement assez recherchés : La Chute de la Maison Usher, Le Masque de la mort rouge, La Chambre des Tortures ou Le corbeau. Mais revenons-en à son premier film !

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La Guerre Civile touche à sa fin ; les Sudistes sont aux abois. Ne disposant plus que d’un nombre d’hommes restreint et ne voulant pas encore en perdre de trop, l’armée confédérée fait parfois appel à des prisonniers auxquels elle demande d’effectuer des missions délicates et dangereuses en échange d’être graciés. C’est ainsi qu’on offre la chance à cinq condamnés à mort ou à perpétuité – l’Old Timer J.C. Haggard (Paul Birch) ; le joueur Hale Clinton (Mike Connors) ; les frères Candy, tueurs psychopathes, John (Bob Campbell) et William (Jonathan Haze) ; l’assassin désigné comme chef de groupe, Govem Sturgess (John Lund) - d’être amnistiés à condition qu’ils ramènent mort ou vif un traître à la cause sur le point de donner au camp adverse non seulement une liste contenant les noms d’espions sudistes infiltrés mais aussi 30.000 dollars en or. Cette dernière information n’est pas tombée dans l’oreille de sourds ; les cinq hors-la-loi acceptent le travail avec déjà en tête l’idée de s’enfuir avec cette manne financière leur tombant du ciel. Ils devront d’abord traverser l’hostile territoire Comanche afin de se rendre dans le Kansas, plus précisément dans une ville abandonnée, Dawn Springs, où seule reste active une station de diligence à laquelle doit s’arrêter l’escorte nordiste conduisant Stephen Jethro, l’homme à appréhender. Arrivés à destination presque sans encombre, les cinq hommes apprennent par Shalee (Dorothy Malone), la tenancière du relais (simplement accompagnée par son oncle alcoolique), qu’ils devront patienter quelques jours avant l’arrivée de la diligence. Il ne va pas être facile pour le chef de groupe de maintenir ses hommes au calme à cause de la tension qui monte suite à l’impatience qui s’accroit, des alliances traitresses qui se créent et surtout de la présence féminine qui réveille en eux quelques primitifs instincts…

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Un commando constitué de brutes, de tueurs, d’indésirables et de hors la loi, recruté par l’armée pour effectuer une mission dangereuse, ce sera à nouveau le thème principal de L’Invasion secrète (The Secret Invasion), un très bon film de guerre réalisé en 1963 à nouveau par Roger Corman avec Raf Vallone, Mickey Rooney et Stewart Granger ; il sera ensuite repris dans ce qui demeurera le modèle du genre, le célèbre Dirty Dozen (Les Douze Salopards) de Robert Aldrich en 1967. Mais, pour en revenir à ce western fauché qui innovait en quelque sorte avec cette idée, Roger Corman, pour son premier film, prouvait (après Lesley Selander et quelques autres) qu’à l’aide d’un scénario plutôt bien construit, de personnages fortement caractérisés et de dialogues efficaces et cinglants, on pouvait maintenir l’attention du spectateur 75 minutes durant sans avoir recours à trop d’action et malgré un certain bâclage technique (faux raccords en pagaille, micros dans le champ, éclairages studio réglés à la va-vite…). Avec des bouts de ficelles, un résultat somme toute plaisant, ce qui n’était pas le cas des quelques westerns disposant de moyens bien plus conséquents et sortis sur les écrans américains la même semaine, à commencer par le film de prestige de Mervyn LeRoy à la Warner, Une étrangère dans la ville (Strange Lady in Town). Le casting de Cinq Fusils à l’Ouest étant constitué d’au moins deux comédiens assez ‘connu’ à l’époque (Dorothy Malone et John Lund), les moyens financiers qui restaient pour les autres secteurs devaient être plus que limités. On s’en rend compte surtout au travers des séquences de bagarres pour lesquelles la production n’a probablement pas du pouvoir payer de cascadeurs, ce qui rend, il faut bien l’avouer, ces moments assez risibles. En y regardant de plus près et sans que ça nous ait gêné, on constate aussi que le film, au vu de son budget, n’est presque quasiment constitué que de scènes dialogués. Mais comme nous le disions juste avant, le scénario étant très bien écrit et bénéficiant de dialogues d’une grande efficacité, on ne s’ennuie pas même si par moment, on ressent une petite de lassitude, l'ensemble piétinant et tournant un peu en rond à partir de la mi-film.

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Mais dans l’ensemble, le visionnage fut constamment plaisant d’autant que Roger Corman a su s’entourer de comédiens s'étant tous pris au jeu et qui se sont tous avérés plutôt bons à commencer par John Lund qui nous avait habitué jusqu’ici à jouer les sympathiques médiateurs entre blancs et indiens dans les westerns de George Sherman et qui est tout à fait convaincant dans la peau de ce personnage nous réservant une surprise de dernière minute. Paul Birch n’est pas en reste dans la peau de l'attachant Old Timer et nous découvrons ici dans le rôle du joueur sans morale le futur interprète de Mannix, Mike Connors. Les deux frères psychopathes, ce sont Jonathan Haze et R.Wright Campbell qui les incarnent ; ils s’en sortent aussi relativement bien d’autant que le second n’était pas acteur mais scénariste (notamment sur ce film). S’étant plaint à Corman de son salaire pour son travail d’écriture (200 dollars !), il put en contrepartie s’amuser en s’essayant au métier d’acteur. Le seul personnage féminin, c’est à Dorothy Malone qu’il échoit. Déjà au générique d’une dizaine de westerns sans trop s'être fait remarquer, on ne peut pas dire que ce soit encore dans celui-ci qu’elle fasse montre d’un grand talent mais sa prestation se révèle néanmoins correcte. Grâce à ce casting plutôt homogène, au scénario bien construit et à un bon sens de la répartie, Cinq Fusils à l’Ouest n’est pas le nanar qu’il aurait facilement pu être, ce que nous faisait redouter le générique un peu ringard voyant cinq bras armés pointés vers le spectateur durant toute sa durée.

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Five Guns West bénéficie d’ailleurs aussi de photogéniques extérieurs, d’une photographie automnale de Floyd Crosby assez agréable en pathécolor (procédé qui ressemble un peu au Cinecolor, mettant en avant les bruns, mais un peu plus nuancé) et d’une musique pas déplaisante de Buddy Bregman. Satisfait du travail du scénariste, du compositeur et du chef-opérateur, Roger Corman fera de nouveau appel à eux par la suite ; ils formeront ainsi une sorte de famille cinématographique. Le cinéaste utilise aussi assez bien le peu de décors construits qu’il a eu à sa disposition, notamment le relais de diligence et ses alentours où se déroulera la majeure partie de la deuxième moitié du film. L’idée de l’attaque finale des héros cloitrés dans la station par un ‘Bad Guy’, celui-ci s’étant faufilé sous le plancher pour tirer sur les assiégés par-dessous, est très bien vue et permet de maintenir un suspense assez efficace, le tueur tirant en fonction des bruits de pas au dessus de sa tête. Pour résumer, une stricte économie de moyens (peu de décors, d’action et de figurants) qui n'empêche pas la tension dramatique de s'installer, les conflits internes menaçant à chaque instant de faire se désintégrer le groupe, le maintien d'un assez efficace suspense, quelques ingénieuses idées scénaristiques et de mises en scène pour un divertissement au ton âpre et peu glamour (un peu à la manière de Yellow Sky de Wellman sans pour autant, loin s'en faut, lui arriver à la cheville), tout à fait honorable même si immédiatement oublié une fois le film terminé. Five Guns West n'avait de toute manière aucune autre prétention que d’être une récréation pour le public du samedi soir. Mission plutôt réussie !