Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Publié : 6 août 14, 01:24
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Je suis encore en vacances mais je commente brièvement. Je sens poindre une grande déception dans ton commentaire et je suis plutôt d'accord avec toi au sujet de ce film. C 'est un film qui excitait certains amateurs mais son statut mythique risque d'être écorné maintenant qu'il est plus facilement visible. Il est en tout cas pour moi suréalué et son metteur en scène Felix Feist a fait bcp mieux. Les amants du crime (DVD zone 2) est largement supérieur malgré son happy End qui vient contredire l'atmosphère générale du film et The Man Who Cheated Himself voire The Threat qui voyait Charles McGraw endosser un rôle qui aurait pu échoir à Lawrence Tierney sont très réussis également. McGraw est même pour moi meilleur que Tierney dans ce registre là. Même si la présence de ce dernier est saisissante, là ou il compose une "silhouette" inquiétante avec ses regards de fou et sa voix cassante et froide, McGraw offre une palette plus riche même si encore une fois Tierney était impressionnant dans ce registre là par le minimalisme de son jeu et par sa froideur. Enfin, la froideur...Le diable fume, c'est normal. Au passage, ce titre "The devil Thumbs a Ride" est génial. Même si les films sont difficilement comparables, un autre Hitch-Hiker psychopathe a été vu dans le cycle noir. C'était William Talman qui tendait le pouce dans Le voyage de la peur d'Ida Lupino (DVD zone 2)Supfiction a écrit :Je sais maintenant précisément d'où vient cette image de Lawrence Tierney..
The Devil Thumbs A Ride (1947)
Le serpent guette sa proie dans un garage, prêt à profiter de la naïveté d'un jeune américain bien tranquille ayant juste un peu trop profiter d'une soirée de célibat provisoire avant de reprendre la route pour rejoindre sa jeune femme. Tierney profite de ce petit écart pour embarquer le jeune homme particulièrement crédule (et deux jeunes femmes par la même occasion) dans sa fuite après un hold up, en lui proposant de prendre le volant pour lui éviter une amende pour conduite en état d'ivresse..
Les ficelles sont souvent (très) grosses mais le film est sec (1h02) ce qui est appréciable. D'une soirée un peu trop arrosée suit un petit mensonge par téléphone à la maison (pour ne pas dire a sa femme qu'il se trouve dans un chalet en compagnie de deux jeunes femmes) puis de gros ennuis avec la police lorsqu'un motard de la police est volontairement renversé par Tierney.
C'est encore par l'alcool que le gangster se débarrasse d'un veilleur de nuit. Moralité, l'alcool c'est pas bien !
kiemavel a écrit :---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
NO QUESTIONS ASKED. DISCRÉTION ASSURÉE. Harold F. Kress. 1951
Avec Barry Sullivan (Steve Kiever), Arlene Dahl ( Ellen ), Jean Hagen (Joan Brenson), George Murphy (Insp. Duggan) et Richard Anderson (Dét. O'Bannion)
![]()
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Actrice extra à la filmo hélas bien trop courte.Supfiction a écrit :En "un mot" : j'ai adoré. Tout ce que j'aime dans le film noir est ici présent.kiemavel a écrit :-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
NO QUESTIONS ASKED. DISCRÉTION ASSURÉE. Harold F. Kress. 1951
Avec Barry Sullivan (Steve Kiever), Arlene Dahl ( Ellen ), Jean Hagen (Joan Brenson), George Murphy (Insp. Duggan) et Richard Anderson (Dét. O'Bannion)
A signaler parmi les seconds rôles :
- j'ai mis 3/4h à me demander où j'avais déjà vu l'actrice qui joue la petite amie de consolation de Barry Sullivan avant de flasher. Il s'agit de Jean Hagen surtout connu pour son rôle de bécasse dans Chantons sous la pluie, mais vu aussi dans Quand la ville dort et Madame porte la culotte.
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Second couteau minéral et souvent assez terne qui est apparu dans un nombre impressionnant de très grands classiques sans qu'on le remarque franchement... sauf a posteriori lorsque l'on a été biberonné aux exploits 70's de l'homme "bioionique".- ça a fait tilt beaucoup plus rapidement pour reconnaitre Oscar Goldman alias Richard Anderson dans le rôle de l'un des flics qui suivent Barry Sullivan à la trace.
Avec le recul, je m'aperçois que je l'avais peut-être un peu trop bien vendu celui là (mais très succinctement, c'est déjà çaSupfiction a écrit :En "un mot" : j'ai adoré. Tout ce que j'aime dans le film noir est ici présentkiemavel a écrit :NO QUESTIONS ASKED. DISCRÉTION ASSURÉE. Harold F. Kress. 1951
Avec Barry Sullivan (Steve Kiever), Arlene Dahl ( Ellen ), Jean Hagen (Joan Brenson), George Murphy (Insp. Duggan) et Richard Anderson (Dét. O'Bannion)
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Et alors franchement beaucoup trop indulgent pour celui là. Je l'avais découvert il y a une dizaine d'années et je l'ai revu peu avant l'écriture du texte et par deux fois j'ai eu du mal à aller au bout. Selon moi, c'est l'un des 3 ou 4 plus mauvais film que j'ai présenté dans ce topic. OK pour les quelques points communs entre ces deux films mais ils sont très superficiels. Les deux avocats plongeaient à cause de leurs petites amies respectives mais l'un était le principal responsable de sa chute même si c'est pour satisfaire aux exigences d'Arlene Dahl qu'il s'acoquinait avec les truands alors que l'autre se sacrifiait au terme d'une manipulation grossière de sa soi disant petite amie partiellement manipulée par son vrai jules.Supfiction a écrit : Sucker is back ! .. et il a pas dit son dernier mot.
Un avocat borderline et pas malin, un caïd, une blonde, une brune, une entourloupe, une revanche. Moi il me plait bien ce petit noir. Je ne suis donc pas d'accord avec ton avis assassin sur ce Flaxy Martin de 1949.
OK, le film n'est pas exempt de défauts. Principalement en raison de cet argument difficile à avaler de l'avocat qui s'accuse à tort d'un meurtre qu'il n'a pas commis pour protéger sa blonde mouillée dans l'assassinat d'un (faux) témoin embarrassant et de fait dans de beaux draps. Mais après tout pourquoi cet homme ne perdrait-il pas la tête pour Virginia Mayo, il ne sera pas le dernier flingueur à tomber dans le panneau pour les yeux d'une blonde incendiaire (avec ou sans petite culotte).
OK, il y a un ou deux "plan J.R." sur une Virginia Mayo sans pitié, cela prête à sourire mais cela fait aussi partie des petits plaisirs de ce cinéma (et moi J.R j'ai toujours adoré).
On retrouve les mêmes arguments de départ dans Flaxy Martin que dans NO QUESTIONS ASKED (cf. ci-dessus): un avocat à la frontière du légal, perverti par une petite amie insatiable. A la différence qu'ici il tente dès le début du film de se défaire du milieu dans lequel il s'est un peu trop mouillé et du gangster qu'il a défendu. On pense à Robert Taylor dans Traquenard. Mais là où Taylor était tiré vers le haut suite à sa rencontre avec Cyd Charisse, Zachary Scott lui est empêtré dans les griffes de la cupide Virginia Mayo (manipulée elle-même par le truand Hap Richie qui la menace de l'envoyer "sur le trottoir" si elle ne coopère pas).
Ce n'est qu'après avoir plongé (enfoncé par un témoin bidon envoyé par Hap Richie), que Sucker Zachary Scott commence enfin à comprendre (un peu). Il s'évade alors à l'occasion d'un transfert en train et se retrouve comme par miracle aidé et hébergé par une brune cette fois, la belle et douce Dorothy Malone (que décidément je préfère 100 fois en brune qu'en blonde décolorée). Il est pas toujours clairvoyant mais il est verni l'ami Zachary...
Raconté comme ça j'ai l'air d'enfoncer encore plus ce film et pourtant c'est un bon divertissement, ses défauts ne gênant en rien pour ma part le plaisir éprouvé. A noter que Virginia Mayo, plus à l'aise en poupée mal traitée (par Cagney par exemple..) qu'en J.R. au féminin tournait déjà pour Richard Bare en 1948 (Smart Girls Don't Talk). Dans la foulée, elle tourna le formidable Colorado Territory / La fille du désert (dans lequel elle retrouve d'ailleurs Dorothy Malone) puis L'enfer est à lui, La flèche et le flambeau, Capitaine sans peur, La maîtresse de fer. Pas mal quand même comme cv..
Tout comme sa vie hélas...Federico a écrit :Actrice extra à la filmo hélas bien trop courte.
Oscar Goldman ! Je n'avais pas percuté après le message de Supfiction mais avec celui là en plus, c'est revenuFederico a écrit :Second couteau minéral et souvent assez terne qui est apparu dans un nombre impressionnant de très grands classiques sans qu'on le remarque franchement... sauf a posteriori lorsque l'on a été biberonné aux exploits 70's de l'homme "bioionique".Supfiction a écrit :- ça a fait tilt beaucoup plus rapidement pour reconnaitre Oscar Goldman alias Richard Anderson dans le rôle de l'un des flics qui suivent Barry Sullivan à la trace.
Merci Chip ! Rien que le fait de parler en terme élogieux de Mark Stevens m'assurait le succès avec toi mais ça fait toujours plaisir…Tiens, puisque tu as vu Timetable, tu vas savoir ce que je veux dire dans la suite de ce message qui est aussi un préambule et un avertissement aux lecteurs avant la mise en ligne imminente de mon texte sur cette seconde réalisation de Stevens. C'est un film dont il est très difficile de parler tant sont importants les effets de surprise qui interviennent tout au long du récit. Ça commence avec un hold-up surprise et surtout avec un énorme effet de surprise qui intervient au bout d'une demi-heure. J'ai voulu contourner le problème en tournant autour, en essayant d'évoquer les grands thèmes du film mais c'est encore trop explicite. J'ai résolu le problème en allant au plus simple. Puisque je ne veux pas tout dévoiler…Je cache tout ou presque… L'essentiel de mon texte est donc en spoiler. Je laisse le choix aux curieux d'y aller voir.Chip a écrit :A propos de CRY VENGEANCE :
C'est à coup sûr, la plus longue et la plus intéressante critique qu'ait reçu ce remarquable film noir, rarement évoqué dans les ouvrages sur le genre. Stevens, dont j'ai souvent pensé être le seul admirateur, commence , ici, et dans son pays d'origine à être enfin reconnu comme acteur et réalisateur. TIMETABLE tout aussi nerveux et tendu, ne lui est pas inférieur et nous offre en prime la ravissante Felicia Farr dans son premier rôle et d'excellents second couteaux : Jack Klugman, John Marley, Wesley Addy. J'ai hâte dans lire la critique dans cette rubrique. Voilà deux films que nos éditeurs de dvd seraient bien intentionnés , en nous les offrant.
GUN FEVER, cité par Kiemavel, bénéficia d'un passage , il y a quelques années sur nos chaînes, c'est un western fauché, qui dès le générique, accroche, présence persistante du vent qui déchire les lettres du titre, musique sinistre et décors sordides. Le film foisonne d'idées pas toujours agréables et la violence brute, alliée à la noirceur du sujet, le rapprochent du JACK SLADE d' Harold Schuster, dont Stevens, si l'on en croit William K.Everson, fut le co-réalisateur non crédité. En résumé un film moins abouti que ses deux précédents noirs, mais néammoins intéressant. Les deux autres réalisations de l'acteur sont moins réussies ESCAPE FROM HELL ISLAND (1964) ( vu sur youtube) n'a pas grand intérêt, et TIERRA DE FUEGO (1965) (aux USA: Sunscorched ) tourné en Espagne est quelques degrés au-dessus.
PS:
le dvd Olive films de " Cry vengeance" est en 1:78 anamorphic widescreen