Re: Julien Duvivier (1896-1967)
Publié : 11 juil. 18, 21:44
Obsessions (1943)
Un homme est tres perturbé par la conjonction d'une prédiction de cartomancienne et un rêve.
Son ami vas lui lire 3 histoires fantastiques afin de lui faire reprendre raison.
J'avais gardé un bon souvenir de la découverte il y a tres longtemps des films à sketchs américains de Duvivier, tout en étant incapable de me rappeler de quoi ils pouvaient parler ou d'un quelconque détails.
C'est donc en fait une redécouverte que ce "Flesh and Fantasy", quel titre saugrenu, a l'occasion d'un achat d'occasion chez Gibert.
Le film est inégal, bancal avec ses trois sketchs faiblement liés. Mais on aurait tort de ne pas le considérer.
Tout d'abord on voit combien Duvivier est à l'aise formellement dans le cadre des studios hollywoodiens. Il profite pleinement des moyens mis à sa disposition. La forme est léchée, oppulente, pleinement maîtrisé et souvent magnifique visuellement.
Il faut dire qu'il s'adjoint les services de chefs opérateurs tels que Paul Ivado ( Queen Kelly, Shanghai Gesture et avant The Sea Gull de Sternberg, Frankenstein,...) et Stanley. Cortes (la splendeur des amberson , la nuit du chasseur). Avec de tels atouts, auxquels s'ajoute un casting de luxe, on est dans un travail impeccable et même particulièrement réussi dans les deux premiers Sketchs.
Le 1er est le plus surprenant et le plus intéressant. Il s'ouvre avec un scène bien étrange où des demons sortent un corps de l'eau sous le regard d'un ange blanc. Le film est à voir rien que pour cet intro. On part ensuite sur un mardi gras où plane l'ombre de Sternberg.
Le plus intéressant du film est, comme le souligne parfaitement Christophe Gans dans les artifices que déploient Duvivier pour rendre compte visuellement de son propos. Le plus étonnant :
Ces effets purement plastiques donnent un style particulier en rappelant les grandes œuvres muettes et en distillant un fantastique poétique et onirique.
L'interview de Christophe Gans en supplément est particulièrement intéressante. Après avoir dressé à gros trait la carrière de Duvivier il en vient au film lui même dont il souligne l'ensemble dès qualités. Il évoque aussi le 4ieme sketch, tourné mais retiré au montage final. Ce segment sera plus tard repris et complèté d'une première partie pour former "Destiny" un film de Reginal Leborg.
Et la, il faut dire que Gans n'y vas pas de main morte. Le dit segment serait rien de moins qu' un "remake" de Blanche Neige et le chaînon manquant entre Le Golem et Marianne de ma jeunesse.
Sur que je me suis précipité sur la zone.com pour voir où me procurer le Dvd de ce truc!
Gaspature! Pas de Dvd existant...
J'ai plus qu'a guetter une projection à la cinémathèque.
L'autre supplément est une interview de Eric Bonnefille bien en soi mais qui reprend pas mal de ce qu'a déjà dit...
C'est donc un film fort intéressant pour l'amateur de Duvivier, à découvrir surtout pour son premier segment ( mais le reste est bien aussi), un brin impersonnel dans le propos mais dont la forme rappelle le savoir faire de Duvivier et son goût pour l'expérimentation formelle.
A suivre avec Tales of Manhattan ou L'homme a l'imperméable (rien à voir mais achat déjà effectué...)
Un homme est tres perturbé par la conjonction d'une prédiction de cartomancienne et un rêve.
Son ami vas lui lire 3 histoires fantastiques afin de lui faire reprendre raison.
J'avais gardé un bon souvenir de la découverte il y a tres longtemps des films à sketchs américains de Duvivier, tout en étant incapable de me rappeler de quoi ils pouvaient parler ou d'un quelconque détails.
C'est donc en fait une redécouverte que ce "Flesh and Fantasy", quel titre saugrenu, a l'occasion d'un achat d'occasion chez Gibert.
Le film est inégal, bancal avec ses trois sketchs faiblement liés. Mais on aurait tort de ne pas le considérer.
Tout d'abord on voit combien Duvivier est à l'aise formellement dans le cadre des studios hollywoodiens. Il profite pleinement des moyens mis à sa disposition. La forme est léchée, oppulente, pleinement maîtrisé et souvent magnifique visuellement.
Il faut dire qu'il s'adjoint les services de chefs opérateurs tels que Paul Ivado ( Queen Kelly, Shanghai Gesture et avant The Sea Gull de Sternberg, Frankenstein,...) et Stanley. Cortes (la splendeur des amberson , la nuit du chasseur). Avec de tels atouts, auxquels s'ajoute un casting de luxe, on est dans un travail impeccable et même particulièrement réussi dans les deux premiers Sketchs.
Le 1er est le plus surprenant et le plus intéressant. Il s'ouvre avec un scène bien étrange où des demons sortent un corps de l'eau sous le regard d'un ange blanc. Le film est à voir rien que pour cet intro. On part ensuite sur un mardi gras où plane l'ombre de Sternberg.
Le plus intéressant du film est, comme le souligne parfaitement Christophe Gans dans les artifices que déploient Duvivier pour rendre compte visuellement de son propos. Le plus étonnant :
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Ces effets purement plastiques donnent un style particulier en rappelant les grandes œuvres muettes et en distillant un fantastique poétique et onirique.
L'interview de Christophe Gans en supplément est particulièrement intéressante. Après avoir dressé à gros trait la carrière de Duvivier il en vient au film lui même dont il souligne l'ensemble dès qualités. Il évoque aussi le 4ieme sketch, tourné mais retiré au montage final. Ce segment sera plus tard repris et complèté d'une première partie pour former "Destiny" un film de Reginal Leborg.
Et la, il faut dire que Gans n'y vas pas de main morte. Le dit segment serait rien de moins qu' un "remake" de Blanche Neige et le chaînon manquant entre Le Golem et Marianne de ma jeunesse.
Sur que je me suis précipité sur la zone.com pour voir où me procurer le Dvd de ce truc!
Gaspature! Pas de Dvd existant...

J'ai plus qu'a guetter une projection à la cinémathèque.
L'autre supplément est une interview de Eric Bonnefille bien en soi mais qui reprend pas mal de ce qu'a déjà dit...
C'est donc un film fort intéressant pour l'amateur de Duvivier, à découvrir surtout pour son premier segment ( mais le reste est bien aussi), un brin impersonnel dans le propos mais dont la forme rappelle le savoir faire de Duvivier et son goût pour l'expérimentation formelle.
A suivre avec Tales of Manhattan ou L'homme a l'imperméable (rien à voir mais achat déjà effectué...)