Re: Erotik topic
Publié : 5 juil. 11, 11:25
"Être habillée en kimono, attachée par une corde et avoir de longs cheveux noirs, c'est ça l'érotisme à la japonaise. Et je pense que nous sommes les seuls à pouvoir produire cette forme d'érotisme-là."
Naomi Tani.
Naomi Tani.
En ce moment vient d'ouvrir le Paris festival, et ce, jusqu'au 13 juillet. Or, samedi soir, l'ouverture était placée sous le signe de 4 nuits blanches toutes aussi spéciales et décalées. Dont une nuit spéciale "Roman-Pornos de la Nikkatsu".
Je profite donc de cet Erotik Topic pour évoquer en partie les films que j'ai vu.
La soirée débutait donc ce samedi 2 juillet au forum des images en présence de la grande actrice Naomi Tani.
Naomi-san dans les années 70 à la Nikkatsu, c'était à peu près ça :
), elle a quand même dû se démarquer largement et pour cela, à choisi le bondage SM, genre à part entière où il y a même des maîtres dans l'Art des noeuds et cordages. Sans oublier une figure et un jeu qu'on oublie pas dans ses films...



Les photos sont de moi, vous m'excuserez pour la qualité.
Inside the pleasure dome of Japanese Erotic Cinema (Montmayeur - 2011).
C'est donc un documentaire sur le genre encore assez méconnu du Roman Porno de la Nikkatsu. Je dirais qu'il n'apprend pas grand chose mais certains passages se révélèrent assez étonnant voire croustillant. Le genre survit encore suffisamment pour qu'un cinéma lui soit dédié à Tokyo et, chose étonnante sans doute plus dû à la mentalité et les comportements hommes-femmes au sein de la société japonaise (je conseille le sympathique "Japonaises, la révolution douce" d'Anne Garrigues à ce sujet aux éditions Picquier), les femmes vont voir les films. A tel point qu'on leur a aménagé des séances spéciales à certains horaires. On apprend même que le chef op' Christopher Doyle travaille sur un film érotique où un kappa découvre l'amour dans les bras d'une humaine peu farouche. Ah.

Mon collègue de festival à côté de moi en a profité pour s'assoupir dès le début alors qu'il n'était que 21h.
L'extase de la rose noire (Kumashiro - 1975).
A 22h40, on entre dans le vif du sujet avec l'un des nombreux films où joue Naomi Tani. Cette dernière revient peu avant le film pour le présenter ainsi que ceux qui suivent, puis ça commence, la comédienne s'éclipse alors dans le noir alors qu'un admirateur lui offre un beau bouquet de fleurs. Le film raconte comment un réalisateur de pornos en arrive à tourmenter une jeune femme timide (mais qu'on se doute de faire des choses cochonnes en cachette comme le rappelle le flash-back étrange) pour qu'elle joue dans son film, son actrice principale, enceinte, s'étant désisté. Ce n'est jamais vraiment glauque, toujours rigolard et mis à distance, les comédiens faisant l'éloge d'un cinéma tourné vite et en plein dans le système D à tel point que si le son s'avère horrible lors d'un coït, on hésite pas à enregistrer des bruits d'animaux comme un chat qui lèche du lait ou un chien qui halète la langue pendante : il faut bien faire plus vrai que vrai au montage après tout.
Le film finit en une réflexion un peu douce-amère qui donne l'impression subtile que les gens qui participent au film et le font ne sont pas dupes de l'industrie japonaise des années 70.
4,5/6.
Fleur secrète (Konuma - 1974).
Il est pratiquement 00h quand cette nouvelle production-Tani arrive, le décalage étant dû aux pauses entre chaque film qui permettent aux gens de sortir, se balader dans Paris et revenir à n'importe quel moment, aller aux toilettes (et non pas pour se mettre des glaçons on ne sait où, mr Gnome le pervers
), voire manger un morceau. Enfin, manger c'est vite dit, il y avait juste un petit étalage de produits Old-el-paso gratuits à déguster (le Mexique est à l'honneur cette année). Donc, c'est en se goinfrant de guacamol et de maigres tacos que je vais revoir ce film. En effet, je l'avais déjà vu en 2008 quand il était alors sorti dans les salles parisiennes, alors échauffé par le bien qu'en disaient Profondo Rosso et Johell et je n'avais pas été déçu (dans la même journée, avec la même personne, j'allais voir L'oeuf du serpent de Bergman
).
C'est donc un revisionnage qui me confirme tout le bien que j'en pensais. Pitch tordu mais suffisamment décalé et drôle (le jeune homme qui dit adieu à sa vie de vierge solitaire en brûlant une pile de mouchoirs usés, c'est digne de certaines comédies américaines actuelles à la différence qu'ici on en fait pas trop. Beh oui, je suis pas client des délires ricains actuels, par moment, ça ne me fait pas vraiment rire, désolé.
), les images sont parfois très belles, c'est graveleux mais pas trop et la fin au profit de l'épouse qui change radicalement de comportement et prend sa revanche en s'épanouissant totalement dans le lubrique jusqu'a obtenir une certaine forme de pouvoir sur ses acolytes masculins (avec THE réplique qui tue
), j'y vois presqu'une sorte de revendication féministe. - 5/6.
La vie secrète de madame Yoshino (Konuma - 1976).
Quand une mère et sa fille s'éprennent toutes deux du même jeune homme et finissent dans une jalousie sexuelle dangereuse. A 1h30, je commençais à m'assoupir largement. Il faut dire que ce film-ci est par contre plus un drame légèrement teinté d'érotisme qui vire lentement sur une pente très noire sans aucun moment de comédie (on en parle bien ici). Certains moments sont purement documentaire et témoignent d'un grand soin au film (la séance de tatouage, incroyable, celles avec le kabuki, très belles) mais j'avoue que j'étais alors très fatigué et que le rythme lent du film ne m'a pas vraiment aidé. Donc, j'en ai profité pour piquer un mini roupillon durant le film et ma note comme mon appréciation s'en trouvent un peu faussées. Faudra que je retente car la bonne moitié du film que j'ai vu (début et fin, manqué un peu du milieu) m'ont assez bien plu.
3/6.
Puis avec un ami, on fait une pause à l'air libre comme deux zombies, on se gave de boissons énergisantes car à 3h30, il y a Les prédateurs de Tony Scott dans une autre salle. Mais cela est une autre histoire...
Je profite donc de cet Erotik Topic pour évoquer en partie les films que j'ai vu.

La soirée débutait donc ce samedi 2 juillet au forum des images en présence de la grande actrice Naomi Tani.
Naomi-san dans les années 70 à la Nikkatsu, c'était à peu près ça :
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Les photos sont de moi, vous m'excuserez pour la qualité.
Inside the pleasure dome of Japanese Erotic Cinema (Montmayeur - 2011).
C'est donc un documentaire sur le genre encore assez méconnu du Roman Porno de la Nikkatsu. Je dirais qu'il n'apprend pas grand chose mais certains passages se révélèrent assez étonnant voire croustillant. Le genre survit encore suffisamment pour qu'un cinéma lui soit dédié à Tokyo et, chose étonnante sans doute plus dû à la mentalité et les comportements hommes-femmes au sein de la société japonaise (je conseille le sympathique "Japonaises, la révolution douce" d'Anne Garrigues à ce sujet aux éditions Picquier), les femmes vont voir les films. A tel point qu'on leur a aménagé des séances spéciales à certains horaires. On apprend même que le chef op' Christopher Doyle travaille sur un film érotique où un kappa découvre l'amour dans les bras d'une humaine peu farouche. Ah.


Mon collègue de festival à côté de moi en a profité pour s'assoupir dès le début alors qu'il n'était que 21h.

L'extase de la rose noire (Kumashiro - 1975).
A 22h40, on entre dans le vif du sujet avec l'un des nombreux films où joue Naomi Tani. Cette dernière revient peu avant le film pour le présenter ainsi que ceux qui suivent, puis ça commence, la comédienne s'éclipse alors dans le noir alors qu'un admirateur lui offre un beau bouquet de fleurs. Le film raconte comment un réalisateur de pornos en arrive à tourmenter une jeune femme timide (mais qu'on se doute de faire des choses cochonnes en cachette comme le rappelle le flash-back étrange) pour qu'elle joue dans son film, son actrice principale, enceinte, s'étant désisté. Ce n'est jamais vraiment glauque, toujours rigolard et mis à distance, les comédiens faisant l'éloge d'un cinéma tourné vite et en plein dans le système D à tel point que si le son s'avère horrible lors d'un coït, on hésite pas à enregistrer des bruits d'animaux comme un chat qui lèche du lait ou un chien qui halète la langue pendante : il faut bien faire plus vrai que vrai au montage après tout.

4,5/6.
Fleur secrète (Konuma - 1974).




C'est donc un revisionnage qui me confirme tout le bien que j'en pensais. Pitch tordu mais suffisamment décalé et drôle (le jeune homme qui dit adieu à sa vie de vierge solitaire en brûlant une pile de mouchoirs usés, c'est digne de certaines comédies américaines actuelles à la différence qu'ici on en fait pas trop. Beh oui, je suis pas client des délires ricains actuels, par moment, ça ne me fait pas vraiment rire, désolé.


La vie secrète de madame Yoshino (Konuma - 1976).
Quand une mère et sa fille s'éprennent toutes deux du même jeune homme et finissent dans une jalousie sexuelle dangereuse. A 1h30, je commençais à m'assoupir largement. Il faut dire que ce film-ci est par contre plus un drame légèrement teinté d'érotisme qui vire lentement sur une pente très noire sans aucun moment de comédie (on en parle bien ici). Certains moments sont purement documentaire et témoignent d'un grand soin au film (la séance de tatouage, incroyable, celles avec le kabuki, très belles) mais j'avoue que j'étais alors très fatigué et que le rythme lent du film ne m'a pas vraiment aidé. Donc, j'en ai profité pour piquer un mini roupillon durant le film et ma note comme mon appréciation s'en trouvent un peu faussées. Faudra que je retente car la bonne moitié du film que j'ai vu (début et fin, manqué un peu du milieu) m'ont assez bien plu.
3/6.
Puis avec un ami, on fait une pause à l'air libre comme deux zombies, on se gave de boissons énergisantes car à 3h30, il y a Les prédateurs de Tony Scott dans une autre salle. Mais cela est une autre histoire...
