Erotik topic

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jordan White
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Re: Erotik topic

Message par Jordan White »

Defiance of good (1974)
Réalisé par Armand Weston
Durée : 71 min
Avec Jean Jennings
Day Jason
Fred J Lincoln
Holly Lands


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Soupçonnée par sa mère d'être une toxicomane, la jeune Kathy est placée dans un centre spécialisé. Là, elle va subir de terribles sévices physiques et sexuels de la part des autres patients. Transferée dans un autre établissement, elle va y rencontrer un disciple du marquis de Sade...

Exemple atypique de ce qui s'est fait de mieux dans les années 70, Defiance of good est un film à mon sens vraiment à part, au sein même de la production de l'âge d'or du cinéma pornographique américain, entre 1973 et 1979, même si les classiques arrivent vraiment entre 1975 et 1978 je trouve. Defiance of good est le premier film que je vois en intégralité depuis au bas mot quatre ans, et il est un des rares que je qualifierais de chef-d'oeuvre intemporel, après l'avoir présentement découvert des années après en avoir longuement entendu parler. Je suis très réservé sur l'accueil fait à certains films qualifiés de classiques, le cas le plus parlant étant celui du très mineur Debbie does Dallas. En revanche, les galons du genre et le sommet esthétique me paraissaient avoir été atteints avec la trilogie de Metzger, composée de The Private Afternoons of Pamela Mann, The Opening of Misty Beethoven et Barbara Broadcast. Defiance of good va plus loin dans une certaine esthétique bondage, tout en s'appuyant sur un vrai récit de cinéma traditionnel, le film ressemblant d'ailleurs à un film des années 70 dans lequel aurait été injecté des séquences hard et pas l'inverse, ce qui représente sans doute 90/95 % des films actuels, et de films il s'agit pour l'essentiel de vidéos pour le marché DVD et Blu-ray. Defiance of good est un film bipolaire, à la fois terriblement glacial voire clinique (et on comprend pourquoi dès l'intro) et extrêmement sensuel et érotique. Le chaud et le froid soufflent constamment sur cette oeuvre ambitieuse, dont la durée très courte ne doit pas faire oublier l'audace et le côté aventureux, convoquant le cinéma fantastique, quasiment impossible à reproduire de nos jours (esthétique, format, production, jeu d'acteurs). Il y a un avant et un après Defiance of Good. C'est comme si Vol au dessus d'un nid de coucous rencontrait Les chiens de paille durant les vingt premières minutes, vingt premières minutes angoissantes, suffocantes, réservées à un public averti, durant lesquelles se cotoîent la folie rampante, une idée de le renonciation (via la perte) de l'innocence, et un décorum aussi excitant que ne le seront plus tard les décors de Café Flesh, film d'anticipation et de science-fiction dont le but avoué n'était pas forcément de susciter l'excitation sexuelle chez le spectateur mais de le confronter à un univers singulier, et foncièrement original.

Sur le seuil de la porte du domicile familial, une jeune fille, Kathy (incroyable Jean Jennings, qui m'a rappelé Marilyn Burns) quitte le cocon (en fait pas vraiment, vu le climat de suspicion qui y règne) pour aller en hopital de soins et de redressement. Les lèvres sont pincées, les parents dépassés et le regard de la demoiselle hagard. Ce qui trouble n'est pas forcément la discussion qui porte sur les opiacés consommés et sur la dérive possible car cauchemardée du comportement de l'adolescente qui se croyait naïve mais est fautive pour ses parents (charge religieuse, bigoterie affichée, carcan de la morale). Kathy est coupable de mal agir, et son père s'en va benoîtement rejoindre son canapé, sa mère s'empressant non pas de le traiter d'incapable mais de peureux ("He doesn't have the stomach for that"). Vous êtes comme Kathy prévénus. Il va falloir avoir de l'estomac pour aller au bout de ces vingt minutes sur lesquelles une chape de plomb s'est apesantie, sur laquelle les remords comme la culpabilité pèsent. Et Kathy de devoir faire avec, et de retrouver le bon chemin. Ce qui trouble voire dérange clairement, ce n'est pas tant le discours asséné à coups de pioche par les parents qui représentent la famille américaine puritaine par excellence (laquelle a aussi le droit de s'inquiéter quand elle voit sa fille consommer de la coke). Ce qui est troublant c'est l'âge de l'héroïne, sa petite jupe écossaise, ses cheveux lâchés, sa blondeur d'adolescente nubile, ses traits juvéniles qui la rapprochent d'une Lolita. Et à laquelle les pires outrages vont être administrés, sous couvert de soins médicaux. Ainsi les scènes dans l'hopital sont parmi les plus abruptes, frontales et difficilement soutenables qu'ils m'aient été donné de voir. Weston (auteur et réalisateur) filme caméra à l'épaule à la façon d'un documentaire, les acteurs semblant se perdre dans les couloirs et dans la pièce d'isolement. Leur regard vitreux, la photographie livide renforcent un côté oppressant qui imprègne la pellicule. Le tout souligné par une musique au diaposon, désaccordée, flippante. A noter d'ailleurs que le film s'ouvre sur une musique beaucoup plus douce, très soignée, comme la plupart des films de l'époque, qui mettaient l'accent sur cette partie en composant des musiques travaillées, comme celles de The Opening of Misty Beethoven, remarquable. Kathy confrontée à ses démons, déboussolée est dès lors victime d'un viol par les patients lors d'une séquence qui rappelle fortement celle de Les chiens de paille, sans l'ambiguité légendaire de celle-ci, en particulier la deuxième.

Laminée, écoeurée, humiliée dans sa chair, la Kathy du début, pas forcément très enthousiaste à l'idée de se faire interner, n'est alors plus que l'ombre d'elle-même. Cheveux hirsute, mine déconfite, la jeune fille (quel âge a-t'elle véritablement ? Est-elle majeure ? L'ambiguité géniale du film vient aussi de là) dont le personnage pourrait prêter au scandale, comme celui qui fit de Traci Lords une légende (films tournés alors qu'elle n'avait que dix sept ans), semble perdue et vouée à poursuivre sa vie dans cet asile qui ne dit pas son nom lorsqu'arrive le docteur Gabriel. L'ironie du nom du personnage (un prénom d'archange) est en fait le second moteur du film et conduit celui-ci à un changement radical de ton et de style visuel. La photographie blafarde, couleurs ternes cède la place à une photographie plus lumineuse aux tons beaucoup plus dorés. Ce docteur est en réalité un initiateur, autoproclamé gourou qui accompagne la libération de Kathy, laquelle se transforme alors de l'état d'adolescente en plein émoi psychologique en jeune femme et ce par le fouet, la domination mais aussi l'exploration et la libération de la sexualité. Dans son manoir (dans les chateaux bourgeois chez Dorcel, ou dans les lofts californiens dans le gonzo américain), le docteur Gabriel organise des orgies auxquelles va participer Kathy. Celle-ci passe d'abord par une phase de préparation, dont une séquence d'anthologie de fessée administrée au fouet sous la férule d'une domina qui deviendra bientôt sa maîtresse. Le film prend dès lors une toute autre tournure : il est entièrement orienté vers la recherche du plaisir de son héroïne, auparavant cloîtrée dans son silence, qui là prend conscience de la possibilité de jouir via la connaissance de son intimité. Ce qui lui était interdit, car considéré comme tabou lui est alors permis, et mieux lui est demandé. On peut rigoler, s'amuser tout du moins du jeu du Docteur Gabriel, dont les traits sont cachés sour un regard ténébreux et une barbe drue. Mais les premiers mots qu'il dit à sa "protégée" sont ceux qui expriment l'idée de se débarasser d'un carcan idéologique pour atteindre au plaisir physique. Lui-même d'ailleurs contrairement aux hommes qui ont abusé physiquement de Kathy n'aura aucune relation sexuelle avec elle, tout en l'observant quasi systématiquement.

La maîtrise et la beauté plastique du film fait que celui décolle à partir de la demi-heure pour ne plus jamais redescendre, allant même de crescendo en crescendo jusqu'au final. Ici ce ne sont plus les références au cinéma de Forman ou Peckinpah qui frappent, ce sont plutôt celles à Damiano et Sade pour le plaisir des (sado)masochistes. L'histoire (car il y en a une) se suit avec de plus en plus d'intérêt bien servie par l'interprétation des comédiens, tous géniaux (dont le docteur Gabriel, déjà vu dans La dernière maison sur la gauche, ici en gourou ayant une ressemblance étrange avec Möise), excellemment servie par une bande-son au diapason aux tonalités psychédéliques. Les séquences fantastiques, oniriques, érotiques s'enchaînent les uns après les autres, chacune représentant un sommet. C'est le cas pour l'incroyable séquence de masturbation féminine, durant laquelle Kathy découvre la partie la plus intime de son être avant de prendre un plaisir aussi violent que libérateur, puis la première scène lesbienne, admirablement filmée, et ensuite les séquences d'orgies. Une forme d'humour s'invite même dans ces ébats, le personnage de Gabriel, restant dans l'ombre, tel un témoin, témoin de l'initiation et de la transformation d'une poupée auparavant trop fragile métamorphosée en femme d'une sensualité et d'une explosivité rares. Comme dans The Opening of Misty Beethoven, qui racontait la transformation d'une jeune femme en muse et femme de la société sous le regard de son Pygmalion, Defiance of Good, raconte celui de la perte d'une innocence pour la victoire du désir sur celui de la peur. La chute du film qui tend à reconsidérer ce qui précède apporte un élément ludique supplémentaire. Defiance of good est un classique, certes un peu difficile d'accès au début, mais dont la puissance et l'originalité (audace du fond et de la forme, montage alterné dans l'orgie finale à la façon du Caligula version intégrale sur le bateau) en font un incontournable. J'ai pensé à toi johell, la figure de l'innocence virginale, les séquences oniriques devraient a priori te toucher, et si tu ne l'as déjà vu, c'est l'occasion de le découvrir.

Le film est difficilement trouvable en DVD (sorti chez VCX en 2006) voire VHS. Mais il a fait son apparition sur le site xvideos dans la rubrique vintage, accolé aux mots-clés bondage, sm, cruelty, whip, etc. C'est sans doute celui qui a ouvert la voie au genre SM tel qu'il est connu aujourd'hui et tourné et une des illustrations les plus fortes des écrits de Sade via le medium du cinéma. La cassette Scherzo étant quasiment introuvable il n'y a guère qu'en ligne et en version originale non sous-titrée (mais relativement simple à suivre) qu'on peut le voir.
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Message par Alligator »

Shin kankin tôbô: Gekijô-ban (Girl in Captivity: Psycho Torture Chamber) (Daisuke Gôtô, 2008)

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Un bon petit polar érotique qui se mêle, tout dévergondé qu'il est, de drames personnels et intimes, comme savent si bien nous les concocter les Japonais.

Je vais marcher sur des œufs, risque de spoiler oblige! Il s'agit d'une histoire de kidnapping au départ, affaire banale. La fille d'un pédégé est enlevée, séquestrée dans ce qui ressemble à un entrepôt ou une cave par un individu portant un costume de sumo et un double masque, celui d'un singe et par dessus un masque à gaz.

Pendant que sa fille s'entiche de son tortionnaire, le père consomme son amoureuse de secrétaire, mais progressivement laisse apparaitre la confusion qui l'habite depuis la mort de sa femme au moment de la naissance de leur fille. Depuis ce moment où il a demandé aux toubibs de sauver l'enfant plutôt que la mère, une sourde culpabilité le ronge et l'empêche de nourrir quelque relation affective que ce soit, pour sa fille, comme pour une autre femme.

Même si la relation entre la fille et son tortionnaire est un peu trop rapidement traitée sous l'aspect amoureux (version syndrome de Stockholm en fait) , le film qui ne dure qu'1h10 se tient relativement bien, pas trop salace, sans une gratuité érotique dérangeante.

L'écriture est bonne avec une richesse visuelle intéressante compte tenu des moyens techniques video dont Goto dispose : cadrages, ombres et lumières, les idées ne manquent pas.

La mise en scène profite également de comédiens fort convenables. L'érotisme est bien amené, sans lourdeur excessive.

Cela donne un petit film assez sympa.
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Message par Alligator »

Wôtameron(Watermelon) (Ryûichi Honda, 2005)

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Watermelon est une comédie romantico-érotique un poil inégale. Indéniablement.

Elle cloche dans le rythme d'abord. Le film ne dure qu'1h mais les scènes sont parfois longuettes. L'enchainement des scènes est souvent laborieux.

Les acteurs m'ont l'air correct mais cela ne fonctionne pas non plus, ils ont du mal à me convaincre qu'ils incarnent réellement leurs personnages. A leur décharge, ils jouent l'incommunicabilité.

Tout le film est axé sur cette fille dont le complexe mammaire l'empêche de nouer des relations sincères. Constamment sur la défensive, agressée par les regards des autres qu'elle croit toujours hostiles (ils le sont effectivement de temps en temps), elle a la fâcheuse tendance à ne faire confiance à personne. Le pire, c'est qu'elle prend un amant uniquement par défi personnel, mais ne peut se résoudre à croire ce qu'il peut lui raconter. Par conséquent, son personnage teinte l'intégralité du film, son atmosphère, son tracé d'une couleur un peu passée, un peu mélancolique. Sa paranoïa comme son incapacité à s'ouvrir donnent un goût amer à cette histoire. Tous les personnages paraissent alors tous un peu monstrueux, leurs réactions exagérées, et donc particulièrement irréelles.

Finalement, tout cela devient un peu comique et peu crédible. Le petit évènement à la toute fin finit de placer le film dans un système solaire lointain.
Pourtant, je ne dirais pas non plus que le film est mauvais. Il prend beaucoup de risques, échoue, mais la tentative est louable.
Dans les cadrages, il fait preuve de recherche. Malgré les moyens vidéo limités, l'image a semble-t-il été travaillée. On a pris soin par exemple de lui donner un format cinémascope.

Pas de doute il ne s'agit en aucun cas d'une basse production pour le bête marché érotico-pognatoire, elle a bien d'autres ambitions. Quel dommage que l'histoire ait aussi peu de liant et les comédiens n'aient pas réussi à épaissir leurs rôles!
Je crois que le bât blesse surtout dans les dialogues, souvent sans grand relief. La manque de communication entre les personnages semble se répandre entre le film et les spectateurs en fin de compte.
J'ai l'impression qu'on a voulu lui donner des airs de comédie romantique poétique avant tout mais le soufflé retombe à chaque tentative. On n'y croit pas.
Alligator
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Re: Erotik topic

Message par Alligator »

La Bella Antonia, prima Monica e poi Dimonia (Mariano Laurenti, 1972)

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... e-poi.html

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Comédie paillarde qui n'est pas sans attrait. Mes expériences précédentes sur les films de ce genre avaient été décevantes.

Celle-ci est somme toute agréable. Même si un rythme un peu plus soutenu n'aurait pas été de refus, elle se tient relativement bien. Du reste, elle bénéficie de moyens, manifestement assez importants. Cela se voit au soin pris sur les décors et les costumes.

Je ne sais pas où cela a été tourné mais les rues et places de ce bourg médiéval sont très bien filmées, utilisées à bon escient. En règle générale, Mariano Laurenti trouve de jolis cadrages. Les espaces en extérieur comme en intérieur sont bien captés, "apprivoisés", ai-je envie de dire. Il sait manier sa caméra. A moins que cela soit l'œuvre du chef-opérateur Tino Santoni (directeur de la photo sur "La fille à la valise" ou "Été violent" de Zurlini). Quoiqu'il en soit, c'est bien foutu. Heureuse surprise.

Dès le départ, et ce jusqu'à la fin, le film ressemble par bien des aspects aux westerns spaghetti. Des zooms appuyés, de gros plans de visages, une musique avec des percussions et des bois guillerets, une sorte d'outrance réaliste, une crudité dont les dialogues souvent savoureux sont les plus belles illustrations et surtout ce personnage solitaire, pas manchot, ce peintre qui joue plus de sa séduction que son pinceau (encore qu'il faudrait savoir duquel on parle), qui, par son passage dans le village, tourneboule tout le monde et règle les conflits de la communauté. Ces caractéristiques empruntées n'empêchent en rien le film de tracer sa propre route.

D'ailleurs on pourrait tout aussi bien, sinon plus, le rapprocher des "Contes de Canterbury", ces histoires d'adultère, de religieuses à la sexualité difficilement bridée, d'impertinents laquais et de baisouilles champêtres. Il se dégage du film une gaité, un humour pas toujours très frais mais plein et simple à la fois, proche de la farce mais pas trop chargé par la caricature, quoiqu'il en soit tout à fait propre à l'époque décrite, mille couleurs et une farandole de jolies donzelles aux formes aussi variées qu'appétissantes. Rabelaisien.

Parlons-en de cette avenante distribution : bien entendu, la jeune et déjà charnue Edwige Fenech fait une chaude impression mais je suis également impressionné par l'éclat du sourire de Malisa Longo, en aubergiste accueillante et naïve. Lucretia Love en aristocrate racée fait étalage d'une classe beaucoup plus stylée mais tout aussi attirante.

Les hommes ne sont pas gâtés. Les bobines et coiffures laissent planer aucune doute sur l'époque du tournage, cheveux longs et bacchantes seventies obligent! Sur le plan du jeu, tout ce petit monde s'en tire pas mal. On fait un boulot sérieux. Il est évident qu'on a affaire à une production un tant soit peu ambitieuse, pas vraiment au nanar mercantile. C'est heureux.
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Re: Erotik topic

Message par johell »

Jordan White a écrit :
Defiance of good (1974)
J'ai pensé à toi johell, la figure de l'innocence virginale, les séquences oniriques devraient a priori te toucher, et si tu ne l'as déjà vu, c'est l'occasion de le découvrir.
A te lire, ça donne bien envie de le voir. Je vais essayer de le voir très prochainement et t'en redirai des nouvelles! :D
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Re: Erotik topic

Message par Jordan White »

johell a écrit :A te lire, ça donne bien envie de le voir. Je vais essayer de le voir très prochainement et t'en redirai des nouvelles! :D

J'espère juste que ça te plaira. Je ne peux pas en dire plus, sauf qu'il s'agit sans doute d'un des films X des années 70 les mieux écrits et l'un des plus émouvants. Je n'ai pas non plus envie d'orienter ton avis.
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wontolla
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Re: Erotik topic

Message par wontolla »

Jordan White a écrit :Defiance of good (1974)
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étant quasiment introuvable il n'y a guère qu'en ligne et en version originale non sous-titrée (mais relativement simple à suivre) qu'on peut le voir.

trouvé :oops:

Jordan, je viens seulement de lire ton message !
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Re: Erotik topic

Message par Jordan White »

wontolla a écrit :trouvé :oops:

Jordan, je viens seulement de lire ton message !

Moi aussi je t'aime.
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Re: Erotik topic

Message par 1kult »

Je crois bien qu'il existe un DVD américain pourtant, si je ne m'abuse... :wink:
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Re: Erotik topic

Message par Jordan White »

1kult a écrit :Je crois bien qu'il existe un DVD américain pourtant, si je ne m'abuse... :wink:

Il existe bien un DVD américain, zone all, vendu par VCX (qui depuis a disparu je crois), sans sous-titres. J'évoquais surtout la cassette Scherzo dans le cas du support devenu introuvable, et pour les collectionneurs c'est devenu une pièce de collection.


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Re: Erotik topic

Message par Super Soul »

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Quoi quoi quoi, qu'est ce que je vois... La nuit de la grande chaleur est dans H-28, et personne n'en parle dans le topic idoine ? :o :mrgreen:

Pourtant, une soirée avec un Max Pecas sexy (Max à la Cinémathèque !), un film surprise que "vous n'auriez jamais dû voir" et le délicieux Maléfices pornos dont vous pourrez voir l'extraordinaire (je pèse mes mots, on n'est pas loin de Welles là...) première minute à cette adresse, ça ne se rate pas, quoi ! Surtout si la dite soirée promet la venue (sous réserves) de la mythique Marylin Jess et du non moins légendaire Richard Allan !
Je parle pas aux mecs qui ont une scène de chasse sur leur pull
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Re: Erotik topic

Message par Federico »

Qui dit cinéma de genre et plus encore de "mauvais genre" dit souvent Christophe Bier, électron libre familier de la roborative émission du même nom avec ses hilarantes chroniques en fin de programme. L'émission du 28/05 dernier lui fut entièrement consacré pour la sortie de son pavé "Dictionnaire du cinéma érotique et pornographique français en 16 et 35 mm" :

http://www.franceculture.com/emission-m ... 05-28.html
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Re: Erotik topic

Message par Alligator »

Seijû gakuen (Le couvent de la bête sacrée) (Noribumi Suzuki, 1974)

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... akuen.html

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Hé hé, petit ouvrage à la férocité anti-chrétienne farouche et savoureuse à la fois. Cela donne un objet très étonnant, esthétisant la violence avec une outrance qui permet de mieux accepter ce postulat invraisemblable. Le cinéaste Noribumi Suzuki prend grand soin d'offrir des cadrages pensés, très beaux. La photographie est délicieuse, très colorée parfois et souvent joue merveilleusement des ombres et lumières. Le film avançant souvent vers des contrées mélodramatiques, l'usage de couleurs très vives, bleutées m'ont fait penser à la colorisation de Russell Metty. Carrément. Ouin, la comparaison est osée. Je suis un fou! Sérieux, c'est vraiment de la très belle ouvrage, très agréable à l'œil.

Les scènes érotiques sont très souvent jumelées à la violence puisque les rapports humains sont la plupart orientés sado-masochistes. Dès lors, j'ai été étonné par la beauté visuelle qu'il s'en dégage néanmoins. Cadrages audacieux, décors, ralentis, zoom, hémoglobine, montage dynamique mais souple, sont les éléments largement utilisés qui donnent à ces séquences ce style remarquable, plutôt kitsch, ce qui facilite peut-être d'autant plus l'espèce de distanciation qui se développe face à la violence.

On est frappé dès l'abord par une entrée en matière très éloignée du cadre monacal exploité plus tard dans le film. On découvre en effet Yumi Takigawa en train de faire du lèche vitrine dans l'agitation des rues et des magasins d'une grande ville, puis elle rencontre son copain à moto. Bref, une présentation très moderne en parfait décalage avec la suite.

D'autant plus que la musique fait penser aux films français policier des années 70. D'ailleurs des plans sur les affiches de films français corroborent le désir de filiation. Suzuki veut-il nous fourvoyer sur une fausse piste tout en rendant hommage au cinéma européen? Fort possible.

La mise en scène se révèle alerte ; elle demeurera ouverte et variée, une force de propositions qui tout le long du film continuera de surprendre, ce qui ne manque pas d'être agréable à suivre car le style et le rythme imprimés forment un liant sûr à l'ensemble.

Maya (Takigawa pour son premier film) veut connaitre les circonstances exactes de la mort de sa mère et l'identité de son père dans une abbaye chrétienne. Elle part donc enquêter. On entre donc là dans l'univers finalement carcéral de cette communauté de femmes où la discipline morale se nourrit d'une violence sans retenue et surtout d'une hypocrisie pleine de frustrations. Le film se pare parfois des atours du WIP : scène de douche, cat-fight, relations hiérarchiques sado-masochistes, recherche de taupe, trahison, rebondissements, saphisme, etc.

Pour aérer son film, Suzuki insère une ou deux scènes plus ou moins comiques. Ce n'est pas trop son fort. M'enfin... question de goût sans doute. La première joue de l'hypocrisie morale face à la sexualité. On y voit une vice-abbesse vicieuse qui découvre des images pornographiques, dans un premier temps avec horreur, mais dans un second temps, celle-ci pratique un onanisme gaillard, faisant vœu au pieu de chatteté (mouais, je sais, je suis fatigué). La seconde séquence est plus burlesque et paillarde. Deux hommes s'introduisent d'abord dans l'abbaye puis dans la vice-abbesse.

Ce qui m'a le plus plu, c'est certainement la virulence du propos anti-chrétien. Je concède que cela puisse choquer, que Suzuki n'y aille pas avec le dos de la cuillère, faisant pisser une moniale sur le christ, une autre pulvérisant la statuette à coups de marteau vengeur, évoquant de façon nietzschéenne en quelque sorte, l'inexistence du Dieu chrétien par le biais d'Hiroshima, Nagasaki et même Auschwitz et surtout en faisant la démonstration provocatrice de l'impossibilité pour les hommes et femmes de nier leur sexualité, incapacité qui débouche cruellement toujours par la souffrance, la honte, la culpabilité, l'hypocrisie ou la folie. C'est gros, schématique, certes, mais le trait porte. Il est vrai que Suzuki prêche un converti. J'imagine que ça ne peut pas fonctionner sur tous les publics.

Un mot avant de partir : Yumi Takigawa et son visage d'ange, ses petits seins, ses yeux ronds dont on devine très bien la détermination, est dotée d'un physique ravissant mais surtout dégage quelque chose de troublant. Ça serait-y pas la définition du charme, ça, hm?

Un bon film.
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Re: Erotik topic

Message par 1kult »

Super Soul a écrit :...Surtout si la dite soirée promet la venue (sous réserves) de la mythique Marylin Jess et du non moins légendaire Richard Allan !
Tiens j'en profite : entre deux calculs pour des montages à paraître sur 1Kult, je viens faire un tour ici... Et je suis justement en train de monter l'interview du sieur (passé à Lyon) qui nous raconte sa vie de vieux roublard du cinéma porno hexagonal...

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Re: Erotik topic

Message par 1kult »

Le teaser de cette interview soft mais haute en couleur, où Richard Allan nous parle de Brigitte Lahaie

http://www.1kult.com/2011/06/29/bientot-sur-1kult-tv-1/

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