Erotik topic

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Anorya
Laughing Ring
Messages : 11846
Inscription : 24 juin 06, 02:21
Localisation : LV426

Re: Erotik topic

Message par Anorya »

"Être habillée en kimono, attachée par une corde et avoir de longs cheveux noirs, c'est ça l'érotisme à la japonaise. Et je pense que nous sommes les seuls à pouvoir produire cette forme d'érotisme-là."
Naomi Tani.




En ce moment vient d'ouvrir le Paris festival, et ce, jusqu'au 13 juillet. Or, samedi soir, l'ouverture était placée sous le signe de 4 nuits blanches toutes aussi spéciales et décalées. Dont une nuit spéciale "Roman-Pornos de la Nikkatsu".
Je profite donc de cet Erotik Topic pour évoquer en partie les films que j'ai vu. :)

La soirée débutait donc ce samedi 2 juillet au forum des images en présence de la grande actrice Naomi Tani.
Naomi-san dans les années 70 à la Nikkatsu, c'était à peu près ça :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Donc, la comédienne arrive une première fois, en compagnie du réalisateur Yves Montmayeur pour évoquer le documentaire tourné récemment à propos de ce genre. Très humble, elle se fend d'une présentation en kimono, rappelant à la fois ses débuts modestes et l'engouement pour le genre qui a véritablement fait d'elle une star. Arrivé 3e à la Nikkatsu après deux autres grandes actrices du genre, elle raconte que malgré ses attributs (que, bandes de coquinous, vous avez dû remarquer sur la photo en spoiler :mrgreen: ), elle a quand même dû se démarquer largement et pour cela, à choisi le bondage SM, genre à part entière où il y a même des maîtres dans l'Art des noeuds et cordages. Sans oublier une figure et un jeu qu'on oublie pas dans ses films...
Image
Image
Image
Les photos sont de moi, vous m'excuserez pour la qualité.


Inside the pleasure dome of Japanese Erotic Cinema (Montmayeur - 2011).

C'est donc un documentaire sur le genre encore assez méconnu du Roman Porno de la Nikkatsu. Je dirais qu'il n'apprend pas grand chose mais certains passages se révélèrent assez étonnant voire croustillant. Le genre survit encore suffisamment pour qu'un cinéma lui soit dédié à Tokyo et, chose étonnante sans doute plus dû à la mentalité et les comportements hommes-femmes au sein de la société japonaise (je conseille le sympathique "Japonaises, la révolution douce" d'Anne Garrigues à ce sujet aux éditions Picquier), les femmes vont voir les films. A tel point qu'on leur a aménagé des séances spéciales à certains horaires. On apprend même que le chef op' Christopher Doyle travaille sur un film érotique où un kappa découvre l'amour dans les bras d'une humaine peu farouche. Ah. :shock: :mrgreen:
Mon collègue de festival à côté de moi en a profité pour s'assoupir dès le début alors qu'il n'était que 21h. :?


L'extase de la rose noire (Kumashiro - 1975).

A 22h40, on entre dans le vif du sujet avec l'un des nombreux films où joue Naomi Tani. Cette dernière revient peu avant le film pour le présenter ainsi que ceux qui suivent, puis ça commence, la comédienne s'éclipse alors dans le noir alors qu'un admirateur lui offre un beau bouquet de fleurs. Le film raconte comment un réalisateur de pornos en arrive à tourmenter une jeune femme timide (mais qu'on se doute de faire des choses cochonnes en cachette comme le rappelle le flash-back étrange) pour qu'elle joue dans son film, son actrice principale, enceinte, s'étant désisté. Ce n'est jamais vraiment glauque, toujours rigolard et mis à distance, les comédiens faisant l'éloge d'un cinéma tourné vite et en plein dans le système D à tel point que si le son s'avère horrible lors d'un coït, on hésite pas à enregistrer des bruits d'animaux comme un chat qui lèche du lait ou un chien qui halète la langue pendante : il faut bien faire plus vrai que vrai au montage après tout. :mrgreen: Le film finit en une réflexion un peu douce-amère qui donne l'impression subtile que les gens qui participent au film et le font ne sont pas dupes de l'industrie japonaise des années 70.
4,5/6.


Fleur secrète (Konuma - 1974).
Image
Il est pratiquement 00h quand cette nouvelle production-Tani arrive, le décalage étant dû aux pauses entre chaque film qui permettent aux gens de sortir, se balader dans Paris et revenir à n'importe quel moment, aller aux toilettes (et non pas pour se mettre des glaçons on ne sait où, mr Gnome le pervers :mrgreen: :uhuh: ), voire manger un morceau. Enfin, manger c'est vite dit, il y avait juste un petit étalage de produits Old-el-paso gratuits à déguster (le Mexique est à l'honneur cette année). Donc, c'est en se goinfrant de guacamol et de maigres tacos que je vais revoir ce film. En effet, je l'avais déjà vu en 2008 quand il était alors sorti dans les salles parisiennes, alors échauffé par le bien qu'en disaient Profondo Rosso et Johell et je n'avais pas été déçu (dans la même journée, avec la même personne, j'allais voir L'oeuf du serpent de Bergman :mrgreen: ).

C'est donc un revisionnage qui me confirme tout le bien que j'en pensais. Pitch tordu mais suffisamment décalé et drôle (le jeune homme qui dit adieu à sa vie de vierge solitaire en brûlant une pile de mouchoirs usés, c'est digne de certaines comédies américaines actuelles à la différence qu'ici on en fait pas trop. Beh oui, je suis pas client des délires ricains actuels, par moment, ça ne me fait pas vraiment rire, désolé. :| ), les images sont parfois très belles, c'est graveleux mais pas trop et la fin au profit de l'épouse qui change radicalement de comportement et prend sa revanche en s'épanouissant totalement dans le lubrique jusqu'a obtenir une certaine forme de pouvoir sur ses acolytes masculins (avec THE réplique qui tue :shock: ), j'y vois presqu'une sorte de revendication féministe. - 5/6.



La vie secrète de madame Yoshino (Konuma - 1976).

Quand une mère et sa fille s'éprennent toutes deux du même jeune homme et finissent dans une jalousie sexuelle dangereuse. A 1h30, je commençais à m'assoupir largement. Il faut dire que ce film-ci est par contre plus un drame légèrement teinté d'érotisme qui vire lentement sur une pente très noire sans aucun moment de comédie (on en parle bien ici). Certains moments sont purement documentaire et témoignent d'un grand soin au film (la séance de tatouage, incroyable, celles avec le kabuki, très belles) mais j'avoue que j'étais alors très fatigué et que le rythme lent du film ne m'a pas vraiment aidé. Donc, j'en ai profité pour piquer un mini roupillon durant le film et ma note comme mon appréciation s'en trouvent un peu faussées. Faudra que je retente car la bonne moitié du film que j'ai vu (début et fin, manqué un peu du milieu) m'ont assez bien plu.
3/6.


Puis avec un ami, on fait une pause à l'air libre comme deux zombies, on se gave de boissons énergisantes car à 3h30, il y a Les prédateurs de Tony Scott dans une autre salle. Mais cela est une autre histoire... :wink:
Image
Eigagogo
Stagiaire
Messages : 58
Inscription : 20 mai 05, 22:27
Contact :

Re: Erotik topic

Message par Eigagogo »

il y avait du monde à cette nuit? (les cotés me semblent bien vides)
pre-pub: on a d'ailleurs une interview à venir avec l'actrice
Le genre survit encore suffisamment pour qu'un cinéma lui soit dédié à Tokyo
le genre survit tjs, il represente un 5-10% de la prod nippone totale (ça se casse pas mal la gueule ces derniers temps malheureusement) .. 30 films produits en 2010 je crois, diffusés par plusieurs salles dans tout les pays. Le roman-porno a cessé d'être produit en 1988, seuls survivent les pink-eigas (forme originelle du film érotique, un milieu bien différent .. c'est un peu les artisans fauchés contre les gros studios)
1kult
Directeur photo
Messages : 5398
Inscription : 27 sept. 10, 00:54
Contact :

Re: Erotik topic

Message par 1kult »

Voilà cette soirée en image ET son :

http://www.vimeo.com/25973878

D'autres sur notre compte vimeo :

http://www.vimeo.com/webzine1kult

:wink:
1Kult.com, le Webzine du cinéma alternatif en continu !
------------
Le site : http://www.1kult.com
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
le twitter : http://www.twitter.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Erotik topic

Message par Alligator »

Malizia (Malice) (Salvatore Samperi, 1973)

http://alligatographe.blogspot.com/2011/07/malizia.html

Image

Le sujet de ce film est foutrement osé. Je ne connaissais pas l'histoire. Allez savoir pourquoi, sans doute la sonorité du titre m'a-t-elle fait penser à Malena, je m'attendais à une chronique douce sur l'éveil des sens, un regard délicat et nostalgique sur l'adolescence, ses premiers émois. Pour une certaine part, il s'agit bien de cela, mais pas uniquement.

Si le film évoque effectivement cette découverte déstabilisante de la sexualité, le film prend résolument un ton pernicieux, incorrect. Il sort des sentiers battus pour nous raconter une histoire culottée, qui frôle de manière détournée l'inceste puisqu'il y est question d'une relation ambiguë, entre affection et rapports de force, entre une belle-mère et son beau-fils, entre une adulte bizarrement consentante (du moins ne faisant guère preuve d'autorité, c'est le moins qu'on puisse dire) et un adolescent perturbé par ses explosions hormonales.

A la mort de sa femme, un riche tailleur catanais (Turi Ferro) embauche une jeune et superbe femme, Angela (Laura Antonelli), pour élever ses enfants, faire la bouffe, le ménage, bref, tenir la maison. Comme il le dit, elle est un ange de douceur. Elle fait preuve d'une telle patience, d'une telle bienveillance qu'elle a tôt fait d'enchanter tous les mâles de la famille. Mais l'un d'entre eux, Nino (Alessandro Momo), va nouer avec elle une relation d'abord encore très enfantine qui fera sourire l'Angela maternelle mais tout en laissant une trace très nébuleuse dans le cœur de la femme, avec une pincée de licencieux qui l'émoustille encore confusément. Peu à peu cette relation devient plus en plus sensuelle. Ne parvenant pas à repousser ce jeune garçon entreprenant dont elle s'éprend même si elle ne veut pas l'admettre, elle va laisser leurs rapports se développer jusqu'à devenir une relation presque sadique. Elle devient le jouet d'un chantage sexuel.

Ce qui est formidable dans ce film, c'est la lenteur avec laquelle le scénario fait évoluer cette drôle de liaison. Ce n'est que progressivement que cela évolue. Aussi cette histoire pour le moins ahurissante, qui tient plus du conte érotique et fantasmatique, parvient à garder une tonalité très réaliste. Pas un mince exploit, vous en conviendrez.

Il faut souligner que Laura Antonelli, en plus d'être une femme sublime, est une actrice de grand talent, tellement douée que sa prestation allie à une réjouissante crédibilité une certaine dose d'ambiguïté qui ne laisse pas d'être troublante, séduisante. Elle fait très fort.

A l'image de cette progression des sentiments entre les deux personnages, Samperi distille ses doses d'érotisme d'abord avec parcimonie, puis de manière de plus en plus affichée et directe sans jamais tomber dans la vulgarité. On sent en effet que le cinéaste joue avec la sensualité des comédiennes, par petites touches, dans une imagerie érotique, soft et adolescente.

C'est par Nino et son appétence de plus en plus vive pour les attributs féminins que la tension érotique grandit, prend son ampleur, tout doucement. Tout d'abord les premiers attouchements et la découverte du monde, avec ses battements de cœur, découverte qui ne laisse pas indifférentes les donzelles que rencontre Nino.

Petit à petit, le jeune homme prend de l'assurance et exige de plus généreuses offrandes. C'est là que s'installe un chantage auquel Angela répond un peu trop docilement pour être tout à fait honnête.

J'ai vraiment aimé cet art du récit, ce crescendo totalement en adéquation avec la nature même de l'érotisme, la légèreté des premiers gestes jusqu'au climax final. C'est admirablement maitrisé. On est très loin des caricatures que beaucoup de films érotiques peuvent trimballer. On y respecte les temps, scrupuleusement, ce qui donne au récit cette solidité rassurante.

En plus de ce soin à l'écriture et au montage, la photographie de Vittorio Storaro fait preuve d'une belle souplesse. J'entends par là qu'à la fois belle, chaleureuse et très précise dans les jeux d'ombre et de lumière, l'image est toujours d'une excellente facture et corrobore le sentiment que cette production avait d'heureuses et généreuses ambitions.

Un très bon film érotique, d'une grande sensualité et très mystérieux, porté par une actrice qui sort de l'ordinaire et ne peut laisser indifférent.
johell
1/10 à chaque oeil
Messages : 5404
Inscription : 3 janv. 07, 10:20
Localisation : Suisse

Re: Erotik topic

Message par johell »

Anorya a écrit :En ce moment vient d'ouvrir le Paris festival, et ce, jusqu'au 13 juillet. Or, samedi soir, l'ouverture était placée sous le signe de 4 nuits blanches toutes aussi spéciales et décalées. Dont une nuit spéciale "Roman-Pornos de la Nikkatsu".
Je profite donc de cet Erotik Topic pour évoquer en partie les films que j'ai vu. :)
Ces satanées soirées "spéciales" ont toujours lieu lorsque je ne peux pas venir sur Paris. Ca m'énerve! :x
Anorya a écrit :La soirée débutait donc ce samedi 2 juillet au forum des images en présence de la grande actrice Naomi Tani.
Petit veinard! :x

Anorya a écrit :Inside the pleasure dome of Japanese Erotic Cinema (Montmayeur - 2011).

C'est donc un documentaire sur le genre encore assez méconnu du Roman Porno de la Nikkatsu. Je dirais qu'il n'apprend pas grand chose mais certains passages se révélèrent assez étonnant voire croustillant. Le genre survit encore suffisamment pour qu'un cinéma lui soit dédié à Tokyo et, chose étonnante sans doute plus dû à la mentalité et les comportements hommes-femmes au sein de la société japonaise (je conseille le sympathique "Japonaises, la révolution douce" d'Anne Garrigues à ce sujet aux éditions Picquier), les femmes vont voir les films. A tel point qu'on leur a aménagé des séances spéciales à certains horaires. On apprend même que le chef op' Christopher Doyle travaille sur un film érotique où un kappa découvre l'amour dans les bras d'une humaine peu farouche. Ah. :shock: :mrgreen:
Il s'agit du film UNDERWATER LOVE, qui n'est franchement pas une réussite. Un "pink eiga" mixé avec un "musical" dont les chansons ont été écrites par le groupe Stereo Total. Une production fauchée et improbable qui débouche surtout sur du vide. Le film expérimental qui n'expérimente pas. Ni érotique, ni drôle, ni original. Rien. Tragique.

Anorya a écrit :Fleur secrète (Konuma - 1974).

Il est pratiquement 00h quand cette nouvelle production-Tani arrive, le décalage étant dû aux pauses entre chaque film qui permettent aux gens de sortir, se balader dans Paris et revenir à n'importe quel moment, aller aux toilettes (et non pas pour se mettre des glaçons on ne sait où, mr Gnome le pervers :mrgreen: :uhuh: ), voire manger un morceau. Enfin, manger c'est vite dit, il y avait juste un petit étalage de produits Old-el-paso gratuits à déguster (le Mexique est à l'honneur cette année). Donc, c'est en se goinfrant de guacamol et de maigres tacos que je vais revoir ce film. En effet, je l'avais déjà vu en 2008 quand il était alors sorti dans les salles parisiennes, alors échauffé par le bien qu'en disaient Profondo Rosso et Johell et je n'avais pas été déçu (dans la même journée, avec la même personne, j'allais voir L'oeuf du serpent de Bergman :mrgreen: ).

C'est donc un revisionnage qui me confirme tout le bien que j'en pensais. Pitch tordu mais suffisamment décalé et drôle (le jeune homme qui dit adieu à sa vie de vierge solitaire en brûlant une pile de mouchoirs usés, c'est digne de certaines comédies américaines actuelles à la différence qu'ici on en fait pas trop. Beh oui, je suis pas client des délires ricains actuels, par moment, ça ne me fait pas vraiment rire, désolé. :| ), les images sont parfois très belles, c'est graveleux mais pas trop et la fin au profit de l'épouse qui change radicalement de comportement et prend sa revanche en s'épanouissant totalement dans le lubrique jusqu'a obtenir une certaine forme de pouvoir sur ses acolytes masculins (avec THE réplique qui tue :shock: ), j'y vois presqu'une sorte de revendication féministe. - 5/6.
Quelle chance d'avoir pu le voir en salles. Je t'envie...

En espérant qu'un jour je puisse venir sur Paris pour (re)découvrir ces films en 35mm.
1kult
Directeur photo
Messages : 5398
Inscription : 27 sept. 10, 00:54
Contact :

Re: Erotik topic

Message par 1kult »

Le second trailer de l''interview de Ricahrd Allan, alias Queue de béton, est en ligne !L'interview arrive la semaine prochaine, elle est en train de compresser (20 minutes quand même) et en attendant, Monsieur de Béton nous parle de monsieur Jean B. Racine...

http://www.1kult.com/2011/07/15/richard ... d-trailer/

:wink:
1Kult.com, le Webzine du cinéma alternatif en continu !
------------
Le site : http://www.1kult.com
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
le twitter : http://www.twitter.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult
1kult
Directeur photo
Messages : 5398
Inscription : 27 sept. 10, 00:54
Contact :

Re: Erotik topic

Message par 1kult »

L'interview de Richard "queue de béton" Allan est en ligne :

http://www.1kult.com/2011/07/22/intervi ... ard-allan/

:wink:
1Kult.com, le Webzine du cinéma alternatif en continu !
------------
Le site : http://www.1kult.com
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
le twitter : http://www.twitter.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult
Nomorereasons
Dédé du Pacifique
Messages : 5150
Inscription : 29 mai 07, 20:19

Re: Erotik topic

Message par Nomorereasons »

Alligator a écrit :Malizia (Malice) (Salvatore Samperi, 1973)

http://alligatographe.blogspot.com/2011/07/malizia.html

Image


Un très bon film érotique, d'une grande sensualité et très mystérieux, porté par une actrice qui sort de l'ordinaire et ne peut laisser indifférent.
Pour une fois que je poste dans ce topic, je suis bien d'accord! Mon film érotique préféré. Les femmes y sont à la fois laiteuses et mates, satinées en dessus et charnelles en-dessous, bourgeoises le jour et opiniâtres la nuit (exceptée bien sûr cette pauvre Malicia). Et quel festival de jarretelles! Entre la séance de vélo et celle de la banquette arrière durant l'enterrement (ah! les milfs en deuil!) on se dit que Truffaut fait petit joueur à côté :mrgreen:

Dans le même genre, mon cher Alligator (et frère en milfitude bourgeoise) je te recommande "Péché Véniel", moins troublant certes mais plus estival, La Antonelli y fait encore des merveilles.
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Erotik topic

Message par Alligator »

C'est noté, merci!
1kult
Directeur photo
Messages : 5398
Inscription : 27 sept. 10, 00:54
Contact :

Re: Erotik topic

Message par 1kult »

La critique de Pink Narcissus, de John Bidgood, délire arty fascinant et provocateur mais baignant dans une douceur ouatée étrange. C'est d'aillers à l'Etrange festival de Paris qu'il sera projeté en septembre 2011 lors d'un ciné-concert :

http://www.1kult.com/2011/07/29/pink-na ... s-bidgood/

:wink:
1Kult.com, le Webzine du cinéma alternatif en continu !
------------
Le site : http://www.1kult.com
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
le twitter : http://www.twitter.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult
jacques 2
Régisseur
Messages : 3172
Inscription : 17 mai 10, 17:25
Localisation : Liège (en Wallonie)

Re: Erotik topic

Message par jacques 2 »

yaplusdsaisons a écrit :
Alligator a écrit :Malizia (Malice) (Salvatore Samperi, 1973)

http://alligatographe.blogspot.com/2011/07/malizia.html

Image


Un très bon film érotique, d'une grande sensualité et très mystérieux, porté par une actrice qui sort de l'ordinaire et ne peut laisser indifférent.
Pour une fois que je poste dans ce topic, je suis bien d'accord! Mon film érotique préféré. Les femmes y sont à la fois laiteuses et mates, satinées en dessus et charnelles en-dessous, bourgeoises le jour et opiniâtres la nuit (exceptée bien sûr cette pauvre Malicia). Et quel festival de jarretelles! Entre la séance de vélo et celle de la banquette arrière durant l'enterrement (ah! les milfs en deuil!) on se dit que Truffaut fait petit joueur à côté :mrgreen:

Dans le même genre, mon cher Alligator (et frère en milfitude bourgeoise) je te recommande "Péché Véniel", moins troublant certes mais plus estival, La Antonelli y fait encore des merveilles.
Ah, "Malicia" : grand(s) émoi(s) d'autrefois ... :)

Ce film doit être pour beaucoup dans mon goût très prononcé pour les femmes très "charnelles" càd voluptueuses avec de splendides courbes ...

Bref, l'érotisme asiatique, ce n'est pas ma tasse de thé ou de saké ...
Par contre, les belles italiennes : Laura Antonelli, rien que d'y penser ... :oops:

Encore un dvd qui devrait sortir en France ... plutôt que les ré-ré-ré -éditions dont on nous abreuve à n'en plus finir ... :?
1kult
Directeur photo
Messages : 5398
Inscription : 27 sept. 10, 00:54
Contact :

Re: Erotik topic

Message par 1kult »

Plusieurs sorties de DVD de films de sexploitation chez bachfilms (plusieurs Christina Lindberg dont Anita) et chez Nucleus Films en Angleterre (les deux Fantasm, parodies de films d'éducation australiens) :

http://www.1kult.com/2011/08/26/dvd-sex ... t-lolitas/

:wink:
1Kult.com, le Webzine du cinéma alternatif en continu !
------------
Le site : http://www.1kult.com
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
le twitter : http://www.twitter.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Erotik topic

Message par Alligator »

Taxi Girl (La toubib se recycle) (Michele Massimo Tarantini, 1977)

Image

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... -girl.html

Faut-il que je jette un coup d'œil sur la filmographie de Tarantini pour mieux discerner le cinéaste? Je n'ai même pas envie à vrai dire. Dieu que c'est mauvais! Il faut être un sacré fan baveux d'Edwige Fenech pour regarder un truc pareil! C'est très mauvais. Par bien des types de gag qu'on nous balance devant les yeux, ça m'a fait penser à du Benny Hill, mais en moins bien, avec moins de rythme, moins de sourires, une sorte de mécanique froide, brouillonne.

D'une rare médiocrité, l'histoire s'étire sur 1h40 et nous fait suivre Marcella (Edwige Fenech) à travers ses aventures romaines décousues. Mamma mia! Qu'elle est belle! C'est-il Dieu possible?! C'est la deuxième fois que Dieu vient se faufiler dans le texte. Pour un mécréant comme moi, Edwige Fenech provoque un trouble d'irrationalité d'une puissance qui m'étonne toujours. Est-elle le lien secret entre Dieu et les hommes? Une prophétesse? La preuve de l'existence de Dieu? Je ne saurais être catégorique.

Le film consacre son temps à la montrer déshabillée dans des situations les plus ineptes qui soient et pourtant censées être drôles. L'ambition érotique est louable : cette femme est généreuse, sublime, un corps parfait, une beauté de la nature, comme un paysage de Toscane.

Mais le reste du temps, Tarantini essaie de remplir le vide de son entreprise avec des gags éculés dans lesquels la participation d'Edwige parait au moins incongrue. Encore pour remplir, il lui adjoint une meute de clowns. Si bien qu'au final, on ne sait plus s'il s'agit vraiment d'un film érotique destiné à faire fantasmer les hommes ou une comédie burlesque pour faire rire les gamins. Je me souviens de m'être déjà heurté à ce mur d'incompréhension en voyant "Colpo in canna" avec Ursula Andress, autre mystère alliant salace et lourdingue. Tarantini poussé par de basses préoccupations mercantiles pousse le bouchon encore plus loin en filmant un nombre assez impressionnant de séquences spécialement dédiées au placement de produits. Ils sont légion et surtout sont très inélégamment filmés, l'explicite du mauvais goût en quelque sorte.

On notera que le n'importe quoi se faufile jusque dans le titre français, totalement bricolé puisqu'il rattache le film à ces comédies érotiques edwigefenechiennes de la série "La toubib" alors qu'il n'est évidemment plus question de ce personnage. S'il faut noter, hé bien notons encore la présence de trois habitués du genre et plusieurs fois partenaires de la belle Edwige : Aldo Maccione, toujours aussi braillard et court mais dont le regard perdu devant l'imbécilité de Giacomo Rizzo est quand même assez réjouissant et enfin, Alvaro Vitali, toujours aussi mauvais comme un âne saoul.

Edwige Fenech est si belle dans ce film. Seule raison valable de voir ce pauvre film. Il vous sera beaucoup pardonné. Amen.
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Erotik topic

Message par Alligator »

Abigail Lesley Is Back in Town (Joseph W. Sarno, 1975)

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... -town.html

Image

Un drôle de machin que ce film érotique au ton très sérieux. Trop sérieux pour être honnête? J'ai vraiment un mal fou à le saisir : film moraliste, romantique ou satirique? Où veut en venir réellement Sarno?

A priori, comme ça, au débotté, je dirais : à produire des scènes troublantes, avec, c'est indéniable, un soin particulièrement sérieux pour offrir un récit érotique à la fois soutenu et ancré dans le réel. Oui, voilà, c'est sérieux. Ils ont l'ambition de faire du cinéma, même s'il est vendu comme érotique.

Il n'empêche que j'ai comme l'impression que le scénario en dit plus long qu'il n'y parait au premier abord et qu'on nous sert là le portrait corrosif de ce qu'on pourrait d'ores et déjà appeler une Desperate Housewife. Priscilla (Rebecca Brooke) vit très mal le retour d'Abigail Lesley (Jennifer Jordan) au petit village de pêcheurs. Abigail lui avait fait l'affront jadis de coucher avec son mari (Jamie Gillis). Abigail est une femme libérée, vous savez, c'est pas si facile, tout le monde la traite de pute. Mais très vite, on se rend compte que cette agressivité cache surtout l'envie qu'elle suscite. Sa liberté est promesse de plaisir et d'épanouissement. Or, bon nombre d'habitants de ce bled trimballent leur lot d'insatisfactions et de frustrations diverses. L'arrivée d'Abigail signifie peut-être que le temps de l'émancipation a sonné. Alors tout le monde se rejoint chez Abigail pour découvrir les joies du saphisme et de la partouze. Même la coincée Priscilla retrouve le sourire grâce à la langue experte d'Abigail.

Ces retournements de corps et de situations, ces évolutions paradoxales dans le comportement de pratiquement tous les personnages sont évidemment bien loin de ce que pouvaient vivre les américains dans la réalité. C'est là que je me demande si Sarno ne traite pas son sujet avec une espèce d'humour caustique, présentant un conte moraliste idéal où toute la communauté serait capable de se désinhiber de la sorte, de s'ouvrir au monde par le cul. Vœu pieu.

D'autre part, la tante de Priscilla, plus âgée forcément, n'est pas du tout la figure de l'austérité, de la sagesse morale et chrétienne à laquelle on s'attend. Bien au contraire, elle s'avère tout aussi libertaire qu'Abigail et pousse Priscilla à se dévergonder. Il y a de l'absurde dans le scénario, une représentation fantasmée de la plénitude sociale par la plénitude individuelle, un programme socio-politico-morale en quelque sorte.

Dans une photographie plutôt bonne et qui relie habilement la luminosité fraîche de l'océan à la chaleur intime des intérieurs, Sarno alterne le bon et le moins bon quand il s'agit de mener à bien son récit. Par moments, le rythme fait défaut. Les scènes de cul sont entamées avec une lenteur très excitante ; les gestes et les paroles prennent leur temps et laissent monter astucieusement la sève. Mais parfois, elles durent un peu en plan inerte. Le plus ennuyeux, ce sont les scènes intercalées où les personnages sont filmés tout à leurs méditations. Peut-être dix minutes de trop dans ce film? Quelques secondes de moins ici ou là auraient permis de gagner en dynamisme sur un bon nombre de séquences.

Même si par bien des aspects le film reste plutôt insaisissable, je l'ai apprécié. Les acteurs ne sont pas fameux, mais Rebecca Brooke a quelque chose de fascinant dans le regard, un trouble difficile à définir. Dommage que sur certaines scènes, elle en fasse un peu trop.
pak
Electro
Messages : 990
Inscription : 23 mars 08, 00:25
Localisation : Dans une salle, ou sur mon canapé, à mater un film.
Contact :

Abigail Leslie is back in town (Joseph W. SARNO, 1975)

Message par pak »

Ah oui, j'avais enregistré ce film quand il est passé sur ARTE dans son cycle ciné trash il y a 2/3 ans...

Moi aussi j'ai immédiatement pensé à une sorte de Desperate housewives version olé olé... On connait la série Desperate housewives avec ses femmes au foyer conciliant leurs problèmes conjugaux à une vie de quartier pas toujours très simple, se mêlant parfois un peu trop de ce qu'il se passe chez les voisins. On connait moins son "précurseur" (je plaisante, aucun rapport entre la série et ce film... ), beaucoup plus léger, et très porté sur la culotte, de préférence celle de la voisine, ou à défaut du voisin, et pourquoi pas les deux en même temps !

Le début des années 1970 aux USA (mais aussi en France) est marqué par l'apparition dans les salles du cinéma érotique, soft et assez timoré, puis de plus en plus dénudé et suggestif, pour devenir carrément pornographique (c'est à dire avec des actes sexuels non simulés). Ce qu'on sait moins, c'est qu'avant de devenir l'industrie sans âme et bovine qu'il est de nos jours, le cinéma cochon était surtout issue d'un milieu underground et d'une forme de cinéma d'auteur, même si tout ce petit monde fut ensuite rattrapé par la recherche de profit tout en nageant dans un milieu trouble de sexe, de drogue et plus ou moins mafieux beaucoup moins « fun » que le contenu des films : beaucoup d'acteurs et d'actrices de ce genre de film de cette période sont décédés suite à une overdose ou dans dans une certaine misère. Mais ceci est une autre histoire, en partie racontée dans Boogie Nights par exemple (Paul Thomas Anderson, 1997).

Joseph Sarno fait partie des pionniers du cinéma dénudé, genre appelé alors outre-Atlantique « sexploitation » : il a signé dans les 70 films, en passant du soft au porno. Ce film est de sa tendance érotique soft, qui narre le retour dans son quartier d'une jeune femme libérée qui était partie après avoir été mêlée à un adultère, ce qui va provoquer des remous et réveiller des pulsions chez ses anciens amis.

Ce qui frappe dans ce film, c'est l'inhabituelle relative profondeur du scénario pour un film de ce genre, où la scandaleuse provoque des sentiments contradictoires dans son entourage, balancé entre répulsion et attirance. Car la belle assume ses actes et provoque malgré elle l'envie de ces bourgeoises qui s'ennuient dans leurs foyers tout en réveillant des rêves pas toujours avouables.

Il y a aussi un sous-texte féministe étonnant, puisque l'auteur est un homme, qui défend là l'émancipation de la femme, qu'elle soit intellectuelle, sociale (le personnage le plus touchant est une jeune pêcheuse - de poissons, hein, pas de jeu de mot là - sans le sou et esseulée du fait de son métier qui ne croit plus en son potentiel de séduction) ou sexuelle (les hommes sont d'ailleurs ici de parfaits idiots, utilisés par Abigail comme simples sextoys, les femmes semblant plus excitées quand elles couchent entre elles qu'avec eux).

Mais les intentions sont gâchées par la forme. Sarno conserve une esthétique de film porno des années 1970, avec une photo (que j'ai moi trouvé) assez laide, enchainement mécanique de scènes de dialogues avec scènes érotiques, ces dernières étant un vrai catalogue de situations du genre (à deux, à trois, à plusieurs, échangisme, saphisme, partouze et même inceste) et situations parfois grotesques comme la scène finale très neuneu avec couple enlacé marchant sur une plage cheveux au vent, mouettes au loin et chœurs accompagnés de guitares en fond sonore... Chabadabada...

Une tentative intéressante d'élever le film érotique au-dessus de la ceinture et du soutien-gorge, qui finit par ennuyer par sa succession de scènes de galipettes pas toujours très gaies en plus...
Image
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

http://www.notrecinema.com/
Répondre