Erotik topic

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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johell
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Re: Erotik topic

Message par johell »

1kult a écrit : :fiou:
Ouais, d'accord. J'avais oublié cette nouvelle version. Effectivement, ça à l'air plutôt chouette. Et puis y'a Tori Black. Okay! BATMAN version "Adam West" avec du cul, pourquoi pas! Mais, par pitié, pas de version X façon Christopher Nolan. :mrgreen:
hellrick a écrit :
johell a écrit : Je n'ai pas vu ces autres parodies X mais elles ne m'intéressent pas tellement. Mais est-ce que ces films essaient au moins de se borner à raconter une pseudo-histoire? J'ai des doutes...
Ah là par contre je pense que oui, il y a une pseudo histoire, qui je pense ne doit pas aller beaucoup plus loin qu'un épisode de comics banal mais je pense que si, il y a un scénario, la preuve est que tu peux avoir un film d'une quarantaine de minutes qui se tient (enfin je crois) sans les scènes porno, donc il doit avoir un scénar et surtout une volonté d'hommage appuyé...j'essaierais d'en choper un et de faire ma propre opinion :fiou:
J'aurais aimé avec ce genre de "bonus" sur le DVD X de PSYCHOSE. Là, à force d'en parler ça me donnerait presque envie de me procurer ce BATMAN X et le STAR TREK X...
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Flol
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Message par Flol »

johell a écrit :Et puis y'a Tori Black.
:oops:
johell
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Re: Erotik topic

Message par johell »

Ratatouille a écrit :
johell a écrit :Et puis y'a Tori Black.
:oops:
:mrgreen: Je savais que tôt ou tard t'allais rougir! :mrgreen:
Sister Ruth
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Re: Erotik topic

Message par Sister Ruth »

Très intéressant, ce topic ! C'est tellement difficile de trouver de bons films pornos, de "vrais" films ! J'ai noté pas mal de titres conseillés ici et j'essaierai ça dès que possible...

Mais je constate avec chagrin et surprise que personne (sauf erreur de ma part) ne parle de mon film préféré en la matière, Alice in Wonderland: A Musical Fantasy, de Bud Townsend (USA 1976). Producteur : Bill Osco, celui de Flesh Gordon ; avec la charmante et frêle Kristine DeBell. Est-ce que personne ne l'a vu, ou bien est-il oublié ?... :cry:

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Pour moi, s'il y a un classique du X (bon, j'ai pas tout vu, soit) et des seventies en général, c'est bien ce film là ! Quelle fraîcheur, quelle drôlerie, quelle innocence... et tout l'humour absurde et tordu du brave Lewis Carroll.

D'abord il y a une vraie histoire, le classique fournissant aisément sa trame : la jeune Alice va apprendre à découvrir son corps et son goût du plaisir... Rien que de très fidèle finalement en terme d'adaptation littéraire... Elle apprendra peu à peu à se libérer des interdits qu'on lui a inculqués, au gré de rencontres poétiques et folichonnes toutes aussi réjouissantes les unes que les autres. C'est drôle (vraiment), joliment pastoral (très belle scène, notamment, où Alice prend conscience de la chaleur d'un rocher, d'un jeu de lumière dans l'eau, dans les feuilles des arbres... Mémorable turlute, plus tard, tendrement filmée avec des pépiements d'oiseaux pour seul fond sonore... rhââ, vraiment, c'est beau). Et ça chante, ça danse, c'est léger et vivant ! Allez, tiens, j'irai même jusqu'à dire que c'est le seul film vraiment hippie que je connaisse ! Et comme j'aimerais qu'il y en ait plus !

Cette petite merveille est ressortie récemment en DVD zone 1 ; mais attention, apparemment l'édition encore trouvable sur les points de vente officiels est la version "soft", c'est-à-dire amputée des passages les plus explicites - ce qui est franchement dommage, car ici le sexe est partie intégrale du récit... Il était sorti en DVD une version dite "limited story book", avec les deux versions et quelques interviews en bonus (mais pas de Kristine DeBell, elle renie apparemment cette période... elle devrait plutôt s'en vanter !). Dénichez donc plutôt la version originale, vous m'en direz des nouvelles. A voir en bonne compagnie, avec un petit single malt et des cigarettes qui font rire. :fiou:
Dernière modification par Sister Ruth le 3 mars 12, 13:43, modifié 1 fois.
Jordan White
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Re: Erotik topic

Message par Jordan White »

Bonjour Sister,
Sister Ruth a écrit : Mais je constate avec chagrin et surprise que personne (sauf erreur de ma part) ne parle de mon film préféré en la matière, Alice in Wonderland: A Musical Fantasy, de Bud Townsend (USA 1976). Producteur : Bill Osco, celui de Flesh Gordon ; avec la charmante et frêle Kristine DeBell. Est-ce que personne ne l'a vu, ou bien est-il oublié ?... :cry:
Tu as raison. Je ne l'ai jamais vu mais peut-être que d'autres l'ont vu. Je vais le faire car tout m'attire a priori et ça ressemble à une belle curiosité dansante et chantante des 70's. Je ne connais Kristine DeBell (dont ce fut le premier long-métrage) que de nom. Mais je sais qu'il est dispo en ligne, de façon tout à fait légale avec des sous-titres anglais en deux parties ou bien en version a priori intégrale et non censurée sans sous-titres, hardcore en définitive dans les deux cas et non pas expurgée de ses scènes explicites (bien qu'affichant 78 ou 81 min et non pas 90'min comme l'indique de son côté wikipedia). Je ne peux pas mettre de lien direct vers le site en question, mais il est facilement trouvable par les mots-clés : Alice in Wonderland An X-Rated Fantazy. Quant au support DVD, il y a une édition, sans doute celle dont tu parlais en Zone 1 (mais de façon quasi certaine puisque c'est le cas pour tous les DVDs X, non codée) chez Subversive Cinema.
Pour moi, s'il y a un classique du X (bon, j'ai pas tout vu, soit) et des seventies en général, c'est bien ce film là ! Quelle fraîcheur, quelle drôlerie, quelle innocence... et tout l'humour absurde et tordu du brave Lewis Carroll.
Je n'en doute pas pour les années 70 qui ont été les années les plus florissantes, originales et créatives (Story of Joanna, l'incroyable Defiance of Good, The Devil in Miss Jones, l'intégralité des Radley Metzger, en particulier The Opening of Misty Beethoven, The Private Afternoons of Pamela Mann et Barbara Broadcast) une époque vraiment bénie durant laquelle ont émergé les talents de Barbara Bourdon, Annette Haven, Marilyn Chambers, Constance Money, Seka, Leslie Bovee, et j'en passe.
Et ça chante, ça danse, c'est léger et vivant ! Allez, tiens, j'irai même jusqu'à dire que c'est le seul film vraiment hippie que je connaisse ! Et comme j'aimerais qu'il y en ait plus !
J'en connais un autre, qui a été tourné avec des hippies, et qui s'intitule Haré Rama Haré Krishna avec Zeenat Aman, tourné en 1971, baignant complètement dans la culture, au point que Dev Anand eut un peu les frousses quand il s'aperçut que son actrice, par ailleurs modèle d'émancipation de la femme à l'aune des années 70 se laissait aller à fumer quelques joints qui passaient par là.

@+ Sister.
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Jordan White
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Re: Erotik topic

Message par Jordan White »

Je n'y croyais plus, le film étant devenu quasi introuvable, et à ma connaissance jamais sorti sur support DVD et encore moins en Blu-ray.
Il s'agit du film La Marquise Von Porno , réalisé par Claude Pierson -sous le joli pseudonyme de Carolyne Joyce - et sorti en 1977 (en salles, en France, à l'époque où le réseau Alpha France, de Mischkind faisait -presque en exagérant bien sûr- autant d'entrées que Belmondo) puis un peu plus tard en vidéo (chez Sun Vidéo ainsi que dans la collection Excès, puis Amandine Video au milieu des années 80 mais avec une jaquette sans rapport avec le film). C'est peut-être le film du genre français le plus étrange, surréaliste et expérimental que j'ai pu voir non seulement des 70's mais du genre tout court et toutes époques confondues. Plus que Behind the green door ou même Cafe Flesh (qui part d'un postulat : celui de la peur du nucléaire et se glisse dans le genre du fantastique). Moins commercial que New Have Hookers, et plus barré que les Henry Paris aka Radley Metzger. Le film était jusque là très dur à trouver, chez les videoclubs comme Palace Video dans le 15ème, je crois qu'il a été un moment disponible à la location très cher et ensuite plus rien. Pas de DVD donc, y compris en import américain. Niet, nada, nicht. Où est passée la VHS d'origine ? Je n'en sais rien.

Et voilà qu'une personne dans toute sa bonté et son envie de partage l'a mis en ligne, en VHS à coup sûr en VF (scratchs, ligne horizontale, défilement aléatoire dans les cinq premières minutes) d'une durée de 71 min. Pas de doute il ne s'agit pas ici d'une version restaurée loin de là. Mais le charme, l'aspect unique des 70's est là, intact, suranné, désuet par moments, bel et bien présent et c'est l'essentiel. Le film lui ne suit quasiment aucune logique (c'est bien pour cela qu'il est expérimental et qu'il ne ressemble à aucun autre des films de Leroi, Tranbaree ou Lansac). Il est assez difficile à suivre au début, mais ensuite, à condition de laisser ses a priori de côté, c'est le témoignagne d'une époque définitivement révolue avec des actrices et des acteurs qui se moquaient éperdument de savoir s'ils jouaient juste ou pas dans un décor mouvant et des situations peu revues depuis, hormis dans le genre du SM. Peut-être qu'un jour il sera de nouveau restauré et exploité pour le circuit de certains festivals de l'étrange, projeté sur grand écran.

Evidemment réservé à un public averti amateur d'étrangeté et de climat hors du commun, hors norme (la musique est hallucinante en elle-même) :

http://www.google.fr/#sclient=psy-ab&hl ... 66&bih=545

Le quatrième lien de cette page.
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johell
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Re: Erotik topic

Message par johell »

"La Marquise de mon cul se fait enculer!" :D

Très chouette film avec une ambiance bien surréaliste, superbement bien aidé par une bande sonore étrange entre choeurs féminins déchaînés, un brin de classique dissonnants et une bonne dose de sons psychédéliques.... Cela donne un cachet fantastique à cette histoire incompréhensible mais qui regorge de séquences parfois surprenantes (auto-fellation, personnage hermaphrodite et quelques séquences SM bien touffues!) et suffisamment variées pour ne pas générer trop d'ennui. Et il faut bien ça vu que le scénario, même s'il évoque un personnage fantômatique, c'est surtout une enfilade ininterrompues de séquences cochonnes où les corps passent leur temps à se mélanger en s'essayant au triolisme; s'enfilant des des godes par-ci par là avant d'y aller carrément à la double pénétration!

Toutefois, sur la longueur, l'expérimentation tourne un peu en rond à mesure que la petite partouze centrale n'en finit plus de durer... Tiens, je remarque un tout jeunet Richard Allan, encore moustachu mais pas encore barbu lorsqu'il dégage son visage du cul de sa partenaire. Le film possède donc au moins un visage connu par les amateurs! De loin pas une performance notable pour le monsieur, mais cela fait toujours plaisir de voir les valeurs sûres de la pornographie française à l'écran.

Merci, Jordan pour la découverte! :D
Jordan White
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Re: Erotik topic

Message par Jordan White »

johell,

Tu as regardé le Alice de 1976 dont Ruth a signé le topo ?
Très beau film 70's, buccolique et amusant. Et une très belle BOF (est-elle d'ailleurs disponible quelque part?). Un film qui mériterait une belle édition restaurée.

johell a écrit :"Toutefois, sur la longueur, l'expérimentation tourne un peu en rond à mesure que la petite partouze centrale n'en finit plus de durer... Tiens, je remarque un tout jeunet Richard Allan.


Sous le nom de Richard Lemieuvre.

Le film possède donc au moins un visage connu par les amateurs!


Françoise Avril qui joue souvent avec un gant de soie blanc dans le film et qui tourne la scène buccolique finale avait été remarquée entre autres dans Blue Ecstasy de Lansac en 1976.

Et si tu ne l'as pas déjà vu, un documentaire indispensable autour de et avec John Holmes, Exhausted, the real story of John Holmes -Cockumentary, dans lequel est notamment interviewée Seka. Et puis il y a une apparition d'Annette Haven :

http://www.google.fr/#sclient=psy-ab&hl ... 66&bih=545

Huitième lien.
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julien
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Re: Erotik topic

Message par julien »

Jordan White a écrit :Très beau film 70's, buccolique et amusant. Et une très belle BOF (est-elle d'ailleurs disponible quelque part?).
Non. Oui enfin très belle bo... Faut quand même pas exagérer. Il me semble qu'il y a une assez belle chanson au début du film mais après c'est quand même assez tarte je trouve.
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hellrick
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Re: Erotik topic

Message par hellrick »

BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE

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Les italiens ayant toujours été prompts à réagir aux succès du box-office, le triomphe du EMMANUELLE de Just Jaeckin leur inspira rapidement cette déclinaison exotique. Un juste retour des choses puisque la première version du roman d’Emmanuelle Arsan avait été réalisée par Cesare Canevari en 1969 sous le titre de MOI, EMMANUELLE. Laura Gemser qui, ironiquement, avait un rôle secondaire (celui d’une masseuse) dans la suite officielle du Jaekin, EMMANUELLE 2 : L’ANTI VIERGE se voit promue en tête du générique de BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE. La belle Indonésienne, alors âgée de 25 ans et resplendissante de beauté, devient ici Mae Jordan, dite Emanuelle (un tripatouillage pour éviter les problèmes de droits), une journaliste bisexuelle sérieusement nymphomane qui parcourt le monde à la recherche de reportages photographiques surprenants. Au cours des années ’70 et jusqu’au début de la décennie suivante, Laura Gemser interpréta Emanuelle dans une dizaine de films, d’abord sous la direction de Joe d’Amato (BLACK EMANUELLE EN ORIENT, EMANUELLE EN AMERIQUE, EMANUELLE ET LES FILLES DE MADAME CLAUDE, EMANUELLE AUTOUR DU MONDE et EMANUELLE ET LES DERNIERS CANNIBALES) puis sous celle de Bruno Mattei (PENITENCIER DE FEMMES et REVOLTE AU PENITENCIER DE FILLES). Parallèlement, Laura Gemser fut encore Emanuelle (ou plutôt d’autres « Emanuelle », sans véritablement lien avec son personnage de reporter intrépide) dans EMANUELLE ET LES COLLEGIENNES, LES SECRETS EROTIQUES D’EMMANUELLE, DIVINE EMANUELLE ou LES 7 SALOPARDS. Un beau palmarès auquel il faut ajouter les deux volets d’EMANUELLE E LE PORNO NOTTI NEL MONDO, pseudo documentaires « mondo » racoleurs sur le monde du sexe, confectionnés par Bruno Mattei et Joe d’Amato.
Premier volet de cette interminable saga, BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE, fut réalisé en 1975 par le vétéran du cinéma populaire italien Bitto Albertini, auquel on doit vingt-quatre films dans les genres les plus divers, comme 3 SUPERMEN A TOKYO, LE RETOUR DU GLADIATEUR LE PLUS FORT DU MONDE ou LE RETOUR DE SHANGHAI JOE. Décidé à exploiter le filon ouvert par ce BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE, Albertini récidiva avec YELLOW EMANUELLE (alias L’EVEIL DES SENS D’EMY WONG) puis BLACK EMANUELLE 2 (devenu en France, inexplicablement, JUSTINE BONNE A TOUT FAIRE 2) dans lequel l’inconnue Shulamith Lasri incarne Emanuelle suite au désistement de Laura Gemser.
Dans cette aventure inaugurale, Emanuelle débarque en Afrique et se trouve au cœur des disputes entre ses hôtes, Ann et Gianni Danieli, un couple à la fois libre et dysfonctionnel. La belle journaliste ne tarde d’ailleurs pas à être séduite tant par le mari que par son épouse et, déboussolée, finit par quitter l’Afrique pour garder sa liberté…après bien des corps à corps énergiques avec les indigènes.
Sans surprise et sans grand intérêt, le scénario de BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE se conforme aux attentes et ambitions (basses) du produit érotique de consommation courante, loin des aventures beaucoup plus mouvementées que la reporter vivra par la suite. En effet, dans ses futures péripéties, Emanuelle va parcourir le monde, démanteler un réseau de prostitution forcée, enquêter sur les snuff movies, affronter des cannibales ou même subir divers sévices dans des prisons de femmes. Ici, malheureusement, la nymphette se contente de partager ses faveurs entre Angelo Infanti (aperçu dans LE PARRAIN) et Karine Schubert (qui, après LA FOLIE DES GRANDEURS, se tourna vers l’érotisme puis la pornographie pure et dure). Gabrielle Tinti, époux et complice habituel de Laura Gemser, complète la distribution.
Routinier et banal sont deux mots qui conviennent parfaitement à BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE, mis en scène sans la moindre inspiration par un Bitto Albertini peu à l’aide avec les aspects sexy du long-métrage. Le cinéaste propose ainsi un spectacle anodin, digne d’un téléfilm de seconde partie de soirée, où l’érotisme se limite à une nudité complaisante et à une poignée de scènes chaudes, hélas interrompues après une dizaine de secondes. Frustrant, d’autant que les inserts « hardcore » disséminés dans le métrage ne le rendent pas plus excitant pour autant. A vrai dire, ces quelques secondes pornographiques (environ deux minutes sur l’ensemble du film) s’avèrent même risibles puisque réalisées avec de très manifestes doublures, comme cette demoiselle anonyme qui masque son visage sous ses mèches de cheveux à la manière du « sosie » de Bela Lugosi dans PLAN 9 FROM OUTER SPACE. Un vrai spécialiste de l’érotisme, comme Joe d’Amato, aurait sans doute pu sublimer cette intrigue poussive et bien trop bavarde pour maintenir l’intérêt mais le paresseux Albertini n’offre au spectateur que le service minimum et, par conséquent, échoue à le satisfaire.
Si, dans l’ensemble, BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE est ennuyeux et peu sensuel, on y trouve cependant l’une ou l’autre qualité, comme une photographie soignée proche des photos de charme des seventies. La musique irrésistible de Nico Fidenco, à la fois kitsch et mémorable, sert admirablement le propos et rend l’ensemble plaisant, à l’image des films suivants qui pourront tous compter sur des bandes originales attrayantes.
Enfin, quelques scènes amusantes dérident l’atmosphère, comme ce peintre qui peint un tableau abstrait en prenant pour modèle une fille entièrement nue. Ou ce climax au cours duquel Emanuelle est violée par toute une équipe de hockey. Bien sûr, au fur et à mesure que les joueurs lui passe dessus, la demoiselle finit par apprécier et, à la fin, elle en redemande au point que les sportifs épuisés mais heureux la portent en triomphe, au propre comme au figuré.
Malheureusement, le reste du film n’est pas aussi amusant que ce final déluré et l’essentiel du temps de projection est consacré aux pénibles hésitations d’Emanuelle. Durant une bonne heure, celle-ci se demande si elle préfère les hommes ou les femmes et à la fin, elle conclut (ouf !) que les deux lui conviennent. Toutefois, elle refuse de s’attacher et déclare « si les hommes peuvent avoir mon corps, ils n’auront pas mon cœur ». Fin.
Nettement moins outrancier que les productions ultérieures (qui versent dans la sexploitation la plus déjantée et mêlent de manière surprenante aventure, humour, érotisme, pornographie et gore), ce BLACK EMANUELLE EN AFRIQUE se suit sans déplaisir mais disparaît rapidement des mémoires et ne s’élève jamais au –dessus de la moyenne. A réservé aux fans de Laura Gemser.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Federico
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Re: Erotik topic

Message par Federico »

Les Nouveaux chemins de la connaissance viennent de se pencher sur le pourquoi du comment filmer le sexe au cinéma. Pas de Laura Gemser ici mais Anatomie d’un rapport de Luc Moullet, A ma sœur de Catherine Breillat et Intimité de Patrice Chéreau.
C'est bien entendu à écouter sur... France Cul... :uhuh:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Re: Erotik topic

Message par johell »

OSEN LA MAUDITE (Maruhi Joro Semejigoku) de Noboru Tanaka (1973)

Hier grande courtisane de Yoshiwara, Osen n’est plus aujourd’hui qu’une prostituée des bas-fonds surnommée « Osen la maudite ». Car coucher avec elle porterait malheur. A Yoshiwara d’où elle a été chassée, trois de ses clients ne sont-ils pas morts dans des circonstances obscures? Tombée dans l’enfer des prostituées, Osen a su pourtant garder sa fierté de grande geisha. Elle affronte sa destinée avec une vaillance surhumaine.

Sous l’appellation « roman porno », ces petits films japonais censé respecter un cahier des charges bien établis, en montrant de la nudité sans dévoiler explicitement les parties les plus intimes de ses participants, ne sont pas pour autant de simples films érotiques légers et insignifiants. Pour témoin, cette œuvre de Noboru Tanaka, réalisateur de l’estimable LA VERITABLE HISTOIRE D’ABE SADA (Jitsuroku Abe Sada) datant de 1976; long-métrage mettant en scène cette terrible tragédie sexuelle dont l’adaptation la plus connue et de renommée internationale est le pourtant guère enthousiasmant L’EMPIRE DES SENS (Ai No Korîda) de Nagisa Ôshima (1976).

En 1973, Tanaka s’attache déjà à décrire dans la présente histoire le destin guère reluisant d’une femme de joie sur laquelle pèse une malédiction et dont les rapports désastreux avec les hommes la condamne à une vie pas très facile. Même si l’existence de Osen peut sembler glauque, le réalisateur en fait toujours une femme forte et digne malgré les circonstances. Osen est abusée, trompée et même parfois torturée, mais elle essaie toujours de ne pas sombrer dans un désespoir latent. Un rôle magnifique pour Rie Nakagawa.

En plus d’un personnage fort comme axe central, le réalisateur soigne sa mise en scène en nous présentant pour décor historique les quartiers chauds de Yoshiwara ainsi que sa populace pas très respectable. Si le contexte n’est guère reluisant, cela n’empêche pas Tanaka d’injecter à son récit une bonne dose d’humour typiquement asiatique. Mais ce n’est pas pour autant que l’intrigue en devient amusante, celle-ci se révélant même assez triste à mesure que Osen essaie d’échapper à son souteneur et de croire l’histoire d’un jeune client marionnettiste qui désire s’enfuir avec elle pour en faire sa propre poupée.

Le film regorge d’instants magnifiques… Dès le superbe générique d’ouverture où les crédits rouges sont inscrits sur les pavés sombres d’un chemin qui mène au bordel ou encore cette formidable séquence où l’ancienne geisha pose pour un grand auteur d’estampes tout en donnant ses tétons roses à sucer à un gros poisson vivant…

Proche d’une esthétique du fantastique, OSEN LA MAUDITE est un drame passionnant bien embellit par une mise en scène inspirée où la caméra s’infiltre avec grande subtilité dans le décor intime de ces demoiselles des rues, prodiguant ainsi une très belle démonstration de sa maîtrise technique qui aboutit non pas à un « roman porno » de plus mais davantage à un grand film qui le rapproche des classiques du cinéma japonais.
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Message par johell »

LA CHAMBRE NOIRE (Anshitsu) de Kiriro Urayama (1983)

L’écrivain Nakata vit avec les souvenir douloureux de la mort de sa femme fauchée par une voiture quelques années auparavant. Accident ou suicide? Le doute persiste. Pour fuir tout sentiment de culpabilité, Nakata renonce pour toujours au mariage et à la paternité. Devenu libre, il se lance dans une quête obsessionnelle de sexe et consigne ses aventures sulfureuses dans un livre, « La chambre noire », véritable essaie philosophique sur la sexualité, la procréation et le devenir du genre humain.

Pour commémorer - en 1983- le 70ème anniversaire du prestigieux studio japonais Nikkatsu, ce « roman porno » joue les bouchées doubles… Non pas en terme de nudité et de sexualité à l’écran mais plutôt au niveau d’un œuvre ici moins explicite que d’habitude, qui « pense » davantage en terme de réflexions et de durée. D’ordinaire, ces films-là ne dépassant que très rarement la septantaine de minutes; or LA CHAMBRE NOIRE dure plus de deux heures!

Basé sur une littérature primée au Japon, le film de Kirio Urayama a tout pour diviser le public habituel de ces « romans » cinématographiques roses. Les pérégrinations de son personnage principal sont comme autant de légers collages entre diverses relations tardives entre un homme tourmenté et ses conquêtes. Bavardes et parfois ennuyeuses, elles sont néanmoins traversées par quelques belles idées esthétiques, comme lorsque Nakata fouette sa compagne à contre-jour dans la chambre à coucher; une séquence où l’homme fait l’amour à une femme lesbienne ou encore l’atmosphère rougeâtre d’une pièce qui vire au bleu lorsque l’on souffle sur la flamme d’une bougie…

L’œuvre possède aussi un très bel atout en ce qui concerne sa distribution de comédiens dominée principalement par la performance de Kôji Shimizu qui est très charismatique. Pas suffisamment toutefois pour susciter une réelle empathie vis-à-vis de son personnage. Cette spirale de la quête du désir étant un peu trop intellectualisée pour convenir parfaitement au cahier des charges d’une production « roman porno ».

Si le film est tout de même intéressant dans son approche, la dramaturgie de l’intrigue ayant de quoi passionner les adeptes de la complexité des rapports humains, celle-ci reste hélas trop superficielle pour qu’on se sente réellement impliqué. Cette production Nikkatsu se la joue sans doute plus cérébrale que nécessaire et risque bien de ne contenter ni les anciens adeptes du genre ni de ranger de nouveaux fans à ses côtés. Dommage.
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Re: Erotik topic

Message par johell »

L'ETE DE LA DERNIERE ETREINTE (Nureta Shumatsu) de Kichitaro Negishi (1979)

Un patron de PME vit une passion adultère avec Shimako, sa secrétaire. Il lui a même promis le mariage. Les années passent sans que l’homme ne se décide à quitter son épouse. Pire, il lui fait même un second enfant alors qu’il avait juré à Shimako qu’il ne « la trompait plus avec sa femme » depuis longtemps. Furieuse, Shimako va se venger de son amant infidèle qui lui a volé sa jeunesse.

Derrière ce beau titre de film se trouve une histoire finalement assez banale. Un homme mariée qui ne se décidera jamais à quitter sa femme pour partir se mettre en couple avec sa maîtresse… Car le mari n’est rien d’autre qu’un lâche et sa conquête une trentenaire un peu bécasse en attente d’amour pour ne pas se rendre compte rapidement que le mâle en rut qui l’accompagne au gré de ses disponibilités ne lui fait que des promesses qu’il ne tiendra pas.

A partir de ce constat plein d’amertume, Shimako laisse sa vie végéter aux quatre vents, devient littéralement pathétique lorsqu’elle ne trouve rien de mieux que de se mettre en ménage dans un minuscule appartement avec un pauvre ouvrier sans le sou ; avant que ne débarque l’ancienne petite amie de ce dernier et qu’ils décident tous les trois de cohabiter tant bien que mal dans leur petit carré immobilier...

L’ÉTÉ DE LA DERNIERE ETREINTE possède à travers son personnage principal cette ambiance pleine de mélancolie d’une trentenaire qui se regarde vieillir sans essayer de prendre en mains son existence. Junko Miyashita est cette femme en quête de sexe et d’amour absolu. Malheureusement, la réalisation ne capte jamais la force tragique d’un tel rôle pour le rendre puissant et émouvant. Kichitaro Negishi n’arrive qu’à rendre fade son histoire alors que pourtant il possédait un sujet qui avait matière à en faire un vrai drame poignant.

En l’état, son long-métrage baigné par une jolie photographie prodiguée par un technicien déjà à l’œuvre sur LA CHAMBRE NOIRE, ce n’est qu’une suite presque sans intérêt de séquences désabusées. Le ridicule achevé du long-métrage restant la scène de kidnapping de la fillette du patron; ainsi que plus tard le viol de sa femme avec une pointe de violence graphique, l’assaillant la menaçant avec un grand couteau. Ce ne sont que pures futilités dans un ensemble extrêmement fade. Le côté érotique du film n‘est pas non plus une réussite, chaque séquence présentant de la nudité n’est jamais réellement bien exploité et mise en images sans idées. Ce qui est bien dommage lorsqu’on possède dans sa distribution une comédienne adorable comme la juvénile Ako qui aurait pu apporter à ce film une touche de charme non négligeable.
johell
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Re: Erotik topic

Message par johell »

PRISONNIERE DU VICE (Niizuma Jigoku) de Akira Kato (1975)

La belle et jeune Yuki décide de quitter son mari car elle ne supporte plus les perversités qu’il lui fait subir. Elle retourne dans sa ville natale où elle renoue avec quelques flirts de son adolescence. Avec l’un d’entre eux, elle s’initie aux plaisirs du sadomasochisme. Elle s’y plonge avec délice, pour le meilleur et pour le pire…

Voilà une histoire un peu plus « dure » que la moyenne, le studio Nikkatsu amorçant à cette période une tendance au SM dans le « roman porno ». L’intrigue, relativement simple, bénéficie d’une construction assez élaborée qui lui permet de dévoiler le passé de l’héroïne à travers une suite incessante d’allers-retours sous la forme de flashbacks. Au compte-goutte, le réalisateur prend son temps pour révéler les tenants et aboutissants de cette relation amoureuse qui s’est dégradée entre Yuki et son époux.

Le film dégage donc une atmosphère assez particulière, entre amertume et mélancolie tandis que Akira Kato élabore une mise en abîme quasi-freudienne en nous plongeant dans un gros rêve onirique qui constitue le gros morceau de bravoure du long-métrage. La construction du long-métrage est assez désarçonnant car on sort ici quelque peu d’un schéma dramatique classique. La dernière demi-heure du long-métrage abandonnant d’ailleurs toute narration traditionnelle pour aboutir à une sorte de puzzle mental et enchaîner des séquences sadomasochistes parmi les plus belles dans son genre.

A travers la PRISONNIERE DU VICE, le spectateur aura tout le loisir d’admirer la reine du genre, Naomi Tani, comédienne aux formes généreuses bien atypiques au Japon où les femmes ont souvent des petits seins; une véritable Vénus de l’Extrême-Orient… La comédienne s’investissant corps et âme dans des séquences de bondage particulièrement élaborées, comme d’être mise dans un filet suspendu dans le vide ou encore d’avoir le corps recouvert de cordes, parfaitement bien ficelé. Toutefois, ici le bondage n’est pas un acte de soumission mais plutôt une forme de redécouverte des plaisirs amoureux après une traumatisante relation qui s’est mal terminée.

On appréciera également la présence de Terumi Azuma dans le rôle de Natsuko, la jeune et magnifique épouse de l’homme qui va initier Yuki au plaisir du sadomasochisme. Deux performances éblouissantes par des femmes vénéneuses et diablement envoûtantes. Le plaisir troublant que l’on retire à la vision du film venant principalement des comédiennes magnifiées par une très belle photographie…

Entre un brillant exercice de style et une description visuelle somptueuse des pulsions sexuelles de leurs héroïnes, PRISONNIERE DU VICE est probablement l’un des « roman porno » les plus curieux de son catalogue. Il n’est pas certain qu’il plaise au plus grand nombre mais comblera très certainement d’aise les amateurs de pellicule ayant train au bondage, sans pour autant verser dans ses penchants les plus déviants (douleur, urologie et autres délires scatologiques). Une vraie curiosité à découvrir!
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