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Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 18 févr. 11, 16:53
par homerwell
Ces deux films sont des grands moments de la filmographie de Rohmer.
Mais tu peux continuer avec Conte d'été et 4 Aventures de Reinette et Mirabelle pour garder la même fraicheur de propos.
Et puis dans un autre genre, ne fait pas l'impasse sur le sommet : Ma nuit chez Maud .
Et pour ses oeuvres en costume, tu peux commencer par La Marquise d'O... et L'Anglaise et le Duc
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 18 févr. 11, 17:25
par Jeremy Fox
Boubakar a écrit :
Dans la (large) filmo de Rohmer, y a-t-il des films qui sont de ce genre-là ?
enchanté.
Oui pas mal même :
L'amie de mon ami par exemple pour prendre le premier qui me vienne à l'esprit. Et
L'arbre le maire et la médiathèque dont parlait Joe Wilson juste au dessus, l'un de ses films les plus drôles et les plus frais. Mais aussi
Conte d'été ou
Conte d'automne. Content que tu ne sois plus resté sur une mauvaise impression de son cinéma ; mais c'est vrai que ces deux films font partie de ses meilleurs

Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 18 févr. 11, 20:23
par Jordan White
Les films déjà cités par homerwell et Jeremy devraient a priori te plaire Boubakar.
Je dirais que Conte d'Eté pour rester dans la continuité et la tonalité de la fraîcheur, de la légèreté, tout en ayant un texte sublime sur les atermoiements de l'adolescence et la peur de l'engagement. Il y a Amanda Langlet à l'affiche, le portrait d'une certaine adolescence des années 90, mélange d'espièglerie et de charme fou. Contrairement à toi j'avais beaucoup aimé son Astrée et Céladon. Quelle beauté que de terminer une carrière ciné avec une séquence finale aussi jeune et débridée !
Outre Conte d'Eté et l'Amie de mon ami, je citerais aussi L'amour l'après-midi et La femme de l'aviateur, deux petites perles, très différentes l'une de l'autre mais qui m'ont à la fois beaucoup séduit, amusé et touché.
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 18 févr. 11, 21:11
par Boubakar
Je note, merci pour vos conseils !

Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 18 févr. 11, 23:53
par Joe Wilson
Pour la fraîcheur et la limpidité de la mise en scène, j'offre une voix de plus pour
Conte d'été et
L'ami de mon amie (ne nous trompons pas de "e"!, mais la confusion est facile avec Rohmer...

).
Par la suite,
Ma nuit chez Maud est un maillon indispensable pour aller plus loin (et se familiariser avec un jeu qui peut sembler moins accessible).
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 00:26
par Federico
De tous les Rohmer cités, je pense que La marquise d'O pourra sembler le plus difficile d'accès (ceci dit, il faut que je le revois, je me plante peut-être).
En fait, avec lui, c'est comme pour Bresson : où on rentre pieds et poings (dé-)liés dans son univers et on découvre toute sa filmo avec +/- de délice (et plutôt + que -) ou on en sort indifférent, voire agacé.
Dans ses films à découvrir en premier, j'ajouterai Perceval le Gallois et Le rayon vert (qui contient une des plus sublimes fins de toute l'histoire du cinéma).
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 01:55
par Amarcord
Federico a écrit : et Le rayon vert (qui contient une des plus sublimes fins de toute l'histoire du cinéma).
Absolument d'accord !!!
Apparemment, Boubakar, tu t'es plutôt concentré sur les Rohmer "solaires" :
Le Rayon vert me paraît donc un incontournable, avec
Conte d'été et
L'Ami de mon amie. Je sais que
La Collectionneuse ne fait pas l'unanimité, mais si tu as été sensible à la beauté picturale du
Genou de Claire (pour moi l'un des plus beaux Rohmer, plastiquement) et de
Pauline à la plage,
La Collectionneuse, au moins sur ce plan, devrait te ravir aussi (certains plans rappellent David Hockney).
Dans les Rohmer "polaires",
Ma nuit chez Maud est tout bonnement indispensable. J'aime aussi beaucoup
Les Nuits de la pleine lune et
Conte d'hiver (dont la fin me bouleverse toujours autant, alors que j'ai dû voir ce film une bonne vingtaine de fois, au bas mot)... En fait, je les aime tous, de manière quasi égale (à une ou deux exceptions près). Je pense que Rohmer est l'exemple type de l'auteur qu'il faut découvrir dans son ensemble.
Dernier petit conseil : quand tu les auras plus ou moins tous vus (dans l'ordre que tu voudras), revoie-les en respectant les cycles (
Les Contes moraux,
Comédies et proverbes et
Contes des quatre saisons) : l'aspect ludique de son cinéma se trouve enrichi par la comparaison des films qui constituent ces cycles (les correspondances qu'ils entretiennent entre eux, notamment, est un régal pour l'esprit). Et comme toi, Boubakar, j'aime énormément leur simplicité apparente, qui leur donne ce rythme si particulier, si propre à Rohmer, cette fluidité... Un cinéma merveilleusement simple, et simplement merveilleux.
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 07:59
par Jeremy Fox
Federico a écrit :
Dans ses films à découvrir en premier, j'ajouterai Perceval le Gallois et Le rayon vert (qui contient une des plus sublimes fins de toute l'histoire du cinéma).
Ok pour
le rayon vert mais conseiller d'emblée
Perceval le Gallois me semble un peu cavalier. Il y a 50 % de chance de détester ce film quand même. Pareil,
Conte d'hiver me semble être un de ses films les plus tristes,
L'amour l'après midi aussi d'ailleurs. S'il veut continuer dans une veine "solaire" pour commencer, je lui déconseillerais ces trois là dans un premier temps. Quant aux
nuits de la pleine lune (puisqu'il se trouve aussi dans les Noz), c'est peut-être son film qui a le moins bien vieilli (j'aime quand même cependant).
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 10:05
par Nomorereasons
Federico a écrit :De tous les Rohmer cités, je pense que La marquise d'O pourra sembler le plus difficile d'accès
[...]
Dans ses films à découvrir en premier, j'ajouterai Perceval le Gallois.
Deux phrases absolument justes, mais dans le désordre
edit: j'ajoute qu'il n'y a pas de Rohmer pour les nuls: il faudrait aborder cette oeuvre selon son tempérament.
Par exemple j'avais fait découvrir "La collectionneuse" à Tuesday,ex-forumeur provocateur et un rien dandy, à qui le caractère du personnage de Patrick Bauchau avait plu; ce qui n'est absolument pas le cas de Jordan White, plus flegmatique, qui lui a préféré "Le genou de Claire".
Amarcord parle très justement de Rohmer "solaires" et "polaires"; de fait on pourrait établir une liste de Rohmer "gégauviens" (de Paul Gégauff, scénariste de Chabrol et maître de la cynique-attitude chez les jeunes-turcs) qui présente des personnages antipathiques mais réjouissants:
-la galerie de portraits bohème du début du Signe du lion, dont Godard lui-même en tête à claques de compétition
-Guillaume dans La carrière de Suzanne
-Daniel et Adrien dans La collectionneuse
-la discrète morgue de Brialy dans Le genou de Claire
-Féodor Atkine dans Pauline à la plage
-Fabrice Luchini dans Les nuits de pleine lune
(qui n'a absolument pas vieilli, ah mais)
-l'ingénieur bellâtre dans L'ami de mon amie
-François-Marie Banier dans L'arbre, le maire et la médiathèque
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 11:07
par Joe Wilson
Le rayon vert est mon Rohmer préféré, mais par ses ruptures de ton et sa force introspective (transcendée par l'interprétation sur la corde raide de Marie Rivière), je le conseillerai dans un second temps.
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 12:32
par Amarcord
Jeremy Fox a écrit : Pareil, Conte d'hiver me semble être un de ses films les plus tristes,

Je ne connais pas de fin plus "frontalement" et directement heureuse pour un Rohmer que celle du
Conte d'hiver : c'est-à-dire, donc, le contraire absolu de ce que j'appellerais un film triste... Si tu parles du ton général du film (c'est un conte d'
hiver, après tout), avec cette grisaille, ce froid constant... OK, mais c'est un dispositif absolument nécessaire pour au moins deux raisons :
1) Le contraste avec les scènes d'ouverture du film n'en est que plus saisissant et fait passer celles-ci pour de purs moments idylliques ;
2) Sans toute la "grisaille" et la "tristesse" qui parcourt le film, la fin n'aurait évidemment pas l'impact qu'elle a,
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- explosant comme un ouragan de joie, de bonheur, qui balaye tout sur son passage, y compris le sentiment qu'on a peut-être pu avoir, de se trouver devant un film triste.
J'ajoute enfin que le ton du film reflète l'état de l'héroïne : sa vie avec Charles est "ensoleillée" / sa vie sans Charles est "triste".
Jeremy Fox a écrit :S'il veut continuer dans une veine "solaire" pour commencer, je lui déconseillerais ces trois là dans un premier temps.
Tu imagines bien, j'espère, que je ne conseillais pas ces films-là dans l'idée de creuser la veine "solaire" de Rohmer...

Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 12:35
par Amarcord
yaplusdsaisons a écrit : Les nuits de pleine lune (qui n'a absolument pas vieilli, ah mais)
Tellemement, tellement d'accord !!!!!
yaplusdsaisons a écrit : François-Marie Banier dans L'arbre, le maire et la médiathèque
Quand on s'intéresse un peu à l'actualité récente (disons de ces derniers mois...), on ne peut pas s'empêcher de trouver son personnage encore plus savoureux !

Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 févr. 11, 12:38
par Jeremy Fox

Je ne connais pas de fin plus "frontalement" et directement heureuse pour un Rohmer que celle du
Conte d'hiver : c'est-à-dire, donc, le contraire absolu de ce que j'appellerais un film triste... Si tu parles du ton général du film (c'est un conte d'
hiver, après tout), avec cette grisaille, ce froid constant... OK, mais c'est un dispositif absolument nécessaire pour au moins deux raisons :
1) Le contraste avec les scènes d'ouverture du film n'en est que plus saisissant et fait passer celles-ci pour de purs moments idylliques ;
2) Sans toute la "grisaille" et la "tristesse" qui parcourt le film, la fin n'aurait évidemment pas l'impact qu'elle a,
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- explosant comme un ouragan de joie, de bonheur, qui balaye tout sur son passage, y compris le sentiment qu'on a peut-être pu avoir, de se trouver devant un film triste.
J'ajoute enfin que le ton du film reflète l'état de l'héroïne : sa vie avec Charles est "ensoleillée" / sa vie sans Charles est "triste".
Ah mais je suis d'accord avec tout ça ; mais nous étions en train de conseiller à Boubakar des films de la même veine que ses deux découvertes ; hormis quelques séquences effectivement idylliques (comme le début et la fin), le reste est expressément gris.
Bien sûr mais même conclusion que ci-dessus ; Boubakar nous demandait de lui conseiller des films qui lui rappeleraient un peu ses coups de coeur

Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 21 févr. 11, 14:58
par Watkinssien
Ne pas oublier son formidable premier long-métrage, Le Signe du Lion !!!
Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 21 févr. 11, 16:40
par Federico
Amarcord a écrit :[
yaplusdsaisons a écrit : François-Marie Banier dans L'arbre, le maire et la médiathèque
Quand on s'intéresse un peu à l'actualité récente (disons de ces derniers mois...), on ne peut pas s'empêcher de trouver son personnage encore plus savoureux !

Et que dire de sa participation à...
L'argent de Bresson...
