Re: Classement des sorties Cinéma/VOD 2025
Publié : 1 mars 25, 20:09
L'Énigme Velázquez 8/10
J'adore les documentaires sur la peinture et les musées, et celui-ci est une grande réussite. Il n'est pas exempt de défauts (laideur du numérique sur plusieurs plans, manque d'homogénéité, intrusion dispensable de créateurs actuels - même si je comprends l'idée...) mais, surtout, offre 1h30 d'érudition et d'émerveillement. La filmographie de Stéphane Sorlat en tant que producteur indique une obsession pour l'Espagne : il a co-financé des films de Bigas Luna (Volavérunt, déjà une histoire de peinture), Carlos Saura et Rodrigo Sorogoyen, ou encore de Cédric Klapisch à Barcelone (L'Auberge espagnole) et Christophe Honoré aux Canaries (Ma Mère). Cette première et probablement unique réalisation, à 69 ans, est donc celle d'un passionné. On ressent concrètement une vie à admirer Velázquez (cf. la fin où il filme sa femme devant Les Ménines), la fréquentation répétée des musées, les connaissances accumulées. Alors il fait des choix judicieux, va bien sûr à Séville et Madrid, mais interviewe aussi Guillaume Kientz à l'Hispanic Society de New York ou Isabel Coixet au musée Picasso de Barcelone, n'oublie pas de faire intervenir (et vraiment, ce n'est pas du tout du name-dropping) Édouard Manet et Francis Bacon, Michel Foucault et Jean-Luc Godard, inclut si judicieusement le théâtre de Calderón... Sans être virtuose, mais avec plusieurs moments magnifiques comme le lent dé-zoom sur L'Infante Marguerite en bleu ou le montage de regards peints (biche comprise), ce documentaire possède une densité rare, témoigne d'une sincère envie de partager une passion, avec lesquelles ne saurait rivaliser un réalisateur confirmé mais qui se serait contenté de lire une biographie et de faire appel à un consultant. On en ressort dans un état de plénitude rare. Avis aux amateurs - nombreux ici -, le narrateur n'est autre que Vincent Lindon.
J'adore les documentaires sur la peinture et les musées, et celui-ci est une grande réussite. Il n'est pas exempt de défauts (laideur du numérique sur plusieurs plans, manque d'homogénéité, intrusion dispensable de créateurs actuels - même si je comprends l'idée...) mais, surtout, offre 1h30 d'érudition et d'émerveillement. La filmographie de Stéphane Sorlat en tant que producteur indique une obsession pour l'Espagne : il a co-financé des films de Bigas Luna (Volavérunt, déjà une histoire de peinture), Carlos Saura et Rodrigo Sorogoyen, ou encore de Cédric Klapisch à Barcelone (L'Auberge espagnole) et Christophe Honoré aux Canaries (Ma Mère). Cette première et probablement unique réalisation, à 69 ans, est donc celle d'un passionné. On ressent concrètement une vie à admirer Velázquez (cf. la fin où il filme sa femme devant Les Ménines), la fréquentation répétée des musées, les connaissances accumulées. Alors il fait des choix judicieux, va bien sûr à Séville et Madrid, mais interviewe aussi Guillaume Kientz à l'Hispanic Society de New York ou Isabel Coixet au musée Picasso de Barcelone, n'oublie pas de faire intervenir (et vraiment, ce n'est pas du tout du name-dropping) Édouard Manet et Francis Bacon, Michel Foucault et Jean-Luc Godard, inclut si judicieusement le théâtre de Calderón... Sans être virtuose, mais avec plusieurs moments magnifiques comme le lent dé-zoom sur L'Infante Marguerite en bleu ou le montage de regards peints (biche comprise), ce documentaire possède une densité rare, témoigne d'une sincère envie de partager une passion, avec lesquelles ne saurait rivaliser un réalisateur confirmé mais qui se serait contenté de lire une biographie et de faire appel à un consultant. On en ressort dans un état de plénitude rare. Avis aux amateurs - nombreux ici -, le narrateur n'est autre que Vincent Lindon.