La Jeune Fille au Carton à Chapeau (Devushka s karobkoi, 1927) de Boris Barnet avec Anna Sten, Vladimir Fogel, Ivan Koval-Samborski, Serafima Birman.
Une jeune fille (A. Sten) travaille chez une modiste à Moscou où elle est censée occuper une chambre. Mais, en fait, la pièce est prise par l'époux de sa patronne. Mais, un jour, elle rencontre un jeune homme sans logis et décide de le faire passer pour son mari pour lui offrir un toit. Elle est limogée, mais, le jeune homme prend possession de l'appartement...
Ce film muet soviétique est une comédie qui montre les conditions de vie guère reluisantes dans les années 20 à Moscou. Le film est illuminé par la très belle Anna Sten. Elle était alors brune. Avec ses yeux clairs en amande et ses pomettes hautes, elle ressemble à s'y méprendre à Gene Tierney.

Anna Sten partira pour Hollywood en 1932 où Samuel Goldwyn fera d'elle une blonde. Mais, sa carrière Hollywoodienne sera sans lendemain et après seulement trois films, il la libèrera de son contrat. Pourtant, elle montre une personnalité très attachante dans cette comédie: elle est opiniatre, décidée et délicieuse. Le film a été montrée dans une version sonorisée (soviétique de 1968) avec une bande son qui est un patchwork assez infernal de musiques sans relation entre elles et qui donne au film un côté 'Keystone Cop' en accélèrant le film à 24 im/sec.

Mais, le film a du charme avec sa vision des rues moscovites et des petits patrons médiocres et radins. Je ne regrette pas le déplacement d'autant plus que la copie était de bonne qualité.
Le Masque de Fer (The Iron Mask, 1929) de Allan Dwan avec D. Fairbanks Sr.

Cette adaptation de Dumas condense
Les Trois Mousquetaires,
Vingt Ans Après et
le Masque de Fer et permet à Douglas Fairbanks de retrouver le rôle de D'Artagnan, 9 ans après
les Trois Mousquetaires. Un gros travail a été effectué sur les décors et costumes réalisés sous la supervision de Maurice Leloir, un illustrateur des romans de Dumas. Il s'agit du dernier film muet de Fairbanks et il contient même un prologue parlant. Comme toujours, il exécute des cascades halucinantes avec une légèreté et une maestria qui les font apparaîtrent comme de simples exercices. Le DVD Kino offre une copie restaurée de toute beauté qui met en valeur le travail remarquable de Henry Sharp (un collaborateur de Maurice Tourneur dans les années 20). Et, il y a en plus la partition orchestrale de Carl Davis.

On sent une réelle nostalgie dans ce film comme un adieu au cinéma muet qui est en train de mourir en 1929. D'ailleurs, pour la première fois, Fairbanks meurt à l'écran avant de monter au ciel. Il n'a rien à craindre : il est immortel !
