Je suis complétement convaincu par son sens de la concision, de l'épure narrative et du rythme. Ces films sont de vrais perles se dégustant tels du bon vin, en tant que divertissement haut de gamme ou grand film profond toujours centré sur ces personnages et leurs évolution. C'est avec une certaine impatience que j'attends la découverte du reste de sa filmographie.
J'en profite pour glisser un mot sur Le déserteur...

Qu'est-ce que c'est bon de voir un tel film, c'est un western savoureux, très savoureux même. Pourtant le ton est assez grave, mais le brio de Boetticher nous protège de toute mièvrerie, livrant une multitude de séquence essentielle toujours dans l’intérêt de son propos.
Comme dans La chevauchée de la vengeance, il ne s'écarte jamais de son but. L'épure narrative est une évidence pour Boetticher, c'est grâce à cela que l'on peut reconnaitre l'un de ses films, pas une seconde ou la trame n'avance pas. Boetticher nous parle de rancune, de soif de vengeance, de sacrifice et de patriotisme avec une élégance et une âpreté rare.
C'est un bonheur de suivre les aventures de ce déserteur interpréter avec brio par Glenn Ford, un vrai grand western à la fois Mannien et Fordien, ou plutôt Boetticherien.