Tiens, cette discussion me semble familière

C'est un sujet que je débat depuis longtemps avec de nombreuses personnes. En fait, c'est même la discussion du moment et elle revêt une importance cruciale pour l'avenir de la vidéo (oui, rien que ça !

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Il est intéressant de noter que certaines enseignes, comme la FNAC par exemple, réduisent la taille de leur rayon vidéo. Parfois, elles vont même jusqu'à mélanger les DVD avec les BD, ce qui perd encore plus les clients. À la FNAC Beaugrenelle, il m'a fallu cinq minutes pour trouver le rayon, qui était caché derrière un escalator. Les Furets du Nord ferment carrément leurs rayons vidéo.
Heureusement, la base de fans du Chat ne se limite pas seulement aux personnes à la recherche de films policiers obscurs. Il y a aussi des amateurs de LA BALANCE, de ZULAWSKI, de LA TRAQUE, de FULCI, etc. La base de fans s'est élargie considérablement ces cinq dernières années. Tout le monde nous connaît, du moins ceux qui s'intéressent encore au cinéma, nous connaissent. Nous expédions 8000 commandes par an, ce qui n'est pas négligeable (Tenia pourrait rapidement calculer combien de colis cela représente par heure grâce à un Excel).
Donc nous avons une certaine visibilité. On ne vend pas plus de 3000 exemplaires de POSSESSION ou de LA TRAQUE sans se faire connaître et sans être connu. Ce sont des chiffres impressionnants. Nous avons les chiffres de GFK pour certains titres et nous n'avons vraiment pas à rougir. Pas du tout, même !
Élargir notre visibilité signifie trouver d'autres passionnés (s'ils ne nous connaissent pas déjà), mais cela signifie aussi offrir la possibilité à ceux qui commandent chez nous de se rendre dans les grandes enseignes, donc de commander moins chez nous. Cela pourrait être un piège à la fin.
De plus, nous savons que les grandes enseignes encouragent maintenant les achats sur leur site internet. Une grande enseigne prend la moitié du stock pour le vendre en ligne. Donc, elles sont un peu concurrentes pour nous.
Il est donc vrai qu'il faut peser le pour et le contre. Vendre peut-être un peu moins, mais toucher plus de personnes, ce qui permettrait de financer des projets plus risqués. Vendre peut-être un peu plus, mais toucher moins de personnes. Il est impossible de le savoir à l'avance, mais en revanche, tous les éditeurs qui se passent des enseignes traditionnelles sont ravis. Je ne vais pas nommer d'éditeur en particulier, mais certains ont ainsi enregistré une augmentation de leur chiffre d'affaires de 50% d'une année sur l'autre. Cela s'est produit pendant la période du Covid, car les gens commandaient sur leur site puisque les magasins étaient fermés pendant de longs mois. Il est vrai que ce chiffre ne provient peut-être pas uniquement des ventes de Blu-ray.
En ce qui concerne Catherine Breillat, nous nous interrogeons sur plusieurs aspects, comme le retour du DVD. Peut-être qu'une fois que tout son travail sera édité, nous pourrions envisager un coffret spécial ? Une édition limitée disponible exclusivement dans une enseigne ? Nous évaluerons ces options lors des précommandes et nous adapterons en conséquence. Si cela fonctionne, notamment car Catherine Breillat est davantage appréciée en dehors de notre pays, ce sera un bon indicateur pour nous.
Parfois, il faut prendre le risque de se heurter à un mur pour trouver le bon angle d'attaque.
Néanmoins c'est un projet assez palpitant ...