C'est parfois vrai, indéniablement, mais il me parait bien hasardeux d'en faire une loi universelle (dans ce cas précis, je réserve tout avis avant d'avoir revu la séquence).Wagner a écrit :C'est pour cela que la transition a également une signification en soi et pas seulement par rapport à ce qui suit.
A.I. Intelligence Artificielle (Steven Spielberg - 2001)
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Re: A.I. (Steven Spielberg)
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Re: A.I. (Steven Spielberg)
Pour recoller au sujet, je pense qu'une coupe franche à la fin de la scène avec un autre point de vue et sans les branchages "pour faire joli" à l'avant-plan aurait enrichi le propos.Silencio a écrit :Bien que je ne ressente pas la même frustration, je comprends qu'elle puisse exister car ce qui fait notamment la beauté du film est l'urgence dans laquelle Spielberg semble l'avoir réalisé, et ce bien qu'il s'agisse d'un projet de longue date, au risque que le film ne soit pas tout à fait abouti, car il s'agissait probablement d'une catharsis et d'un travail de deuil (cf. le "grand film malade").Wagner a écrit :Sans même évoquer Barry Lyndon je pense que la structure même du film appelait davantage de développement. Intelligence artificelle est un conte, un film onirique qui passe son temps à explorer la beauté de la lumière sous toutes ses formes, cette scène ne pouvait pas être traitée comme simple transition en raison de son énorme potentiel.

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Re: A.I. (Steven Spielberg)
perso je n'ai pas du tout apprecié Minority Report a la première vision (du coup je ne l'ai pas encore revu ...) par contre j'ai adhéré à A.I. dès les premieres minutes même si ma vision des choses a évolué entre la premiere vision et maintenant!Roy Neary a écrit :"Qui ne me parle pas du tout" et "sans forme", ce n'est pas du tout la même chose.Wagner a écrit :Le problème que j'ai avec le Spielberg d'avant A.I et Minority Report, c'est sa mise en images qui ne me parle pour ainsi dire pas du tout: sans forme il m'est impossible de prêter attention au message qu'un réalisateur veut faire passer![]()
Il n'empêche que dans Minority Report et A.I., on retrouve la même approche de la mise en scène et que dans les œuvres précédentes, avec bien sûr des nouveautés, les effets du temps et un état d'esprit qui a évolué.
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Re: A.I. (Steven Spielberg)
La mise en scène de Spielberg n'a pas si changé que ça ,on retrouve toujours la même signature dans la composition des plans du point de vue général et dans la façon d'amener une action sous tension afin dans extraire la partie la plus saisissante susceptible de créer l'émotion,la stupéfaction ou encore l'empathie.Sa collaboration avec kaminski lui permet d'expérimenter une lumière quand à elle complètement diffuse (voir un peu trop) et d'appréhender son sujet sous la forme majeure d'un récit frappé d'onirisme et ceci s'ancre également dans ses films les plus sérieux thématiquement,ce qui peut paraître un brin déconcertant.On ne peut pas reprocher à Spielberg son manque de forme puisqu'il utilise avec virtuosité toutes les ressources possible et inimaginable de la palette du cinéaste pleinement conscient de la diversité de ses moyens.
C'est pourquoi un plan comme celui où on peut voir des branchages alors que Monica raconte à David et à son fils l'histoire de Pinocchio ne sont pas fait pour être simplement joli ,c'est un encadrement certes un peu classique mais qui ne se borne pas à retranscrire un cliché pour autant ,la force justement de ce plan est d'être travaillé ,ce qui ne veut pas dire léché ou maniéré,il s'inscrit dans une logique de l'effort de perception d'une histoire à vocation de conte ,incluant David comme principal protagoniste victime malgré lui de sa propre histoire par sa nature de robot .A ce moment précis on se demande si David ne serait pas en train de rêver lui même l'histoire de Pinocchio dans un contexte paradisiaque.
C'est pourquoi un plan comme celui où on peut voir des branchages alors que Monica raconte à David et à son fils l'histoire de Pinocchio ne sont pas fait pour être simplement joli ,c'est un encadrement certes un peu classique mais qui ne se borne pas à retranscrire un cliché pour autant ,la force justement de ce plan est d'être travaillé ,ce qui ne veut pas dire léché ou maniéré,il s'inscrit dans une logique de l'effort de perception d'une histoire à vocation de conte ,incluant David comme principal protagoniste victime malgré lui de sa propre histoire par sa nature de robot .A ce moment précis on se demande si David ne serait pas en train de rêver lui même l'histoire de Pinocchio dans un contexte paradisiaque.
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Re: A.I. (Steven Spielberg)
Et le voyeurisme de la scène renforce son caractère "incestueux".
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Re: Top Steven Spielberg
Pourquoi n'ai je pas aimé A I?
Pour plusieurs raisons:
-bien évidemment, la fin à rallonges (vrai problème structurel) que je ne trouve pas tant mièvre qu'inutilement grandiloquente
-la facture plastique du film à partir de la rencontre avec jude Law me semble assez pauvre comparée à la beauté intimiste du début (la ville du plaisir, les arènes où les robots sont détruits sont par moments assez hideux, maladroitement surchargés et tocs)
-on sent l'ombre tutélaire de SK trop grande pour spielberg qui ne joue tout de même pas dans la même cour
Je n'ai pas revu le film depuis sa sortie mais me rappelle l'attente excitée et l'ampleur de la déception (je me rappelle nettement avoir regardé la montre à plusieurs reprises à la fin , ce qui m'arrive assez peu) et je peux me tromper sur l'intérêt du film qui effectivement semble avoir été conçu dans l'urgence...
Pour plusieurs raisons:
-bien évidemment, la fin à rallonges (vrai problème structurel) que je ne trouve pas tant mièvre qu'inutilement grandiloquente
-la facture plastique du film à partir de la rencontre avec jude Law me semble assez pauvre comparée à la beauté intimiste du début (la ville du plaisir, les arènes où les robots sont détruits sont par moments assez hideux, maladroitement surchargés et tocs)
-on sent l'ombre tutélaire de SK trop grande pour spielberg qui ne joue tout de même pas dans la même cour
Je n'ai pas revu le film depuis sa sortie mais me rappelle l'attente excitée et l'ampleur de la déception (je me rappelle nettement avoir regardé la montre à plusieurs reprises à la fin , ce qui m'arrive assez peu) et je peux me tromper sur l'intérêt du film qui effectivement semble avoir été conçu dans l'urgence...
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Re: Top Steven Spielberg
Chose que ne devait pas penser Kubrick, puisque Spielberg a été son seul confident pendant des années sur le projet A.I., avant finalement de le lui donner... Et Kubrick admirait beaucoup Spielberg.ballantrae a écrit :on sent l'ombre tutélaire de SK trop grande pour spielberg qui ne joue tout de même pas dans la même cour
Penser que Spielberg a voulu faire du Kubrick sur A.I., c'est se foutre totalement le doigt dans l'œil. Même si c'est Kubrick qui a porté le projet pendant des années, A.I. doit autant à l'un qu'à l'autre, et je dirais même, est d'une sensibilité bien plus spielbergienne que kubrickienne. Chose que Kubrick avait déjà parfaitement comprise en offrant le projet à son ami Spielberg, avec qui il en avait plusieurs fois, et exclusivement, discuté. Spielberg a précisément voulu se dégager de la figure décourageante, tutélaire comme tu dis, de Kubrick pour faire son film, avec sa sensibilité, sur la base de ce que Kubrick a laissé comme travaux à sa mort (innombrables story-boards, pages de scénario annotées...). C'est d'ailleurs Spielberg qui a réécrit le scénario.
Quant à voir de la grandiloquence dans la fin d'A.I.... enfin bref. Je crois que je ne m'y ferai jamais.
Dernière modification par Demi-Lune le 16 févr. 11, 17:47, modifié 1 fois.
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Re: Top Steven Spielberg
En ce qui me concerne, A.I. est à 100 % un film de Spielberg, que ce soit du point de vue de la sensibilité, des thèmes ou de l'aspect formel. C'est aussi un film qui m'a plus ému que n'importe quel film de Kubrick. (NB: j'ai déplacé les trois derniers posts, le mien inclus, du fuseau "Top Spielberg" vers celui-ci)
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Re: A.I. (Steven Spielberg - 2001)
je souscris entierement à tes propos Demi-Lune.Demi-Lune a écrit :Chose que ne devait pas penser Kubrick, puisque Spielberg a été son seul confident pendant des années sur le projet A.I., avant finalement de le lui donner... Et Kubrick admirait beaucoup Spielberg.ballantrae a écrit :on sent l'ombre tutélaire de SK trop grande pour spielberg qui ne joue tout de même pas dans la même cour
Penser que Spielberg a voulu faire du Kubrick sur A.I., c'est se foutre totalement le doigt dans l'œil. Même si c'est Kubrick qui a porté le projet pendant des années, A.I. doit autant à l'un qu'à l'autre, et je dirais même, est d'une sensibilité bien plus spielbergienne que kubrickienne. Chose que Kubrick avait déjà parfaitement comprise en offrant le projet à son ami Spielberg, avec qui il en avait plusieurs fois, et exclusivement, discuté. Spielberg a précisément voulu se dégager de la figure décourageante, tutélaire comme tu dis, de Kubrick pour faire son film, avec sa sensibilité, sur la base de ce que Kubrick a laissé comme travaux à sa mort (innombrables story-boards, pages de scénario annotées...). C'est d'ailleurs Spielberg qui a réécrit le scénario.
Quant à voir de la grandiloquence dans la fin d'A.I.... enfin bref. Je crois que je ne m'y ferai jamais.
Plus généralement, je ne saisis pas trop ce tu entends ballantrae par:
"spielberg ne joue pas dans la même cour que SK"

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Re: Top Steven Spielberg
Il m'est arrivé la même chose au cinéma, ennui et déception. Depuis, revu à trois reprises en DVD ; j'ai pleuré à chaque fois et c'est devenu mon Spielberg préféré et un de mes films cultes. La fin est l'une des plus émouvantes jamais vu pour ma part.ballantrae a écrit :Je n'ai pas revu le film depuis sa sortie mais me rappelle l'attente excitée et l'ampleur de la déception (je me rappelle nettement avoir regardé la montre à plusieurs reprises à la fin , ce qui m'arrive assez peu)...
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Re: A.I. (Steven Spielberg - 2001)
C'est tout simplement un avis sur les mérites comparés des deux cinéastes: SK est un visionnaire qui sait réinventer les genres à l'aune d'une vision qui doit balayer toutes les contingences matérielles tandis que SSpielberg est un très bon cinéaste maître de son art certes mais chez qui l'ambition visionnaire reste lestée par un certain didactisme. C'est étonnant car des visionnaires tels que Fuller étaient parfois didactiques mais le souffle l'emportait sur la naiveté. Par exemple, je trouve Saving private ryan très intense, inventif mais bien moins accompli que big red one de Fuller car plus placé sous le signe de l'entertainment pur. Spielberg reste inscrit dans la vision hollywoodienne et en est l'un des plus remarquables représentants, Kubrick s'en est échappé pour préserver sa vision.
Par ailleurs, je ne doute pas un instant de l'amitié entre les deux cinéastes ni du legs du matériau du maître à l'élève.Cependant cela ne suffit pas à légitimer la réussite effective de AI. Je crois avoir lu ici et là la nature des admirations kubrickiennes soit avec empathie (quand il décela le génie particulier de Lynch ou Kieslowski) soit avec effarement (je crois qu'il aimait Lelouch...là, on nage dans l'absurde!!!).
Par ailleurs, je ne doute pas un instant de l'amitié entre les deux cinéastes ni du legs du matériau du maître à l'élève.Cependant cela ne suffit pas à légitimer la réussite effective de AI. Je crois avoir lu ici et là la nature des admirations kubrickiennes soit avec empathie (quand il décela le génie particulier de Lynch ou Kieslowski) soit avec effarement (je crois qu'il aimait Lelouch...là, on nage dans l'absurde!!!).
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Re: A.I. (Steven Spielberg - 2001)
Si j'adore certains films de Kubrick (Spartacus, Paths of Glory, Full Metal, Barry Lyndon, Dr Folamour), je n'ai simplement pas pu entrer dans la narration d'autres films (Lolita, Orange Mecanique ou 2001).ballantrae a écrit :C'est tout simplement un avis sur les mérites comparés des deux cinéastes: SK est un visionnaire qui sait réinventer les genres à l'aune d'une vision qui doit balayer toutes les contingences matérielles tandis que SSpielberg est un très bon cinéaste maître de son art certes mais chez qui l'ambition visionnaire reste lestée par un certain didactisme..
A mes yeux, Spielberg est également un visionnaire mais il est vrai que son succès insolent fait que bcp le voient juste comme un très bon cinéaste (on ne peut pas dire qu'il est mauvais mais on ne veut pas crier au génie ...) alors que CE3K, A.I., Jaws, Raiders, Temple of Doom (entre autres ...) suffisent à le poser comme un géant du cinéma!
(Merci Major Tom de m'avoir signalé mon lapsus ...)
Dernière modification par hansolo le 16 févr. 11, 19:13, modifié 2 fois.
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Re: A.I. (Steven Spielberg - 2001)
hansolo a écrit :Si j'adore certains films de Kubrick (Gladiator

Dernière modification par Major Tom le 16 févr. 11, 18:52, modifié 1 fois.
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Re: A.I. (Steven Spielberg - 2001)
Dans mes bras, vieux contrebandier spatial !hansolo a écrit :A mes yeux, Spielberg est également un visionnaire mais il est vrai que son succès insolent fait que bcp le voient juste comme un très bon cinéaste (on ne peut pas dire qu'il est mauvais mais on ne veut pas crier au génie ...) alors que CE3K, A.I., Jaws, Raiders, Temple of Doom (entre autres ...) suffisent à le poser comme un géant du cinéma!
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Re: A.I. Intelligence Artificielle (Steven Spielberg - 2001)
Désolé Demi lune et Han solo de ne pas tenir S S pour un génie à l'état pur mais ce n'est pas son succès phénoménal qui m'empêche de le considérer comme tel mais tout simplement la manière dont son cinéma m'habite. Même si je suis un peu plus vieux que vous, j'ai grandi avec spielberg et ai même vu en salles Raiders... plus de cinq fois entre 1981 et 1987 sans compter la vidéo; cela ne m'empêche pas de le trouver moins impressionnant que kubrick dont le cinéma me hante, me surprend à chaque nouvelle vision. Spielberg est une retrouvaille heureuse le plus souvent (par exemple, Munich sur un sujet casse gueule est passionnant et réussit l'exploit de montrer le Mossad comme la machine impitoyable quelle est...c'est Lanzman qui a encore dû maudire Spielberg !)mais n'atteint pas selon moi le territoire du cinéma visionnaire qu'il vise et qui est si difficile à atteindre (j'y mettrai Kubrick, Fellini, Tarkovski,Von stroheim, cimino, coppola, vidor,...). Spielberg est du côté de David Lean pour le choix des grands sujets et de Hitchcock pour la mise en scène très découpée (sans le génie absolu du grand Hitch), ce qui n'est pas un défaut!